Théosophie et Alchimie spirituelle

Théosophie et Alchimie spirituelle

26 Fév, 2022

Sommaire  : L'alchimie : origine et but — La Grande Œuvre - La transmutation spirituelle — Les trois alchimies : cosmique, terrestre et humaine — Les grandes étapes du Grand-Œuvre : Nigredo – Albedo - Rubedo — Le processus alchimique à l’œuvre dans la nature : « ce qui est en bas est aussi comme ce qui est en haut » — L’alchimie de la vie et de la mort — L’alchimie dans une pratique quotidienne à la lumière de la Théosophie — Un message d’espoir : la transmutation profonde de l’être. Le destin divin de l'homme

 

L’alchimie : origine et but

Quel est cet Art royal appelé l’Alchimie spirituelle ? Quels sont ses liens avec la Théosophie ? L’alchimie, pour le théosophe est l’allégorie de la représentation de l’homme qui vit une transformation spirituelle profonde.

Les processus ou étapes alchimiques concernent la transformation intérieure de l’être humain. Par cet art royal il s’agira de trouver le secret de la transmutation des métaux vils, c’est-à-dire de la nature inférieure de l’homme, en une nature purement spirituelle permettant d’accéder à l’immortalité. Derrière la quête alchimique, il y a la quête du Graal qui est l’accès à l’immortalité.

Le but de l’alchimie, de l’occultisme, ou des arts occultes, exige un motif altruiste, totalement pur, désintéressé et une profonde éthique. L’alchimiste va pénétrer dans le laboratoire secret de la nature, pour arriver à une plus grande connaissance de lui-même et des lois de l’univers. Il y a une quête derrière tout art occulte, comme l’alchimie, l’astrologie, ou la magie.

L’alchimie aurait été révélé selon une légende par Hermès, d’où son autre nom d’hermétisme. C’est un aspect de l’occultisme occidental, et son berceau est à chercher du côté de l’Orient. Des articles théosophiques font référence à une source plutôt égyptienne, ou chinoise, mais surtout à des temps très anciens et à des grands êtres angéliques, les Kumaras, des entités solaires protectrices qui seraient à l’origine de cette science.

Les traités alchimiques sont souvent des plus obscurs. C’est un art et une science, avec une gnose à la base consignée dans des écrits comme la Table d’Emeraude. De ce livre on retiendra l’aphorisme « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut » : c’est l’idée d’une union profonde du microcosme qu’est l’homme, avec le macrocosme, l’univers.

Les clefs d’interprétations de l’alchimie sont perdues. La littérature que l’on possède date surtout du Moyen Âge, avec des textes obscurs écrits en termes souvent sibyllins, que seuls quelques rares initiés savent interpréter correctement.

La Grande Œuvre - La transmutation spirituelle

L’Art royal est décrit comme la science des transmutations. C’est une gnose, ce n’est pas un savoir. C’est une connaissance, transmise de Maître à disciple relative à la vérité sur la structure cachée de l’univers et de l’homme. Cette connaissance a été au fil du temps mainte fois vérifiée au cours d’initiations par une série de Maîtres, c’est-à-dire d’hommes évolués, éveillés, qui ont atteint un haut degré de sagesse, et qui à travers l’initiation, ont pénétrés les coulisses de la nature.

Les vrais Alchimistes, les grands alchimistes essentiellement des temps très lointains étaient des Théosophes. La quête spirituelle des théosophes, est la même que celle des alchimistes. Il y a une corrélation entre les théosophes et les alchimistes.

La quête alchimique est une transmutation, du plomb en or, c’est la réalisation du Grand Œuvre. C’est avant tout une alchimie spirituelle, qui doit être mise en relation avec l’évolution de l’homme qui doit passer par des stades différents, et en particulier par le stade qui va l’amener de la Soi-conscience à la Soi-connaissance, faisant sortir de lui son or intérieur reflet de sa partie divine.

L’alchimie spirituelle, sera vraiment l’union pleinement réalisée de la « personnalité » et de ce qu’on appelle en Théosophie « l’individualité », cette parcelle individualisée de la grande conscience universelle que possède tout homme en son for intérieur comme un or inaltérable.

Les trois alchimies : cosmique, terrestre et humaine

Mme Blavatsky a mis en avant, l’existence de trois sortes d’alchimies : L’alchimie cosmique, l’alchimie terrestre ou matérielle, et l’alchimie humaine.

L’alchimie cosmique est le processus à l’œuvre dans la nature. C’est l’émanation et le développement de l’univers, qui n’est pas créé ex nihilo, mais le fruit d’un développement par une série d’émanations des mondes et des êtres, à partir d’un principe Absolu, ou feu spirituel central dont on ne peut rien dire, mais d’où tout émane et où tout retournera.

D’où l’image de cycles successifs d’activité et de repos de l’univers appelés, les jours et les nuits de Brahmâ. Ce déroulement cosmique, a deux phases de développement comparables à un processus d’alchimie. Une phase d’involution : c’est la descente de l’esprit dans la matière, avec l’élaboration d’une matière de plus en plus dense et complexe, sur des plans de plus en plus concrets, et l’élaboration de différents règnes élémentaux, minéraux, végétaux et humain. Puis une phase d’évolution, de remontée progressive de la matière vers l’esprit et pour l’homme l’éveil à la Soi-conscience et au sentiment de responsabilité.

L’homme doit cheminer par des efforts auto-induits et autodéterminés, tout en aidant les autres règnes à évoluer eux aussi. Il y a une interaction, une interpénétration permanente entre la matière et l’esprit, et entre les différents règnes de la nature. Que fait l’alchimiste, si ce n’est d’entrer dans cette relation profonde et intime existant entre la matière et l’esprit.

L’alchimie terrestre ou matérielle, selon Mme Blavatsky, est en rapport avec la transformation des éléments ; la transmutation des métaux grossiers, le plomb en métal noble, l’or. L’œuvre alchimique, est une sorte d’accélération d’un processus prévu par la nature, et l’alchimiste va simplement faciliter les processus naturels en œuvrant dans ces coulisses de la nature.

L’alchimie humaine, est la troisième forme d’alchimie. Elle concerne la transformation intérieure de l’homme avec deux grands aspects. Une alchimie psychique liée à l’action du mental pour transformer les éléments physiques, et psychiques de l’homme, pour faire apparaître un individu harmonieux, plus sensible et responsable. Et une alchimie spirituelle au-delà du psychique ; c’est le véritable occultisme, la voie du disciple et de l’initié, et le cheminement vers l’immortalité consciente de l’âme. C’est en priorité l’alchimie humaine qui nous intéresse, et les vrais alchimistes se sont concentré sur celle-ci, et à travers la connaissance des « métaux », ils ont recherché la transmutation intérieure de l’homme.

Blavatsky a toujours dit que le savoir occulte ne devait pas servir à acquérir une richesse matérielle, ni à satisfaire une vanité personnelle égoïste, par l’acquisition de pouvoirs magiques, car ce serait de la magie noire. Réaliser la transmutation de la nature terrestre de l’homme, c’est faire mourir le vieil homme, pour faire naître et grandir l’homme nouveau pour paraphraser St Paul. Faire émerger ce qu’il y a de plus élevé dans l’homme, est le but de la vie et le programme de la nature.

Ce n’est pas quelque chose d’extérieure, c’est quelque chose d’intérieur qui se passe dans ce laboratoire secret de l’être et de l’univers. Le grand psychologue C.G. Jung s’est beaucoup intéressé à l’alchimie. Il a interprété de vieux grimoires alchimiques pour en montrer le sens symbolique. C’est intéressant parce qu’il a établi une sorte de pont entre les écrits des grimoires anciens, souvent sibyllins, et cette alchimie profonde qu’est la psychologique humaine.

L’alchimie a été l’aboutissement de sa psychologie des profondeurs, et pour lui, le fourneau et le creuset alchimique c’est l’homme lui-même : le feu intérieur est l’énergie de son esprit et le vase ou creuset de la transmutation est l’âme en quête de sa libération et sa rédemption par le dévoilement de la prima materia. C’est l’inconscient spirituel qui se révèle dans les rêves, ou la vie quotidienne, par la transfiguration d’un centre de force animé par le divin intérieur.

Trouver la pierre philosophale selon C.G. Jung correspond à la quête du théosophe de réaliser le grand SOI, l’individualité ; c’est être pleinement conscient, éveillé, bien au-delà du petit moi. Il est intéressant de voir que dans notre monde moderne, il y a de nouveaux explorateurs de ce processus alchimique, et c’est en particulier vrai dans le domaine de la psychologie.

Les grandes étapes du Grand-Œuvre : Nigredo – Albedo - Rubedo

Quels sont les grands stades, les grandes étapes révélées par la science de l’alchimie. Il y a cette formule très forte qui résume ce qui va se passer : « solve et coagula », c’est-à-dire, « dissoudre et coaguler ». Il y a plusieurs opérations concernées par ce processus alchimique de libération, de transformation et d’élaboration spirituelle.

Il y a d’abord la préparation du mercure du philosophe. En langage sibyllin, il s’agit « d’ouvrir le palais fermé du roi ». Ce mercure est souvent décrit comme une eau de vie, ou un dissolvant universel qui correspond à l’action d’un feu spirituel, d’un pouvoir en relation au pouvoir créateur universel. C’est l’éveil de la Kundalini. Travailler à partir de ce mercure, ce dissolvant universel, va permettre de séparer, purifier, extraire les éléments subtils pour les coaguler, et faire émerger autre chose de caché derrière les éléments grossiers.

Au départ il y a, donc, l’œuvre au noir, la « Nigredo ». C’est l’œuvre initiale fondamentale, indispensable, et « destructrice » du dissolvant universel. C’est une mort intérieure qui pourra se faire selon le cas avec ou sans douleur. Pour l’alchimiste c’est le combat dans l’athanor, le fourneau (intérieur) là où se passe la première opération.

Cette mort est indispensable, pour que puisse se produire la nouvelle naissance, appelée en alchimie l’‘‘Enfant’’. L’alchimiste a réussi à extraire par l’effet du feu la pierre philosophale prisonnière des principes inférieurs.

La transmutation est un processus lent et continu mais, petit à petit, après cette phase de destruction, de dissolution des composants par le dissolvant universel, on arrive à l’œuvre au blanc. C’est l’« Albedo », l’œuvre au blanc ; le calme après la tempête. L’initié qui a vaincu sa nature inférieure se pare d’un vêtement blanc symbolisé par l’or blanc ; pour le Théosophe c’est l’union du Manas (ou mental) à Buddhi (l’Âme universelle). L’éveil de Buddhi va entraîner la spiritualisation, l’illumination du Manas et réciproquement ; il en résulte une conversion du corps en esprit, de l’esprit en corps. La réunion des différents éléments de l’être produit un corps céleste.

La troisième phase est l’œuvre au rouge où « Rubedo ». C’est la phase finale d’union profonde à la triade supérieure (d’Atma ou Esprit et de Buddhi-Manas) la véritable production de l’or est l’union d’Atma avec le Logos. L’Enfant est appelé maintenant « Magni potence », « couronné pour l’éternité ».

On retrouve la démarche du mystique avec la maîtrise de la nature humaine et l’union à la nature divine.

Le caractère essentiel du Grand Œuvre est la création de l’homme par lui-même, la conquête de ses facultés transcendantes, et la réalisation de sa destinée. Collectivement c’est le retour de l’humanité à l’Âge d’Or ou l’ère d’illumination universelle. On retrouve ainsi l’idée de l’or à travers la loi des cycles. C’est le retour à la source mais après avoir parcouru toutes les étapes du programme de la nature. Cette marche est guidée par l’impulsion donnée et transmise par les adeptes, toujours prêts à divulguer les enseignements aux chercheurs sincères épris de vérités.

Le processus alchimique à l’œuvre dans la nature : « ce qui est en bas est aussi comme ce qui est en haut »

Les mêmes lois et les mêmes pouvoirs agissent dans le microcosme et le macrocosme, à travers les principes de l’homme et ceux de l’univers. L’homme possède les pouvoirs divins, d’intelligence, d’amour et de volonté ; la foi dans ces pouvoirs et la dévotion doivent être particulièrement forts et effectifs pour que la transmutation spirituelle soit possible.

Le mouvement qui caractérise le dynamisme de l’univers est semblable à celui à l’œuvre dans l’homme. Un processus de mûrissement se fait au cours de l’évolution, avec la sublimation de la matière et la remontée à l’Esprit. L’homme accomplit cette maturation au cours du pèlerinage de son âme, dans une longue série de réincarnations. L’Homme est une Monade, une Âme en évolution qui, au cours de la manifestation de l’univers (dans le cycle du manvantara, ou grand cycle de l’univers), passe par l’expérience des différentes formes de matière puis, du règne, minéral, végétal, animal avant d’accéder au stade humain. Il ne progresse pas tout seul, mais avec l’aide de parents spirituels, les éveilleurs du Manas, du mental qui lui permettent de prendre en main son évolution. C’est là le sens profond du mythe de Prométhée.

Une fois l’intelligence réfléchie éveillée, c’est la remontée consciente vers l’esprit, pour aboutir à la Soi-connaissance, en fusionnant le mental et l’Âme. C’est l’éveil de la triade supérieure, Atma-Buddhi-Manas, qui permet de réaliser cette alchimie spirituelle, grâce aux lois de la vie : Karma et Réincarnation. À travers des milliers d’incarnations, et de maturations progressives, les âmes s’unissent à la Sur-Âme Universelle.

L’alchimie de la vie et de la mort

Ce processus alchimique rythme aussi le passage entre deux vies. Après la mort, l’œuvre au noir, commence avec un déchaînement de forces, c’est la « lutte à mort entre les deux pôles de l’être », un tri alchimique qui se réalise dans la première étape, celle du Kama Loka. C’est un tri entre l’ange et la bête. Il s’agit de recueillir ce qui est de la nature de l’Ego spirituel, et de laisser le rebut dans la psycho-sphère de la Terre. D’une façon métaphorique, les scories remontent, sont éliminés du creuset et il ne reste que l’or.

Ensuite vient l’œuvre au blanc, le calme après la tempête ; l’être réel savoure cet or récolté en assimilant la quintessence du nectar de sa vie écoulée. Ce processus se passe dans l’état de conscience du Devachan (un état béatifique) qui dure en moyenne 1.500 ans. On pressent l’importance de la transmutation du plomb en or, pour que l’Ego spirituel puisse s’unir à la vraie Réalité.  Vient alors l’œuvre au rouge qui éveille dans l’Enfant spirituel la Compassion nécessaire à son union au grand programme Divin. Cette œuvre au rouge achevée, l’Enfant s’incarnera à nouveau pour poursuivre son pèlerinage et sa quête spirituelle jusqu’à atteindre l’initiation qui le libèrera des réincarnations.

L’alchimie dans une pratique quotidienne à la lumière de la Théosophie

Il y a aussi une alchimie dans l’examen de conscience quotidien accompli pour tirer le suc, le parfum des expériences, et assimiler, engranger les leçons de la vie. Revisiter sa journée ou ses journées ou sa vie de façon à recueillir les pépites d’or, fait partie du processus alchimique pour récolter l’or de toutes les expériences, même « négatives », de la vie quand sa conscience est éclairée par son pôle spirituel.

Comment accélérer cette maturation prévue par la nature, qui ne peut être comprise et menée intelligemment qu’à partir du moment où l’homme accède à une connaissance profonde ?

L’alchimiste d’abord entre dans son laboratoire. Le mercure est prêt et il prépare le feu ; tous les ingrédients sont là pour aider au travail. Avant le Grand Œuvre, il y a d’abord cette période d’œuvre au noir qui va demander beaucoup de sacrifices.

Que cherchons-nous exactement ? bonheur, satisfactions, conforts personnels, sécurité ? Ne sommes-nous pas guidés par des habitudes, des réactions automatiques ? N’y a-t-il pas quelque chose qu’il va falloir changer dans sa propre vie ? Ne sommes-nous pas un peu comme un papillon qui butine de fleurs en fleurs sans un but élevé à atteindre ? À partir de ces premières prises de conscience un vrai travail va pouvoir commencer. Le mental est l’outil majeur de cette première étape.

Comment changer d’optique ? c’est la lumière d’or de la connaissance théosophique qui va permettre la première transmutation. Poser un regard neuf sur les choses et les êtres et sur soi-même, et comprendre les lois et le dynamisme de la vie. Donc élargir sa vision.

« Solve et coagula » commence ici ; la nature va détruire pour régénérer dissoudre et coaguler, disperser et rassembler. Le mercure des philosophes, est là pour faire mourir le vieil homme. C’est l’aspect destructeur de ce dissolvant ; une mort indispensable, symbolisée dans la littérature hermétique par un corbeau.

Il faut déchiffrer et vivre la vie dans un contexte plus universel ; se considérer comme un pèlerin éternel, percevoir les liens de solidarité qui unissent la grande famille humaine ; retrouver sa place dans cet univers et vivre autrement les expériences avec une plus grande ouverture à la fois horizontale et verticale. « Écoute le chant de la vie » (Lumière sur le Sentier), avance courageusement en dehors, à la rencontre des autres ; et bien sûr avec une discipline de contrôle du mental et du cœur, déraciner tout sentiment de séparativité, l’ivraie géante du moi : c’est l’œuvre au noir.

Il s’agit de s’ouvrir aux trois plans de l’être, physique, psychique et spirituel ; une ouverture dans le sens vertical pour décloisonner les différents aspects de l’individu, décloisonner la conscience cérébrale de veille, du corps psycho astral et de la conscience au-delà du rêve ; le corps de l’Ego supérieur ; établir un pont, se mettre à l’écoute de la Voix sans parole, percevoir la lumière qui brille dans les profondeurs du cœur.

Le mental et le cœur doivent être disciplinés pour pacifier, clarifier, soumettre l’être psychique et le rendre perméable aux influences spirituelles de l’Ego, et sortir de l’œuvre au noir et commencer une œuvre plus apaisante.

Utiliser cette fois-ci la force de l’intelligence reliée à celle de l’amour ; une autre étape de transmutation qui va mener à une participation active au projet du divin : « Aide la nature et travaille avec elle, et la nature te reconnaîtra comme l’un de ses créateurs et fera sa soumission » (La Voix du Silence). L’alchimiste pénètre dans les arcanes de la matière vivante pour accéder à l’or, à partir de sa propre transmutation intérieure.

Un message d’espoir : la transmutation profonde de l’être. Le destin divin de l'homme

Petit à petit l’alchimiste apporte sa contribution au maintien de la rotation de la roue de la vie et devient un meilleur serviteur, un agent conscient de la Nature dans le grand ballet cosmique qui caractérise la marche de l’univers. Il donne à sa vie individuelle un sens plus vrai. C’est l’idée du Dharma : là où il se trouve chaque être a une fonction qui lui est assignée selon l’ordre cosmique, et l’or recueilli dans les incarnations précédentes.

« Tu dois réaliser ton destin divin » (Bhagavad-Gîtâ), donc il s’agit d’ajuster le plus correctement possible son être pour parvenir à cette réalisation, tout en étant lié à une destinée humaine par son Karma. C’est la voie de réintégration de l’homme dans l’univers, et du soutien à la vie du monde. Nous sommes tous des Arjuna (le disciple de Krishna) à la reconquête du royaume perdu !

Le pèlerinage de l’âme et la vie individuelle offrent l’opportunité des métamorphoses. L’homme va livrer le combat de la vie en s’appuyant à la fois sur ses pouvoirs et sur son pôle divin pour s’éveiller à sa nature réelle, et recevoir son héritage spirituel. Il deviendra un éveilleur pour les autres après avoir été son propre sauveur.

De l’œuvre au blanc naît un guerrier sans béquilles, libre, indépendant prêt à une vie beaucoup plus constructive, plus intérieure, plus riche.

De l’’œuvre au rouge, résulte la parfaite harmonie entre les différents plans de l’être ; c’est la voie du disciple, du chéla, l’engagement dans la cause des Maîtres de la Fraternité Occulte. Il ouvre sa vie à l’influence du Maître intérieur. C’est le sens, dans la Bhagavad-Gîtâ, de la présence de Krishna auprès d’Arjuna, qui le conseille, et finalement lui ouvre l’œil divin ; il s’identifie à lui pour une complète communion avec le Soi divin. C’est l’accès à l’or spirituel ; la maîtrise du mercure par l’action de Buddhi, cet aspect rendu actif après avoir détruit l’aspect passionnel du Kama-Manas ou mental inférieur. Ce qui est aussi appelé « soufre », a été libéré pour dégager le Soi, et vivre à des niveaux plus spirituels.

C’est la clef de la véritable immortalité, la « pierre philosophale ». Le Dieu intérieur va sortir de sa geôle, pour rayonner pleinement tel un soleil, dans une « personnalité » sublimée et permanente.

L’œuvre finale achevée l’homme, pénétré du « mercure », de l’influence de cet être cosmique, incarne dans chaque action quelque chose de l’omniscience cosmique.

Nous sommes tous armés pour vivre cette alchimie spirituelle ; c’est le message encourageant et enthousiasmant de la Théosophie. La redécouverte d’un mouvement comme la Théosophie ne peut qu’accélérer ce processus. Nous avons les cartes, la boussole, l’intelligence et l’amour qui finiront par éveiller la volonté spirituelle pour la réalisation du Gand-Œuvre.

En résumé : dans l’œuvre au blanc on n’oubliera pas le rapport à la Lune nécessaire pour construire l’homme d’Argent au sein de l’homme incarné. L’œuvre au rouge, aboutira à la fusion dans l’être Solaire cosmique, grâce au plein éveil du pouvoir vivant de Compassion, l’union aux Êtres de Compassion, et la perception du lien intime qui relie tous les éléments du cosmos. C’est devenir un Fils aîné de la Nature, fidèle l’Étoile intérieure qui a guidé l’Ego tout au long de son processus de transmutation et de libération. Les symboles de la Lumière de l’Étoile, de l’Or et du SOI nous parlent vraiment parce qu’ils font partie de notre nature profonde.

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