LETTRE N°64 – THÉOSOPHIE ET ALCHIMIE
Mars – Avril 2022
La prochaine Lettre paraîtra début mai 2022. Elle aura pour thème : À quoi sert la vie ? À quoi sert la mort ?
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PENSÉE DU MOMENT
« Celui qui a la connaissance du microcosme ne peut rester longtemps ignorant de celle du macrocosme. C'est pourquoi les Égyptiens, les zélés investigateurs de la nature, disaient si souvent : « Homme CONNAIS-TOI ». […] Les Grecs, prirent cet adage en un sens allégorique, et dans leur ignorance l'inscrivirent dans leurs temples. Mais, je te le déclare, qui que tu sois, qui désires plonger dans les profondeurs de la nature, si, ce que tu cherches, tu ne le trouves pas en toi-même, tu ne le trouveras jamais au dehors. Celui qui ambitionne la première place dans les rangs des étudiants de la nature ne trouvera jamais un champ d'étude plus vaste ou meilleur que lui-même. […] C'est à haute voix et du plus profond de mon âme que je répète les paroles mêmes des Égyptiens : « Oh ! Homme, connais-toi toi-même ; car le trésor des trésors est enseveli en toi ! ». Alipi – Article d’H.P. Blavatsky, « L’Alchimie au XIXe siècle ».
« Comme l'ont affirmé nos ancêtres […] l'homme est lui-même un petit univers. À travers lui passent tous les fils d'énergie qui se ramifient dans tous les mondes. […] Vaine est toute quête à l'extérieur. Aucune connaissance ne vous atteindra jamais d'une autre source que de ce petit lotus du cœur. En ce moment vous êtes en train de le brider de telle sorte qu'il ne peut pas s'ouvrir. C'est avec les illusions du mental que vous le ligotez d'un nœud solide. Ce nœud vous devez le briser. Débarrassez-vous de l'erreur scolastique, faites de votre mental une surface calme et sereine sur laquelle le Seigneur de la demeure du cœur pourra réfléchir des images de Vérité, devenez comme des petits enfants qui ne sont pas encombrés de préjugés, et vous obtiendrez la connaissance. Le seul fait que j'aie à vous offrir, c'est VOUS-MÊMES. » - Article de W.Q. Judge, « Donnez-nous un seul fait ».
« La nature n'accomplit jamais sa tâche d'une manière hâtive ou injustifiée mais, par une méthode sûre de mélange, de précipitation et de séparation, elle fait apparaître la perfection la plus grande. Cette méthode était connue jadis par les Alchimistes, bien que même eux n'en aient pas compris toute la portée. » - W.Q. Judge, L’Océan de Théosophie (p. 136).
CŒUR DE LA THÉOSOPHIE
L’Alchimie spirituelle
Symbolisme de la transmutation
« La transmutation produite par les vrais alchimistes, était le changement de l'alliage vil dans la nature de l'homme. Ceci n'empêche pas que la transmutation réelle du plomb en or est possible. Et beaucoup de disciples des alchimistes, ou de Jacob Boehm à l'âme pure, cherchèrent ardemment à accomplir cette transmutation matérielle, égarés par le scintillement de la richesse. Mais un Adepte n'a pas besoin de cette transmutation, comme je vous l'ai montré. Les histoires que l'on raconte au sujet de plusieurs hommes qui auraient produit de l'or à partir de métaux vils pour différents royaumes en Europe sont explications erronées. Ici et là, des Adeptes sont apparus, revêtant divers noms et dans certaines conjonctures ils fournissaient ou utilisaient de grosses sommes d'argent. Mais au lieu d'être le fruit de l'art alchimique, il s'agissait simplement d'anciens trésors qui leur étaient apportés par des élémentaux à leur service et à celui de la Loge. » - W.Q. Judge extrait de l’article « Elémentaux et trésors, dangers de la connaissance occulte »
Eléments de définitions tirées du Glossaire Théosophique :
Transmutations Cosmique, Humaine et Terrestre : « L'Alchimie est étudiée sous trois aspects différents qui admettent beaucoup d'interprétations diverses, savoir, le Cosmique, l'Humain et le Terrestre. Ces trois méthodes ont pour types les trois propriétés alchimiques – le soufre, le mercure et le sel. […] Il n'y a qu'un but dans l'Alchimie qui est de transmuer le métal grossier en or pur. Mais peu de gens comprennent correctement ce qu'est cet or. Il n'y a pas de doute qu'il existe dans la nature une transmutation des métaux inférieurs en de plus nobles, ou l'or. Mais ce n'est là qu'un seul aspect de l'Alchimie, le terrestre et purement matériel, car nous sentons logiquement que le même processus a lieu dans les entrailles de la terre. Pourtant au-delà […] il y a en Alchimie un sens symbolique, purement psychique et spirituel. […] L'occultiste-alchimiste méprisant l'or des mines, donne toute son attention et dirige tous ses efforts vers la transmutation du quaternaire inférieur [l’homme terrestre inférieur] en la trinité divine supérieure de l'homme, qui sont un lorsqu'ils ont finalement fusionnés. Les plans spirituel, mental, psychique et physique de l'existence humaine sont comparés en alchimie aux quatre éléments de feu, air, eau et terre, et sont chacun susceptibles d'une constitution triple, c'est-à-dire fixe, mutable et volatile. […] Il n'y a pas de doute aussi que la véritable transmutation secrète (sur le plan physique) était connue jadis, et fut perdue avant l'aube de la période dite historique. […] Même certains encyclopédistes sont maintenant contraints de reconnaître que si la plupart des récits de transmutations sont des fraudes ou des tromperies, "pourtant certaines d'entre elles sont accompagnées de témoignages qui les rendent probables. […] Les alchimistes ne doivent pas non plus être considérés tous comme des imposteurs. Beaucoup ont travaillé avec la conviction d'atteindre leur but, avec une patience infatigable et pureté de cœur, ce qui est sérieusement recommandé par les bons alchimistes comme la condition principale de succès de leur entreprise." (Popular Encyclopœdia) »
La pierre philosophale est « Appelée aussi la "Poudre de Projection". C'est le Magnum Opus des Alchimistes, un but qu'ils doivent atteindre à tout prix ; une substance possédant le pouvoir de transmuer les métaux vils en or pur. Mystiquement cependant, la Pierre Philosophale symbolise la transmutation de la nature animale inférieure de l'homme en sa nature supérieure et divine.
Un nombre sacré – le nombre 21 : « U, la vingt-sixième lettre de l'alphabet latin, qui ne possède pas d'équivalent en hébreu. Comme nombre cependant, elle était considérée comme très mystique à la fois par les Pythagoriciens et les Cabalistes, car elle est le produit de 3 par 7. Les Cabalistes considèrent ce produit comme le plus sacré des nombres impairs, car 21 est la somme de la valeur numérique du nom divin aeie, ou eiea, ou encore aheihe – ainsi lu à rebours (heihea) : He i he a = 5 + 10 + 5 + 1 = 21 En alchimie il symbolise les vingt-et-un jours nécessaires pour la transmutation des métaux non précieux en argent. »
Le Grande Œuvre : œuvres au noir (Nigredo), au blanc (Albedo), au rouge (Rubedo)
Quels sont les grandes étapes révélées par la science de l’alchimie. Une formule très forte qui résume ce qui va se passer : « solve et coagula », « dissoudre et coaguler ». Plusieurs œuvres sont concernées par ce processus alchimique de libération, de transmutation et d’élaboration spirituelle.
Il y a d’abord la préparation du mercure, pour pouvoir ouvrir « le palais fermé du roi ». Ce mercure est souvent décrit comme une eau de vie, un dissolvant universel, ou le feu spirituel en relation au pouvoir créateur universel. C’est l’éveil de la Kundalini. Travailler à partir de ce dissolvant universel, va permettre de séparer, purifier des éléments et les coaguler, pour faire émerger autre chose à partir d’une destruction préalable.
Il y a, en premier l’œuvre au noir, la « Nigredo ». C’est l’œuvre initiale fondamentale, indispensable, et purificatrice du dissolvant universel. C’est une mort intérieure qui se fait selon le cas avec ou sans douleur. C’est le combat, dans l’athanor, le fourneau (intérieur) de l’alchimiste.
Cette mort est indispensable, pour que se manifeste la nouvelle naissance, appelée l’« Enfant » dans les textes alchimiques. Par le feu la pierre philosophale a été extraite des principes inférieurs.
La transmutation est un processus lent et continu. Arès la phase de destruction, de dissolution des composants par le dissolvant universel, il y a l’œuvre au blanc. C’est l’« Albedo », l’œuvre au blanc, le calme après la tempête. L’initié a vaincu sa nature inférieure et se pare d’un vêtement blanc. Pour le Théosophe c’est l’union du Manas (mental supérieur) à Buddhi (l’Âme universelle). L’éveil de Buddhi va entraîner la spiritualisation, l’illumination du Manas et réciproquement ; c’est une conversion du corps en esprit, de l’esprit en corps, la réunion des éléments de l’être pour produire un corps céleste.
La troisième phase est l’œuvre au rouge où « Rubedo ». C’est la phase finale avec union profonde à la triade supérieure et la véritable production de l’or, l’union d’Atma au Logos. L’Enfant est appelé maintenant ‘‘Magni potence’’, couronné pour l’éternité.
On retrouve la démarche du mystique : la maîtrise de la nature humaine et la polarisation sur la nature divine.
Le caractère essentiel du Grand Œuvre est la création de l’homme par lui-même, la conquête de ses facultés transcendantes, et la réalisation de sa destinée. Collectivement c’est le retour de l’humanité à l’Âge d’Or ou l’ère d’illumination universelle. On retrouve l’idée de l’or à travers la loi des cycles, le retour à la source mais après avoir parcouru toutes les étapes de l’évolution. Cette marche est actée par l’impulsion donnée et transmise par les adeptes, toujours prêts à divulguer les enseignements aux chercheurs sincères épris de vérités.
Lire toute la note : « Théosophie et Alchimie spirituelle ».
La vraie nature de l’Alchimiste
Conditions requises pour l’alchimiste : « C'est le motif, et le motif seul, qui fait de l'exercice d'un pouvoir de la Magie noire et malfaisante, ou de la Magie blanche bienfaisante. Il est impossible d'employer des forces spirituelles, s'il subsiste la plus petite trace d'égoïsme dans l'opérateur. Car, à moins que l'intention soit tout à fait pure, le spirituel se transforme en psychique, agit sur le plan astral, et des résultats terribles peuvent en résulter. Les pouvoirs et les forces de la nature animale peuvent être employés par les égoïstes et les êtres portés à la vengeance, comme par les natures généreuses et magnanimes ; les pouvoirs et les forces de l'esprit ne s'acquièrent que par ceux qui sont de cœur parfaitement pur, et c'est la MAGIE DIVINE.
« Quelles sont donc les conditions requises pour devenir un étudiant de la « Divina Sapientia » ? Car, qu'on le sache bien, aucune instruction de ce genre ne peut être donnée si ces conditions ne sont pas observées et rigoureusement suivies durant les années d'étude. C'est là une condition sine qua non. Personne ne peut nager à moins d'entrer dans l'eau profonde. Aucun oiseau ne peut voler si ses ailes n'ont pas grandi et s'il n'a pas l'espace devant lui, et le courage de se fier à l'air. Un homme qui veut manier une épée à double tranchant doit être devenu maître dans l'art des armes blanches, s'il veut éviter de se blesser lui-même — ou ce qui est pire — de blesser les autres, dès sa première tentative. » - « La réponse donnée par l'Oracle de Delphes à tous ceux qui étaient à la recherche de la Sagesse Occulte — paroles répétées et confirmées si souvent par le Sage Socrate — HOMME, CONNAIS-TOI TOI-MÊME... » - H.P. Blavatsky, article « L’Occultisme pratique » dans l'ouvrage Raja-Yoga ou Occultisme.
« Il n'existe de nos jours aucun livre sur l'Occultisme ou la théurgie qui puisse révéler en langage clair les secrets de l'alchimie, ou la Théosophie médiévale. Tous sont rédigés en termes symboliques, ou en paraboles, et, puisque la clef de leur interprétation en a été perdue depuis des siècles en Occident, comment un homme pourrait-il apprendre la vraie signification de ce qu'il lirait et étudierait ? C'est là que gît le plus grand danger, avec la menace de donner dans la magie noire inconsciente, ou de tomber dans la médiumnité la plus incurable. Celui qui n'a pas pour maître un Initié ferait mieux de ne pas s'occuper d'une étude si dangereuse. » - H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, p. 34.
Philosophe du Feu : « Nom donné aux Hermétistes et Alchimistes au Moyen Age, et aussi aux Rose-Croix. Ces derniers, successeurs des théurges, regardaient le feu comme le symbole de la Divinité. C'était la source, non seulement des atomes matériels, mais le réservoir des Forces spirituelles et psychiques qui leur fournissent l'énergie. D'une analyse à grands traits, il ressort que le feu est un triple principe ; ésotériquement un septénaire, comme le sont tous les autres éléments. Comme l'homme est composé d'un Esprit, d'une Ame et d'un Corps, plus un quadruple aspect, il en va de même du Feu. Et dans les ouvrages de Robert Fludd (de Fluctibus), un des célèbres Rose-Croix, le Feu contient (1) une flamme visible (Corps), (2) un feu astral invisible (Ame), et (3) l'Esprit. Les quatre aspects sont la chaleur (la vie), la lumière (le mental), l'électricité (les pouvoirs kâmiques ou moléculaires), et l'Essence Synthétique, au-delà de l'Esprit, ou la cause radicale de son existence et de sa manifestation. Pour les Hermétistes ou Rose-Croix, lorsqu'une flamme est éteinte sur le plan objectif, elle est seulement passée du monde visible au monde invisible, du connaissable à l'inconnaissable. » (Glossaire Théosophique).
Le Tao-Teh-King (chinois), le Livre de la Perfectibilité de la Nature, postule : « Au commencement il n'y avait rien sauf l'Espace illimité et sans bornes. Tout ce qui vit et existe, était né de ce "Principe" qui existe par Lui-même, Se développant de Lui-même", c'est-à-dire, Svabhâvat. Comme son nom est inconnu et que son essence est insondable, les philosophes l'ont nommé Tao (Anima Mundi), l'énergie incréée, non née et éternelle de la nature, se manifestant périodiquement. La nature, aussi bien que l'homme, en atteignant la pureté, atteindra le repos, et alors tout deviendra un avec Tao, source de toute béatitude et de toute félicité. Pareillement aux philosophies hindoue et bouddhique, de telles pureté, béatitude et immortalité, ne peuvent seulement être atteintes que par l'exercice de la vertu et la parfaite tranquillité de notre mental mondain : l'esprit humain doit contrôler et finalement subjuguer, et même écraser, l'action turbulente de la nature physique de l'homme ; et le plus tôt il atteint ce degré exigé de purification morale, le plus heureux il se sentira. » (Glossaire Théosophique).
Les néophytes (gr.) : « Un novice, postulant ou candidat aux Mystères. Les méthodes d'initiation étaient variées. Les néophytes, au cours de leurs épreuves, devaient passer par les quatre éléments, ressortant dans le cinquième comme des Initiés glorieux. Ayant ainsi passé par le Feu (Divinité), l'Eau (Esprit Divin), l'Air (le Souffle de Dieu), et la Terre (la Matière), ils recevaient une marque sacrée, un tat et un tau, ou une + et un T. » (Glossaire Théosophique).
Les Éléments de la Nature et leur nature occulte
Akâśa : « L'Akâśa est l'agent indispensable de tout Krityâ (performance magique) religieuse ou profane. L'expression "susciter le Brahmâ" signifie mettre en œuvre le pouvoir qui réside latent à la base de toute opération magique, les sacrifices védiques n'étant en fait rien d'autre que de la magie cérémonielle. Ce pouvoir est l'Akâśa – Kundalini sous un autre aspect – l'électricité occulte, l'alkahest des alchimistes en un sens, ou le solvant universel, la même anima mundi sur le plan supérieur que la Lumière Astrale sur l'inférieur. "Au moment du sacrifice le prêtre devient imprégné de l'esprit de Brahmâ, il est, pour le moment, Brahmâ lui-même." » (Isis Dévoilée).
Les cinq éléments (sept dans l’ésotérisme) de la Nature : « Les Tanmatras (sanskrit) sont les types ou rudiments des cinq Éléments l'essence subtile de ceux-ci, dépourvue de toutes les qualités et identique aux propriétés des cinq Éléments fondamentaux – terre, eau, feu, air et éther ; par exemple, les tanmâtras sont, sous un de leurs aspects, l'odorat, le goût, le toucher, la vue, et l'ouïe. »
LA CHRONIQUE (PASSÉ, PRÉSENT, FUTUR)
La transmutation spirituelle et l’Initiation
Allégorie et symbolisme du changement de l’« Eau » en « Vin »
Dans l’article « Notes sur l’Évangile de Saint Jean » de H.P. Blavatsky, explique le symbolisme de la transmutation de l’ « Eau », c’est-à-dire, la nature personnelle périssable et inférieure de l’homme, en « Vin », ou Esprit, ou Initié ayant acquis l’immortalité. Voici quelques extraits de l’article :
« Les onze premiers versets du second chapitre de l’Évangile de Saint Jean, contiennent la représentation allégorique de l'Initiation finale et suprême ; nous y trouvons mentionnés tous les principes divins et humains voilés sous un langage allégorique, et personnifiés, puis de leur purification résultant de l'Initiation. Le récit s'achève soudainement et d'une manière assez mystérieuse, d'autant plus que nous avons des raisons de supposer qu'à l'origine il en était dit davantage. Une connaissance même très superficielle des lois de l'allégorie ésotérique montre qu'il doit en être ainsi.
« Le sujet principal de l'allégorie est le changement de l'« Eau » (l'Astral) en « Vin », ou de la Matière en Esprit. »
[Les versets 1 à 10 du 2ème chapitre de l’Évangile de Saint Jean sont écrits en italiques, ils sont suivis des commentaires de Blavatsky] :
1. Et le troisième jour il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là :
Dans tous les Mystères, après les quatre jours d'épreuve ou de tentation, venaient les trois jours de descente dans l'Hadès, ou le tombeau, d'où ressuscitait le Candidat Glorifié, ou l'Initié.
« Le troisième jour » signifie donc que le moment de l'Initiation finale était venu, moment où Jésus, ou le Néophyte, allait devenir Christ, l’Initié ; c'est-à-dire, uni avec Buddhi ou le principe Christique (Lorsque les principes sont symboliquement représentés dans les diagrammes par un triangle placé au-dessus d'un carré, il faut bien noter qu'après la « Seconde Naissance » l'arrangement des « principes » doit être remanié). […]
« Il y eut des noces à Cana » signifie que le Disciple s'est uni à son Soi Supérieur : c'est le mariage de l'Adepte avec Sophia, la Divine Sagesse, ou le Mariage de l'Agneau, à Cana.
Notez ici que la racine du mot Cana, ou Khana, contient l'idée d'un lieu consacré ou réservé pour une certaine fin. Khanak, est la « demeure royale », ou le « lieu du régent » chez les Arabes. Cf. Devachan, le lieu consacré aux Dévas, c'est-à-dire un état de béatitude que les Dévas ou les Anges doivent goûter, selon l'opinion courante. […]
. Et Jésus fut convié à ces noces, ainsi que ses disciples.
Autrement dit : le manas [mental] ou Ego Supérieur (non le Soi Supérieur [qui correspond à l’Esprit]) qui à ce point de développement était prédominant dans le Candidat, était présent avec ses disciples — les principes inférieurs — dans le but de la purification de l'Homme complet.
3. Et quand ils voulurent du vin la mère de Jésus lui dit : Ils n’ont pas de vin.
La mère de Jésus symbolise ici son désir purifié, son aspiration vers les plans supérieurs. Le verset montre que si le mariage du fiancé doit être célébré il faut commencer par faire boire jusqu'à l'ivresse, c'est-à-dire paralyser les passions humaines matérielles du soi inférieur — les invités de la noce. C'est le Manas inférieur (Sophia Achamoth) qui dit à Jésus : Ils n'ont pas de vin, ce qui signifie que les principes « inférieurs » ne sont pas encore spiritualisés et ne sont donc pas préparés à participer à la fête.
4. Jésus lui dit : Femme, qu'ai-je à faire avec toi ? Mon heure n'est pas encore venue.
Traduisez : Femme (Matière, ou Eau, le quaternaire inférieur), qu'a donc à faire l'Ego-Esprit avec toi à cette heure ? Il n'y a pas encore l'unité entre toi et moi, mon heure d'Initiation n'a pas encore sonné, le moment n'est pas encore venu ou Je serai uni à Buddhi, (ma Mère d'en-Haut) et où je pourrai m'associer avec toi sans danger.
5. Sa mère dit aux serviteurs : Tout ce qu'il vous dira, faites-le.
Les serviteurs sont les « principes » inférieurs, leurs pensées, instincts et passions, les Lhamayin ou élémentaux et mauvais esprits, hostiles aux hommes et leurs ennemis.
6. On plaça là six vases de pierre, suivant le mode de purification des Juifs, d'une contenance de deux ou trois mesures chacun.
Les six vases symbolisent les six principes — les sept principes moins Atma, le septième ou principe universel. Ces six principes sont comptés du point de vue terrestre et incluent le corps physique. Ce sont les principes-enveloppes depuis l’Akasha jusqu'à l'Astral ; également : les quatre principes inférieurs (les autres étant latents) remplis d'Eau Astrale. Le Manas Inférieur s'ébat dans les vagues de l'Astral.
7. Jésus leur dit : Remplissez les vases d'eau. Et ils les remplirent à plein bord.
Dans les Mystères Mineurs, tous les pouvoirs des quatre plans inférieurs étaient déchaînés sur le Candidat pour l'éprouver.
Les six vases furent remplis d’Eau — le symbole de la Matière — ce qui signifie que pendant les épreuves et les tentations qui précèdent l'initiation du néophyte, ses passions humaines ayant été portées à leur paroxysme, il doit les vaincre ou échouer. Jésus, le Manas Supérieur, en changeant cette Eau en Vin ou Esprit Divin — est vainqueur et s'emplit ainsi de la Sagesse des Dieux. (Voir ch. X, « Je suis la vigne », etc...). Le néophyte recevait à boire l'eau lustrale qui se changeait en Vin au dernier moment ; en Inde elle se changeait en Jus de Soma, l'Eau de la Vie Eternelle.
8. Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l'ordonnateur du repas. Et ils en portèrent.
« L'ordonnateur du repas » était le chef officiel qui […] représente l'assemblée d'Initiés qui ne savent pas si le Candidat réussira ou échouera, et qui doivent le mettre à l'essai. Ceci explique la phrase du verset suivant : « ne sachant d'où il (ce vin) venait », autrement dit, ils ne savaient pas jusqu'à ce que le Candidat ait été complètement mis à l'épreuve.
9. Quand l'ordonnateur du repas eut goûté l'eau changée en vin, — ne sachant d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l'eau, le savaient bien, — il appela l'époux.
Les serviteurs et « principes » inférieurs, et les pouvoirs inférieurs qui avaient été soumis à la volonté purifiée de l'homme-Christ, savaient que le grand changement était accompli et que les « principes » inférieurs étaient purifiés et spiritualisés.
L'« époux » est, bien sûr, le Candidat qui se marie avec le Soi Supérieur ou Divin et devient ainsi un Fils de Dieu. […]
10. Et lui dit : Tout homme sert le bon vin au début, puis le moins bon après qu'on s'est enivré ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent.
« Au début » évoque le moment où les Manasaputras s’incarnèrent en premier. Chaque candidat au fur et à mesure qu'il progresse a de moins en moins besoin de bon Vin, ou Esprit, car il devient cet Esprit lui-même tandis que ses pouvoirs et sa connaissance augmentent la force nouvellement, acquise. A l’entrée du Sentier le « bon vin », ou l'impulsion spirituelle est donnée, mais lorsque le disciple monte l'échelle une telle aide n’est plus nécessaire car il tend à devenir de plus en plus le Tout Esprit.
Lire l’article complet : H.P. Blavatsky, « Notes sur l’Évangile selon Saint Jean ».
ARTICLES ET DOCUMENTS
Il est proposé à la lecture (pour en savoir plus) :
- Lettre n°61 : « Les grands initiés et leur message à travers le monde »
- Lettre n°53 : « Le mystère de l’initiation »
- Lettre n°51 : « La naissance spirituelle »
- Article de H.P. Blavatsky : « L’alchimie au XIXe siècle ».
- Article de H.P. Blavatsky : « Notes sur l’Évangile selon Saint Jean ».
- Article de H.P. Blavatsky : « Glossaire Théosophique : définitions en rapport à l’alchimie ».
- Ouvrage de H.P. Blavatsky, Raja-Yoga ou Occultisme.
- Article de W.Q. Judge : « Donnez-nous un fait ».
- Article : Note « Théosophie et Alchimie spirituelle ».
- Revue Le Lotus bleu, exemplaires de « Juin-Juillet » et Aout-Septembre » 1990, de Salomon Lancri « L’Art royal de la transmutation spirituelle » (éd. Adyar).
- Articles de Éric J. Holmyard : « L’Alchimie en Chine » « L’Alchimie » - « Quelques Alchimistes de l’Islam ».
MÉDIATHÈQUE
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