Faire connaître les enseignements fondamentaux de la Théosophie originale tels qu'ils ont été transmis dans les écrits de H.P. Blavatsky et de W.Q. Judge.

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LETTRE N°65 – À QUOI SERT LA VIE ? À QUOI SERT LA MORT ?

LETTRE N°65 – À QUOI SERT LA VIE ? À QUOI SERT LA MORT ?

Archives Lettres 27 Avr, 2022

Mai – Juin 2022

La prochaine Lettre paraîtra début juillet 2022, elle aura pour thème : R.W. Emerson, H.D. Thoreau et la Théosophie.

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PENSÉE DU MOMENT

V65 image 4« Les périodes de manifestation des univers visibles hors du Grand Inconnu sont éternelles dans leurs allées et venues. Elles alternent avec des périodes égales de silence et de repos dans l'Inconnu. Ces vagues puissantes ont pour but la production de l'homme parfait, l'évolution de l'âme, chaque nouvelle vague marquant toujours l'augmentation du nombre des Frères Aînés. La vie du moindre d'entre les hommes illustre ces alternances par le jour et la nuit, la veille et le sommeil, la naissance et la mort, " car ces deux, la lumière et les ténèbres, le jour et la nuit, sont les voies éternelles du monde. » ‒ W.Q. Judge, Océan de Théosophie, p.6-7.

« S'élever d'un état d'énergie à un autre, passer de la beauté et de la perfection d'un plan à la beauté et à la perfection encore plus grandes d'un autre plan, parvenir à des niveaux toujours plus élevés de gloire, de connaissance et de puissance à chaque nouveau cycle, telle est la destinée de tout Ego, qui devient ainsi son propre Sauveur dans chaque monde, et à chaque incarnation. » ‒ H.P. Blavatsky, Clef de la Théosophie, p 170.

CŒUR DE LA THÉOSOPHIE

Naissance et mort les deux facettes de la Vie

À quoi sert la vie ?

V65 image 7« Pourquoi donc l'univers existe-t-il, et pour quel but final l'homme, le penseur immortel, évolue-t-il ici-bas ? Tout est pour l'expérience et l'émancipation de l'âme, dans le but d'élever la masse entière de matière manifestée jusqu'à la stature, la nature et la dignité de la divinité consciente. Le grand but est d'atteindre à la soi-conscience, non par l'entremise d'une race, d'une tribu ou d'une nation privilégiée, mais par le perfectionnement graduel - après transformation - de toute la masse de matière comme de ce que nous appelons maintenant âme. Rien n'est, ni ne sera laissé de côté. Le but pour l'homme actuel est son initiation à la connaissance complète et, pour les règnes qui lui sont inférieurs, leur élévation progressive de stade en stade, afin qu'eux aussi soient initiés en leur temps. Telle est l'idée d'évolution dans toute sa puissance et c'est une perspective magnifique ; elle fait de l'homme un dieu, et donne à tout ce qui fait partie de la nature la possibilité d'atteindre un jour ce même état. Il y a de la force et de la noblesse en cette idée, car aucun homme n'en est amoindri ou rabaissé, et nul n'est originellement si grand pécheur qu'il ne puisse s'élever au-dessus de tout péché ». – W.Q. Judge, extrait de Océan de Théosophie, pp. 64-5.

La Vie Une : un principe qui imprègne tout l’univers

V65 image 8« La vie ne résulte pas du fonctionnement des organes, et elle ne disparaît pas avec la désintégration du corps. C'est un principe qui imprègne tout l'univers. C'est l'océan dans lequel flotte la terre. Notre globe, ainsi que tous les êtres et tous les objets qu'il porte, en sont imprégnés. La vie agit sans cesse sur nous et autour de nous, et ses pulsations nous traversent continuellement. Lorsque nous occupons un corps nous employons simplement un instrument mieux spécialisé que tout autre pour nos rapports avec prana et jiva. Strictement parlant prana est le souffle et, comme le souffle est nécessaire au maintien de la vie dans la machine humaine, c'est le mot le mieux adapté. Jiva signifie " vie ", ce terme est aussi employé pour désigner l'âme vivante, la vie en général provenant de la Vie Suprême elle-même. Jiva peut donc être employé d'une manière générale, tandis que prana a un sens plus particulier. On ne peut dire que quelqu'un possède une quantité définie de cette énergie vitale qui reviendrait à sa source si le corps était réduit en cendres mais plutôt que cette énergie travaille avec toute la masse de matière présente dans le corps. Nous sécrétons ou utilisons cette énergie vitale, pour ainsi dire, lorsque nous vivons. Car, que nous soyons vivants ou morts, elle est toujours là présente durant la vie parmi nos organes qu'elle soutient et à notre mort parmi les innombrables créatures qui surgissent de notre destruction. Il nous est aussi impossible de nous défaire de cette vie que de supprimer l'air dans lequel l'oiseau vole, car, ainsi que l'air, la vie remplit tous les espaces sur la planète, si bien que nulle part nous ne pouvons en perdre les bénéfices ni échapper à son pouvoir finalement écrasant. » – W.Q. Judge, extrait de Océan de Théosophie, p. 40.

Qu’est-ce qui est permanent dans l’homme ?

V65 image 12« La Théosophie élargit notre vision de ce concept en mettant en évidence que l’homme n’est pas son corps, ce dernier se transformant sans cesse, qu’il n’est pas son mental, celui-ci se modifiant sans cesse, et qu’il y a en l’homme un élément permanent qui constitue son identité tout au long de toute une variété d’incorporations. Nous n’avons pas changé d’identité depuis notre enfance. Notre corps a changé, ainsi que notre environnement, mais cette identité est restée la même, et elle ne changera plus désormais, en dépit de tous les changements qui pourront affecter le corps, le mental ou les circonstances. La seule chose réelle en nous ne subit aucune transformation. Ce qui est réel ne change jamais. Seul le réel peut percevoir le changement. Le changement ne perçoit pas le changement. Seul ce qui est permanent peut percevoir le changement, être sensible à l’impermanent.

« Cet élément immuable, constant et immortel en nous est présent dans toutes les particules et dans tous les êtres, quels qu’ils soient. Il n’y a qu’une seule Vie dans ce monde dont nous faisons partie, ainsi que tous les autres êtres. Nous procédons tous de la même Source – et non de plusieurs – et nous avançons sur le même chemin, vers le même but. Les anciens disaient que le Soi Divin réside dans tous les êtres, mais qu’il ne brille pas également en tous. Le réel est intérieur et peut être réalisé au sein de tout être humain. Chacun a besoin de cette réalisation afin de pouvoir faire rayonner son Dieu intérieur et l’exprimer, ce que la majorité des gens ne font que partiellement. » ─ R. Crosbie, « Qu’est-ce qui se réincarne ? » Cahier Théosophique, n° 181.

Le Réveil à la vie manifestée de l’univers

V65 image 15Extrait de la Doctrine secrète : « Les « Ténèbres » irradient la Lumière, et la Lumière dépose un Rayon solitaire dans les eaux, dans les profondeurs de la mère. Le rayon imprègne la totalité de l’œuf-vierge ; le rayon fait tressaillir l’œuf éternel et le fait déposer le germe non-éternel (périodique) qui se condense en l’œuf du monde a).

« a) Le rayon solitaire tombant dans les profondeurs de la mère peut être pris comme signifiant la Pensée ou l’Intelligence Divine, imprégnant le chaos. Ceci se produit cependant sur le plan de l’abstraction métaphysique, ou plutôt sur le plan où ce que nous qualifions d’abstraction métaphysique est une réalité. L’Œuf-Vierge étant dans un sens l’état abstrait d’Œuf [Egg-ness, en anglais NdT], ou le pouvoir de se développer par la fécondation, est éternel et à jamais le même. Et de même que la fécondation d’un œuf se fait avant qu’il ne soit pondu, de même le germe périodique non-éternel qui devient par la suite dans le symbolisme l’œuf du monde, contient en lui-même, lorsqu’il émerge du symbole mentionné, « la promesse et la puissance » de tout l’Univers. » – H.P. Blavatsky, extrait de The Secret Doctrine I, pp. 64-5.

V65 image 16« Dès que les TÉNÈBRES – ou plutôt ce qui est « ténèbres » pour l’ignorance – ont disparu dans leur propre règne de Lumière éternelle, laissant derrière eux seulement leur Idéation manifestée divine, les Logoï créateurs ont leur entendement ouvert, et ils voient dans le monde idéal (jusqu’alors dissimulé dans la pensée divine) les formes archétypiques de tout, et ils se mettent à copier et construire ou façonner sur la base de ces modèles des formes évanescentes et transcendantes. » – H.P. Blavatsky, The Secret Doctrine I, p 380.

« De l’Un Inconnu, la TOTALITÉ Infinie, émane l’UN manifesté, ou le Divin Manvantarique périodique ; c’est le Mental Universel, qui, séparé de sa Source-Fontaine, est le Démiurge ou Logos créateur des Kabbalistes Occidentaux, ainsi que le Brahmâ aux quatre visages de la religion Hindoue. Dans sa totalité, vu du point de vue de la Pensée Divine manifestée de la doctrine ésotérique, il représente les Armées des Dhyan Chohans créateurs supérieurs. Simultanément à l’évolution du Mental Universel, la Sagesse cachée d’Adi-Bouddha – l’Un Suprême et éternel – se manifeste comme Avalôkiteshvara (ou Iswara manifesté), qui est l’Osiris des Egyptiens, l’Ahura-Mazda des Zoroastriens, l’Homme Céleste des Philosophes Hermétiques, le Logos des Platoniciens, et l’Atman des Védantins (*).

V65 image 31Par l’action de la Sagesse manifestée, ou Mahat, représentée par ces innombrables centres d’Énergie spirituelle dans le Kosmos, la réflexion du Mental Universel, qui est l’Idéation Cosmique et la Force intellectuelle accompagnant une telle idéation, devient objectivement le Fohat du philosophe du Bouddhisme ésotérique. Fohat, courant le long des sept principes d’AKASA, agit sur la substance manifestée, ou l’Elément Un, comme indiqué ci-dessus, et en le différenciant en divers centres d’Energie, il met en mouvement la loi de l’Evolution Cosmique, qui, obéissant à l’Idéation du Mental Universel, amène à l’existence tous les différents états d’être du Système Solaire manifesté. » – H.P. Blavatsky, The Secret Doctrine I, p 110.

(*) M. Subba Row semble l’identifier au LOGOS et le nommer ainsi. (Voir ses quatre conférences sur la Bhagavad-Gîtâ dans le Theosophist.)

La loi d’évolution universelle – Les trois lignes d’évolution

V65 image 17« C’est cette forme subtile [le corps astral], plus fine, qui sert de modèle à la Nature pour construire l’homme physique. Ces « Monades » ou « étincelles divines » sont ainsi les ancêtres « Lunaires », les Pitris eux-mêmes. Car ces « Esprits Lunaires » doivent devenir « des hommes » de façon à ce que leurs Monades puissent atteindre un plan supérieur d’activité et de conscience réfléchie, c’est-à-dire le plan des Manasa-Putras, ceux qui dotent d’un « mental » les coquilles « privées-de-sens », créées et habitées par les Pitris, dans la dernière partie de la Troisième Race-Racine. (…)

« Il existe dans la Nature un triple plan d’évolution pour la formation des trois Upadhis [véhicules] périodiques, ou plutôt trois plans d’évolution séparés, qui dans notre système sont inextricablement entrelacés et entremêlés en chaque point. Ce sont les évolutions Monadique (ou spirituelle), intellectuelle et physique. Ces trois sont les aspects finis ou les reflets sur le champ de l’Illusion Cosmique d’Atma, le septième, la réalité une.

V65 image 18« 1. L’Évolution Monadique est, comme son nom l’implique, concernée par la croissance et le développement vers des phases d’activité encore plus élevées de la Monade en conjonction avec : ‒

« 2. L’Évolution intellectuelle, représentée par les Manasa-Dhyanis (les Dévas Solaires, ou Agnishvatta Pitris) ceux « qui ont donné l’intelligence et la conscience » à l’homme et : ‒

« 3. L’Évolution physique, représentée par les Chhayas des Pitris lunaires, autour desquels la Nature a concrétisé le corps physique actuel. Ce corps sert de véhicule pour la « croissance » (pour utiliser un mot trompeur) et les transformations grâce à Manas et – du fait de l’accumulation d’expériences – du fini en l’INFINI, du transitoire en l’Eternel et l’Absolu.

« Chacun de ces trois systèmes a ses propres lois, et est régi et guidé par différents ensembles des Dhyanis les plus élevés ou « Logoï ». Chacun est représenté dans la constitution de l’homme, le Microcosme du grand Macrocosme ; et c’est l’union de ces trois courants en lui qui en fait l’être complexe qu’il est aujourd’hui. » – H.P. Blavatsky, The Secret Doctrine I, pp. 180-1.

La loi des cycles et de réincarnation

V65 image 19« Tout dans la nature fait apparaître une succession d'efforts renouvelés dans ce sens, avec par intervalle des phases de repos périodiques ; chaque repos fournit les moyens nécessaires à l'assimilation de l'expérience acquise, laquelle sert de base nouvelle pour un progrès futur. Ainsi la nuit, qui succède au jour, est à son tour suivie d'un autre jour. Les saisons — printemps, été, automne et hiver — se succèdent invariablement, et l'homme, soumis à la même Loi universelle (et, par conséquent, spirituelle) suit fidèlement les phases de la vie que sont naissance, adolescence, maturité, vieillesse et mort, pour renaître ensuite avec un nouveau corps, qui offrira peut-être des possibilités meilleures que le corps précédent.

« La doctrine de la réincarnation implique une intelligence qui préexiste, qui persiste et se développe à travers les différentes étapes, dans un corps puis dans un autre, ce qui est un moyen pour progresser vers le but et l'objectif essentiel de l'Homme intelligent intérieur, c'est-à-dire l'acquisition de ce que les Anciens appelaient la Toute Connaissance. » ─ W.Q. Judge, extrait de l’article « Réincarnation » Cahier Théosophique n°157.

La loi de karma ou de cause et effet

V65 image 20La loi de cause et effet, « Karma agit sur tous les plans et sur chaque être. Conscience et Vie sur un plan quelconque impliquent perception et action, et celles-ci signifient Karma. Il y a trois lignes d'Évolution : l'évolution spirituelle, intellectuelle et physique et celles-ci s'entremêlent à chaque point. Le progrès sur tous les plans n'est possible que par l'action. Il est inexact d'imaginer que Karma appartient seulement au plan physique. » ─ R. Crosbie, extrait des Réponses aux questions sur l’Océan de Théosophie, chapitre II.

« Perfectibilité signifie la capacité de devenir parfait ; mais parfait en quoi ? Cette question fait surgir un fait vital qui a été perdu de vue dans certaines des questions précédentes ; c'est que tous les êtres, de tous degrés, sont des produits de "L’Évolution". » L'évolution des êtres sensibles n’est possible qu’à cause de l’action d’entités spirituelles plus avancées, dont la présence au plus près de nous est représentée par l’existence des Maîtres de Sagesse. « Ces grands êtres nous offrent l'idée et le fait de l’existence d'Individualités Spiritualisées qui sont devenues ainsi par l'observation et l'expérience. La Connaissance n'existe pas d'elle-même, elle s'acquiert ; et il n'y a pas de Connaissance à moins qu'il n'y ait des Connaisseurs de cette connaissance. Une bonne compréhension et une application des Trois Propositions Fondamentales de la Théosophie nous auraient donné une réponse à toutes ces questions. Cette question, en particulier, trouve sa réponse dans la Troisième Proposition Fondamentale qui dit, "la doctrine pivotale de la philosophie Ésotérique n'admet aucun privilège ni don spécial pour l'homme, sauf ceux gagnés par son propre Ego du fait de son effort et de son mérite personnels au cours d’une longue série de métempsychoses et de réincarnations."

V65 image 21Ce qui perçoit en toute forme et en tout être, est le Soi ; à mesure que les perceptions augmentent, le besoin d'une forme plus parfaite d'instrument se fait sentir et cet instrument plus perfectionné se développe au cours du temps et grâce à l'effort ; ainsi à mesure que le champ et les pouvoirs de perceptions augmentent, des instruments toujours meilleurs sont développés. La "perfectibilité" concerne l’étendue et le pouvoir de l’intelligence, aussi bien que les instruments dont on se sert. Le Soi peut être comparé au "point" dans le cercle qui demeure toujours inchangé, quelle que soit la grandeur croissante qu'on donne aux cercles qui procèdent de Lui et reposent sur Lui ; les "cercles" représentent la connaissance et le pouvoir acquis et constituent "l’être". Le Soi est le point - la racine, ce qui contient l'être et qui, cependant, reste toujours inchangé dans ses possibilités infinies. » ─ R. Crosbie, extrait des Réponses aux questions sur l’Océan de Théosophie, chapitre I.

Qu’est-ce que la mort - À quoi sert la mort ?

V65 image 22« Lorsque le souffle quitte le corps, nous disons que l'homme est mort mais ce n'est là que le commencement de la mort ; elle se poursuit sur d'autres plans. Quand le corps est froid et que les yeux sont clos, toutes les forces du corps et du mental se précipitent à travers le cerveau, et la vie entière qui vient de se terminer s'imprime, par une série de tableaux, d'une manière indélébile dans l'homme intérieur, non seulement dans ses grandes lignes, mais jusqu'en ses moindres détails, jusqu'aux impressions les plus légères et les plus fugitives. A ce moment, bien que tous les symptômes fassent décréter la mort par le médecin, et bien qu'à tous points de vue la personne soit morte à cette vie, l'homme réel est à l'œuvre dans le cerveau et, tant que sa tâche n'y est pas terminée, la personne n'a pas quitté ce monde…

« Par suite de la séparation naturelle des principes, provoquée par la mort, l'homme entier se trouve en trois parties.

V65 image 23« Premièrement : le corps visible qui, avec tous ses éléments, est abandonné sur le plan terrestre où il poursuit sa décomposition, et où tout ce qui est composite se désagrège et restitue avec le temps les éléments aux différents domaines physiques de la nature.

« Deuxièmement : le kamarupa (composé du corps astral et des passions et des désirs) qui, sur le plan astral, commence aussitôt à se désagréger.

« Troisièmement : l'homme réel — la triade supérieure d'Atma-Buddhi-Manas — non sujet à la mort, maintenant hors des conditions terrestres et privé de corps, commence à fonctionner en devachan uniquement comme un mental revêtu d'un vêtement très éthéré, dont il se dépouillera quand sonnera l'heure de son retour sur terre…

« S’étant libéré du corps, l'homme entier entre en kama loka, au purgatoire ; là, luttant à nouveau, il se dégage des skandha inférieurs. Cette période de naissance ayant pris fin, les principes supérieurs, Atma-Buddhi-Manas commencent à penser d'une manière différente de celle que le corps et le cerveau leur permettaient durant la vie. C'est là l'état de devachan, mot sanskrit qui signifie littéralement " le domaine des dieux ", où l'âme éprouve la félicité ; mais, les dieux n'ayant pas de corps semblables aux nôtres, le Soi en devachan est dépourvu de corps mortel. Il est dit dans les livres anciens que cet état dure " un nombre infini d'années ", ou " pendant une période proportionnée aux mérites de l'être " et, quand les forces mentales particulières à cet état sont épuisées, " l'être est attiré de nouveau vers la terre pour renaître dans le monde des mortels ". Devachan est donc un intermède entre les naissances sur terre. La loi de karma, qui nous oblige à naître ici-bas, opérant continuellement dans un champ d'action universel, agit aussi sur l'être en devachan car c'est uniquement la force ou l'action de karma qui nous fait sortir du devachan. (…)

V65 image 24« Cet état post mortem est l'une des nécessités de l'évolution résultant de la nature du mental et de l'âme. La nature même de Manas exige un état dévachanique, dès que le corps est abandonné à cause de l'effet du relâchement des liens placés sur le mental par ses enveloppes physiques et astrales. Pendant la vie, nous ne pouvons mettre à exécution que partiellement nos pensées de chaque instant ; quant à épuiser les énergies psychiques produites par les aspirations et les rêves de chaque jour, nous le pouvons encore moins. L'énergie ainsi produite n'est cependant pas perdue ou annihilée mais est conservée dans Manas, alors que le corps, le cerveau et le corps astral ne permettent pas son plein épanouissement. Gardée ainsi en réserve dans un état latent jusqu'à la mort, cette énergie s'affranchit alors des liens affaiblis qui la retenaient, et plonge Manas, le penseur, dans l'épanouissement, l'utilisation et le développement de la force-pensée engendrée pendant la vie. L'impossibilité d'échapper à cet état nécessaire est due à l'ignorance de l'homme au sujet de ses propres pouvoirs et facultés. De cette ignorance surgit l'illusion, et Manas, n'étant pas complètement libéré, est entraîné par sa propre force dans le mode de penser dévachanique. Mais, bien que l'ignorance soit la cause qui nous plonge dans cet état, le processus, dans son ensemble, est réparateur, reposant, bienfaisant ; car, si l'homme ordinaire reprenait immédiatement un nouveau corps dans la civilisation qu'il vient de quitter, son âme serait complètement épuisée et privée de l'opportunité nécessaire au développement de la partie supérieure de sa nature. » ─ W.Q. Judge, extrait de l’article « Qu’est-ce que le Devachan ? » Cahier Théosophique n°121.

LA CHRONIQUE (PASSÉ, PRÉSENT, FUTUR)

Vivre la Vie – L’éveil spirituel de tous les êtres

La vie spirituelle 

Le divin dans l’homme 

V65 image 25« Ceux d'entre vous qui désireraient se connaître eux-mêmes dans l'esprit de vérité, ont à apprendre à vivre seuls au milieu des grandes foules qui peuvent parfois vous environner. Cherchez à entrer en communion et en rapport constant seulement avec le Dieu qui est caché dans le tréfonds de votre âme, et est appelé la CONSCIENCE LA PLUS HAUTE, mettez sans plus attendre vos bonnes intentions en pratique, et ne laissez jamais la moindre d'entre elles ne rester qu'une intention. Et, par ailleurs, n'espérez ni récompense, ni même reconnaissance pour le bien que vous avez pu faire. Récompense et reconnaissance sont en vous-mêmes et sont inséparables de vous, étant donné que c'est votre Soi Intérieur seul qui peut les apprécier à leur importance et à leur valeur réelles. Car, au cœur de son tabernacle intérieur, chacun de vous possède cette Cour Suprême — avec son avocat, son procureur, son jury et ses juges — dont la sentence est la seule qui soit sans appel, ainsi personne ne peut vous connaître mieux que vous-mêmes une fois que vous avez appris à juger ce Soi, votre personne, à la lumière qui jamais ne vacille de la divinité intérieure : votre Conscience la plus haute. (…)

« La Théosophie ne peut trouver d'expression objective que dans un code de vie de caractère universel, entièrement imprégné de l'esprit de tolérance et de charité mutuelles et d'amour fraternel. (…)

V65 image 26« Aucun Théosophe ne devrait blâmer un frère, qu'il fasse partie ou non de son association ; et il ne devrait pas non plus jeter le discrédit sur les actions d'un autre, ou le dénoncer comme fautif, de peur de perdre le droit d'être considéré comme Théosophe. Car, en tant que tel, il a le devoir de détourner ses regards des imperfections de son voisin, et plutôt de centrer son attention sur ses propres défauts, afin de les corriger et de devenir plus sage. Qu'il se garde de souligner la différence entre les principes professés par les autres et leurs actions, mais, que ce soit dans le cas d'un frère, d'un voisin, ou simplement, d'un de ses semblables, qu'il s'attache plutôt à aider l'être qui est plus faible que lui sur le rude chemin de la vie. (…)

« Les degrés de votre succès ou de votre échec constituent les repères que les Maîtres doivent suivre, du fait qu'ils forment les barrières qui ont été placées de vos propres mains entre vous-mêmes et ceux à qui vous avez demandé d'être vos instructeurs. Plus vous approchez du but recherché, plus courte est la distance qui sépare l'étudiant du Maître. » ─ Extrait de l’article « Quelques mots sur la vie journalière », Cahier Théosophique n°4.

La vie consciente en Esprit

V65 image 27« L’homme inférieur est le produit combiné de deux aspects : a) physiquement, de sa forme astrale, et b) psycho-physiologiquement, de Kama-Manas ; par conséquent, il ne doit même pas être considéré comme aspect, mais comme une illusion.

« Il est hautement nécessaire de reconnaître que l’Âme Personnelle est une illusion, pas même un aspect, mais une illusion. Dès que l’on a une perception de cette importante vérité pratique, les mots « La Vie est quelque chose de plus que l’Existence Physique seule » offrent une nouvelle signification. Si la vie personnelle est une illusion ; si le fait de manger, boire, jouir, et souffrir, centré dans l’Ame Personnelle, est Maya, qu’est donc la vie réelle ?

« La vie réelle réside dans la connaissance spirituelle de cette vie, dans l’existence consciente en Esprit, non dans la Matière. La Voix du Silence dit : « Le Soi de la Matière et le Soi de l’Esprit ne peuvent jamais se rencontrer. L’un des deux doit disparaitre, car il n’y a pas place pour les deux. » L’existence dans la Matière ou dans l’Ame Personnelle est possible. L’existence en Esprit ou dans l‘Ame Individuelle est possible. Mais vivre en même temps dans la Matière et l’Esprit est impossible. Un Maître a dit : « La vie consciente en Esprit est aussi difficile pour certaines natures que la nage est difficile pour certains corps. » L’étudiant a choisi de vivre une vie consciente en Esprit. Mais comment va-t-il former le cours de sa pensée, de sa volonté, de ses sentiments, de manière à faire son choix – et c’est un choix très grave ? Ce choix est l’acte qui l’appelle à l’existence – le trait d’union entre les Vivants et les Morts. À moins que l’étudiant ne tente de pratiquer avec persévérance la vie en Esprit, il glissera de nouveau dans la sphère des Morts. La vie en Esprit doit être une vie consciente ; tous ont l’existence dans l’Esprit, mais tous n’ont pas l’existence consciente en Esprit. Tous les hommes sont dans un état de soi-conscience, mais tous ne sont pas des Êtres conscient du Soi. » ─ Extrait de l’article « La vie consciente en Esprit », Revue Théosophie XIII - n°3.

Quelle discipline pour une vie spirituelle ?

V65 image 28« On croit que celle-ci signifie se retirer dans la jungle ou sur le haut d’une montagne, abandonner les intérêts des hommes, se séparer de leur vie, de leurs pensées et de leur souffrance. C’est absolument faux. Il est vrai que nous devons nous isoler, nous séparer, mais c’est une toute autre séparation ; nous devons nous séparer des tendances les plus basses de notre propre nature diabolique. La plainte habituelle est : comment pouvons-nous obtenir la pureté au milieu de l’agitation et de la lutte de notre civilisation moderne ? – Nous devons partir, abandonner nos possessions matérielles et entrer dans des couvents, des monastères des ashrams ou des matha. La vie simple est tout autre chose que ce que l’on croit en général. S’il est vrai, comme cela a été prouvé tant de fois, que plus l’homme est près de l’église orthodoxe, plus il est éloigné de Dieu, il est aussi vrai que dans les monastères et les couvents naît la corruption, une profonde corruption spirituelle. Se retirer ne veut pas dire un changement de milieu, mais un changement d’attitude intérieure. Cependant, nous séparer des hommes n’implique pas que nous devons négliger le service des autres. (…)

« On croit que certaines pratiques extérieures et certaines étranges coutumes, des pratiques physiologiques, etc., impliquent une vie spirituelle. (…)

« Est-ce que le végétarisme est nécessaire pour vivre la vie spirituelle ? Quelle est la réponse de la Théosophie ? – « Pas du tout ». D’abord, la Théosophie étant une philosophie et une science universelle, n’impose jamais des règles strictes et précises d’une façon arbitraire à ses étudiants et ses disciples. Si l’évolution de l’âme n’était qu’une question de végétarisme, si c’était aussi simple que cela, il y aurait beaucoup plus d’Adeptes spirituels dans le monde. Et n’oubliez pas que tous les chevaux et toutes les vaches sont des végétariens ! (…)

V65 image 29« Examinez la question et quand vous serez convaincu que le végétarisme est meilleur, alors adoptez cette pratique. Ne commencez pas à l’envers en adoptant des pratiques physiologiques et ensuite ne vous croyez pas supérieurs au commun des mortels. C’est une conception absolument fausse, et comme nous le dit Madame Blavatsky dans La Clef de la Théosophie, les pratiques physiologiques sont bien moins importantes que ce qu’un homme ressent. Inquiétons-nous de nos pensées et de nos sentiments d’abord, et quand il y aura un peu de pureté dans notre mental et dans nos émotions, alors seulement devrons-nous penser à des règles ascétiques dans notre vie extérieure. Commencez-en dedans de vous-mêmes. Corrigez l’homme intérieur et ne croyez pas que seules des coutumes physiques et des pratiques extérieures peuvent donner la spiritualité ou la lumière. L’évolution s’accomplit du dedans au dehors, et à moins que nous ne nous énergisions nous-mêmes et que nous comprenions ce que nous essayons de faire, il vaut mieux laissez TOUTES pratiques et coutumes de côté. Il y a beaucoup de malentendus : la vie éthique et morale est confondue avec la question de régime et d’alimentation. Nous devrions essayer de supprimer cette fausse notion et de libérer les hommes des chaînes de ces conceptions erronées. On peut manger de la viande et cependant être spirituel. (…)

« La Théosophie n’est pas un système de diètes, ni un système de respiration, ni un système de guérison pour corps malades. Qu’est-ce que la Théosophie ? C’est un système de métaphysique et de morale qui essaye de changer le mental des hommes et ainsi les élever à un type de pensées plus noble. Quand de hautes et nobles pensées surgiront de nous-mêmes, nos actions suivront d’elles-mêmes. Des pensées droites et pures produiront invariablement des actions pures et droites. Nous voyons que la vie spirituelle n’est pas la vie des religions orthodoxes, ni la vie retirée du monde dans des monastères ou des couvents. Ce n’est pas non plus une des pratiques physiologiques ni des règles ascétiques. Nous voyons que la vie spirituelle est la vie de la famille, voilà notre point de départ. Nous sommes tous nés dans une famille, on nous a élevés dans une famille, et maintenant la plupart d’entre nous vivons dans une famille. C’est là, où nous nous trouvons que nous pouvons commencer à vivre la vie spirituelle. Nous pouvons commencer à nous éduquer nous-mêmes en accomplissant les devoirs et les obligations du « home » ; c’est là le début de la vie de l’âme.

V65 image 30« On décrit généralement la vie spirituelle comme une vie meilleure, plus utile et plus noble ; mais à moins que nous n’ajoutions quelques choses à cette définition, nous irons vers des sentiers dangereux. La vie spirituelle n’est pas seulement une vie meilleure, c’est la vie plus sage. C’est la vie meilleure basée sur une plus grande connaissance, sur une plus grande sagesse, sur une plus grande conception et compréhension. On pense qu’être bon est suffisant ; mais être bon est une chose, être sage en est une autre. Du point de vue spirituel la compréhension et la connaissance doivent aller de pair avec la bonté, l’altruisme et la pureté. Même si vous essayez de vous améliorer vous ne réussirez pas à devenir bons, altruistes et purs, à moins que la vraie connaissance n’ait réellement illuminé votre mental. La sagesse est nécessaire. Que voulons-nous dire par penser d’une façon supérieure ? Pourquoi notre vie n’est-elle pas noble ? Pourquoi est-elle pleine de bassesse, mesquines, étroite et égoïste ? Parce que nos pensées sont étroites, égoïstes mesquines. Le grand axiome est : ce que nous devenons, nos actions, nos paroles, découlent de notre pensée. Le point de départ est un changement dans notre attitude mentale. La vie spirituelle commence avec la pensée, et l’idéation. Le point de départ est en nous-mêmes. Mais les pensées ont des sujets et des objets et comme nous ne devons pas nous retirer du monde, notre attitude mentale doit être dirigée vers les hommes et les choses. Avec l’attitude intérieure comme point de départ, nous devons alors nous occuper des circonstances extérieures. La vie spirituelle commence avec un changement de pensée, avec une noble idéation basée sur une vraie connaissance et elle commence dans la vie du foyer. » ─ Extrait de l’article « La vie spirituelle selon la Théosophie », Revue Théosophie, XI – n°3.

« Chaque étudiant sincère de la Théosophie doit se discipliner lui-même et adopter quelques exercices pour sa vie quotidienne afin de pouvoir acquérir la connaissance et la disséminer pour le bénéfice des autres ; afin aussi de donner un exemple de vie droite. Les règles de Discipline à adopter devraient être déterminées par chacun pour soi-même.

« En choisissant les règles pour notre propre discipline, nous révélons notre discrimination et notre discernement qui appartient à Buddhi-Manas et aussi leur opposé – l’égotisme – qui appartient à Kama-Manas. Bien que la Théosophie ait indiqué en une centaine de passages que la lutte est dans le mental, que l’ennemi est l’égotisme, l’application de cette instruction nous échappe souvent. Nous répétons l’enseignement métaphysique – l’évolution est de l’intérieur à l’extérieur – mais dans la pratique nous changeons souvent l’ordre des choses et pensons au corps au lieu de penser au mental. Il y a là un début de Hatha-yoga. La Science Royale, Raja-Yoga, préconise la pureté du mental et de la conduite morale, et conseille de surveiller le développement de cette pureté telle qu’elle se manifeste dans la propreté du corps et la domination des sens. Mais là encore, bien des étudiants renversent les rôles et s’imaginent que la propreté physique nettoiera aussi la nature morale, qu’une pure nourriture donnée au corps développera les pouvoirs de l’âme, etc.… Nul mental propre ne conservera un corps malpropre, mais bien des corps propres portent en eux-mêmes des mentaux très malpropres. Tout sage protège son cerveau contre les fumées de l’alcool, mais tout abstinent ne devient pas un sage.

« Un des traits saillants du véritable Raja-Yoga est qu’en tout temps et en toutes circonstances il rend le disciple capable d’observer la règle de paraître comme rien aux yeux des hommes. Si nous nous en souvenions en choisissant nos pratiques de Discipline, nous éviterons de tomber dans bien des pièges.

« Dans son merveilleux livre d’Instructions Occultes, Lettres qui m’ont Aidé, W.Q. Judge écrit : « Les Maîtres ont dit que le grand pas à franchir consiste à apprendre à se dégager de l'ornière où chacun se trouve, de façon innée et par l'effet de l'éducation, et à combler les anciens sillons. Cette injonction a été mal interprétée par certains qui l'ont appliquée aux seules habitudes extérieures de la vie, en oubliant que son application réelle concerne les ornières mentales, et aussi astrales. ». (…)

« L’Occultisme pratique consiste à mener constamment la lutte sur le champ du mental et la victoire qu’on gagne dans ce domaine se concrétisera doucement et harmonieusement dans le monde extérieur. L’aspirant théosophe est capable de se tromper tout autant que les moines chrétiens, les fakirs musulmans et les yogis hindous l’ont fait dans le passé. « Sortez du milieu d’eux et en outre soyez distinct des autres est une injonction occulte ; nos Maîtres Théosophiques ont aussi dit « Sortez de votre monde pour entrer dans le nôtre. » Cela ne veut pas dire que nous devons transporter notre corps d’une place à une autre, mais que nous devons transporter l’activité de notre mental hors des vieilles ornières et lui faire tracer de nouveaux sillons dans un nouveau sol. Faire évoluer le corps avant le mental aboutit à du Hatha-yoga ; le Grand Bouddha Lui-même lutta mentalement avant de transporter Son corps du palais à la jungle, et lutta encore mentalement avant de transporter Son corps de l’ombre de l’arbre Bodhi aux plaines du service humain. » ─ Extrait de l’article « La vie droite », Revue Théosophie, XIV – n°6.

ARTICLES ET DOCUMENTS

Il est proposé à la lecture (pour en savoir plus) :

- Lettre n°60 : La naissance de l’univers et de l’homme.

- Lettre n°33 : L’univers n’existe que pour l’expérience et l’émancipation de l’âme.

- Lettre n°26 : Que se passe-t-il après la mort ?

- Lettre n°11 : Les cycles.

- Lettre n°10 : La mort

- Lettre n°9 : La loi de karma.

- Lettre n°5 : La réincarnation.

- Article de N.D.K. et H.P. Blavatsky : « Le principe de vie », Cahier Théosophique n°84.

- Articles de H.P. Blavatsky : « Dialogue sur les mystères de l'au-delà » et « Journées indiennes » publiés dans l’ouvrage Raja Yoga ou Occultisme.

- Article de H.P. Blavatsky : « La transmigration des atomes vitaux »

- Article de W.Q. Judge : « Avantages et handicaps dans le vie », Cahier Théosophique n°100. 

- Article de W.Q. Judge : « Méditations sur le sentier du vrai théosophe. Parties : IIIIII », Cahier Théosophique n°2.

- Article autre auteur : « La vie droite » - « La consciente en Esprit » - « La spirituelle selon la Théosophie ».

MÉDIATHÈQUE

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