Définitions en rapport à l'alchimie

Définitions en rapport à l'alchimie

26 Fév, 2022

Voici qelques définitions en rapport ou connexe à l'alchimie données dans le Glossaire Théosophique de H.P. Blavatsky (publié en1892) :

Alchimie
Alchimiste
Caillou blanc (ou Pierre blanche)
Jamblique
Théurge
Théurgie

 Alchimie : « L’alchimie, en Arabe Ul-Khemi ou Al-Kimia, n’est toutefois qu’un nom arabisé venant du grec (chemeia) de chumos : « jus », sève d’une plante. Le Dr. Wynne Wescott dit : « L’emploi le plus ancien du terme actuel vivait à l’époque de Constantin le Grand. La Bibliothèque Impériale de Paris contient le plus ancien traité alchimique existant, connu en Europe ; il fut écrit en Grec par Zosime de Panopolis [en Haute-Égypte] vers 400 de l’ère chrétienne ; le plus ancien, après celui-ci, est écrit par Aeneas Gazeus en 480 de l’ère chrétienne. Il traite des forces les plus subtiles de la nature et des diverses circonstances dans lesquelles elles agissent. En cherchant sous le voile d’un langage plus ou moins artificiel à communiquer au profane ce qu’on peut révéler du mysterium magnum, sans danger pour un  monde égoïste, l’alchimie postule comme premier principe l’existence d’un certain Dissolvant Universel, par lequel tous les corps composés se résolvent en la substance homogène dont ils ont évolué, substance qu’il appelle l’or pur ou summamateria. Ce dissolvant appelé aussi Menstruum universale possède le pouvoir de faire disparaître tous les germes de maladies du corps humain, de redonner la jeunesse et de prolonger la vie. C’est, la lapis philosophorum (pierre philosophale). L’alchimie pénétra d’abord en Europe grâce à Djeber, le grand sage et philosophe arabe, dans le huitième siècle de notre ère, mais on la connaissait et on la pratiquait depuis de longs âges en Chine et en Égypte, car de nombreux papyrus sur l’alchimie et d’autres preuves que celle-ci était l’étude favorite des rois et des prêtres, ont été exhumées et conservées sous le nom générique de traités hermétiques. (Voir « Tabula Smaragdina »). L’alchimie s’étudie sous trois aspects distincts qui admettent de nombreuses interprétations différentes à savoir Cosmique, Humaine, et Terrestre. Ces trois méthodes étaient symbolisées sous les trois propriétés alchimiques – le souffre, le mercure et le sel. Différents écrivains ont déclaré qu’il existe respectivement trois, sept, dix et douze processus ; mais tous sont d’accord pour dire qu’il n’y a qu’un objet en alchimie qui consiste à transmuer les métaux vils en or pur. Toutefois très peu de gens peuvent comprendre correctement ce qu’est réellement cet or. Sans aucun doute il existe dans la nature une chose telle que la transmutation des métaux vils en métaux précieux ou en or. Mais ce n’est là qu’un seul aspect de l’alchimie, aspect terrestre ou purement matériel ; car nous sentons logiquement que le même processus se produit dans le sein de la terre. Pourtant, à côté et au-delà de cette interprétation il y a dans l’alchimie une signification symbolique, purement psychique et spirituelle. Tandis que l’Alchimie Cabaliste cherche la réalisation de la première ; l’Alchimiste Occultiste, méprisant l’or des mines accorde toute son attention à la transmutation du quaternaire inférieur en la Trinité supérieure divine de l’homme qui, lorsqu’ils sont enfin fusionnés, deviennent un, et c’est vers cette transmutation, qu’il dirige tous ses efforts. Les plans spirituels, mental, psychique et physique de l’existence humaine sont, en alchimie, comparés aux quatre éléments : le feu, l’air, l’eau et la terre, et tous sont susceptibles d’une triple constitution : fixe, muable et volatile. Le monde connaît peu ou rien au sujet de l’origine de cette branche archaïque de la philosophie ; mais il est certain qu’elle date d’avant la construction d’aucun Zodiaque connu, et, par le fait qu’elle traite des forces personnifiées de la nature, elle précéda probablement aussi toutes les mythologies du monde. Il n’y a pas de doute non plus que le véritable secret de la transmutation (sur le plan physique) fut connu autrefois, et se perdit avant l’aube de ce qu’on appelle la période historique. La chimie moderne doit ses meilleures découvertes fondamentales à l’alchimie, mais faisant fi de l’indéniable truisme de cette dernière qu’il n’existe qu’un seul élément dans l’univers, la chimie a placé les métaux dans la classe des éléments, et elle commence seulement maintenant à reconnaître son erreur grossière. »

Alchimiste : « De AL et Chemi, le feu, ou le dieu et patriarche Kham ; également le nom de l'Egypte. Les Rosicruciens du Moyen Age comme Robertus de Fluctibus (Robert Fludd), Paracelse, Thomas Vaughan (Eugenius Philalethes), Van Helmont et d'autres, étaient tous des Alchimistes qui cherchaient l'esprit caché dans toute matière inorganique. Des gens – on peut dire la majorité – ont accusé les Alchimistes de charlatanisme et d'imposture. Certes des hommes comme Roger Bacon, Agrippa, Henry Khunrath et l'Arabe Geber (le premier à introduire en Europe certains des secrets de la chimie) ne peuvent guère être traités d'imposteurs, encore moins d'imbéciles. Les savants qui réforment la science de la physique sur la base de la théorie atomiste de Démocrite, telle qu'elle a été à nouveau exposée par John Dalton, oublient – fort à propos – que Démocrite d'Abdère était alchimiste et que l'esprit qui était capable de pénétrer si profondément dans les opérations secrètes de la nature dans une direction, devait avoir de bonnes raisons d'étudier et de devenir un philosophe hermétique. Olaus Borrichius (ou Ole Borch) dit que le berceau de l'alchimie doit être cherché dans les temps les plus reculés, (Isis Dévoilée). (Glossaire Théosophique, éd. Adyar).

Caillou blanc (ou Pierre blanche) : « Le signe de l'initiation mentionné dans l'Apocalypse de St. Jean. Le mot prix s'y trouvait gravé, et il était le symbole de ce mot confié au néophyte qui, lors de son initiation, avait traversé avec succès toutes les épreuves des MYSTÈRES. C'était la puissante cornaline blanche des Rose-Croix médiévaux, qui la tenaient des Gnostiques. "Celui qui vaincra, je donnerai à manger de la manne cachée (la connaissance occulte qui descend du ciel comme sagesse divine), et je lui donnerai un caillou blanc, et sur ce caillou est écrit un nom nouveau (le nom mystérieux de l'homme intérieur ou EGO du nouvel initié), que personne ne connaît hormis celui qui le reçoit" ». (Apocalypse, II. 17).

Jamblique : « (gr.) Grand théurge, mystique et écrivain des 3ème et 4ème siècles, Néo-platonicien et philosophe, né à Chalcis en Cœlé-Syrie [Syrie Creuse, entre les Monts du Liban]. Il n'y a jamais eu de biographie correcte de lui à cause de la haine des chrétiens ; mais ce qu'on a pu rassembler de sa vie dans des fragments isolés tirés d'ouvrages écrits par des auteurs impartiaux et indépendants, montre combien son caractère moral était excellent et saint, et son savoir étendu. On peut l'appeler le fondateur de la magie théurgique chez les Néo-platoniciens et celui qui avait fait revivre les mystères pratiques hors des temples et sanctuaires. Tout d'abord, son école fut distincte de celle de Plotin et de Porphyre, fortement adversaires de la magie cérémonielle et de la théurgie pratique parce que dangereuse, quoique, plus tard, il convainquit Porphyre de sa justification en certains cas, et tous deux, maître et élève, crurent fermement à la théurgie et à la magie, dont la première est certainement la façon la plus élevée et la plus efficace de communiquer avec son égo supérieur par l'intermédiaire de son propre corps astral. La théurgie est une magie bienveillante, et elle devient goëtique ou sombre et mauvaise seulement quand on en use pour la nécromancie ou à des fins égoïstes ; mais une telle magie ténébreuse n'a jamais été pratiquée par aucun théurge ou philosophe dont les noms nous sont parvenus non entachés d'une mauvaise action quelconque. Porphyre (qui devint l'instructeur de Jamblique en philosophie néo-platonicienne) en était tellement convaincu que, quoique ne pratiquant jamais la théurgie lui-même, il donna cependant des instructions pour l'acquisition de cette science sacrée. C'est ainsi qu'il dit dans un de ses écrits, "Quiconque est familier avec la nature des apparitions divinement lumineuses (Φασµατα) sait aussi pour quelle raison il est demandé de s'abstenir de tous les oiseaux (et de nourriture animale) et particulièrement pour celui qui se hâte vers la libération de tout ce qui est de nature terrestre pour être intégré aux dieux célestes". (Voir Select Works par Thomas Taylor, p. 159). De plus, le même Porphyre mentionne, dans sa Vie de Plotin, un prêtre d'Egypte qui "à la demande d'un certain ami de Plotin lui fit voir dans le temple d'Isis à Rome, le daimon familier de ce philosophe". En d'autres termes, il fit l'évocation théurgique (voir "Théurge") par laquelle l'hiérophante égyptien ou le mahâtma indien d'autrefois, pouvait recouvrir, son propre double astral, ou celui d'une autre personne, de l'apparition de son Ego Supérieur, ou ce que Bulwer Lytton appelle le "Soi Lumineux", l' "Augoeidès", et s'entretenir familièrement avec Lui. C'est ce que Jamblique et beaucoup d'autres, y compris les Rose-Croix médiévaux, entendaient par union avec la Divinité. Jamblique écrivit beaucoup d'ouvrages mais il n'en existe plus que quelques-uns, par exemple ses Mystères Egyptiens et un traité Sur les Esprits, dans lequel il condamne avec sévérité tous rapports avec eux. Il fut un biographe de Pythagore et en connaissait très bien le système ; il fut aussi versé dans les Mystères des Chaldéens. Il enseignait que l'Unique ou MONADE Universelle était le principe de toute unité aussi bien que de toute diversité, ou de l'homogénéité et de l'hétérogénéité ; que la duade, ou deux ("principes"), était l'intelligence, ou ce que nous appelons buddhimanas ; que trois était l'âme (le manas inférieur), etc., etc. Il y a beaucoup d'idées théosophiques dans son enseignement, et ses œuvres sur les diverses espèces d'esprits (élémentals) sont une source de connaissance ésotérique pour l'étudiant. Ses austérités, la pureté de sa vie et sa conviction étaient grandes. On attribuait à Jamblique une lévitation à dix coudées au-dessus du sol, comme cela peut arriver à des yogins modernes, et même à de grands médiums. »

Théurge : « La première école de théurgie pratique (de θεος, dieu, et εργον, travail), pendant la période chrétienne, fut fondée par Jamblique parmi certains Platoniciens d'Alexandrie. Les prêtres, cependant, qui étaient attachés aux temples d'Égypte, d'Assyrie, de Babylonie et de Grèce, et dont le travail était d'évoquer les dieux pendant la célébration des Mystères, étaient connus sous ce nom, ou son équivalent dans d'autres langages, depuis la plus ancienne période archaïque. Les Esprits (mais non pas ceux des morts, dont l'évocation était appelée nécromancie) étaient rendus visibles aux yeux des mortels. Ainsi un théurge devait être un hiérophante et un expert en savoir ésotérique des Sanctuaires de tous les grands pays. Les néo-platoniciens de l'école de Jamblique étaient appelés théurges, car ils exécutaient le soi-disant "cérémonial magique", et évoquaient les simulacra ou les images des anciens héros, des "dieux", et des daimonia (δαιµονια, entités spirituelles divines). Dans les rares cas où la présence de l' "esprit" tangible et visible était requise, le théurge devait pourvoir l'étrange apparition d'une partie de sa chair et de son sang – il devait exécuter la théopée, ou la "création de dieux", par un processus mystérieux bien connu des anciens Tântrikas (et peut-être de quelques-uns parmi les modernes) et des Brâhmanes initiés de l'Inde. Tel est ce qui est dit dans le Livre des Evocations des Pagodes. Cela montre la parfaite identité des rites et du cérémonial entre la plus ancienne théurgie brâhmanique et celle des Platoniciens d'Alexandrie. Ce qui suit est tiré d'Isis Dévoilée : "Le Brâhmane Grihasta (l'évocateur) doit être dans une condition de complète pureté avant qu'il ne s'aventure à invoquer les Pitris. Après avoir préparé une lampe, un peu d'encens au santal, etc..., et après avoir tracé les cercles magiques qui lui ont été enseignés par le Guru qualifié afin de tenir éloignés les mauvais esprits, il arrête de respirer, et demande l'assistance du feu (Kundalinî) pour disperser son corps". Il prononce un certain nombre de fois le mot sacré, et "son âme (corps astral) s'échappe de sa prison, son corps disparaît, et l'âme (l'image) de l'esprit évoqué descend dans le double du corps et l'anime". Ensuite "son (celle du théurge) âme (l'astral) réintègre son corps, dont les particules subtiles ont à nouveau été rassemblées (pour la perception objective) après avoir formé un corps aérien pour le deva (dieu ou esprit) évoqué"... Et alors, l'opérateur propose des questions à ce dernier "sur les mystères de l'Etre et sur la transformation de l'impérissable". L'idée populaire qui prévaut est que les théurges, ainsi que les magiciens, sont des faiseurs de prodiges, telles que l'évocation des âmes ou ombres des héros et des dieux, et autres œuvres thaumaturgiques, par des moyens surnaturels. Mais ceci n'a jamais été la vérité. Ils le faisaient simplement par la libération de leur corps astral personnel, qui, revêtant la forme du dieu ou du héro, servait de médium ou de véhicule grâce auquel le courant particulier conservant les idées et la connaissance de ce héro ou dieu pouvait être atteint et rendu manifeste. (Voir "Jamblique"). »

Théurgie (gr.) : « Une communication avec des esprits planétaires et des anges – les "dieux de Lumière", et les moyens de les amener sur terre. La connaissance de la signification intérieure de leurs hiérarchies, et la pureté de vie seules peuvent conduire à l'acquisition des pouvoirs nécessaires à la communion avec eux. Pour atteindre un but si exalté l'aspirant doit être absolument vertueux et désintéressé. »


 

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