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1 - Signification des mots ⸻ 2 - Commentaires sur le glossaire


1 - Signification des mot

Nada (Nâda) (Sanskrit ; Hindouisme) - De la racine nad : résonner, tonner, mugir. Un son (Sanskrit : shabda) à résonance puissante. Son mystique, le nâdabindu (Sanskrit) renvoie à la grande vibration originelle, le son primordial qui a déployé l'univers ; également : nâdabrahman (brahman exprimé comme nâda) renvoie à la « divine résonance » du son AUM, que peut percevoir le mystique. Voir : Theosophist. I, p. 131-2, sur nâdabrahman et nâdashrishti (« la totalité du système résonnant censé pénétrer l'univers dans sa profondeur »). [Glos. Voix du Silence]
 Naga (Nâga) (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - Serpent, ou Dragon (Chine, Tibet). Divinités tutélaires, gardiennes des régions du monde ; particulièrement de certains lieux en rapport avec l'eau (lacs, océans...) où ils sont censés conserver les enseignements secrets de la Sagesse. En fait, les grands Nâga sont les Sages-Adeptes qui protègent l'humanité et l'éclairent. [Glos. Voix du Silence]
 Nagarjuna (Nâgârjuna) (Sanskrit ; Bouddhisme) - L'une des figures majeures de la philosophie du bouddhisme, fondateur de l'École mâdhyamika. Son nom, associant Nâga (dragon) et arjuna (une espèce d'arbre) rappelle qu'il serait né sous un arbre et aurait été instruit par les nâga, dans leur palais aquatique. Nâgârjuna l'« arbre-dragon» (chi: Lung Shu), natif du sud de l'Inde, est compté comme le 14ème patriarche du bouddhisme (IIème ou IIIème siècle ap. J.-C.). [Glos. Voix du Silence]
 Naljor  [rNal'byor] (tibétain ; Bouddhisme) - La réalisation (jor) de l'état paisible (nal) de contemplation. Mot correspondant à yoga (Sanskrit). Le naljorpa (féminin : naljorma) est celui qui s'adonne au yoga, un yogin (fém. yogini). Schlagintweit (B.T., p. 88) emploie à tort le mot naljor, au sens de naljorpa, qu'il traduit par saint, dévôt. H.P. Blavatsky a utilisé ce même mot, orthographié narjol, pour désigner un saint Adepte. [Glos. Voix du Silence]
 Nécromancie  Évocation des images des morts, considérée dans l'Antiquité, ainsi que par les Occultistes modernes, comme une pratique de magie noire. Porphyre, Jamblique, et d'autres théurges, la désavouèrent tout autant que Moïse qui condamna les sorcières de son temps à la mort, lesquelles n'étaient bien souvent que des médiums — comme dans le cas de la sorcière d'Endor évoquant l'ombre de Samuel [pour Saül] , cf. I Samuel, XXVIII. [Glos. Clef de la Th.] [Glos. Clef de la Th.]
 Néoplatoniciens (Néo-platoniciens) École de philosophie qui vit le jour entre le 2ème et le 3ème siècles de notre ère et fut fondée par l'Alexandrin Ammonios Saccas. [Selon AlexanderWilder :] même sens que philalèthes et analogisticiens. Ils furent aussi désignés comme théurges [voir Jamblique] et d'autres noms divers. Ils furent les théosophes des premiers siècles. Le néo-platonisme c'est la philosophie de Platon plus l'extase, le divin râja yoga. [Glos. Clef de la Th.]
 Nephesh (hébreux) - [Souffle, haleine, d'où] « Souffle de vie, Anima [lat], Mens Vitae [lat], appétits. Le terme est utilisé de façon très variable dans la Bible. Il signifie, en général, prâna, la « vie » ; dans la Kabbale, il désigne les passions animales et l'âme animale ». C'est pourquoi, comme l'affirment les enseignements théosophiques, nephesh représente le principe prâna-kâmique, ou l'âme vitale animale dans l'homme. [Glos. Clef de la Th.]
 Nirmanakaya (Sanskrit ; Bouddhisme) - Dans la philosophie ésotérique, ce mot évoque quelque chose d'entièrement différent de ce que lui prêtent le sens populaire et les définitions fantaisistes des orientalistes. Certains, (comme Schlagintweit), appellent le corps nirmânakâya « nirvâna avec restes », en supposant, probablement, que c'est une sorte d'état nirvânique où la conscience et la forme sont conservées. D'autres déclarent que c'est l'un des trois corps (trikâya), « doué du pouvoir de prendre n'importe quelle forme d'apparition, afin de propager le bouddhisme » (voir Eitel [Hand-book for the Student of Chinese Buddhism]), ou encore que c'est « l'avatâr incarné d'une déité » (ibidem). Pour sa part, l'Occultisme affirme (voir La Voix du Silence [note 44, pp.93-4]) que, bien que le sens littéral soit « corps de transformation », le mot nirmânakâya renvoie à un état. La forme est celle où s'incorpore l'adepte ou le yogi qui entre dans cet état post mortem (ou qu'il choisit) de préférence à la condition de dharmakâya ou d'état nirvânique absolu. S'il le fait, c'est parce que ce dernier kâya [corps] le séparerait à jamais du monde des formes, en lui conférant un état de béatitude égoïste, auquel ne pourrait prendre part aucun autre être vivant, l'adepte étant dès lors privé de la possibilité d'aider l'humanité, ou même les deva. Par contre, comme nirmânakâya, l'adepte abandonne seulement son corps physique et conserve tous les autres « principes » à l'exception du kâmique, car il l'a extirpé à jamais de sa nature pendant la vie incarnée, et ce principe ne pourra en aucun cas ressusciter dans l'état posthume de l'adepte. Ainsi, au lieu d'entrer dans une félicité égoïste, il choisit une vie de sacrifice de soi-même, une existence qui ne se terminera qu'avec le Cycle de Vie, pour avoir la possibilité d'aider l'humanité d'une manière invisible, bien que fort efficace. Voir La Voix du Silence, traité III, « Les sept portails ». Ainsi, contrairement à la croyance populaire, le nirmânakâya n'est pas « le corps dans lequel apparaît un Bouddha ou un Bodhisattva, sur la terre » mais c'est, en vérité, l'être qui — après avoir été Chutuktu ou Khubilgan [Mots d'origine mongole. Le terme Chutuktu, (répondant au Sanskrit Ârya) s'applique spécialement à un Bouddha (ou Bodhisattva) « réincarné », ce que signifie en propre Khubilgan (de la racine khubil, se réincarner) correspondant au mot tibétain tulku.], adepte ou yogi pendant la vie — est devenu par la suite un membre de la légion invisible qui sans cesse protège le genre humain, et veille sur lui — dans les limites de karma. Souvent pris à tort pour un « Esprit » , un Deva, ou Dieu lui-même, etc. un nirmânakâya est toujours, pour celui qui est digne de son aide, un ange protecteur, plein de compassion — véritablement, un ange gardien. Quelles que soient les objections soulevées contre cette doctrine, et les dénégations véhémentes qu'elle suscite — sous le prétexte qu'elle n'avait jamais été rendue publique auparavant en Europe, et que, pour cette raison, les orientalistes l'ignorant, elle devait nécessairement être « un mythe d'invention moderne » — personne n'aura l'audace d'affirmer que cette idée d'aider l'humanité souffrante, au prix d'un autosacrifice presque interminable, n'est pas l'une des plus sublimes et des plus nobles qui soient jamais sorties du cerveau humain. [Glos. Clef de la Th.] ― Corps (kâya) de « transformation » (nirmâna), de la racine nirma : construire, former, produire, créer. Les traditions exotériques désignent de ce nom le corps terrestre, ou « corps d'apparition », qui sert aux Bouddhas à venir parmi les hommes, dans l'intention de les guider vers la libération. En tibétain, le mot tulpa (sPrul-pa) renvoie à une apparition plus ou moins illusoire '' comme un fantôme "), ou à une manifestation (d'apparence réelle) mettant en œuvre un pouvoir magique ; le tulku (sPrul-sku) est l'émanation visible (ou nirmânakâya d'un grand saint ou d'une divinité, qui s'incarne périodiquement et pour le salut des êtres - une sorte d'avatar. Pour la Théosophie, le mot nirmânakâya renvoie : l) à un état très élevé, celui de l'adepte, libéré des illusions du monde, qui demeure cependant, par compassion, dans les plans invisibles, en liaison avec la terre, et contribue au « Mur gardien » qui protège l'humanité, et 2) au « corps » (kâya) astral permanent, très pur et éthéré, qu'il a conservé pour pouvoir remplir sa mission. [Glos. Voix du Silence]
 Nirvana (Nirvâna) (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - Aux dires des orientalistes, c'est l' « extinction » complète — comme la flamme d'une bougie qu'on souffle — la fin totale de l'existence. Cependant, dans les explications ésotériques, c'est l'état d'existence absolue, et de conscience absolue, auquel accède l'Ego d'un homme qui a gagné, pendant la vie, le plus haut degré de perfection et de sainteté, lorsqu'il abandonne son corps à la mort, ou même en étant encore incarné, comme dans le cas de Gautama le Bouddha et d'autres. [Glos. Clef de la Th.] ― Extinction (d'une flamme soufflée par le vent, etc.). L'état d'Éveil total, ou de conscience transcendante, atteint par la fusion de l'être individuel dans sa racine éternelle (Brahman, Âlaya, etc.). Cet état suprême de béatitude est le fruit gagné par l'arhat, mais  refusé finalement par le bodhisattva. Celui qui s'y plonge définitivement détruit tout lien avec le monde des vivants. Le nirvâni (Sanskrit) est celui qui a gagné le nirvâna. [Glos. Voix du Silence]
 Nirvani (Nirvâni) [mot formé à partir de nirvâna]. Être qui a atteint le nirvâna — âme émancipée. Que nirvâna ait une tout autre signification que les puériles affirmations que font à son sujet les orientalistes, toute personne instruite qui a visité l'Inde, la Chine ou le Japon en est bien consciente. C'est la « délivrance de la douleur » mais seulement de celle de la matière, la libération de klesha [les « afflictions » ou « souillures intérieures », obstacles à tout progrès], ou de kâma, et l'extinction complète des désirs animaux. Si on nous oppose que l'Abhidharma [partie du canon bouddhique] définit le nirvâna comme « un état d'absolue annihilation », nous acquiesçons en complétant le dernier mot par « ...de tout ce qui est lié à la matière ou au monde physique » et cela simplement parce que ce monde (et aussi tout ce qu'il contient) est illusion ou mâyâ. Dans les derniers moments de sa vie, le Bouddha Shâkyamuni a dit : « Le corps spirituel est immortel » . Voir Hand-Book for the Student of Chinese Buddhism — avec son dictionnaire Sanskrit-chinois — de E.J. Eitel. Cet érudit sinologue donne ainsi cette explication : « Les systèmes exotériques populaires concordent pour définir le nirvâna d'une façon négative, comme un état d'affranchissement absolu du cercle de la transmigration, une condition d'entière liberté par rapport à toutes formes d'existence, à commencer par une libération de tout assujettissement à la passion et à l'effort, un état d'indifférence à toute sensibilité »—et il aurait pu ajouter « une mort à toute compassion pour le monde de la souffrance » . Et c'est pourquoi les Bodhisattva qui préfèrent le vêtement [kâyâ] de nirmânakâya à celui de dharmakâya occupent un rang plus élevé dans l'estime populaire que les « nirvâni ». Mais le même sinologue ajoute : « Positivement (et ésotériquement [-H.P. Blavatsky]), ils définissent le nirvâna comme le plus haut état de béatitude spirituelle, comme l'immortalité absolue par l'effet de l'absorption de l'âme (ou plutôt de l'Esprit) en soi-même, avec cependant la conservation de l'individualité, en sorte que des êtres comme les Bouddhas, après être entrés au nirvâna, peuvent réapparaître sur terre » — c'est-à-dire, dans les manvantara futurs. [Glos. Clef de la Th.]
Noble Sentier Sanskrit Âryamârga. Voir Quadruple Sentier. [Glos. Voix du Silence]
Noumènes (grec : noumena) -. La véritable nature essentielle de l'Être, à distinguer entièrement des illusoires objets des sens [= phénomènes]. [Glos. Clef de la Th.]
Nous (Noûs) (grec) - Terme platonicien pour désigner le mental supérieur, ou l'âme supérieure. C'est l'Esprit (qu'il faut bien distinguer de l'âme animale, psyché, la conscience divine ou le mental divin dans l'homme. Le mot fut adopté par les gnostiques pour désigner leur premier Éon conscient qui, pour les Occultistes, est le troisième logos, du point de vue cosmique, et le troisième « principe » (compté depuis le haut) ou Manas dans l'homme. Voir Nout ci-après. [Glos. Clef de la Th.]
Nout (égyptien ancien). Dans le panthéon égyptien, c'est l'« Unique-Seulement Un », parce que la religion populaire ou exotérique ne le fait pas remonter plus haut que la troisième manifestation qui rayonne de l'Inconnaissable et de l'Inconnu dans la philosophie ésotérique de toutes les nations. Le Noûs d'Anaxagore était le Mahat des hindous — Brahmâ la première déité manifestée — « le Mental, ou l'esprit qui tient de lui-même sa puissance ». Ce principe créateur est le primum mobile de tout ce qui peut se trouver dans l'Univers — son Âme, ou son Idéation. Voir les « Sept Principes » dans l'homme. [Glos. Clef de la Th.]
Nuit de Brahmâ Voir sous Brahma. [Glos. Clef de la Th.]
Nyima (tibétain) - Le soleil. [Glos. Voix du Silence]
Occultisme Voir ci-après : Sciences Occultes. [Glos. Clef de la Th.]
Occultes, sciences (Sciences Occultes) Les sciences visant les secrets de la Nature — physique et psychique, mentale et spirituelle — appelées sciences hermétiques ou ésotériques. En Occident, on peut nommer la Kabbale, en Orient, le mysticisme, la magie et la philosophie [ésotérique] du yoga, cette dernière étant souvent désignée par les chela en Inde comme le septième darshana, ([« point de vue » ou] école de philosophie), alors que le monde des profanes indiens ne dénombre que six darshana. Ces sciences sont tenues cachées au vulgaire — comme elles l'ont été depuis des âges — pour la très bonne raison qu'elles ne seraient jamais appréciées par les classes instruites égoïstes (qui en feraient mauvais usage, à leur profit, et ainsi transformeraient la science divine en magie noire), ni par les classes incultes qui ne les comprendraient pas. On met souvent en avant, comme une accusation portée contre la philosophie ésotérique de la Kabbale, le fait que sa littérature est pleine d' « un jargon barbare privé de sens » inintelligible pour le mental ordinaire. Mais les sciences exactes — comme médecine, physiologie, chimie, etc. — ne doivent-elles pas plaider coupables pour une accusation semblable ? Les scientifiques officiels ne voilent-ils pas leurs faits expérimentaux et leurs découvertes sous une terminologie gréco-latine élaborée de récente date et fort barbare ? Comme le remarque avec justesse notre regretté Frère Kenneth Mackenzie, « jongler ainsi avec les mots quand les faits sont si simples c'est l'art des savants de l'époque actuelle, en contraste frappant avec ceux du 17ème siècle qui appelaient une bêche une bêche et non « un instrument aratoire » . En outre, alors que leurs « faits » seraient aussi simples et compréhensibles si on les rendait en langage ordinaire, les faits de la Science Occulte sont d'une nature si abstruse qu'il n'existe dans la plupart des cas aucun mot dans les langues européennes pour les exprimer. Finalement, notre « jargon » répond à une double nécessité : (a) décrire clairement ces faits à une personne versée dans la terminologie occulte et (b) les cacher au profane. [Glos. Clef de la Th.]
Occultiste Celui qui pratique l'Occultisme : un adepte des sciences secrètes ; mais très souvent le terme s'applique à un simple étudiant de ces sciences. [Glos. Clef de la Th.]
Olympiodore Le dernier néo-platonicien de quelque renom et célébrité de l'École d'Alexandrie. II vécut au 6ème siècle sous l'empereur Justinien. Il y eut plusieurs auteurs et philosophes de ce nom, tant avant l'ère chrétienne qu'après. L'un d'eux fut le maître de Proclus, un autre, un historien du 8ème siècle, etc. [Glos. Clef de la Th.]
OM (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - Voir AUM. [Glos. Voix du Silence]
Origène Homme d'Église chrétien [Différent de cet Origène est l'élève païen d'Ammonios, qui est cité, p. 21, en même temps que Hérennius (il fut l'un des disciples directs d'Ammonios, on ne sait à peu près rien de lui). Selon Porphyre (Vie de Plotin 3,24-27), ces deux disciples du maître alexandrin convinrent ensemble, avec Plotin, de « tenir secrets les dogmes d'Ammonios qu'il leur avait expliqués en toute clarté dans ses leçons ». Porphyre ajoute : « Hérennius rompit le premier la convention et Origène le suivit ». Cependant, contrairement à une affirmation de Wilder, il ne reste pratiquement aucune trace de leurs écrits, ce qui limite au seul Plotin (Ennéades) les sources possibles d'information sur le néoplatonisme des origines.], né à la fin du second siècle [vers 185], probablement en Afrique [à Alexandrie]. On sait peu de chose de lui avec certitude vu que les éléments de sa biographie sont passés à la postérité sous l'autorité d'Eusèbe, le plus parfait falsificateur qui ait jamais existé de tous les temps. Eusèbe passe pour avoir réuni jusqu'à une centaine de lettres d'Origène (appelé Origenes Adamantius) dont on dit maintenant qu'elles ont été perdues. Pour les théosophes, le plus intéressant de tous les textes d'Origène est sa « Doctrine de la pré-existence des âmes ». II fut l'élève d'Ammonios Saccas et suivit quelque temps les cours de ce grand maître de philosophie. [Glos. Clef de la Th.]
Ouie-deva (Ouïe-deva) (Bouddhisme ; Sanskrit : divya shrotra) - La faculté de clairaudience, la seconde abhijñâ. Voir siddhi. [Glos. Voix du Silence]
Pandore (grec) - Dans la mythologie grecque [Hésiode], la première femme sur la terre, façonnée [à l'image d'une déesse, sur l'ordre de Zeus] avec de l'argile par Vulcain [Héphaistos] pour se venger de Prométhée et contrecarrer le bon effet de son don fait aux mortels. Parée de nombreux dons par chacun des dieux. Pandore fut envoyée porteuse d'une boîte contenant à son insu tous les maux. Quand le frère de Prométhée, Épiméthée, la vit, il l'épousa, mais Pandore, pleine de curiosité, ouvrit la boîte, libérant ainsi tous les fléaux qui tourmentent les hommes et qui sont restés sur la terre depuis ce temps. [Glos. Clef de la Th.]
Panthéiste Personne qui identifie Dieu avec la Nature, et vice versa. Si nous devons considérer la Déité comme un Principe infini et omniprésent, il pourrait difficilement en être autrement : dans ce cas, la Nature est simplement l'aspect physique de la Déité, ou son corps. [Glos. Clef de la Th.]
Parabrahman (Sanskrit ; Hindouisme) - [Écrit généralement Parabrahm]. Terme védântin signifiant au-delà de Brahmâ. Le Principe Suprême et absolu, impersonnel et sans nom. Dans le Veda, il est évoqué comme « CELA ». [Glos. Clef de la Th.] ― Le Suprême Brahman, l'Absolu. [Glos. Voix du Silence]
Paramartha (Paramârtha) (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - l) La plus haute richesse (artha) qu'on puisse acquérir : la suprême connaissance spirituelle (d'où : paramârtha satya : la vérité absolue, opposée à samvriti satya) ; 2) (selon Schlagintweit) le livre que Nâgârjuna aurait reçu des Nâga qui l'instruisirent. [Glos. Voix du Silence]
Paramita (Pâramitâ) (Sanskrit ; Bouddhisme) - De la racine pri : faire traverser. Les vertus transcendantes ou cardinales qui permettent d'atteindre l'« autre rive », l'émancipation complète de la conscience. Les vertus, ou « perfections » sublimes sont, en général, au nombre de 6 [dâna (charité), shîla (conduite morale), kshânti (patience), vîrya (énergie), dhyâna (méditation), prajñâ (sagesse)], leur pratique constituant une amplification de l'octuple Noble Sentier propre à tout le bouddhisme. Les quatre pâramitâ supplémentaires, pour celui qui est engagé dans la voie du bodhisattva, sont l) upâya kaushala, les moyens habiles (dans la propagation de la Sagesse), 2) pranidhâna, le vœu irrévocable (d'atteindre l'Éveil et d'entraîner tous les êtres vers ce but), 3) bala, les (dix) pouvoirs (permettant de voir clair en toute situation, et de progresser dans la voie de la purification et de l'Éveil) et 4) jnâña, la connaissance exacte des choses. [Glos. Voix du Silence]
Paranirvâna (Sanskrit ; Bouddhisme) - Dans la philosophie du Vedânta : la plus haute forme de nirvâna — ou l'état qui le transcende. [Glos. Clef de la Th.] ― À distinguer de paranirvâna, le nirvâna final, qui s'accompagne de l'extinction complète de toute individualité active, au terme d'un grand cycle d'évolution - pour le temps d'une Nuit de Brahmâ. [Glos. Voix du Silence]
Parsis Communauté actuelle de fidèles persans de Zoroastre, établie en Inde, particulièrement à Bombay et dans le Gujarât : ce sont des adorateurs du soleil et du feu. C'est l'une des communautés les plus intelligentes et estimées du pays, généralement occupée à des entreprises commerciales. Il reste entre 50.000 et 60.000 de ces parsis en Inde où ils se sont fixés il y a quelque mille ans. [Glos. Clef de la Th.]
Personnalité Les enseignements de l'Occultisme divisent l'homme en trois aspects : divin, pensant ou rationnel, et irrationnel ou animal. Également, pour des fins métaphysiques, il est envisagé selon une division septuple ou, comme il est convenu d'exprimer les choses en Théosophie, il est composé de sept « principes », trois d'entre eux constituant la Triade supérieure, et les quatre autres, le quaternaire inférieur. C'est dans ce dernier que réside la personnalité, qui embrasse toutes les caractéristiques (dont la mémoire et la conscience) de chaque existence physique vécue tour à tour. L'individualité est l'Ego supérieur (Manas) de la Triade considérée comme une unité. En d'autres termes, l'individualité est notre Ego impérissable qui se réincarne et se revêt à chaque nouvelle naissance d'une personnalité nouvelle. [Glos. Clef de la Th.] ― Le personnage psychophysique terrestre. Voir Ego. [Glos. Voix du Silence]
Phallique Phallique, culte, ou culte sexuel. Attitude de respect et d'adoration envers les dieux et déesses qui, comme Shiva et Durga en Inde, symbolisent respectivement les deux sexes. [Ce culte a parfois des aspects dégénérés : voir Vallabâchârya][Glos. Clef de la Th.]
Philalèthes Voir néo-platoniciens[Glos. Clef de la Th.]
Philon le Juif Juif hellénisé d'Alexandrie, historien et philosophe fameux du premier siècle né vers 30 av J.-C. et mort entre 45 et 50 de notre ère [Les sources historiques modernes indiquent 13 av. J.-C. et 54 de notre ère.]. Chez Philon, l'interprétation symbolique de la Bible est très remarquable. Selon lui, les animaux, oiseaux, reptiles, arbres et lieux qui y sont mentionnés sont des allégories renvoyant aux conditions de l'âme, à des facultés, dispositions ou passions ; les plantes utiles y représentent des vertus, les mauvaises des affections des gens sans sagesse, etc., les interprétations se poursuivant ainsi dans le règne minéral, le ciel, la terre et les étoiles, les fontaines, les fleuves, les champs et les habitations, les métaux, substances, armes, vêtements, ornements et meubles, le corps et ses parties, les sexes et notre condition extérieure » . (Dict. Christ. Biog.). Tout cela tend fortement à corroborer l'idée que Philon était au courant de l'ancienne Kabbale[Glos. Clef de la Th.]
Philosophes du Feu Voir Feu. [Glos. Clef de la Th.]
Portail ou Porte La Voix du Silence énumère une succession de 7 « Portails » mystiques dont les clefs correspondent aux noms des 6 pâramitâ, Virâga étant ajouté comme terme médian, alors que, classiquement, les pâramitâ doivent être pratiquées ensemble, dans la mesure du pouvoir du disciple. Ces Portails évoquent une voie graduée de métamorphose intérieure, marquée par des passages décisifs d'une étape à l'autre, comme autant d'initiations. On peut d'ailleurs faire correspondre les 3 premières clefs, sur un arc descendant, aux 3 dernières, sur un arc ascendant, en associant Dâna (la « charité ») à Prajñâ (la sagesse-compassion), Shila à Dhyâna et Kshânti à Vîrya, le Portail de Virâga se plaçant, d'une façon déterminante. à l'équilibre entre les deux arcs. [Glos. Voix du Silence]
Phren (Phrên) Phrên : (grec). Terme pythagoricien désignant ce que nous appelons Kâma-Manas lorsque celui-ci reste sous l'influence de Buddhi-Manas. [Glos. Clef de la Th.]
Pierre philosophale Terme d'alchimie. Appelée aussi « poudre de projection », cette pierre est un « principe » mystérieux qui a le pouvoir de changer les métaux vils en or pur, ce qui, en Théosophie, symbolise la transmutation de la nature animale inférieure de l'homme en nature divine la plus élevée. [Glos. Clef de la Th.]
Plan De l'adjectif latin planus (plat, uni, égal). Le mot renvoie à une portion étendue de l'espace, au sens physique comme métaphysique. En Occultisme : la portée ou l'étendue d'un état de conscience donné, ou l'état de matière correspondant aux pouvoirs de perception d'un ensemble particulier de sens, ou à l'action d'une force déterminée. [Glos. Clef de la Th.]
Plastique Épithète utilisée en Occultisme en rapport avec la nature et l'essence du corps astral ou de l'« âme protéenne ». Voir l'article « âme plastique » dans le Glossaire Théosophique. [Glos. Clef de la Th.]
Plérome (Plérôme) (grec) - « Plénitude » ; terme gnostique, utilisé aussi par st Paul [Romains 13,10]. Le monde divin, ou la demeure des dieux. L'espace universel divisé en Éons métaphysiques. [Glos. Clef de la Th.]
Plotin [~ 205/270 ap. J.-C.]. Célèbre philosophe platonicien du 3ème siècle de notre ère, grand adepte de la mystique pratique, renommé pour ses vertus et son savoir. Il enseigna une doctrine identique à celle des Védântins, affirmant que l'âme-esprit qui avait émané du Principe déifique unique se trouvait réunie à celui-ci après son pèlerinage sur la terre. (Voir Glossaire Théosophique au mot Plotin). [Glos. Clef de la Th.]
Porphyre (grec. Porphyrios). Son véritable nom [syrien] était Malek, ce qui pouvait laisser croire qu'il était juif. Né à Tyr [en 234 ap. J.-C.], il étudia d'abord avec Longin (Célèbre critique et philosophe [grec], né au tout début du 3ème siècle (vers 213). Grand voyageur, il suivit à Alexandrie les leçons d'Ammonios Saccas, le fondateur du néo-platonisme, mais fut plus un critique [littéraire] qu'un disciple. Porphyre (un juif [selon A. Wilder], de son vrai nom Malek, ou Malchos) l'eut pour maître avant de devenir le disciple de Plotin. On a dit de lui qu'il était une bibliothèque vivante et un musée ambulant. Vers la fin de sa vie, il devint le maître en littérature grecque de la reine de Palmyre, Zénobie. Elle le paya de ses services en l'accusant devant l'empereur romain Aurélien de l'avoir conduite par ses conseils à se rebeller contre Rome, crime pour lequel Longin, avec plusieurs autres, fut mis à mort par ordre impérial, en 273) l'éminent philosophe et critique littéraire, puis devint le disciple de Plotin à Rome. Néo-platonicien et auteur distingué, il se rendit célèbre par sa controverse avec Jamblique à propos des maux qui s'attachaient à la pratique de la théurgie mais, finalement, il se rangea aux vues de son adversaire. Mystique-né, il suivit, comme son maître Plotin, le pur système du râja yoga indien qui, lorsqu'on s'y entraîne, conduit à l'union de l'âme avec la Sur-âme de l'univers, et de l'âme humaine avec son âme divine, Buddhi-Manas. Il s'est plaint, cependant, qu'en dépit de tous ses efforts il n'ait pu atteindre le plus haut état d'extase qu'une seule fois, et cela à l'âge de 68 ans, alors que son maître Plotin avait fait l'expérience de la suprême béatitude six fois durant sa vie [Dans sa Vie de Plotin (27, 12-18), où il évoque ces expériences, Porphyre limite à 4 (tetraktis) le nombre des extases où son Maître connut « l'union intime avec le Dieu qui est au-dessus de toute chose », pendant que Porphyre vivait près de lui.] (Voir l'article Porphyre dans le Glossaire Théosophique). [Glos. Clef de la Th.]
Pot Amun Terme copte désignant une « personne consacrée au dieu Amun » [ou Amon], le dieu de la Sagesse. Nom d'un prêtre et occultiste égyptien sous les Ptolémée [Ces informations sont empruntées à A. Wilder qui renvoie pour ses sources à Diogène Laerce, lequel donne en réalité une tout autre version. Dans la préface de ses Vies, l'auteur grec (début du 3ème siècle) parle d'un Potamon d'Alexandrie qui « il n'y a pas longtemps... introduisit une nouvelle secte de philosophie éclectique ». Cependant, le peu qui en est dit ne permet guère de retenir ce personnage comme un quelconque précédesseur des néo-platoniciens. Rien ne permet d'affirmer qu'il fut prêtre égyptien, ni qu'il vécut sous la dynastie des Ptolémée — depuis longtemps éteinte]. [Glos. Clef de la Th.]
Prajna (Prajñâ) (Sanskrit ; Bouddhisme ; Théosophie) - Terme servant à désigner le « Mental Universel ». Synonyme de Mahat ― Dans le mahâyâna, c'est, au niveau le plus haut, la Sagesse parfaite, la Connaissance directe de la plénitude du Tout, saisie dans la vacuité de toutes les formes limitées. Dans la pratique journalière, c'est la 6ème des « perfections » (pâramità) à cultiver. Pour la Théosophie, d'une façon générale, prajñâ renvoie (comme pouvoir universel de conscience) à « la capacité de perception existant sous 7 aspects différents, correspondant aux 7 conditions de la matière [dans le monde manifesté] » et donnant lieu « nécessairement à 7 états de conscience dans l'homme » (Secret Doctrine, II, p. 597 note). « Ces 7 états de conscience, ou prajñâ, sont aussi en correspondance avec les 7 principes de la constitution humaine » (Secret Doctrine, II, p. 29 note). Ce pouvoir, qui est à la racine de l'être, se manifeste couramment comme compréhension, connaissance des choses, intelligence ; avec cette signification particulière, on distingue, en bouddhisme classique, trois sortes (ou « méthodes ») de prajñâ (pâli : pâññhâ) selon que cette connaissance procède de la pensée (ou réflexion) individuelle, de l'écoute des autres et de l'étude des Livres, ou encore du développement mental, impliquant entraînement et concentration. Voir T.G. : Trijñâna. Cette approche est seulement préparatoire : le niveau supérieur de prajñâ est hors d'atteinte du mental ordinaire. [Glos. Voix du Silence]
Pralaya (Sanskrit) - Dissolution, l'opposé de manvantara, le premier terme désignant une période de repos, le second de pleine activité (c'est-à-dire mort et vie) d'une planète ou de l'univers tout entier. [Glos. Clef de la Th.]
Prana (Prâna) (Sanskrit). Le principe de vie, le souffle de vie — nephesh. [Glos. Clef de la Th.]
Pratyahara (Pratyâhâra) (Sanskrit ; Hindouisme) - Dans les Yoga sûtra de Patañjali, le 5ème degré du yoga qui précède et conditionne dhâranâ (et toute la pratique de la méditation). C'est le retrait des sens, qu'il faut détacher de leurs objets pour libérer le mental (manas) de leur emprise, et le concentrer sur l'objet de la méditation. Dans la B. Gîtâ (II. 58) l'analogie est donnée avec la tortue qui replie ses membres et sa tête à l'intérieur de sa carapace. [Glos. Voix du Silence]
Pratyeka-Buddha (Pratyekabuddha) (Sanskrit ; Bouddhisme) — le même terme que « PûJi-Buddha ». Le Pratyêka Buddha est un degré qui appartient exclusivement à l'Ecole Yogâchârya, cependant ce n'est qu'un degré de développement hautement intellectuel, sans véritable spiritualité. C'est la lettre morte des lois du Yoga, où l'intellect et la compréhension jouent le rôle prépondérant, en plus de l'application stricte des règles relatives au développement interne. C'est un des trois sentiers qui mènent au Nirvana et le moins élevé, dans lequel un Yogi « sans instructeur et sans contribuer au salut des autres », par la simple force de la volonté et des techniques pratiques, atteint individuellement une sorte d'état nominal de Buddha ; il ne fait aucun bien à personne, mais œuvre égoïstement à son propre salut et pour lui seul. Les Pratyêkas sont respectés extérieurement, mais méprisés intérieurement par ceux qui ont une appréciation subtile ou spirituelle. Généralement, on compare un Pratyêka à un « Khadga » ou rhinocéros solitaire et on l'appelle Ekashringa Rishi, un Rishi (ou saint) égoïste et solitaire. « Du fait qu'il traverse Samsâra (l'océan de naissance et de mort, ou la série des incarnations) le Pratyêka Buddha, qui détruit les imperfections mais n'atteint pas la perfection absolue, est comparé à un cheval traversant une rivière à la nage, sans toucher le fond ». (Dictionnaire Sanskrit-Chinois). Il est bien inférieur à un véritable « Buddha de Compassion ». II ne s'efforce qu'à atteindre le Nirvâna. [Glos. Theosophical Glossary – CT 115] ― De pratyeka : « pour un seul », « solitairement » ; le mot désigne celui qui progresse à l'écart des autres, sans maître et sans disciple, et s'efforce d'obtenir « le salut privé individuel » auquel renoncent précisément les bodhisattvas. [Glos. Voix du Silence]
Psychisme Le mot est employé aujourd'hui pour dénoter toute sorte de phénomènes mentaux, par exemple la médiumnité, aussi bien que la forme supérieure de perception chez un sensitif. C'est un néologisme. [Glos. Clef de la Th.]
Purana (Purâna) (Sanskrit). Littéralement : ancien, qui appartient au passé ; terme appliqué à une catégorie d'Écritures hindoues, dont il existe un nombre considérable. [Glos. Clef de la Th.]
Pythagore Le plus fameux philosophe mystique [grec] ; né à Samos (vers 586 av. J.-C.), il enseigna le système héliocentrique et la réincarnation, les mathématiques supérieures et la plus haute métaphysique. Il eut une École célèbre dans le monde entier. (Pour plus de détails, voir Glossaire Théosophique). [Glos. Clef de la Th.]
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2 - Commentaires sur le glossaire

Le glossaire est composé du glossaire de l’ouvrage La Clef de la Théosophie et de celui de l’ouvrage La Voix du Silence (éditions Textes Théosophiques, Paris).

Pour chaque entrée, la source du mot est indiquée en abrégé : allemand (all), anglais (ang), chinois (chin), égyptien (ég), grec (grec), hébreu (hébreux), latin (latin), pâli (pâli), persan (persan), Sanskrit (Sanskrit). Des informations complémentaires, données par le traducteur dans des notes, ou en cours d'article, sont présentées entre crochets. Dans le texte, un astérisque placé à la fin d'un mot renvoie à un article particulier consacré à ce mot.

Pour les termes bouddhiques, le lecteur pourra également se reporter au glossaire inséré dans l'édition de la Voix du Silence, publiée en 1991 par Textes Théosophiques [voir "publications disponibles" sur www.theosophie.fr ].).

À noter enfin que quelques articles supplémentaires (présentés entre crochets) ont été proposés par le traducteur pour expliquer certains termes que Mme Blavatsky n'avait pas pris en compte, ou apporter des précisions utiles au lecteur moderne.

Ouvrages cités et abréviations employées :

l) Sources théosophiques :

H.P. Blavatsky, Theosophical Glossary (Theosophical Glossary) ; The Secret Doctrine (SECRET DOCTRINE). 
Revue The Theosophist The Theosophist.

2) Livres d'orientalistes contemporains de H.P. Blavatsky :

Beal, A Catena of Buddhist Scriptures (Cat), Londres, Trübner, 1871.
Edkins, Chinese Buddhism (C.B.), Londres, Trübner, 1879.
J. Eitel, Hand-book for the Student of Chinese Buddhism (H.C.B.), Londres, Trübner, 1870.
Spence Hardy, Eastem Monachism (E.M.), Londres, Partridge & Okay, 1850; Manual of Buddhism (M.B.), Londres, 880.
W. Rhys Davids, Buddhism (B.), Londres, Soc. for Promoting Christian Knowledge, 1878.
Schlagintweit, Buddhism in Tibet, Londres, 1863, trad. Le Bouddhisme au Tibet (B.T.), Paris, Annales du musée Guimet, 1881.

Documents consultés (dictionnaires, lexiques et études sur le bouddhisme) :

A Sanskrit-English Dictionary, sir Monier Monier-Williams (1899), nouvelle édition: Oxford University Press, 951.
Pâli-English Dictionary, T.W. Rhys Davids & W. Stede, Londres, The Pali Text Society, rééd. 1986.
Vocabulaire pâli-français des termes bouddhiques, Paris, Adyar, 1961.
A Tibetan-English Dictionary, Sarat Chandra Das, Delhi, Motilal Banarsidass, rééd. 1983.
Dictionnaire français de la langue chinoise, Institut Ricci, Paris, rééd. 1986.
The Encyclopedia of Eastern Philosophy & Religion, Boston, Shambhala, 1989.
A Survey of Buddhism, Bhikshu Sangharakshita, Bangalore. The Indian Inst. of WorId Culture, 1957.   Vers Sommaire

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1 - Signification des mots ⸻ 2 - Commentaires sur le glossaire


1 - Signification des mot

Quadruple Dhyâna (Bouddhisme) - Il s'agit des quatre « absorptions mentales » (pâl : jhâna) décrites dans le Canon bouddhique. Très approximativement, on peut suggérer cette progression comme il suit : l) le mental, libéré des stimulations sensorielles et des préoccupations terrestres, est porté attentivement sur un sujet, pour y réfléchir ; 2) par l'arrêt de la pensée discursive, s'établit un état de calme où le mental se concentre sur un seul point : joie et bien-être sont alors éprouvés ; 3) la joie fait place à l'égalité d'âme ; la conscience est alerte, le bien-être persiste ; 4) seuls dominent l'éveil intérieur, la clarté mentale et une imperturbable égalité d'âme. Cette discipline intérieure suppose que l'individu s'efforce en même temps de s'affranchir des cinq empêchements, des cinq entraves, etc. En elle-même elle constitue seulement un moyen et non une fin. Il est vrai qu'elle favorise l'éveil des pouvoirs paranormaux (voir abhijñâ, siddhi), mais elle ne suffit pas à conférer l'état d'arhat. Il existe d'ailleurs d'autres classifications et subdivisions des 4 dhyâna. [Glos. Voix du Silence]
 Quadruple Sentier  (Bouddhisme) - (Sanskrit : âryamarga : pâli : ariya magga (= noble sentier). Il comprend quatre stades (dont chacun est double, selon que l'individu y accède effectivement, ou en réalise pleinement le fruit). Ce sont : l) « l'entrée dans le courant » menant au nirvâna (Sanskrit : srotâ-patti), le terme srotâpanna désignant celui qui y pénètre ; 2) le stade du sakridâgâmin « qui ne reviendra plus qu'une fois » à la naissance ; 3) le stade de l'anâgâmin « qui ne retournera plus » dans ce monde ; 4) l'état d'arhat qui amène jusqu'au nirvâna. [Glos. Voix du Silence]
 Quaternaire  Les quatre « principes inférieurs » dans l'homme, ceux qui constituent sa personnalité (à savoir : corps physique, double astral, prâna ou vie, organes de désir et Manas inférieur, ou mental cérébral), par contraste avec le ternaire ou la Triade supérieure, composée de l'Âme spirituelle supérieure, du Mental et d'Âtman (le Soi supérieur). [Glos. Clef de la Th.]
 Purana  (Bouddhisme) – Expression employée par Edkins (C.B., p. 23) pour désigner les Quatre Nobles Vérités classiques du bouddhisme, que l'auteur énumère avec les mots chinois correspondants (p. 23 note). [Glos. Voix du Silence]
 Purâna  (Bouddhisme) - Sanskrit : chatur âryasatyâni -chi : szu ti [si ti]. Ces Vérités sont à la base de tout le bouddhisme. Ce sont : l) la présence universelle de la souffrance (Sanskrit : duhka – chi : k'u) ; 2) l'accumulation de la souffrance (Sanskrit : samudaya - chinois : chi) qui a sa source dans la soif du désir (Sanskrit : trishnâ - pâl : tanhâ) ; 3) l'extinction de la souffrance (Sanskrit : nirodha - chinois : mieh) qu'on atteindra par l'extinction de sa cause ; 4) la voie (Sanskrit : mârga - chinois : tao ) tracée par le Bouddha qui donne les moyens de cette délivrance. [Glos. Voix du Silence]
 Pythagore  Le plus fameux philosophe mystique [grec] ; né à Samos (vers 586 av. J.-C.), il enseigna le système héliocentrique et la réincarnation, les mathématiques supérieures et la plus haute métaphysique. Il eut une École célèbre dans le monde entier. (Pour plus de détails, voir Glossaire Théosophique). [Glos. Clef de la Th.]
 

Réminiscence

(Souvenir)
 Rappel à la mémoire, souvenir, réminiscence : Les Occultistes font une différence entre ces trois fonctions. Mais comme un Glossaire ne saurait contenir l'explicaton complète de chaque terme dans toutes ses nuances métaphysiques et subtiles, on ne peut ici que signaler que ces termes varient dans leurs applications, selon qu'ils renvoient à des vies antérieures ou à l'incarnation présente, ou que l'un ou l'autre de ces modes d'activité de la mémoire a pour foyer le cerveau spirituel ou le cerveau matériel, — ou, si l'on préfère, l' « individualité » ou la « personnalité » [Glos. Clef de la Th.]
 Réincarnation (Renaissance) Doctrine jadis universelle, enseignant que l'Ego « naît » sur cette terre un nombre incalculable de fois. De nos jours, elle est rejetée par les chrétiens qui semblent mal comprendre les enseignements de leurs propres évangiles. Cependant, l'idée que l'âme humaine supérieure (Buddhi-Manas), ou l'Ego, se revêt périodiquement de chair, et cela à travers de longs cycles, est enseignée dans la Bible, comme dans toutes les autres Écritures anciennes, et la « résurrection » signifie simplement la renaissance de l'Ego dans une autre forme. (Voir Glossaire Théosophique). [Glos. Clef de la Th.]
 Religion-Sagesse  Même sens que Théosophie. Nom donné à la doctrine secrète sous-jacente à toute Écriture et à toute religion exotérique. [Glos. Clef de la Th.]
 Roue de la Vie  (Bouddhisme) - C'est la « Roue du Devenir » (Sanskrit : bhavachakra), souvent représentée dans l'iconographie tibétaine : on y voit, entre les rayons, les divers mondes de la transmigration (samsâra) sous le pouvoir du démon de l'impermanence et de la mort ; au moyeu, une ronde de 3 animaux qui se mordent la queue illustre l'enchaînement fatal convoitise-colère-égarement, tandis que la jante, divisée en 12 sections, rappelle par son imagerie les 12 facteurs qui attachent sans fin à l'alternance vie-mort. La Voix du Silence n'invite pas à rester aveuglément enchaîné à cette roue, mais, tout en acceptant ses contraintes, et en épuisant les causes karmiques du passé, à accomplir son devoir au fil de la vie. [Glos. Voix du Silence]
Saint Germain, comte de (Compte de Saint Germain) Mystérieux personnage qui apparut au siècle dernier et au début du présent, en France, en Angleterre et ailleurs. [Glos. Clef de la Th.]
Sakridagamin (Sakridâgâmin) (Sanskrit ; Bouddhisme) - Dans le bouddhisme hînayâna, le stade atteint par celui qui ne renaîtra qu'une seule fois (sakrit). Voir : Quadruple Sentier. [Glos. Voix du Silence]
Sakridagamin (Sakridâgâmin) S(Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) -. Nom donné en Inde à l'extase spirituelle. C'est un état de transe complète, induit au moyen d'une concentration mystique. [Glos. Clef de la Th.] ― De la racine samâdhâ : placer, tenir ou fixer ensemble. D'où : application attentive ou fixation du mental, dans l'état de méditation profonde, ou d'intense contemplation, où le sujet vient à s'identifier à l'objet de sa contemplation. C'est le 8ème et dernier degré du yoga décrit dans les Yoga sûtra de Patañjali. L'hindouisme compte divers niveaux de samâdhi, depuis l'état de concentration paisible et d'absorption dans un objet choisi - hors de toute réflexion ou spéculation mentale - jusqu'à la fusion complète, abolissant toute dualité, entre la conscience du yogi et sa source étemelle, le Brahman, dans le nirvikalpa samâdhi, ou samâdhi immuable, sans changement, atteint dans une transe extrême, impliquant une complète catalepsie du corps. En bouddhisme, le terme peut avoir des applications différentes, selon les Écoles. Voir Theosophist, I, p. 176. [Glos. Voix du Silence]
Sambhogakâya (Sanskrit ; Bouddhisme) - Le « corps de jouissance complète » d'un Bouddha, dans lequel il est censé jouir des délices du paradis que la tradition lui attribue (Devachan, Tushita, etc.). L'un des corps de gloire propres à l'ascète qui a progressé sur le Sentier (T.G.). Voir Trikâya. [Glos. Voix du Silence]
Samgha (Sanskrit ; Bouddhisme) - La collectivité unie des fidèles du bouddhisme. Dans un sens plus étroit : les moines (bhikshu), les nonnes (bhikshunî) et les novices (shrâmana). Ésotériquement (cf. T.G. Triratna), le mot renvoie à l'ensemble des seuls arhat initiés, véhicules du divin Dharma qui leur parvient, comme une lumière réfléchie, de la source une et universelle de Sagesse (Âdibuddha). [Glos. Voix du Silence]
Samkhara (Samkhâra) (Bouddhisme) - [pâl, correspondant au Sanskrit samskâra]. Tendances du mental. C'est l'un des cinq skandha, ou attributs, du bouddhisme. Voir Skandha. [Glos. Clef de la Th.]
Samma sambuddha (Sammâ sambuddha) (Bouddhisme) - [pâl, correspondant au Sanskrit samyak sambuddha][L'éveillé complet, qui a atteint l'état de samyak sambodhi :] terme mystique bouddhique. L'éveillé a une soudaine ressouvenance de toutes ses incarnations passées — phénomène de mémoire obtenu par le yoga[Glos. Clef de la Th.]
Samsara (Samsâra) (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - De la racine samsri, couler, traverser en errant. Le voyage de la transmigration, à travers les alternances naissance-vie-mort. Le cycle perpétuel des renaissances, entretenu par l'ignorance et la soif du désir (tanhâ). [Glos. Voix du Silence]
Samtan (Tibétain ; Bouddhisme) - [bSam-gtan] Mot correspondant à dhyâna (Sanskrit). Voir : Quadruple dhyâna. Pour ce terme, S. Chandra Das indique dans son dictionnaire (p. 1317) : « état de complète abstraction, contemplation, méditation, concentration des pensées ; en particulier, méditation mystique qui, à la longue, développe une contrepartie astrale du méditant - contrepartie qui existe en Devachan en même temps que le méditant, qui continue sur terre ». [Glos. Voix du Silence]
Samudaya (Sanskrit ; Bouddhisme) - Samudaya satya (chi : chi ti) est la deuxième des Quatre Nobles Vérités. Au sens de réunion, assemblage, combinaison d'éléments, samudaya renvoie à l'ensemble réuni des causes qui sont à l'origine de la souffrance. Edkins (C.B. p. 27) définit le mot comme « accumulation des enchevêtrements [entanglements] produits par les passions ». Ailleurs (ibid. p. 23 note), parlant des « Quatre modes de vérité », il traduit le terme (sous sa forme chinoise) par « rassemblement » [assembling]. Dans le même sens, la Voix du Silence parlera du « Portail du rassemblement » [the portal of assembling]. [Glos. Voix du Silence]
Samvriti (Sanskrit ; Bouddhisme) - De la racine samvri : recouvrir, cacher. Samvriti satya est la vérité « de couverture », conventionnelle, relative, à opposer à paramârtha satya, la vérité absolue. [Glos. Voix du Silence]
Samyaksambuddha (Sanskrit ; Bouddhisme) - Désigne celui qui est totalement (samyak) éveillé, en atteignant samyaksambodhi, l'illumination complète. [Glos. Voix du Silence]
Samyama (Sanskrit ; Hindouisme) - Selon les Yoga sûtra de Patañjali (III, 4), c'est l'état intégrant dhâranâ, dhyâna et samâdhi, dans lequel on perçoit finalement la lumière de Prajñâ (III, 5).
Sanna (Saññâ) [pâl, correspondant au Sanskrit samjñâ]. Perceptions, idées abstraites. C'est l'un des cinq skandha, ou attributs du bouddhisme. [Glos. Clef de la Th.]
Sat (Sanskrit ;  Hindouisme) - Participe présent du verbe être : « étant », l'être en soi, « l'être-té » ; ce qui renvoie à l'éternelle et inchangeable essence unique de tous les êtres, « existant » dans le monde des dualités. [Glos. Voix du Silence]
Satya (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - Mot à rattacher à Sat : vérité. Voir paramârtha satya et samvriti satya. [Glos. Voix du Silence]
Sceau (Hindouisme ; Bouddhisme) - Mot renvoyant aux termes Sanskrits yantra (figure symbolique d'une grande puissance pour le mystique) et mudrâ (geste symbolique, pouvant exprimer un yantra ; sceau mystique figuré avec les doigts, d'une main ou des deux, disposés entre eux d'une manière codifiée, qui peut être d'une grande puissance magique). La plus fameuse de ces représentations est le shri yantra (intégrant plusieurs sceaux de Salomon, combinaison de 2 triangles inversés). Voir : Secret Doctrine, I, 118. Edkins (C.B. p. 63) évoque le « sceau du cœur » (chi : hsin yin [xin yin]) comme symbole de la doctrine ésotérique du Bouddha (chi : ch'eng fa yen ts'ang = le pur secret de l'œil de la vraie doctrine) qu'il a communiquée oralement. C'est le svastika (chi wan, signifiant aussi 10 000, pour la multitude des perfections atteintes par le Sage). « Ce sceau est généralement placé sur le cœur du Bouddha dans les images et représentations de cette divinité [...] il orne les couronnes des divinités des bönpo au Tibet [...]. » Voir aussi Vajra. [Glos. Voix du Silence]
Sciences occultes Voir Occultes. [Glos. Clef de la Th.]
Science sacrée Épithète qualifiant les sciences occultes en général, et utilisée par les rosicruciens pour la Kabbale, et particulièrement pour la philosophie hermétique. [Glos. Clef de la Th.]
Séance Terme employé actuellement pour désigner une réunion tenue avec un médium en vue d'obtenir des phénomènes de différentes natures. Le mot est surtout en usage parmi les spirites. [Glos. Clef de la Th.]
Sentier Nombreuses significations : cf. mârga. [Glos. Voix du Silence]
Senzar (Tibétain) - Nom mystique de la langue sacerdotale secrète, ou « langue des Mystères », des Adeptes initiés dans le monde entier (T. G.). [Glos. Voix du Silence]
Sephiroth (hébreux) - Terme de la Kabbale hébraïque, appliqué aux dix émanations divines issues du Principe universel et impersonnel, ou de la DÉITÉ, appelée Ain Soph. (Voir Glossaire Théosophique). [Glos. Clef de la Th.]
Shila (Shîla) (Sanskrit ; Bouddhisme) - La seconde des pâramitâ. En bouddhisme hînayâna : conduite morale, moralité ; la base positive d'une parfaite conduite bouddhique, qui inclut parole, pensée, action, moyens d'existence ou de survivance. Du point de vue d'un bodhisattva, l'éthique visée dans toute démarche est inspirée par la sagesse qui découle de dhyâna. [Glos. Voix du Silence]
Shiva (Sanskrit ; Hindouisme) - L'« auspicieux » - le dieu gracieux, favorable, bienveillant. Le troisième aspect, destructeur et régénérateur, de la trinité hindoue. Le grand patron des yogis.
Shravaka (Shrâvaka) (Sanskrit ; Bouddhisme) - De la racine shru : entendre, écouter, prêter attention. Primitivement : un des « auditeurs » du Bouddha qui ont reçu directement sa doctrine. Plus généralement : un « écoutant », qui suit les leçons d'un instructeur. [Glos. Voix du Silence]
Siddhârtha (Sanskrit) Bouddhisme. Voir Bouddha. [Glos. Voix du Silence]
Siddhi (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - L'un des grands pouvoirs occultes gagnés par le yogi au cours de son ascèse, mais qui peuvent bloquer son progrès s'il est tenté de les employer. Dans le bouddhisme, il en existe plusieurs descriptions (cf. iddhi). Dans le contexte de la Voix du Silence, les siddhi peuvent renvoyer aux 6 abhijñâ selon la liste classique suivante : l ) iddhi (englobant divers pouvoirs merveilleux, mais propres à une magie inférieure) ; 2) « ouïe divine » (= l' « ouie-deva » ), clairaudience qui entend à distance voix humaines et divines (et comprend leur sens), 3) perception des pensées d'autrui ; 4) rappel des vies antérieures ; 5) « œil divin » (= la vue-deva), clairvoyance qui connaît les cycles de renaissance de tous les êtres selon la contrainte de karma et 6) réalisation de l'état de libération par l'extinction des débordements dus au désir et à l'ignorance. [Glos. Voix du Silence]
Six vertus glorieuses - B. Voir : pâramitâ. [Glos. Voix du Silence]
Skandha (Sanskrit). Les attributs de chaque personnalité qui, après la mort, forment la base, pour ainsi dire, d'une nouvelle incarnation karmique. Dans le système exotérique ou populaire des bouddhistes, on dénombre cinq skandha qui sont : rûpa, la forme, ou le corps, qui laisse après lui ses atomes magnétiques et ses affinités occultes ; vedanâ, les sensations, qui font de même ; saññâ, les idées abstraites qui sont les pouvoirs créateurs à l'œuvre d'une incarnation à l'autre ; samkhâra, les tendances du mental et viññâna, les pouvoirs mentaux de la conscience. [Glos. Clef de la Th.]
Soi Il y a deux soi dans les hommes : le supérieur et l'inférieur, l'impersonnel et le personnel. L'un est divin, l'autre semi-animal. Il y a lieu de faire une grande distinction entre les deux. [Glos. Clef de la Th.]
Somnambulisme État d'une personne qui « marche en dormant ». Condition psycho-physiologique trop bien connue pour appeler une explication. [Glos. Clef de la Th.]
Spiritisme [Dans le mouvement spirite, il faut distinguer les « spiritualistes » anglo-saxons, qui rejettent presque unanimement la doctrine de la réincarnation, et les « spiritists » (spirites français) qui en font le principe fondamental de leur croyance]. Il y a toutefois une très grande différence entre les vues de ces derniers et les enseignements philosophiques des Occultistes orientaux. Les « spiritists » [spirites] appartiennent à l'Ecole française fondée par Allan Kardec et les « spiritualists » d'Amérique et d'Angleterre à celle des « soeurs Fox » qui ont inauguré leurs théories à Rochester (U.S.A.). Les théosophes croient à la réalité des phénomènes médiumniques obtenus par les deux catégories de spirites (« spiritualists » et « spiritists »), mais ils rejettent l'idée des « esprits » qu'ils mettent en avant. [Glos. Clef de la Th.]
Spiritualism [Anglais]. Croyance moderne dans le retour sur terre de l'esprit des morts pour s'entretenir avec les vivants. (Voir Spiritisme). [Glos. Clef de la Th.]
Srotapanna (Srotâpanna) (Sanskrit ; Bouddhisme) - « Celui qui est entré (apanna) dans le courant (srota) » menant au nirvâna. Le premier des stades de l'Âryamârga est appelé srotâpatti, « l'entrée dans le courant ». Ces deux termes qui, à l'origine, appartiennent au hînayâna, sont souvent confondus (p. ex. par Schlagintweit, B.T. p. 18). [Glos. Voix du Silence]
Sthula Sharira (Sthûla Sharîra) [Sanskrit]. Terme désignant le corps physique de l'homme, en Occultisme et dans la philosophie du Vedânta. [Glos. Clef de la Th.]
Sthulopadhi (Sthûlopâdhi) [Sthûlopâdhi et Sukshmopâdhi appartiennent aux enseignements de l'École du Târaka râja yoga [rapportés et commentés par le brâhmane théosophe T. Subba Row dans la revue The Theosophtst.] [Sanskrit]. Le corps physique dans son état de conscience de veille (jagrat). [Glos. Clef de la Th.]
Sukshmopadhi (Sukshmopâdhi) (Sanskrit). Le corps physique dans l'état de rêve [Le mot, qui signifie « base subtile », renvoie au siège (non physique) de la conscience dans l'état svapna. Voir Doctrine Secrète (éd. orig. I, 157) pour les correspondances entre les divers upâdhi et les principes humains répertoriés dans d'autres classifications. Le kâranopadhi (ou corps causal) y est identifié à l'âme spirituelle.] (svapna), kâranopâdhi étant le corps causal. [Glos. Clef de la Th.]
Sumeru (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - Voir Meru. [Glos. Voix du Silence]
Summerland [Anglais : « Pays de l'été » ] . Nom imaginaire donné par les spirites anglo-saxons à la demeure des esprits désincarnés, qu'ils localisent quelque part dans la Voie lactée. Ce Summerland est décrit, sur l'autorité d'« esprits qui reviennent, comme un charmant pays, avec de belles villes et de jolis bâtiments, une Salle du Congrès, des Musées, etc., » (Voir les œuvres d'Andrew Jackson Davies). [Glos. Clef de la Th.]
Sushupti (Sanskrit ; Hindouisme) - État de sommeil profond, sans rêves (cf. Mândûkya Upanishad). État de conscience éveillée expérimenté par le yogi sur le plan correspondant. [Glos. Voix du Silence]
Svapna (Sanskrit ; Hindouisme) - État de rêve (cf. Mândûkya Upanishad). État de conscience éveillée expérimenté par le yogi sur le plan correspondant : vision clairvoyante (Theosophical Glossary). [Glos. Voix du Silence]
Swedenborg Emmanuel. Célèbre savant et clairvoyant du siècle dernier, homme de grand savoir qui a apporté une vaste contribution à la science, mais dont les dispositions mystiques et la philosophie transcendantale l'ont relégué au rang de ceux qu'on appelle des « visionnaires hallucinés ». De nos jours, il est connu partout comme le fondateur de la secte des Swedenborgiens, ou de « l'Église de la Nouvelle Jérusalem ». II est né en Suède, à Stockholm en 1688, de parents luthériens (son père était évêque de Gothie occidentale). Son nom était à l'origine Swedberg, mais quand le savant fut annobli et élevé à l'ordre de la chevalerie, en 1719, il fut changé en Swedenborg. Swedenborg devint mystique en 1743 et, quatre ans plus tard (1747), il démissionna de sa charge (d'Assesseur extraordinaire au Collège des Mines) pour s'adonner entièrement au mysticisme. II mourut en 1772 [à Londres]. [Glos. Clef de la Th.]
 Taijasa (Sanskrit) - Adjectif dérivant du mot tejas, « flamme » « splendeur », d'où : « rayonnant » , « lumineux » , en parlant du mânasa rûpa (« le corps de Manas »), ainsi que des étoiles, et des enveloppes qui sont rayonnantes comme des étoiles [en grec: astroeidès, ou augoeidès]Terme de la philosophie du Vedânta, qui a d'autres significations en dehors du sens occulte donné plus haut. [Glos. Clef de la Th.]
Tanha (Tanhâ) (Pâli ; Bouddhisme) - En Sanskrit : trishnà. La soif de vivre, de jouir des objets des sens : le puissant désir d'existence sous toutes ses formes, qui enchaîne l'être au samsâra. [Glos. Voix du Silence]
Tantrika (Tântrika) (Sanskrit ; Bouddhisme) - Adepte du tantrisme (fondé sur divers textes appelés tantra, et préconisant certaines voies abruptes vers l'Éveil, par des pratiques spécifiques et initiations souvent secrètes). Il existe une frange dégénérée (le tantrisme « de la main gauche », ou vâma mârga) qui recourt à la pire forme de magie noire et de sorcellerie (T. G.). [Glos. Voix du Silence]
Tao  (Chinois ; Bouddhisme) - [Dao] ; Route, voie, chemin (cf. mârga). C'est la dernière des Quatre Nobles Vérités : l'octuple sentier qui mène à l'état d'arhat. [Glos. Voix du Silence]
 Taraka raja yoga (Târaka râja yoga) (Sanskrit). [Târaka = « qui fait traverser »]. L'un des systèmes de yoga du brâhmanisme, le plus philosophique et, en fait, le plus secret de tous, étant donné que ses principes réels ne sont jamais révélés publiquement. C'est une École d'entraînement purement intellectuelle et spirituelle. [Glos. Clef de la Th.]
Tat (Sanskrit ; Hindouisme) - Cela. Voir Katha Upanishad (II. l et 2) où le Soi est Cela ; également la Chândogya Upanishad (VI, 9-16) où est répété le grand précepte Tat tvam asi (Tu es Cela). Pour la formule AUM TAT SAT, voir Bhag. Gîtâ, XVII, 23-28. [Glos. Voix du Silence]
Tathagata (Tathâgata) (Sanskrit ; Bouddhisme) - Désigne celui « qui est ainsi venu » (comme ses prédécesseurs) : le Bouddha Gautama. [Glos. Voix du Silence]
Tétragrammaton  (Grec) - Le nom de la déité en quatre lettres qui dans notre langue peut se rendre par I H V H [pour lod — Hé — Vau — Hé]. C'est un terme kabbalistique correspondant (mais sur un plan plus matériel) à la Tétraktys pythagoricienne. (Voir Glossaire Théosophlque). [Glos. Clef de la Th.]
Théodidaktos (Grec) - « Instruit par Dieu », titre donné à Ammonios Saccas. [Glos. Clef de la Th.]
Théogonie Du grec théogonia, littéralement : « genèse des dieux ».
Théosophia (Grec) – Littéralement : « sagesse divine ou sagesse des dieux ». (Pour une explication plus complète de termes comme Théosophie, théosophes et Société Théosophique, etc. voir Glossaire Théosophique). [Glos. Clef de la Th.]
Thérapeutes (Grec) - École de guérisseurs ou d'ésotéristes mystiques juifs, désignés à tort par certains comme une secte. Ils résidaient à Alexandrie, ou dans ses environs ; ce qu'ils faisaient et croyaient demeure jusqu'à ce jour un mystère pour les critiques, car leur philosophie semble avoir été une combinaison de pratiques orphiques, pythagoriciennes, esséniennes et purement kabbalistiques. (Voir Glossaire Théosophique). [Glos. Clef de la Th.]
Théurgie (Grec ; théourgia) - Rites visant à faire descendre au plan terrestre des Esprits ou Dieux planétaires, et autres. Pour parvenir à réaliser un tel but, le théurge devait être absolument pur et désintéressé dans ses motifs. De nos jours, la pratique de la théurgie n'est pas du tout souhaitable, elle est même dangereuse. Le monde est devenu trop corrompu et méchant pour permettre la pratique de ce que seuls pouvaient tenter de faire sans risques des hommes saints et éclairés comme Ammonios, Plotin, Porphyre et Jamblique (le théurge le plus savant de tous). Actuellement, la théurgie — ou la magie bénéfique, divine — ne peut que trop facilement devenir goétique, c'est-à-dire tomber dans la sorcellerie. La théurgie est la première des trois subdivisions de la magie, à savoir théurgie, goétie et magie naturelle. [Voir magie]. [Glos. Clef de la Th.]
Thumos (Grec) - Terme de la philosophie pythagoricienne et platonicienne, appliqué à un aspect de l'âme humaine pour désigner son élément passionnel, propre au kâmarûpa. Le mot est presque l'équivalent du Sanskrit tamas, la « qualité des ténèbres », et en dérive probablement. [Glos. Clef de la Th.]
Timée de Locres [vers le 5ème s. av. J.-C.]. Philosophe pythagoricien, né à Locres. Il différa quelque peu de son maître dans la doctrine de la métempsychose. Il est l'auteur (en dialecte dorien) d'un traité encore existant sur l'Âme du monde, sa nature et son essence. [Glos. Clef de la Th.]
Tirthika (Tîrthika, Tîrthaka) (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - Du mot tîrtha signifiant passage, gué traversant une rivière ; également : secte (servant de gué pour « passer à l'autre rive »). Les tîrthika étaient les adhérents (brâhmanes, voire jaïns) de l'une ou l'autre des sectes opposées aux bouddhistes ; donc, pour ces derniers, des « non-croyants » (« hérétiques », « incrédules », « infidèles », etc.), rejetant le Dharma du Bouddha. Parfois, des ascètes rigoureux, mortifiant leur chair, et doués de pouvoirs paranormaux. [Glos. Voix du Silence
Titiksha (Sanskrit ; Hindouisme). Endurance, capacité développée à la perfection par le yogi de supporter avec fermeté, courage et patience, toutes les paires d'opposés (plaisir/douleur, etc.) sans dévier de sa route. [Glos. Voix du Silence]
Triade ou Trinité Dans toute religion et toute philosophie : les trois en Un. [Glos. Clef de la Th.]
Triangle sacré (Trois sacré) Comme première figure géométrique, le triangle évoque la triade supérieure dans l'homme, qui constitue l'individu éternel et divin. Voir T.G. : Tzurah, désignant la triade comme le divin « prototype » ; voir aussi T.G. Triade, « les trois en un », dominant les 7 sephiroth inférieurs de la kabbale, qui correspondent chacun à l'un des 7 principes de l'homme. Le trois renvoie également aux 3 grands degrés de l'initiation (cf. T.G.). Les « trois feux » désignent aussi la triade supérieure Âtma-Buddhi-Manas qui, en union indivise, deviennent une unité. [Glos. Voix du Silence]
Trikaya (Trikâya) (Sanskrit ; Bouddhisme) - Les trois corps (kâya) du Bouddha. Doctrine très occulte propre au mahâyâna faisant l'objet de nombreux commentaires (exotériques) dont le sens ne peut s'éclairer qu'à l'aide de clefs ésotériques réservées au « petit nombre ». II s'agit des « corps glorieux » (nirmânakâya, sambhogakâya et dharmakâya) élaborés par l'Adepte au fil de son ascèse et qui, en lui assurant une immortalité de conscience à travers toutes les fluctuations, lui permettent d'exercer en permanence cette conscience éveillée, à tous les niveaux de la manifestation, jusqu'aux sphères du nirvâna, éventuellement d'entrer volontairement en contact avec le monde des hommes pour les protéger et les éclairer. Voir T.G. : Trikâya, Triratna et Trisharana. [Glos. Voix du Silence]
Trois grandes perfections L'Initié est dit « trois fois très grand » (voir : Hermès Trismégiste). Le mot « perfection » renvoie ici au Sanskrit siddhi : pouvoirs spirituels transcendants qui font de l'homme un siddha (un « yogi de perfection »). La tradition parle de 3 pouvoirs mystiques du Bouddha (Gopa, Yasodhara et Utpala Varna) que d'aucuns ont pris pour ses 3 femmes, cf. Rhys Davids, B. 51, 2. [Glos. Voix du Silence]
Trois méthodes de prajñâ Voir Prajñâ ; également T.G. : Trijñâna. [Glos. Voix du Silence]
Trois mondes (Sanskrit : triloka ou trailokya) - Exotériquement : le Ciel (Sanskrit : svarga), la terre (Sanskrit : bhûmi) et l'enfer (Sanskrit : pâtâla) ; il s'agit, en fait, des sphères spirituelle, psychique (ou astrale) et terrestre. Voir T.G. : Tribhuvana. En bouddhisme classique, trois mondes (pâl : tiloka) sont évoqués : l) kâmaloka, la sphère de jouissance des sens, et de toute forme de désir (incluant les mondes des hommes, des animaux, des trépassés, des asura, des deva inférieurs et les multiples enfers) ; c'est à ces niveaux (selon le mahâyâna) qu'œuvrent les Bouddhas humains, dans leur nirmânakâya ; 2) rûpaloka, la sphère céleste encore liée aux formes (rûpa), monde purement mental d'idéation, où l'Ego supérieur de l'homme éprouve, après la mort, l'état de béatitude du Devachan, ésotériquement cette sphère comprend 7 niveaux différents d'absorption (dhyâna) ou de contemplation : on relie à ces niveaux les Dhyânibodhisattva dans leur sambhogakâya ; 3) arûpaloka, le monde « sans forme » (comprenant encore 7 niveaux de dhyâna) ; les états purement abstraits de haute conscience spirituelle (bodhi) qui y sont atteints s'élèvent jusqu'au seuil du nirvâna, et sont dépouillés de toute sensation ou sentiment en rapport avec la personnalité terrestre et l'univers tridimensionnel ; idéalement, à ces niveaux correspondent les Dhyânibuddha, dans leur dharmakâya. Voir T.G. : Trailokya et Eitel, H.C.B., p. 180. [Glos. Voix du Silence]
Turiya (Turîya) (Tibétain ; Bouddhisme ; Tulpa'i-ku [Sprul-pahi-sku]) - Corps de transformation ou d'émanation. Voir : nirmânakâya. [Glos. Voix du Silence]. (Sanskrit) Hindouisme). Quatrième. Désigne l'état de conscience de la transe la plus profonde (T. G.), transcendant les trois conditions inférieures (veille, rêve, sommeil profond). Voir : Mândûkya Upanishad, où turîya apparaît comme l'expérience indescriptible du Soi, au-delà de toute dualité. Selon H.P.B. (Theosophical Glossary), c'est un état béatifique, presque nirvânique, atteint dans le samâdhi, une condition de la triade supérieure, distincte mais encore inséparable des autres états inférieurs. [Glos. Voix du Silence]
Udumbara (Sanskrit ; Bouddhisme) - Voir T.G. Genre de figuier (ficus glomerata) aux fruits appréciés, qui ne porte des fleurs qu'à de très rares occasions ; nom donné aussi à une sorte de cactus (qui passe pour fleurir à l'heure de minuit, à très haute altitude) ainsi qu'à une espèce de lotus géant (nila udumbara, ou « lotus bleu » ) consacré au Bouddha ; sa floraison, extrêmement rare, est, dit-on, signe d'événement exceptionnel : ce lotus aurait fleuri avant la naissance de Gautama, et plus tard, au XIVème siècle juste avant celle de Tsongkhapa. Ainsi, quelle que soit l'espèce végétale qui la porte, la fleur précieuse de l'udumbara est liée à la naissance ou la présence d'un très grand Initié. Voir aussi dans la Voix « la fleur de minuit de Bouddha ». Cette fleur exerce aussi sa magie dans les descriptions mythiques du Devachan. Voir Beal, Cat. p. 379. [Glos. Voix du Silence]
Upadhi (Upâdhi) (Sanskrit) Base de quelque chose, substructure ; ainsi, en Occultisme, la substance est l'upâdhi de l'Esprit. [Glos. Clef de la Th.] ― (Théosophie) Base, véhicule ou support d'une réalité plus subtile, comme le corps physique est le « véhicule » de l'être qui l'anime. Le mot courant pour véhicule est vâhana. [Glos. Voix du Silence]
Upadhyaya (Upâdhyâya) (Sanskrit ; Bouddhisme) - Précepteur qui veille à l'observance des rites et des règles de discipline dans une communauté monastique. Un tuteur, qui prend en charge les novices. [Glos. Voix du Silence]
Upanishad (Sanskrit ; Hindouisme) - Littéralement : « Doctrine ésotérique ». La littérature upanishadique appartient à la troisième division des Veda ; elle est classée parmi les révélations — la shruti, ou parole révélée. Il reste encore de nos jours quelque 150 Upanishad, bien qu'on ne puisse guère en retenir vraiment plus d'une vingtaine qui soient exemptes de falsification. Elles sont toutes antérieures au 6ème s. avant J.-C. De même que la Kabbale interprète le sens ésotérique de la Bible, les Upanishad, expliquent le sens mystique des Veda. A leur sujet, le prof. Cowell prononce deux avis, qui sont aussi intéressants que corrects. Il déclare ainsi : (1) ces oeuvres ont « une caractéristique remarquable, l'absence totale d'exclusivité brahmanique dans leur doctrine... Elles respirent un esprit tout différent, une liberté de pensée inconnue dans tous les écrits antérieurs, à l'exception des hymnes du Rig Veda eux-mêmes ; et (2) les grands instructeurs de la connaissance supérieure (Gupta-vidyâ), et les Brâhmanes, sont continuellement représentés comme se tournant vers des rois Kshatriya pour devenir leurs élèves » (ou chelâ). Cela démontre de façon concluante les points suivants : (a) les Upanishad furent écrites avant que s'imposent le système des castes et le pouvoir brâhmanique, ce qui par conséquent, sous l'angle de l'ancienneté, les placerait au second rang [et non au troisième] par rapport aux Veda et (b) les sciences occultes — ou la « connaissance supérieure », selon l'expression de Cowell — sont bien antérieures aux Brâhmanes de l'Inde, ou à leur établissement en une caste. Cependant, les Upanishad sont très postérieures à la Gupta-vidyâ, la « Science Secrète » qui est aussi vieille que la pensée philosophique humaine elle-même. [Glos. Clef de la Th.]
Vahan (Sanskrit [vahana]). « Véhicule », terme synonyme d'upâdhi. [Glos. Clef de la Th.]
Vajra (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - Dur, ou puissant. En Inde, la foudre du dieu Indra, arme céleste en forme de disque, ou de deux éclairs croisés en X. Également, le diamant (qui est « dur comme la foudre », ou de la même substance qu'elle). Au Tibet, c'est le dorje indestructible, le « sceptre de diamant », souvent associé à la clochette (Sanskrit : ghanthâ) dont le timbre pénètre les mondes. Selon H.P.B. (Theosophical Glossary), le vajra est le sceptre magique des prêtres-initiés, exorcistes et Adeptes, possesseurs de hauts pouvoirs (ou siddhi), qu'ils mettent en action au cours de certaines cérémonies (domination de forces inférieures, théurgie, etc.). Par sa transparence adamantine, le vajra renvoie à la pure essence indifférenciée (appelée « vacuité », au-delà de toute description), mais il est aussi un symbole masculin de la puissance d'action et de compassion d'un Bouddha réalisé, tandis que, traditionnellement, la clochette est le symbole féminin qui évoque la Sagesse, Prajñnâ (= Sophia), inséparable du vajra. [Glos. Voix du Silence]
Vajradhara (Sanskrit ; Bouddhisme) - Dans le lamaïsme : le suprême Bouddha primordial (Âdibuddha). Le Seigneur de tous les mystères (Sanskrit : guhyapati). Voir Secret Doctrine, I, 571, où Vajradhara est identifié au premier Logos. [Glos. Voix du Silence]
Vajrapani (Vajrapâni) (Sanskrit) ou Manjushri — le Dhyâni-Bodhisattva (en tant que reflet spirituel ou fils des Dhyâni-Buddhas sur terre) né directement de la forme subjective d'existence ; déité honorée par le profane comme un dieu, et par les Initiés comme une force subjective dont la nature réelle n'est connue et expliquée que par les plus hauts Initiés de l'École Yogâchârya. [Glos. Theosophical Glossary – CT 115] ― « Qui manie le vajra ». Un grand Dhyânibodhisattva honoré par les profanes comme un puissant destructeur de démons, mais considéré par les Adeptes « comme une Force subjective dont la nature réelle n'est connue (et expliquée) que par les plus hauts Initiés de l'École yogâchâra » (Theosophical Glossary). [Glos. Voix du Silence]
Vajrasattva (Sanskrit ; Bouddhisme) - Qui a le vajra pour essence, le « cœur de diamant » ou l' « âme-diamant ». Le nom du sixième Dhyânibuddha selon l'École yogâchâra qui en compte 7 - au lieu de 5 dans le bouddhisme populaire (Theosophical Glossary). Vajrasattva (le Second Logos, selon la Secret Doctrine, I, 571) peut aussi représenter la collectivité des Dhyânibuddha dont l'essence, non manifestée et sans limite, est Âdibuddha (ou Vajradhara). [Glos. Voix du Silence] — … l'École Yogâchârya, compte sept Dhyani-Buddhas et autant de Bodhisattvas — les « fils du mental » des premiers. En conséquence, les orientalistes se réfèrent à Vajrasattva comme à « un Bodhisattva fictif ». [Glos. Theosophical Glossary – CT 115]
Vedanta (Vedânta) (Sanskrit). Littéralement : « la fin de toute connaissance [Veda] ». Parmi les six darshana, ou Écoles de philosophie, le Vedânta est aussi dénommé Uttaramîmânsâ — la Mîmânsâ « postérieure »  Il y a de ces critiques qui, dans l'incapacité où ils sont de comprendre son ésotérisme, le considèrent comme un athéisme, mais il n'en est rien, vu que Shankarâchârya, le plus grand apôtre de cette École, qui l'a rendue populaire, fut l'un des plus grands mystiques et adeptes de l'Inde. [Glos. Clef de la Th.]
Vidya (Vidyâ) (Sanskrit). Connaissance, ou plutôt « Connaissance-Sagesse ». [Glos. Clef de la Th.]
Vinnana (Vijnana, Viññâna, Vijñâna) [Pâli ; Viññâna, correspondant au Sanskrit : vijñâna]. L'un des cinq skandha des bouddhistes ; littéralement : « pouvoirs mentaux » [de la conscience conditionnée]. Voir skandha. [Glos. Clef de la Th.]
Viraga (Virâga) (Sanskrit ; Bouddhisme) - De la racine viranj, perdre sa couleur naturelle, devenir indifférent, perdre tout intérêt aux choses. D'où : indifférence à tout ce qui sollicite l'homme dans le monde. Voir Portail. [Glos. Voix du Silence]
Virya (Vîrya) (Sanskrit ; Bouddhisme) - De vîra : homme brave, héroïque. D'où : virilité, courage, énergie héroïque. Voir pâramitâ et Portail. [Glos. Voix du Silence]
Vogay (Bouddhisme) - Très probablement : Bodhgayâ, en l'une des langues vernaculaires de l'Inde. L'arbre de Vogay' ne serait autre que l'arbre de Bodhi que vénèrent les pèlerins à Bodhgayâ. Voir aussi Udumbara. [Glos. Voix du Silence]
Vue-deva (Bouddhisme ; Sanskrit : divyachakshu) - La faculté de clairvoyance, l'un des 6 pouvoirs (abhijña) obtenus par la pratique approfondie de dhyâna. Par ce pouvoir (le 4ème de la liste), il est possible (entre autres) de percevoir les destinées des êtres, dans leur déroulement karmique. Voir siddhi. [Glos. Voix du Silence]
Wilder [Alexander (1823-1908). Médecin distingué et helléniste reconnu, admirateur de Thomas Taylor (l'un des traducteurs de Platon), il joignait à un très large savoir académique un réel intérêt pour le mysticisme, comme en témoigne sa brochure The Eclectic Philosophy (= la philosophie éclectique), publiée en 1869. C'est dans ce texte qu'a largement puisé H.P.B. pour étayer le premier chapitre de La Clef de la Théosophie (pp. 15-24) et décrire les « théosophes éclectiques » d'Alexandrie. Il faut cependant savoir que les sources utilisées par Wilder sont largement contestables pour l'érudition moderne : ainsi, bien des données fournies tant par le théologien Mosheim, que par The Edinburgh Encyclopaedia à sa suite, sont irrecevables historiquement, quand elles ne sont pas inventées ou déformées par sectarisme religieux. Curieusement, Wilder a retenu dans ces sources, sans discussion critique, ce qui abondait dans son sens en faveur du néo-platonisme, en éliminant les critiques acerbes, au point que le lecteur est porté à suivre entièrement l'auteur sur la foi de sa parole d'érudit reconnu [Pour un certain nombre d'entrées de ce glossaire (p. ex. Analogistes, Clément d'Alexandrie, Pot-Amun, etc.), des notes ont été ajoutées pour corriger certaines des informations manifestement erronées empruntées à Wilder]. Dans la suite, Wilder rencontra Mme Blavatsky et collabora avec elle, pour la publication d'Isis. Il devint membre de la S.T. et fut même quelque temps vice-président de la Société.] [Glos. Clef de la Th.]
Yajna (Yajña) (Sanskrit) — « Sacrifice », dont le symbole ou la représentation est actuellement la constellation Mriga-shiras (la tête de cerf) ; également, une forme de Vishnu. « Le Yajňa », disent les Brahmanes, « existe de toute éternité, car il a procédé du Suprême dans lequel il reposait en sommeil depuis les temps sans commencement ». C'est la clef de la Trai-Vidyâ, la science trois fois sacrée contenue dans les versets du Rig-Veda, qui enseigne le Yajňa ou mystères sacrificiels. Comme l'indique Haug dans son Introduction à l'Aitareya Brâhmana — le Yajňa existe à tout moment comme une présence invisible, s'étendant de l'Ahavaniya, ou feu sacrificiel, jusqu'aux cieux, formant un pont ou une échelle permettant au sacrificateur de communiquer avec le monde des deva « et même de s'élever de son vivant jusqu'à leurs séjours ». C'est une des formes de l'Akâsa où l'appelle à l'existence le MOT mystique (ou le « Son » qui est le support de celui-ci). Prononcé par le Prêtre-Initié, ou le Yogi, ce MOT reçoit des pouvoirs créateurs et est communiqué comme une impulsion sur le plan terrestre par l'effet d'un pouvoir de Volonté exercé. [Glos. Theosophical Glossary – CT 115]
Yoga (Sanskrit) - École de philosophie fondée par Patañjali, mais qui existait déjà, longtemps avant ce sage, comme enseignement distinct et système de vie. C'est Yajñavalkya — un fameux sage des temps très reculés, qui vécut avant la période du Mahâbhârata, et à qui on attribue le Yajur Veda Blanc, le Satapatha Brâhmana et la Brihadâranyaka Upanishad — qui passe pour avoir inculqué la nécessité et le devoir impérieux de la méditation religieuse et de la retraite dans les forêts, et ainsi pour être celui qui a donné naissance à la doctrine du Yoga. D'après le prof. Max Müller, c'est ce Yajñavalkya qui a préparé le monde à la prédication du Bouddha. Cependant, en tant que philosophie, le Yoga de Patañjali est plus défini et précis, et renferme plus d'éléments de sciences occultes qu'aucune des œuvres attribuées à Yajñavalkya. [Glos. Clef de la Th.]
Yogachara (Yogâchâra) (Sanskrit) - Une École mystique ésotérique du mahâyâna, remontant à un disciple direct du Bouddha, Aryasamgha. H.P.Blavatsky (Theosophical Glossary) invite à ne pas confondre ses doctrines avec tout ce qui, dans la suite, a été compilé par Asanga (avec ses successeurs) et mis au compte du système yogâchâra, surtout en fait d'enseignements tantriques, dont l'application peut conduire à la magie noire. [Glos. Voix du Silence]
Yogi (Yogin) (Sanskrit) - Fidèle qui pratique le système du Yoga. Il y a divers degrés et genres de yogis et, en Inde, le mot est devenu maintenant un terme générique désignant n'importe quelle sorte d'ascète. [Glos. Clef de la Th.]
Yuga (Sanskrit) - Un âge du monde. On en décompte quatre, qui s'enchaînent selon la série suivante : krita (ou satya) yuga, l'âge d'or ; treta yuga, dvâpara yuga et kali yuga, l'âge noir, où nous sommes actuellement. (Voir la Doctrine Secrète pour une description complète). [Glos. Clef de la Th.]
Zohar (hébreux) - Le « Livre de la Splendeur », ouvrage kabbalistique, attribué à Rabbi Siméon ben lo'haï, au premier siècle de notre ère. (Pour une explication plus complète, voir Glossaire Théosophique). [Glos. Clef de la Th.]
Zoroastrien Fidèle de la religion des parsis, adorateurs du soleil ou du feu. [Glos. Clef de la Th.]
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2 - Commentaires sur le glossaire

Le glossaire est composé du glossaire de l’ouvrage La Clef de la Théosophie et de celui de l’ouvrage La Voix du Silence

Pour chaque entrée, la source du mot est indiquée en abrégé : allemand (all), anglais (ang), chinois (chin), égyptien (ég), grec (grec), hébreu (hébreux), latin (latin), pâli (pâli), persan (persan), Sanskrit (Sanskrit). Des informations complémentaires, données par le traducteur dans des notes, ou en cours d'article, sont présentées entre crochets. Dans le texte, un astérisque placé à la fin d'un mot renvoie à un article particulier consacré à ce mot.

Pour les termes bouddhiques, le lecteur pourra également se reporter au glossaire inséré dans l'édition de la Voix du Silence, publiée en 1991 par Textes Théosophiques [voir "publications disponibles" sur www.theosophie.fr ].).

À noter enfin que quelques articles supplémentaires (présentés entre crochets) ont été proposés par le traducteur pour expliquer certains termes que Mme Blavatsky n'avait pas pris en compte, ou apporter des précisions utiles au lecteur moderne.

Ouvrages cités et abréviations employées :

l) Sources théosophiques :

H.P. Blavatsky, Theosophical Glossary (Theosophical Glossary) ; The Secret Doctrine (SECRET DOCTRINE). 
Revue The Theosophist The Theosophist.

2) Livres d'orientalistes contemporains de H.P.B. :

Beal, A Catena of Buddhist Scriptures (Cat), Londres, Trübner, 1871.
Edkins, Chinese Buddhism (C.B.), Londres, Trübner, 1879.
J. Eitel, Hand-book for the Student of Chinese Buddhism (H.C.B.), Londres, Trübner, 1870.
Spence Hardy, Eastem Monachism (E.M.), Londres, Partridge & Okay, 1850; Manual of Buddhism (M.B.), Londres, 880.
W. Rhys Davids, Buddhism (B.), Londres, Soc. for Promoting Christian Knowledge, 1878.
Schlagintweit, Buddhism in Tibet, Londres, 1863, trad. Le Bouddhisme au Tibet (B.T.), Paris, Annales du musée Guimet, 1881.

Documents consultés (dictionnaires, lexiques et études sur le bouddhisme) :

A Sanskrit-English Dictionary, sir Monier Monier-Williams (1899), nouvelle édition: Oxford University Press, 951.
Pâli-English Dictionary, T.W. Rhys Davids & W. Stede, Londres, The Pali Text Society, rééd. 1986.
Vocabulaire pâli-français des termes bouddhiques, Paris, Adyar, 1961.
A Tibetan-English Dictionary, Sarat Chandra Das, Delhi, Motilal Banarsidass, rééd. 1983.
Dictionnaire français de la langue chinoise, Institut Ricci, Paris, rééd. 1986.
The Encyclopedia of Eastern Philosophy & Religion, Boston, Shambhala, 1989.
A Survey of Buddhism, Bhikshu Sangharakshita, Bangalore. The Indian Inst. of WorId Culture, 1957.   Vers Sommaire

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1 - Signification des mots ⸻ 2 - Commentaires sur le glossaire


1 - Signification des mot

Ecole d'Alexandrie (École d'Alexandrie) 

École d'Alexandrie : Cette École fameuse a vu le jour dans la cité égyptienne d'Alexandrie qui demeura pendant de longues années le siège du savoir et de la philosophie, et fut célèbre à plus d'un titre : sa bibliothèque, fondée par Ptolémée Sôter [~367/ ~283 av. J.-C.] au début de son règne, s'enorgueillit de contenir jusqu'à 700.000 rouleaux, ou volumes (d'après Aulu-Gelle), son Musée possédait la première véritable Académie des Sciences et des Arts, accueillant des savants de renommée mondiale comme Euclide (le père de la géométrie scientifique), Apollonios de Perga (auteur d'un traité qui existe encore sur les sections coniques), Nicomaque (l'arithméticien), sans parler des astronomes, des physiciens, des anatomistes (comme Hérophile et Erasistrate), des médecins, des musiciens, des artistes, etc. qui ont fait sa renommée. Mais elle devint encore plus fameuse grâce à son École éclectique, ou néo-platonicienne, fondée en 173 ap. J.-C. [Cette date, très improbable, est reportée à 193 ap. J.-C. dans le Glossaire Théosophique, ce qui semble plus conforme à la réalité, Ammonios passant pour être né aux environs de 175 de notre ère] par Ammonios Saccas qui compta comme disciples Origène, Plotin et bien d'autres hommes devenus célèbres dans l'histoire. Les Écoles les plus renommées des gnostiques eurent leur origine à Alexandrie. Philon le Juif, Josèphe, Jamblique, Porphyre, Clément d'Alexandrie, l'astronome Ératosthène [~284/ —192 av. J.-C.], Hypatie (Hypatia, la vierge philosophe), et d'innombrables autres étoiles de seconde grandeur, ont tous appartenu, à des périodes diverses, à ces grandes Écoles et contribué à faire d'Alexandrie l'un des foyers du savoir les plus justement renommés que le monde ait jamais produits.
 Ego

(latin ; Théosophie) -. Mot signifiant Je : dans l'homme, la conscience du « je suis moi », ou le sentiment d'identité. La philosophie ésotérique enseigne l'existence de deux Ego dans l'homme : l'ego mortel, ou personnel (qu'elle désigne comme la « personnalité ») et l'Ego supérieur, divin, ou impersonnel (qu'elle nomme l'« individualité »). [Glos. Clef de la Th.] ― La Voix du Silence distingue l'Ego supérieur (l'« Ego-deva »), le foyer permanent, immortel, de conscience individuelle de l'homme, et l'ego inférieur, le moi-je de la personnalité éphémère. [Glos. Voix du Silence]

Egoité (Egoïté) (du mot Ego ; Théosophie) - L'égoïté renvoie à l'« individualité » — jamais à la « personnalité » — étant l'opposé de l'égoïsme, qui caractérise par excellence cette dernière. [Glos. Clef de la Th.]
Eidolon (Eidôlon) Eidôlon : (grec : image, simulacre, fantôme) - Le mot désigne ce qu'on appelle le fantôme humain, la forme astrale. [Au pluriel : eidôla][Glos. Clef de la Th.]
Elementaux ( Élémentaux ou esprits des éléments) Élémentaux ou esprits des éléments. Créatures évoluées dans les quatre règnes, ou éléments : terre, air, feu et eau. Ils sont appelés par les kabbalistes gnomes (de la terre), sylphes (de l'air), salamandres (du feu) et ondines (de l'eau), en laissant de côté quelques espèces plus élevées et leurs régents. Ces élémentaux constituent les forces de la Nature plutôt que des hommes et des femmes de nature éthérée. Ces forces sont les agents dociles de l'Occultiste et peuvent produire divers effets ; mais si ce sont des élémentaires (des kâmarûpa) qui les mettent en action (et, en ce cas, ils asservissent les médiums), ils trompent les gens crédules. Tous les êtres invisibles inférieurs (amenés à exister sur les 5ème, 6ème et 7ème plans de notre atmosphère terrestre) sont appelés des élémentaux, avec des noms divers : péris, dévas, djinns, sylvains, satyres, faunes, elfes, nains, trolls, nornes, kobolds, farfadets, nixes, gobelins, petits, banshees (fées de la mort), moss people, dames blanches, spectres, fées, etc. [Glos. Clef de la Th.]
Eleusinies (Éleusinies) Éleusinies : (grec) -  Les Mystères d'Éleusis étaient les plus fameux et les plus anciens de tous les Mystères grecs (à l'exception de ceux de Samothrace). Ils étaient célébrés près du hameau d'Éleusis, non loin d'Athènes. Épiphane les fait remonter au temps d'Iacchos (1800 av J.-C.). Ils avaient lieu en l'honneur de Déméter — la grande Cérès [romaine] et l'égyptienne Isis. Dans le dernier acte de la célébration, il était question d'une victime sacrificielle expiatoire et d'une résurrection, quand l'Initié était admis au plus haut degré de l'époptie. La fête des Mystères commençait au mois de Boêdromiôn (septembre-octobre), le moment des vendanges, et durait sept jours — du 15 au 22 de ce mois. La fête juive des tabernacles [ou des tentes], (de la rentrée des moissons), au 7ème mois, celui d'éthanim, commençait aussi le 15 de ce mois et finissait le 22. Selon certains, le nom du mois d'éthanim dérive d'Adonim, Adonia, Attenim, Ethanim, et était en l'honneur d'Adonaï, ou Adonis (Tammuz), dont la mort était pleurée par les hébreux dans les bosquets de Bethléem. Le sacrifice du « pain et du vin » était célébré aussi bien dans les Éleusinies que pendant la fête des tabernacles. [Glos. Clef de la Th.]
Emanation (Doctrine de l'émanation) Doctrine de l'émanation. Dans son sens métaphysique, elle s'oppose à celle de l'évolution, tout en étant inséparable d'elle. La science enseigne que, physiologiquement, l'évolution renvoie à un mode de génération où le germe qui croît pour donner le fœtus préexiste déjà dans le parent, la nature se chargeant du développement du germe, ainsi que de la forme et des caractéristiques finales, le processus se déroulant (comme dans la théorie cosmologique) d'une façon aveugle, par le jeu d'interactions entre les éléments et leurs divers composés. L'Occultisme enseigne que c'est là seulement le mode apparent, le véritable processus étant une émanation guidée par des forces intelligentes obéissant à une LOI immuable. En conséquence, bien qu'ils adhèrent fermement à la doctrine de l'évolution (telle qu'on la trouve chez Kapila et Manu), les Occultistes et les théosophes sont émanationnistes plutôt qu'évolutionnistes. Il fut un temps où la doctrine de l'émanation était universelle. Elle fut enseignée par les philosophes d'Alexandrie comme par les indiens, par les hiérophantes d'Égypte, de Chaldée et de Grèce, et aussi par les hébreux (dans leur Kabbale et même dans leur Genèse). Car c'est seulement par une traduction délibérément faussée que le mot composé hébreu asdt [plus exactement : ash-dath] a été rendu par « anges », d'après la Septante, alors qu'il signifie émanations, éons, tout comme chez les gnostiques. On voit dans le Deutéronome (XXXIII, 2) le mot asdt ou ashdt [= ash-dath] traduit par « loi ardente » alors que la version correcte du passage serait : « de sa droite sortit (non une loi ardente, mais) un feu [ash] conformément à la loi [dath] », c'est-à-dire le feu d'une flamme qui se communique et se transmet, comme on le voit dans une traînée de substance inflammable. C'est là précisément le fait de l'émanation, telle qu'elle est présentée dans Isis Unveiled [éd. originale, I, XXXII] : « Dans l'évolution, telle qu'on commence maintenant à la comprendre, on suppose qu'il existe dans toute matière une impulsion à prendre une forme supérieure — supposition qui est clairement exprimée par Manu et d'autres philosophes hindous de la plus haute antiquité. [En chimie], l'« arbre des philosophes », qui se développe dans une solution de zinc, illustre bien la chose. La controverse entre les partisans de cette École et les émanationnistes peut s'énoncer brièvement comme il suit : l'évolutionniste arrête toute recherche aux frontières de l'« inconnaissable », l'émanationniste, pour sa part, croit que rien ne peut apparaître par « évolution » [= évoluer] — ou, comme le mot l'indique, sortir d'une matrice, ou naître — sans avoir été au préalable in-volué, ce qui suppose que la vie procède d'une potentialité spirituelle qui domine l'ensemble ». [Glos. Clef de la Th.]
Enfer En anglais, Hell, terme que les anglo-saxons ont évidemment tiré du nom de la déesse Scandinave Hela, de même que le mot ad, en russe et autres langues slavonnes, vient du grec Hadès, la seule différence à faire étant une question de température : l'enfer est froid chez les Scandinaves et chaud chez les chrétiens. Cependant, même la conception de telles régions surchauffées n'est pas propre aux Européens, beaucoup de gens ayant entretenu l'idée d'un climat dans le monde souterrain — ce que nous sommes en droit de faire si nous localisons notre enfer au centre de la terre. Toutes les religions exotériques — avec les croyances diverses des brâhmanes, bouddhistes, zoroastriens, musulmans, juifs, etc — ont conçu des enfers brûlants et ténébreux, bien que nombre d'entre eux soient plus attirants qu'effroyables. L'idée d'un enfer chaud a été conçue après coup, comme une déformation d'une allégorie astronomique. Chez les Égyptiens, la conception d'un enfer comme lieu de punition par le feu n'est pas antérieure à la 17ème ou la 18ème dynastie, où Typhon s'est transformé, d'un dieu qu'il était, en un diable. Mais quelle que soit l'époque où ils implantèrent cette épouvantable superstition dans le mental des pauvres masses ignorantes, le tableau d'un enfer brûlant, avec des âmes qui y sont tourmentées, est purement égyptien, Râ, lesoleil, est devenu le Seigneur de la Fournaise, dans l'enfer des Pharaons appelé Karr, et le pécheur fut menacé de souffrances extrêmes « dans la chaleur des feux infernaux ». D'après le Dr Birch, « il y avait là un lion, appelé le monstre rugissant ». Un autre auteur décrit l'endroit comme le puits sans fond et le lac de feu, où sont jetées les victimes » (à comparer avec l'Apocalypse). Le mot hébreu gaï-hinnom   (géhenne) n'a jamais eu, en réalité, le sens que lui a donné l'orthodoxie chrétienne. [Glos. Clef de la Th.]
Esotérique (Ésotérique) Ésotérique :  Caché, secret. Du grec ésôtérikos « intérieur », tenu caché. [Glos. Clef de la Th.]
 Esprit (Théosophie) - Le pôle divin de l'homme, le Maître intérieur (voir Âlaya), le mot désigne aussi la sphère intérieure (opposée au monde psychique et sensoriel) où s'ouvrent les sens spirituels. La Voix du Silence oppose encore Esprit planétaire et esprit malfaisant (lhamayin). [Glos. Voix du Silence]
Esprit planétaire (Théosophie) - Expression aux significations diverses. Dans la Voix du Silence, il s'agit du rayon particulier du Logos (considéré comme Soleil spirituel central) auquel se rattache par filiation mystique chaque âme humaine = son « Père », pour ainsi dire. Cf. Secret Doctrine, I, 573-4, où la triade supérieure dans l'homme (voir Triangle sacré) est présentée comme le rayonnement issu d'un Esprit planétaire (ou Dhyânibuddha), toutes les âmes spirituelles nées ainsi du même « Père céleste » demeurant comme des « âmes sœurs » dans toute la longue série de leurs renaissances terrestres. [Glos. Voix du Silence]
Esprits planétaires Régents et gouverneurs des planètes. Dieux planétaires. [Glos. Clef de la Th.]
Etreté (Être-té) Être-té : [de l’anglais : Be-ness]. Terme forgé par les théosophes [modernes] pour rendre de façon plus exacte la signification essentielle du mot Sanskrit intraduisible Sat. Ce dernier ne signifie pas « Être », car le terme « Être » présuppose une conscience sensible d'exister. Mais, dans la mesure où Sat s'applique uniquement au principe absolu — universel, inconnu, et à jamais inconnaissable, tel que le postule le panthéisme philosophique, en l'appelant la racine de base du Kosmos, et le Kosmos lui-même — il n'était pas possible de le rendre par le simple mot « Être ». En vérité, Sat n'est même pas « l'Entité incompréhensible », selon la traduction de certains orientalistes, car ce n'est pas plus une « Entité » qu'une « Non-entité » mais plutôt les deux à la fois. Comme il a été dit, c'est l'Être-té absolue, non l'« Être » : c'est l'Un sans second, le tout indivisé et indivisible — la racine de la Nature, tant visible qu'invisible, objective que subjective — cet Un ne pouvant jamais être pleinement compris. [Glos. Clef de la Th.]
Exotérique [grec : éxôtérikos] - Ouvert, extérieur, public. L'opposé d'ésotérique, ou caché.
Extase [grec : ékstasis]. Un état psycho-spirituel ; une transe physique qui induit la clairvoyance, et un état béatifique qui amène des visions. [Glos. Clef de la Th.]
Extra-cosmique Hors du Kosmos, ou de la Nature. Terme absurde inventé pour affirmer l'existence d'un dieu personnel qui serait en soi indépendant de la Nature, ou extérieur à elle — absurde, car la Nature, ou l'Univers, étant sans fin et sans limites, il ne saurait exister quoi que ce soit qui serait en dehors. Le terme a été créé pour s'opposer à l'idée panthéiste que le Kosmos tout entier est animé, ou pénétré dans sa forme, par l'Esprit de la Déité, la Nature étant comme le vêtement recouvrant la véritable Présence invisible, et la matière en constituant le jeu d'ombres illusoires. [Glos. Clef de la Th.]
 Ferho  (gnostique) - Chez les gnostiques nazaréens, le plus haut et le plus grand pouvoir créateur. (Voir Codex Nazareus)[Glos. Clef de la Th.]
 Feu Philosophes du Feu: Nom donné aux hermétistes et alchimistes du Moyen-Âge, ainsi qu'aux rosicruciens. Ces derniers, successeurs des théurges, ont considéré le Feu comme le symbole de la Déité : non seulement il était la source des atomes physiques, mais il contenait les forces spirituelles et psychiques qui leur donnaient l'énergie. Sommairement analysé, le Feu est un principe triple ; ésotériquement, il est septuple comme le sont aussi tous les autres éléments. De même que l'homme est un composé d'Esprit, Âme et Corps, complété d'un quadruple aspect, de même en est-il du Feu. Selon les œuvres de Robert Fludd (appelé aussi Robertus de Fluctibus), l'un des fameux rosicruciens, le Feu possède en premier lieu, une flamme visible (le corps), puis un feu astral invisible (l'âme), et, en troisième lieu, un esprit. Les quatre aspects évoqués apparaissent comme suit : (a) chaleur (vie), (b) lumière (mental), (c) électricité (pouvoirs kâmiques ou moléculaires) et (d) les essences synthétiques — au-delà de l'esprit — ou la cause radicale de son existence et de sa manifestation. Pour l'hermétiste, ou le rosicrucien, quand une flamme est éteinte sur le plan objectif, elle n'a fait que passer du monde visible à l'invisible, du connaissable à l'inconnaissable. [Glos. Clef de la Th.]
Flamme (Théosophie) - Selon H.P. Blavatsky, la Flamme renvoie toujours à la Source unique, primitive et inépuisable de toute vie, à laquelle s'allument les « Feux », hiérarchies cosmiques d'entités et de pouvoirs qui se manifestent et interviennent dans l'émanation (et la réabsorption) des mondes et des êtres (cf. Secret Doctrine, I, 215, 259 note). De façon correspondante, le divin prototype de l'homme (voir Esprit planétaire, Dhyânibuddha) est pour chaque individu la Flamme dont la monade humaine est comme l'« étincelle » ou le « véhicule » (Secret Doctrine, I, 265) : la réintégration totale à cette Flamme originelle (le « Père Céleste ») de l'Ego spirituel réalisé a lieu en paranirvâna. [Glos. Voix du Silence]
Fohat (Théosophie - L'essence de l'électricité cosmique, comme énergie vitale universelle, dans ses deux aspects, constructeur et destructeur (Theosophical Glossary). [Glos. Voix du Silence]
Fraternité universelle Le second nom officiel de la Société Théosophique ; également, le premier de ses trois Buts. [Glos. Clef de la Th.]
Gautama (Sanskrit ; Bouddhisme) - Nom usité en Inde. C'est celui du prince de Kapilavastu, fils de Shuddhodana, roi des Shâkya, qui régnait sur un petit territoire aux frontières du Népal : né au 7ème siècle av. J.-C., il est appelé maintenant le « Sauveur du monde ». Gautama (écrit parfois Gotama) était le nom sacerdotal de la famille des Shâkya. Simple mortel par sa naissance, ce prince s'éleva au rang d'un Bouddha, par son propre mérite personnel et sans aide. Un homme, mais, en vérité, au-dessus de n'importe quel Dieu ! [Glos. Clef de la Th.]
Gelugpa [dGelupgs-pa] (tibétain ; Bouddhisme) - L'École des « Vertueux », fondée par le grand réformateur du lamaïsme, Tsongkhapa (1357-1419). Cet Ordre, dit des « bonnets jaunes » (appelé aussi en Occident l'Église Jaune), exerçait la domination spirituelle et temporelle au Tibet, jusqu'à l'invasion de ce pays par la Chine. [Glos. Voix du Silence]
Gnose (grec : gnôsis). Littéralement : connaissance. Terme technique employé par les Écoles de philosophie religieuse, avant et pendant les premiers siècles de ce que l'on appelle le christianisme, pour désigner l'objet de leur quête. Cette connaissance spirituelle et sacrée — la gupta-vidyâ des hindous — ne pouvait être obtenue que par l'Initiation aux Mystères Spirituels, dont les cérémonies des « Mystères » étaient une représentation. [Glos. Clef de la Th.]
Gnostiques Philosophes qui formulèrent et enseignèrent la Gnose, ou connaissance. Ils furent florissants pendant les trois premiers siècles de l'ère chrétienne. Parmi les plus éminents, on peut compter Valentin, Basilide, Marcion, Simon le magicien, etc. [Glos. Clef de la Th.]
Grand Âge Les Anciens mentionnèrent plusieurs « Grands Âges ». Celui de l'Inde embrasse tout le Mahâmanvantara, l'Âge de Brahmâ, dont chaque Jour représente le Cycle de Vie d'une Chaîne [planétaire], c'est-à-dire une période de 7 Rondes (voir l'ouvrage de Sinnett, Le Bouddhisme ésotérique [et surtout la Doctrine Secrète de Mme Blavatsky]). Ainsi, un « Jour » et une « Nuit de Brahmâ » — un manvantara et un pralaya — s'étendent sur 8.640.000.000 ans [terrestres], un âge englobant une période de 311.040.000.000.000 ans ; après quoi, le pralaya de l'univers, ou sa dissolution, devient universel. Chez les Égyptiens et les Grecs, le « Grand Âge » ne recouvrait que l'année tropique, ou sidérale, de 25.868 ans. Sur l'Âge complet — celui des dieux — ils ne disaient rien, vu que c'était une question qui ne devait être discutée et divulguée que dans les Mystères, et pendant les cérémonies d'Initiation. Le « Grand Âge » des Chaldéens était le même, calculé en chiffres, que celui des hindous. [Glos. Clef de la Th.]
Guhya-vidya (Guhya-vidyâ) Guhya-vidyâ :(Sanskrit). La connaissance secrète des mantrams mystiques. [Glos. Clef de la Th.]
Gupta-vidya (Gupta-vidyâ)  (Sanskrit). Même sens que guhya-vidyâ. Science, connaissance ésotérique ou secrète[Glos. Clef de la Th.]
Guru (Sanskrit ; Hindouisme) - Vénérable, respectable : d'où l'application du mot aux parents, et particulièrement au maître spirituel, qui conduira le disciple à la seconde naissance. [Glos. Voix du Silence]
Gygès (grec) - L'anneau de Gygès est devenu une métaphore fameuse dans la littérature européenne. Gygès était un Lydien qui, après avoir tué le roi Candaule, épousa sa veuve. Platon nous informe que Gygès descendit un jour dans un gouffre ouvert dans la terre et y découvrit un cheval de bronze : dans son flanc ouvert se trouvait un squelette d'homme de stature gigantesque qui portait au doigt un anneau de bronze. Mis au doigt de Gygès, cet anneau le rendit invisible. [Glos. Clef de la Th.]
Hades (Hadès) Du grec Aïdès, l'« invisible » : c'est le royaume des ombres, dont l'une des régions était le Tartare, un lieu de complète obscurité, comme l'était aussi la zone de profond sommeil sans rêve qui se trouvait dans l'Amenti [égyptien]. Si on en juge par la description allégorique des punitions qui y étaient infligées, l'endroit était purement karmique. Ni l'Hadès, ni l'Amenti n'étaient l'Enfer que continuent de prêcher certains prêtres et religieux rétrogrades. Et qu'ils aient été représentés par les Champs Élysées ou le Tartare, on ne pouvait accéder à ces lieux qu'en franchissant le fleuve pour gagner l'« autre rive ». Comme l'exprime bien Bonwick dans son ouvrage Egyptian Belief and Modern Thought [= Croyance égyptienne et pensée moderne], on peut trouver l'histoire de Charon, le passeur (du Styx), non seulement chez Homère mais aussi dans les écrits poétiques de bien des pays. Il est indispensable de traverser le Fleuve avant d'atteindre aux Îles des Bienheureux. Le rituel égyptien a décrit un Charon, avec sa barque, de longs siècles avant Homère ; il y est appelé Khu-en-na, le timonier à tête de faucon. Voir Enfer. [Glos. Clef de la Th.]
Hallucination État produit parfois par des désordres physiologiques, parfois par la médiumnité et d'autres fois par l'ébriété. Mais il faut rechercher plus profondément que dans la physiologie la cause qui produit ces visions. Toutes — particulièrement quand l'origine en est la médiumnité — sont précédées d'une relaxation du système nerveux, entraînant invariablement un état magnétique anormal qui a pour effet d'attirer sur le patient des ondes de lumière astrale. Ce sont ces ondes qui fournissent l'imagerie des diverses hallucinations, lesquelles, cependant, ne sont pas toujours de simples rêves vides et irréels, comme les médecins ont tendance à le dire. Personne ne peut voir ce qui n'existe pas (c'est-à-dire n'a pas son empreinte marquée) dans ou sur les ondes [Le mot waves, traduit ici par ondes, signifie aussi vagues] astrales. Mais un voyant peut percevoir des objets et des scènes (passées, présentes ou futures) qui n'ont pas le moindre rapport avec lui-même, et, bien plus, percevoir plusieurs choses totalement sans relations entre elles, au même moment, ce qui peut produire les combinaisons d'images les plus grotesques et absurdes. Mais ivrogne et voyant, médium et adepte, prennent leurs visions respectives dans la lumière astrale. Cependant, tandis que l'ivrogne, le fou et le médium sans entraînement, ou encore l'individu souffrant d'une fièvre cérébrale, voient, parce qu'ils n'y peuvent rien, en évoquant des visions embrouillées, sans s'en rendre compte eux-mêmes et sans être capables de les contrôler, au contraire, l'adepte et le voyant entraîné ont le choix de leurs visions et le pouvoir de les maîtriser. Ils savent où fixer leur regard, comment stabiliser les scènes qu'ils désirent observer, et comment voire au-dessus des couches extérieures de la lumière astrale. Pour la première catégorie de voyants, ces aperçus saisis dans les ondes astrales sont des hallucinations. Pour les autres, ils deviennent la reproduction fidèle de ce qui véritablement a eu lieu, se passe actuellement ou arrivera plus tard. Ce qui n'est que perspectives aléatoires, entrevues par le médium, et visions vacillantes qu'il saisit dans la lumière trompeuse, se transforme, par la volonté directrice de l'adepte et du voyant [authentique], en la représentation véridique de ce qu'il désire faire venir dans le champ focal de sa perception. [Glos. Clef de la Th.]
Hamsa (Sanskrit ; Hindouisme) - Oiseau du genre cygne, oie. Mot mystique aux diverses significations occultes. Associé à kâla (le temps infini) il renvoie à l'Absolu (Parabrahman) ; dans le monde manifesté, Brahmâ est le « véhicule » de cet oiseau (Hamsa vahana) (Theosophical Glossary). Dans la Hamsa Upanishad, l'adepte en méditation s'identifie à l'Oiseau (niché dans le cœur), le Soi suprême. D'où la formule : Aham sa (Je suis Lui), qui joue sur le mot hamsa. [Glos. Voix du Silence]
Hiérophante Du grec hiérophantes, littéralement : « celui qui explique les choses sacrées ». Dans les temples de l'Antiquité, ce titre appartenait aux plus hauts adeptes qui instruisaient les candidats, exposaient les mystères sacrés, et étaient les Initiateurs aux grands Mystères ultimes. L'hiérophante tenait la place du Démiurge et expliquait aux postulants à l'Initiation les divers phénomènes de création qui étaient produits pour leur instruction. « II était le seul interprète des secrets et doctrines ésotériques. Prononcer même son nom devant une personne non initiée était interdit. Il siégeait à l'Orient et portait, comme symbole d'autorité, un globe d'or suspendu à son cou. Il avait aussi le nom de Mystagogue ». (Kennett R.H. Mackenzie, M.S.T. [Membre de la Société Théosophique], The Royal Masonic Cyclopaedia). [Glos. Clef de la Th.]
Hillel Un grand Rabbi babylonien du siècle précédant l'ère chrétienne. Homme saint et instruit, Hillel (né au 1er siècle avant J.-C.) a fondé une École célèbre (Beth Hillel) qui s'est maintenue longtemps après sa mort. Mme Blavatsky n'ignorait pas l'existence des Pharisiens, des décennies avant la naissance de Hillel : dans l'un de ses articles (« Zoroaster in History »), elle situe cette secte à 150 av. J.-C.]. [Glos. Clef de la Th.]
Hinayana (Hînayâna) Hînayâna : (Sanskrit ; Bouddhisme) - Le « Petit Véhicule », mot appliqué à un canon scripturaire et à une École du bouddhisme, en opposition à Mahâyâna, le « Grand Véhicule ». Les deux Écoles sont mystiques. (Voir Mahâyâna). Également, dans la superstition exotérique, la plus basse forme de transmigration. [Glos. Clef de la Th.]. Le « petit véhicule » du bouddhisme primitif (jugé relativement inférieur au mahâyâna, ou « grand véhicule », développé ouvertement dans la suite). Souvent appelé « bouddhisme du Sud », il est répandu à Ceylan et dans l'Asie du Sud-Est. [Glos. Voix du Silence]
Homogénéité Du grec homos, « même », et génos, « genre ». Caractérise ce qui est entièrement de même nature, non différencié, non composé, comme l'or est censé l'être.
Hypnotisme [Du grec hypnos, sommeil]. Nom donné par le Dr Braid au processus par lequel un homme doué d'un fort pouvoir de volonté en plonge un autre dont le mental est plus faible dans une sorte de transe : une fois dans cet état, le sujet fera n'importe quoi en obéissant à la suggestion de l'hypnotiseur. À moins de viser des applications bénéfiques, cette pratique serait, pour un Occultiste, à ranger dans la magie noire ou la sorcellerie : c'est la plus dangereuse, moralement et physiquement, du fait qu'elle interfère avec les fluides nerveux. [Glos. Clef de la Th.]
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2 - Commentaires sur le glossaire

Le glossaire est composé du glossaire de l’ouvrage La Clef de la Théosophie et de celui de l’ouvrage La Voix du Silence

Pour chaque entrée, la source du mot est indiquée en abrégé : allemand (all), anglais (ang), chinois (chin), égyptien (ég), grec (grec), hébreu (hébreux), latin (latin), pâli (pâli), persan (persan), Sanskrit (Sanskrit). Des informations complémentaires, données par le traducteur dans des notes, ou en cours d'article, sont présentées entre crochets. Dans le texte, un astérisque placé à la fin d'un mot renvoie à un article particulier consacré à ce mot.

Pour les termes bouddhiques, le lecteur pourra également se reporter au glossaire inséré dans l'édition de la Voix du Silence, publiée en 1991 par Textes Théosophiques [voir "publications disponibles" sur www.theosophie.fr ].).

À noter enfin que quelques articles supplémentaires (présentés entre crochets) ont été proposés par le traducteur pour expliquer certains termes que Mme Blavatsky n'avait pas pris en compte, ou apporter des précisions utiles au lecteur moderne.

Ouvrages cités et abréviations employées :

l) Sources théosophiques :

H.P. Blavatsky, Theosophical Glossary (Theosophical Glossary) ; The Secret Doctrine (SECRET DOCTRINE). 
Revue The Theosophist The Theosophist.

2) Livres d'orientalistes contemporains de H.P.B. :

Beal, A Catena of Buddhist Scriptures (Cat), Londres, Trübner, 1871.
Edkins, Chinese Buddhism (C.B.), Londres, Trübner, 1879.
J. Eitel, Hand-book for the Student of Chinese Buddhism (H.C.B.), Londres, Trübner, 1870.
Spence Hardy, Eastem Monachism (E.M.), Londres, Partridge & Okay, 1850; Manual of Buddhism (M.B.), Londres, 880.
W. Rhys Davids, Buddhism (B.), Londres, Soc. for Promoting Christian Knowledge, 1878.
Schlagintweit, Buddhism in Tibet, Londres, 1863, trad. Le Bouddhisme au Tibet (B.T.), Paris, Annales du musée Guimet, 1881.

Documents consultés (dictionnaires, lexiques et études sur le bouddhisme) :

A Sanskrit-English Dictionary, sir Monier Monier-Williams (1899), nouvelle édition: Oxford University Press, 951.
Pâli-English Dictionary, T.W. Rhys Davids & W. Stede, Londres, The Pali Text Society, rééd. 1986.
Vocabulaire pâli-français des termes bouddhiques, Paris, Adyar, 1961.
A Tibetan-English Dictionary, Sarat Chandra Das, Delhi, Motilal Banarsidass, rééd. 1983.
Dictionnaire français de la langue chinoise, Institut Ricci, Paris, rééd. 1986.
The Encyclopedia of Eastern Philosophy & Religion, Boston, Shambhala, 1989.
A Survey of Buddhism, Bhikshu Sangharakshita, Bangalore. The Indian Inst. of WorId Culture, 1957.   Vers Sommaire

 

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1 - Signification des mots ⸻ 2 - Commentaires sur le glossaire


1 - Signification des mot

Iddhi (Pâli ; Bouddhisme Mot correspondant au Sanskrit riddhi : prospérité, succès. Ce qui fait la puissance d'un être éminent, d'où son pouvoir - temporel ou magique. Le bouddhisme distingue l) l'iddhi inférieure, les diverses sortes (iddhividhâ) de pouvoirs psychiques (se rendre invisible, projeter son image à grande distance, marcher sur l'eau, etc.) que les règles bouddhiques interdisent de manifester en public et 2) l'iddhi supérieure, ou ariyâ iddhi (le Noble Pouvoir) de celui qui a la parfaite maîtrise de son mental. [Glos. Voix du Silence]
Illusion En Occultisme, tout ce qui est fini (comme l'Univers et tout ce qu'il contient) est appelé illusion, ou maya. [Glos. Clef de la Th.]
Individualité L'un des noms donnés, en Théosophie et en Occultisme, à l'Ego supérieur de l'homme. Nous faisons une distinction entre l'Ego immortel et divin et l'ego mortel humain qui périt. Celui-ci, ou la « personnalité » (l'ego personnel), ne survit à la mort du corps que pendant un temps limité en kâma loka ; pour sa part, l'individualité demeure à jamais. [Glos. Clef de la Th.]
Indra (Sanskrit ; Hindouisme) - Le Dieu du Ciel et chef des autres dieux, ou deva. [Glos. Voix du Silence]
Initié Du latin initiatus. Terme servant à désigner quiconque a été admis aux mystères et secrets de la Maçonnerie ou de l'Occultisme et en a reçu la révélation. Aux temps de l'Antiquité, le mot s'appliquait à ceux qui avaient été initiés à la connaissance secrète enseignée par les hiérophantes des Mystères ; de nos jours, ce sont ceux qui ont été initiés, par les adeptes de la science mystique, à la connaissance mystérieuse qui, malgré l'écoulement de longs âges, compte encore sur la terre des individus qui s'y vouent réellement. [Glos. Clef de la Th.]
Ishvara (Îshvara) (Sanskrit ; Hindouisme) - Le « Seigneur », ou le dieu personnel, l'esprit divin, qui est dans l'homme. Littéralement : l'existence souveraine (indépendante). Titre donné à Shiva et d'autres dieux en Inde. Shiva est appelé aussi Îshvaradeva, ou deva souverain. [Glos. Clef de la Th.]
Jagrat (ou Jagrata) (Sanskrit ; Hindouisme) - L'état de conscience de veille (cf. Mândûkya Upanishad). [Glos. Voix du Silence]
Jamblique Grand théosophe et Initié du 3ème siècle. Il a beaucoup écrit sur les diverses sortes de démons qui apparaissent dans les évocations, mais s'exprima en termes sévères contre de tels phénomènes. Grandes furent ses austérités, la pureté de sa vie et sa sincérité. On rapporte que, par lévitation, il s'est élevé de 10 coudées au-dessus du sol, comme on le dit aussi de certains yogis et médiums modernes. [Glos. Clef de la Th.]
Jhana (Jñâna) (Sanskrit ; Hindouisme) - La connaissance spirituelle qui est pure sagesse, recherchée dans la méditation, et réalisée par l'initiation. En Occident, le mot gnose évoque les mêmes idées. [Glos. Voix du Silence]
Jour de Brahmâ Voir Brahmâ. [Glos. Clef de la Th.]
Julai (chinois ; Bouddhisme) - « Ainsi venu » = Tathâgata. [Glos. Voix du Silence]
Kabbale (hébreux ; Kabbalah) - La Kabbale est « la sagesse cachée des Rabbis hébreux du Moyen Âge, tirée des doctrines secrètes plus anciennes concernant les choses divines et la cosmogonie, qui furent combinées en une théologie, après le temps de la captivité des Juifs à Babylone ». Toutes les œuvres qui se rangent dans la catégorie ésotérique sont appelées kabbalistiques. [Glos. Clef de la Th.]
Kalachakra (Kâlachakra) (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - Pour les jaïns, la roue du temps, qui tourne sur des milliards d'années. Au Tibet, le Kâlachakra tantra (introduit en 1027) est un ensemble d'écrits (du Canon tibétain) qui comprend des considérations astronomiques pour la mesure du temps et un système de méditation fondé sur une métaphysique occulte où Âdibuddha et les familles de Bouddhas qui en dérivent ont une place centrale. Mais pour H.P. Blavatsky, le mot Kâlachakra (« Cercle du Temps ») renvoie à un système de mysticisme ésotérique « aussi vieux que l'homme, connu en Inde et pratiqué avant que l'Europe soit devenue un continent ». [Glos. Voix du Silence]
Kala hamsa (Kâla hamsa) (Sanskrit ; Hindouisme) - Voir Hamsa. [Glos. Voix du Silence]
Kalpa (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - Une très longue période de temps (variable selon les systèmes) ; un grand cycle de manifestation du monde. Généralement, pour l'Inde : la durée d'un « jour de Brahmâ  qui couvre bien des cycles mineurs (l 000 mahâyuga). [Glos. Voix du Silence]
Kama (Kâma) (Sanskrit ; Hindouisme) - Désir. À l'aube de l'Univers, le Rig Veda évoque Kâma - le désir originel - comme l'impulsion première vers la manifestation ; il pénètre et soutient tous les mondes, dans leur unité foncière avec l'Absolu. Au plan humain, il s'exprime comme désir d'unir les sens à  leurs objets, pour en jouir. Kâma devient ainsi la grande force irrésistible qui enchaîne l'homme à la terre (cf. tanhâ). C'est l'aspect Cupidon de l'Amour. Son aspect supérieur (Erôs), qui sous-tend toute démarche spirituelle, est la manifestation du Désir universel qui est en harmonie avec le Dharma cosmique (cf. Bhagavad-Gîtâ, VIl.11) -ce qui renvoie à la Compassion, la Loi des Lois. [Glos. Voix du Silence]
Kama loka (Kâma loka) (Sanskrit). Plan semi-matériel, subjectif et invisible pour nous, où demeurent les « personnalités » désincarnées (les formes astrales appelées kâmarûpa) jusqu'à ce qu'elles s'évanouissent de ce plan, par l'épuisement complet des effets des impulsions mentales qui avaient créé ces eidôla de passions et de désirs animaux de qualité inférieure. Voir kâmarûpa. C'est l'Hadès des anciens Grecs et l'Amenti des Égyptiens — le pays des Ombres Silencieuses. [Glos. Clef de la Th.]
Kamarupa (Kâmarûpa) (Sanskrit ; Hindouisme ; Théosophie) Métaphysiquement, et dans notre philosophie ésotérique, c'est la forme subjective créée par l'effet des pensées et désirs mentaux et physiques en rapport avec les choses de la matière, par tous les êtres sensibles : cette forme survit à la mort du corps. Après cette mort, trois des sept « principes » (ou, disons, plans des sens et de la conscience où agissent tour à tour les instincts et 1'idéatlon de l'être humain) — à savoir le corps, son prototype astral et la vitalité physique — n'étant plus d'aucun usage, restent sur la terre; les trois principes supérieurs, groupés en un seul, se plongent dans un état de devachan , où l'Ego supérieur demeure jusqu'à l'heure d'une nouvelle incarnation, tandis que l'eidôlon de l'ex-personnalité est abandonné seul dans son nouveau séjour. Là, la pâle copie de l'homme qui fut jadis végète pendant un certain temps, dont la durée varie en fonction de l'élément de matérialité qui y reste attaché, et qui est déterminée par la vie écoulée du défunt. Privé comme il l'est de son mental supérieur, de l'esprit et des sens physiques, ce kâmarûpa — s'il est abandonné à lui-même — va graduellement s'éteindre et se désintégrer. Mais s'il est ramené avec force dans la sphère terrestre, que ce soit par l'effet des désirs et appels passionnés des amis survivants, ou par de vraies pratiques de nécromancie (dont l'une des plus pernicieuses est la médiumnité) , le « spectre » peut survivre pendant une période dépassant largement la durée de vie naturelle de son corps. Une fois que le kâmarûpa a appris le moyen de retourner à des corps humains vivants, il devient un vampire qui se nourrit de la vitalité de ceux qui sont ainsi désireux de jouir de sa compagnie. En Inde, ces eidôla sont appelés pisacha, et sont fort redoutés. [Glos. Clef de la Th.] ― En hindouisme, le mot signifie « forme protéenne » (prise à volonté), ou bien « qui a la forme du désir » (Bhagavad. Gîtâ, III, 43). En Théosophie : « le corps de désir », qui, après la mort de l'individu, devient une sorte d'entité astrale, plus ou moins durable (et néfaste) selon la charge d'images et d'énergies du désir qui l'animent et constituent tout le rebut, non spirituel, de la personnalité terrestre. [Glos. Voix du Silence]
Kapilavastu (Sanskrit). Le lieu de naissance du Seigneur Bouddha (signifiant « demeure jaune »), la capitale du monarque qui fut le père de Gautama le Bouddha. [Glos. Clef de la Th.]
Kardec, Allan (Allan Kardec) [1804-1869]. Nom adopté par le fondateur du mouvement spirite français qui s'appelait en réalité Rivail. C'est lui qui rassembla et publia les messages transmis à l'état de transe par certains médiums et qui ensuite en tira une « philosophie », entre les années 1855 et 1870. [Glos. Clef de la Th.]
Karma (Sanskrit ; Théosophie ; Hindouisme ; Bouddhisme) - Physiquement : l'action ; métaphysiquement : la LOI DE RÉTRIBUTION ; la loi de cause et d'effet, ou de causalité éthique. Ce n'est Némésis que dans le sens du mauvais karma. Dans le bouddhisme orthodoxe, c'est le onzième nidâna dans l'enchaînement des causes et des effets ; mais, en fait, c'est le pouvoir qui contrôle toutes choses, la résultante de l'action morale, le samskâra métaphysique, ou l'effet moral d'un acte commis en vue d'atteindre quelque chose qui satisfasse un désir personnel. Il y a le karma du mérite et le karma du démérite. Karma ne punit ni ne récompense : c'est simplement l'unique LOI UNIVERSELLE qui guide sans erreur et, pour ainsi dire, d'une façon aveugle, toutes les autres lois qui sont productrices de certains effets en suivant les programmes invariables répondant aux types de causalités auxquelles elles sont adaptées. Quand le bouddhisme enseigne que « karma est le noyau moral (d'un être quelconque) qui seul survit à la mort et persiste dans la transmigration » ou la réincarnation, il signifie simplement que rien ne demeure de chaque personnalité si ce n'est les causes qu'elle a produites — causes qui ne meurent pas, autrement dit, qui ne peuvent être éliminées de l'Univers avant d'être remplacées par leurs effets légitimes et, pour ainsi dire, effacées par ces effets. Et ces causes, à moins d'être compensées pendant la vie de la personne qui les a produites, par des effets adéquats, suivront l'Ego dans sa réincarnation et l'atteindront dans ses renaissances successives, jusqu'à ce que soit pleinement rétablie une complète harmonie entre causes et effets. Bien entendu, aucune « personnalité » (un pur et simple agrégat d'atomes matériels et de caractéristiques instinctuelles et mentales) ne peut continuer comme telle dans le monde du pur esprit. Seul ce qui est immortel dans sa nature même, et divin en essence (à savoir l'Ego), peut exister à jamais. Et comme c'est cet Ego qui, après chaque devachan, choisit la personnalité qu'il va animer et qui, par l'intermédiaire des personnalités successives, reçoit les effets des causes karmiques produites, c'est donc cet Ego, ce Soi, qui est le « noyau moral » dont il a été question, et Karma incorporé lui-même — ce « qui seul survit à la mort ». [Glos. Clef de la Th.] ―  L'« action » comme cause productrice de « fruits » ou d'effets. La loi de causalité éthique, qui replace sans cesse l'homme face aux conséquences de ses actes, pensées et attitudes antérieures. Par extension, le « karma » d'un individu est le lot de ces conséquences qu'il « récolte » inéluctablement au fil des jours. Les « chaînes karmiques », forgées par l'être lui-même, dans son ignorance, ne peuvent être rompues que par l'exercice vigilant de son libre arbitre, et en suivant le sentier du Dharma. [Glos. Voix du Silence]
Kether (hébreux) - [Dans la Kabbale], « la Couronne, la plus élevée des dix sephiroth. C'est la première sephira de la triade supérieure, Elle correspond au Macroprosopos (Long Visage, ou Arikh Anpin : terme kabbalistique, en hébreu, en grec : Makroprosôpo, en opposition à Tsaïr Anpin, le Mikroprosôpos. Le premier renvoie à la Déité, l'autre à l'homme, « la petite image de la grande forme ») qui se différencie en 'Hokmah et Binah ». [Glos. Clef de la Th.]
Khechara (Sanskrit ; Hindouisme) - « Qui se meut » (chara) « dans le ciel » (khe). L'un des pouvoirs (siddhi) du yogi est la faculté de « voler », ou de se déplacer à volonté à travers l'espace, dans sa forme astrale (Theosophical Glossary). Le mot désigne aussi diverses entités astrales. Dans le contexte de la Voix, il s'agit probablement de la capacité de libérer la conscience de sa prison terrestre pour accéder à des plans supérieurs. [Glos. Voix du Silence]
Klesha (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - Affliction. Les Yoga sûtra de Patañjali (II, 3) dénombrent 5 de ces maux dont est affligé l'individu : ignorance (avidyâ), sens du moi, désir, répulsion, attachement tenace à l'existence. En bouddhisme, ces « souillures » intérieures se multiplient (il y en a 10) et sont également des obstacles à tout progrès. L'arhat est censé avoir éliminé entièrement ces tares, qui condamnent les êtres au samsâra. [Glos. Voix du Silence]
Krishna (Sanskrit ; Hindouisme) - Le plus célèbre Avatâr de Vishnou, le « Sauveur » des hindous et le dieu le plus populaire. C'est le huitième Avatâr, fils de Dévakî et neveu de Kansa, l'Hérode indien, qui, en recherchant l'enfant Krishna parmi les bergers et bergères qui le tenaient caché, fit mettre à mort des milliers de leurs enfants nouveau-nés. L'histoire de la conception, de la naissance et de l'enfance de Krishna forme le prototype exact du récit néo-testamentaire [à propos de Jésus]. Bien entendu, les missionnaires essaient de montrer que les hindous ont volé l'histoire de la Nativité aux premiers chrétiens qui vinrent en Inde. [Glos. Clef de la Th.] ― Le dieu « noir » ou « couleur de nuit ». Dans la Bhagavad-Gîtâ, c'est l'image par excellence du Maître-guru qui demeure, à travers les siècles, le père spirituel de tout homme en quête de lumière et de réalisation spirituelle, illustré par Arjuna. Il représente aussi la source intérieure de l'omniscience, le Soi Supérieur rayonnant par le canal de Buddhi. [Glos. Voix du Silence]
Kshanti (Kshânti) (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - L'une des pâramitâ. La patience qui fait supporter les agressions extérieures, les tracas et l'adversité, sans se détourner du Noble Sentier, et qui soutient l'étude et l'application des préceptes du Bouddha. [Glos. Voix du Silence]
Kshetrajna (Kshetrajña) (Sanskrit). En Occultisme, l'Esprit incorporé, l'Ego conscient dans ses plus hautes manifestations ; le Principe qui se réincarne, ou le « Seigneur » en nous-mêmes. [Glos. Clef de la Th.]
Ku (K'u) [Ku] (chinois ; Bouddhisme) - Misères, souffrances. La première des Quatre Nobles Vérités du bouddhisme : l'existence est douleur. Les « huit terribles misères » : parmi ces calamités, causes de souffrance (pâli : dukkha), quatre sont liées au corps (naissance, vieillesse, maladie, mort), trois au mental (perte de ce qu'on aime, affliction par ce qu'on ne désire pas, incapacité d'obtenir ce qu'on désire), et une à la condition terrestre illusoire (l’incarnation dans les cinq skandha, ou agrégats qui composent l'être psychophysique personnel). [Glos. Voix du Silence].
Kuan Yin (Kuan-Shih-Yin, Kwan Yin) [Guan-Shi-Yin] (chinois ; Bouddhisme- « Qui prête attention (kuan) aux voix (yin) du monde (shih) » : la version chinoise d'Avalokiteshvara. Sa contrepartie féminine est Kuan-Yin, la déesse de la Compassion, réputée grande protectrice de l'humanité - en réalité : la voix divine du Soi dans l'individu, l'aspect féminin du Logos (Theosophical Glossary), Kuan-Shih-Yin étant son aspect masculin (Secret Doctrine, I, 473). [Glos. Voix du Silence]
Kumara (Kumâra) (Sanskrit). Garçon, adolescent vierge, ou jeune homme non marié. Les premiers Kumâra sont les sept fils de Brahmâ, nés des membres du dieu, dans ce qui est appelé la neuvième création. Il est dit que ce nom leur fut donné en raison de leur refus formel de « procréer » leur espèce : en conséquence, ils « restèrent yogis », selon la légende. [Voir mânasaputra]. [Glos. Clef de la Th.]
Kundalini (Kundalinî) (Sanskrit ; Hindouisme) - De kundalu : cercle, anneau. Kundalinî shakti est définie (Secret doctrine, I, 293) « comme le pouvoir ou la Force qui se meut selon une ligne courbe » - à la manière d'un serpent qui déroule ses anneaux. « C'est le principe de vie universel qui se manifeste partout dans la Nature » « l'électricité et le magnétisme n'en sont que des manifestations » [...]. Un yogi doit soumettre complètement ce pouvoir avant d'avoir accès à moksha (la libération de tout lien avec le monde). La manifestation contrôlée de cette énergie dans l'ascète engendre divers phénomènes d'ordres psychique ou spirituel, selon le centre occulte ou chakra particulier du corps qui est stimulé. Voir anâhata shabda. [Glos. Voix du Silence]
Kung [Gong] (chi). En musique chinoise : la première note de la gamme pentatonique primitive. [Glos. Voix du Silence]
Lama [La-ma] (tibétain ; Bouddhisme- En principe : un supérieur dans l'ordre monastique. Un guru, détenant une authentique autorité spirituelle. Souvent le mot est attribué par politesse à un religieux d'un degré quelconque. (Theosophical Glossary) [Glos. Voix du Silence]
Langue des Mystères « Jargon » secret sacerdotal employé par les prêtres initiés, réservé à la discussion sur les choses sacrées. Chaque nation a eu sa propre langue de ce genre, inconnue de tous sauf de ceux qui étaient admis aux Mystères[Glos. Clef de la Th.]
Lanou (Théosophie) - Mot orthographié Lanoo dans le texte anglais et francisé en Lanou. D'origine incertaine, il ne figure pas dans les dictionnaires usuels (Sanskrit, pâl, chi, tib, voire mongol). Très peu utilisé par H.P. Blavatsky en dehors de la Doctrine Secrète (dans les Stances de Dzyan, qui relèvent de la même source que la Voix du Silence), au sens de disciple, ou « chela qui étudie l'ésotérisme pratique » (Secret Doctrine, I, 71 note). Voir l'article « Occultisme pratique » (Lucifer 1888, p. 150-4) : de simple upâsaka (disciple laïc) qu'il était le chela devient lanou-upâsaka, une fois franchie la première initiation. Le mot pourrait avoir une étymologie chinoise, combinant nu (= esclave, humble serviteur) et la (transcription chinoise du tibétain Lha, signifiant dieu, ou guru divin). Voir chela. [Glos. Voix du Silence]
Lao Tseu (chinois) - Grand sage, saint et philosophe [des 6ème -5ème siècles av. J.-C.] qui précéda Confucius. [Glos. Clef de la Th.]
Lévi, Eliphas (Eliphas Lévi) Hébraïsation des prénoms Alphonse Louis de l'occultiste français Constant (1810-1875), auteur de divers livres sur la kabbale, cités par H.P.Blavatsky. [Glos. Voix du Silence]
Lha (tibétain ; Bouddhisme) - Voir deva (Sanskrit). Le mot, qui renvoie à toutes catégories de divinités, est. selon H.P.B. celui « qui désigne généralement au Tibet les grands adeptes, comme le mot Mahâtma. Grande Âme est donné aux mêmes Initiés en Inde ». [Glos. Voix du Silence]
Lhagpa (tibétain) - Le fi!s de la lune. Mercure (au Tibet comme en Inde classique, où il a pour nom Budha). La planète Mercure. Voir Lagpa. [Glos. Voix du Silence]
Lhamayin (tibétain ; Bouddhisme- Esprits mauvais, ennemis des hommes (et des dieux). Voir asura. [Glos. Voix du Silence]
Linga sharira (Linga sharîra) (Sanskrit) - « Corps astral », c'est-à-dire le symbole aérien du corps physique. Le terme désigne ce qui est appelé Doppelgänger, le « corps astral » de l'homme ou de l'animal. C'est l'eidôlon des Grecs, le corps vital servant de prototype [du corps physique], le reflet de l'homme de chair. Il naît avant celui-ci et meurt, ou se dissipe, avec la disparition du dernier atome du corps. [Glos. Clef de la Th.]
Logos (grec) - Chez toutes les nations et tous les peuples, la Déité manifestée : l'expression extérieure ou l'effet de la Cause qui reste à jamais cachée. C'est ainsi que le langage est le logos de la pensée ; aussi, au sens métaphysique, les termes « Verbe » et « Parole » en rendent-ils une traduction convenable. [Glos. Clef de la Th.]
Loka (Sanskrit ; Hindouisme) - Région, monde, l'une des subdivisions du grand univers, étagées depuis le divin, ou l'Absolu, jusqu'aux niveaux les plus matériels : particulièrement, sphère ou plan d'expérience de conscience. [Glos. Voix du Silence]
Loi de rétribution Voir Karma. [Glos. Clef de la Th.]
Macrocosme Littéralement, le « grand univers », ou le grand Kosmos. [Glos. Clef de la Th.]
Madhyamaka (Mâdhyamaka)  Sanskrit ; Bouddhisme) - De mâdhyama qui est au milieu : l'enseignement de la Voie du Milieu. [Glos. Voix du Silence]
Madhyamika (Mâdhyamika) (Sanskrit ; Bouddhisme – Nom de l'École de la « Voie du Milieu » (et de ses représentants) fondée par Nâgârjuna (dont les réelles doctrines ésotériques sont probablement restées voilées). Selon cette École du mahâyâna, toute proposition sur la nature des choses doit être rejetée comme inexacte ; la vacuité (shûnyatâ) est la réalité ultime : l'atteindre c'est gagner la plénitude, la libération. Il faut pour cela distinguer entre réalité relative (samvriti satya) et suprême vérité (paramârtha satya) et faire la part des deux dans la discipline quotidienne. [Glos. Voix du Silence]
Magie La « Grande » Science. Selon Deveria et d'autres orientalistes, « la magie fut considérée comme une science sacrée inséparable de la religion » par les nations de la plus haute Antiquité, qui jouissait de la plus brillante civilisation et du plus grand savoir. Ainsi, les Égyptiens constituèrent une nation la plus sincèrement religieuse, comme le furent et le sont encore les hindous. Selon Platon, « la magie consiste dans le culte des dieux, et s'acquiert par ce culte ». Se peut-il donc qu'une nation dont il est prouvé — comme le démontrent indubitablement inscriptions et papyrus — qu'elle a cru fermement à la magie pendant des milliers d'années, ait été trompée pendant si longtemps ? Et est-il vraisemblable que des générations successives d'une hiérarchie instruite et pieuse (dans laquelle beaucoup d'individus ont eu des vies de martyre librement enduré, de sainteté et d'ascèse) aient pu continuellement se tromper et tromper les gens (ne serait-ce même que duper le public par supercherie) pour le seul plaisir de perpétuer une croyance dans les « miracles » ? À ce qu'on dit, les fanatiques sont prêts à n'importe quoi pour faire croire de force à leur dieu ou leurs idoles.À cela nous répondons : en pareils cas, les brâhmanes et les Rekhget-Amen, ou hiérophantes égyptiens, n'auraient pas popularisé la croyance dans le pouvoir donné à l'homme, par des pratiques magiques, d'obtenir par commandement les services des dieux — ceux-ci n'étant, en vérité, que les pouvoirs ou potentialités occultes de la Nature personnifiés par les prêtres éclairés eux-mêmes, qui vénéraient en eux seulement les attributs de l'unique Principe inconnu et innommable. Comme le dit bien le [néo-] platonicien Proclus : « Les prêtres de jadis, en considérant qu'il existe une certaine alliance et sympathie réciproque dans les choses naturelles, et parmi les choses qui sont manifestes aux pouvoirs occultes, et en découvrant que tout subsiste en tout, fabriquèrent une science sacrée fondée sur cette sympathie mutuelle et cette similarité... et appliquèrent à des fins occultes les natures aussi bien célestes que terrestres, au moyen desquelles, par le jeu d'une certaine similitude, ils remontèrent jusqu'aux natures divines, pour les amener en rapport avec cette demeure inférieure ». La magie est la science qui a pour objet de communiquer avec les pouvoirs supérieurs transcendant le monde terrestre, et de les diriger, ainsi que de commander à ceux des sphères inférieures : c'est une connaissance pratique des mystères cachés de la Nature, que seul possède le petit nombre, du fait qu'ils sont si difficiles à maîtriser sans tomber dans le péché contre la loi. Les mystiques de l'Antiquité, comme ceux du Moyen-âge, divisèrent la magie en trois classes : théurgie, goétie et magie naturelle. Comme le dît Kenneth Mackenzie, « les théosophes et les métaphysiciens se sont approprié depuis longtemps la théurgie comme leur sphère particulière. La goétie est la magie noire, et la magie « naturelle », ou magie blanche s'est élevée, avec l'art de la guérison dans ses ailes, jusqu'à la fière position d'une étude exacte et progressive ». Les commentaires ajoutés par notre érudit défunt Frère sont remarquables : « Les désirs réalistes des temps modernes ont contribué à jeter la magie dans le discrédit et le ridicule... La foi (dans le propre soi de l'opérateur) est un élément essentiel en magie, et elle a existé bien avant que soient formulées d'autres idées qui présument de sa pré-existence. On dit qu'il faut un homme sage pour faire un fou ; et l'idée d'un homme doit être exaltée presque jusqu'à la folie (c'est-à-dire que la sensibilité de ses fibres cérébrales doit être accrue bien au-delà du misérable niveau inféneur de la civilisation moderne) avant qu'il puisse devenir un vrai magicien, car une poursuite de cette science implique un certain degré d'isolement et d'abnégation de soi ». Un très grand isolement, à coup sûr, dont l'obtention constitue déjà un phénomène prodigieux, un miracle en soi-même. Cependant la magie n'a rien en soi de surnaturel. Comme l'explique Jamblique [en parlant des magiciens] : « En opérant à l'aide de la théurgie sacerdotale, ils se disent capables d'atteindre à des essences plus élevées et universelles, et à celles qui sont établies au-dessus du destin, à savoir Dieu et le démiurge — et cela sans employer la matière, ni recourir à quoi que ce soit d'autre sinon à l'observation d'un temps judicieux ». Déjà, certaines personnes commencent à reconnaître l'existence de pouvoirs et d'influences de caractère subtil dans la Nature dont elles n'avaient rien su auparavant. Mais comme le remarque le Dr Carter Blake, à juste titre : « Le dix-neuvième siècle n'est pas celui qui a observé la genèse de nouvelles méthodes de pensée ni le parachèvement d'anciennes », à quoi M. Bonwick ajoute : « Si les Anciens n'avaient qu'une connaissance limitée de notre mode d'investigation dans les secrets de la Nature, nous en savons encore moins en ce qui concerne leur mode de recherche ». [Glos. Clef de la Th.]
Magie blanche La magie bénéfique : sous cette désignation c'est la magie divine, dénuée de tout égoïsme, amour du pouvoir, ambition ou lucre, et toute tournée vers le seul bien du monde en général et d'autrui en particulier. La plus petite tentative que fasse un homme pour utiliser ses pouvoirs anormaux en vue de sa propre satisfaction fait de l'exercice de ces pouvoirs de la sorcellerie, ou de la magie noire. [Glos. Clef de la Th.]
Magie cérémonielle Magie selon des rites kabbalistiques, mis en œuvre — à ce que prétendent les rosicruciens et d'autres mystiques — en invoquant des pouvoirs spirituellement plus élevés que l'homme et en commandant à des élémentaux qui sont bien plus bas que lui sur l'échelle des êtres. [Glos. Clef de la Th.]
Magie noire Voir supra. Sorcellerie, nécromancie (ou évocation des morts), et autres abus égoïstes de pouvoirs paranormaux — abus qui peuvent ne pas être intentionnels mais n'en sont pas moins de la magie noire chaque fois qu'un phénomène est produit pour la satisfaction personnelle. [Glos. Clef de la Th.]
Mahamanvantara (Mahâmanvantara) (Sanskrit) - Littéralement, le grand intervalle couvert par les Manu — la période totale d'activité universelle. Le mot manvantara se limite ici à une simple période d'activité, en opposition au pralaya, ou période de repos, sans référence à la durée du cycle. [Glos. Clef de la Th.]
Mahat (Sanskrit) - Littéralement, « le Grand ». Le principe premier d'Universelle Intelligence et conscience. Dans la philosophie des Purâna, le premier produit de la Nature-racine, ou pradhâna (même sens que mûlaprakriti) ; de Mahat dérive Manas, le principe pensant, et Ahamkâra, l'égotisme, ou le sens du « Je suis moi » dans le Manas inférieur. [Glos. Clef de la Th.]
(Mahatma) Mahâtma   (Sanskrit) - Littéralement : « Grande Âme ». Désigne un adepte de l'ordre le plus élevé, un être exalté qui, pour avoir atteint à la maîtrise sur ses principes inférieurs, vit sans être limité par l' « homme de chair ». Les Mahâtma sont en possession de la connaissance et du pouvoir qui correspondent au degré qu'ils ont atteint dans leur évolution spirituelle. En pâli [Plus exactement en cingalais. La langue pâlie utilise le terme Arahant.], le mot est Rahat, et Arhat. [Glos. Clef de la Th.]
Mahayana (Mahâyâna) (Sanskrit ;Bouddhisme) L'une des Écoles de philosophie bouddhique ; littéralement : « Grand Véhicule ». Fondé par Nagârjuna, c'est un système mystique dont les livres furent rédigés au 2ème siècle av. J.-C. [Glos. Clef de la Th.] ― « Grand véhicule » par opposition au bouddhisme hînâyana. Alors que ce dernier invite l'individu à s'affranchir des chaînes de la souffrance et à progresser par son mérite vers l'état d'arhat, le mahâyâna l'incite à vivre l'idéal du bodhisattva afin de contribuer au bien de tous les êtres. Les enseignements des différentes branches de ce « véhicule » (mâdhyamikayogâchâra, etc.) témoignent d'une très grande richesse de pensée. Après l'exil des bouddhistes de l'Inde, le mahâyâna s'est largement développé au Tibet et en Chine. Corée, Japon, etc. (d'où le nom de « bouddhisme du Nord »). Même si un décalage historique semble évident entre l'époque du Bouddha et l'émergence des doctrines mahâyânistes (affirmant, entre autres, l'existence d'un « germe de Bouddha » dans chaque être) il ne fait pas de doute qu'elles étaient dès le début inscrites dans l'enseignement ésotérique du Tathâgata. [Glos. Voix du Silence]
Maitre (Maître) Ce mot répond au Sanskrit guru, « instructeur spirituel » ; il a été adopté par les théosophes [de la S.T.] pour désigner les grands adeptes dont ils tiennent les enseignements. [Glos. Clef de la Th.] ― Personne qui a atteint la pleine possession d'une science, d'un art ou d'un ensemble de pouvoirs, par un long cheminement exigeant étude, ascèse et entraînement adéquats, ponctué d'épreuves et d'initiations confirmant l'individu dans le degré qu'il a atteint. Dans la grande chaîne des Initiés, chacun est l'élève et serviteur d'un Maître qui lui est supérieur, et est responsable à son tour de disciples qu'il doit aider à progresser, conformément à la loi de fraternité dominant l'ensemble. Le Maître devient alors instructeur (âcharya. guru. etc.). Cependant ce père spirituel ne peut que préparer le chela à sa seconde naissance, qui lui révélera la puissance et la sagesse éternelle du véritable Maître et Instructeur intérieur - l'Âlaya, ou le Maître unique, dont la lumière est présente dans l'être, depuis toujours. [Glos. Voix du Silence]
Manas (Sanskrit ; Hindouisme ; Théosophie) - Littéralement, le « mental » : la faculté mentale qui fait d'un homme un être intelligent et moral, et le distingue du simple animal. Terme synonyme de Mahat. Ésotériquement, cependant, employé sans autre qualification, il signifie l'Ego supérieur, ou le principe conscient qui dans l'homme se réincarne. Par contre, avec un qualificatif, il est question pour les théosophes de Buddhi-Manas — l'âme spirituelle — qu'il faut opposer à son reflet humain, Kâma-Manas. [Glos. Clef de la Th.] ― La faculté rationnelle de la pensée. L'un des éléments de l' « organe interne » (antahkarana) considéré comme le 6ème des sens de perception (donc leur chef = le « rajah des sens », selon la Voix du Silence) : il saisit chaque message des sens et, avec l'aide de la mémoire, en présente l'image ainsi « pensée » à buddhi, l'organe du discernement. Si on englobe encore parmi les sens les cinq « organes d'action » énumérés par l'hindouisme, manas est à compter comme le 11ème de cet ensemble, car c'est par son canal aussi que passent les ordres donnés à la machinerie physique. Pour la Théosophie, cette activité de manas qui, en réalité, intervient dans la mise en forme de toute sensation perception, pensée, sentiment, etc., utilisant la machinerie mentale du cerveau et de l' « homme astral »  ne représente qu'une manifestation très limitée du grand pouvoir de Manas, lequel appartient en fait à l'Ego supérieur. [Glos. Voix du Silence]
Manasaputra (Mânasaputra) (Sanskrit ; Théosophie) - Littéralement : « Fils du Mental » ou « Fils né du Mental ». Le terme s'applique à notre Ego supérieur, avant son incarnation dans le genre humain. Dans les anciens textes sacrés des hindous, les Purâna, qui sont exotériques bien qu'allégoriques et symboliques, c'est le titre donné aux Fils de Brahmâ nés du Mental, les Kumâra. [Glos. Clef de la Th.] ― Dans l'immense processus évolutif de la montée de la conscience à travers tous les règnes de la nature, l'accession au stade humain, avec l'éveil de l'intelligence, n'a pas eu lieu, sur notre planète d'une façon aléatoire elle a demandé l'intervention volontaire de hiérarchies avancées et intelligentes (des « Fils du Mental Universel ») qui ont, symboliquement, allumé la lumière du Manas dans ce qui allait devenir la famille des « âmes humaines ». Ainsi, la pure essence de l'Ego spirituel dans chaque homme est directement liée au Mental Universel, par l'intermédiaire d'un tel mânasapûtra. Cf. Secret Doctrine, II, 571, pour le rapport entre les Dhyânibuddha et les mâna-sapûtra. Voir aussi : Esprit planétaire. [Glos. Voix du Silence]
Manasarupa (Mânasarûpa) (Sanskrit ; Théosophie) - La « forme » (rûpa) du Manas, le « corps » du mental. [Glos. Voix du Silence]
Manas-sutratma (Manas-sutrâtma) (Sanskrit) - Association de termes signifiant « mental » (Manas) et « âme-fil » (sutrâtma). C'est l'expression synonyme de notre Ego, ce qui en nous se réincarne. Terme technique de la philosophie du Vedânta. [Glos. Clef de la Th.]
Manas taijasa (Sanskrit) - Littéralement : le Manas « rayonnant » ; c'est un état de l'Ego supérieur que seuls de hauts métaphysiciens sont capables de réaliser et de comprendre. Voir, dans le même sens, « Buddhi taijasî ». [Glos. Clef de la Th.]
Mantram (Sanskrit) - Versets des œuvres védiques utilisés comme charmes et incantations. Par mantram, on doit entendre toutes les parties des Veda qui sont distinctes des Brâhmana — leur interprétation. [Glos. Clef de la Th.]
Manu (Sanskrit ; Hindouisme) -. Le grand législateur de l'Inde. Le mot vient de la racine Sanskrite man, penser — il renvoie à l'humanité, en réalité [en anglais, MAN signifie homme], mais le terme s'applique spécifiquement à Svâyambhuva [Manu], le premier des Manu, issu lui-même de Svayambhû, le soi-existant, lequel pour cette raison est le Logos et le progéniteur de l'humanité. Manu, comme premier législateur, est un être presque divin. [Glos. Clef de la Th.]
Manvantara (Sanskrit ; Hindouisme) - Période de manifestation, qu'on oppose à pralaya (dissolution, ou repos) ; le terme s'applique à divers cycles, particulièrement au Jour de Brahmâ (4.320.000.000 années solaires) et au règne de [l'un des 14] Manu (308.448.000 ans). Littéralement : Manuantara — période d'un Manu [antara, signifiant contenu intérieur, intervalle]. Voir la Doctrine Secrète (éd. originale, II pp. 68 et seq). [Glos. Clef de la Th.] ― La période, ou âge, d'un Manu (sorte de progéniteur de l'humanité, qui gouverne chaque grand cycle d'évolution sur la terre). Globalement, le règne de ces Manu (au nombre de 14) couvre une période de plus de 4 milliards d'années (un « Jour de Brahmâ »). [Glos. Voix du Silence]
Mara (Mâra) (Sanskrit ; Bouddhisme- De la racine mri (mourir) d'où mârayati : faire mourir, tuer. Mâra est le « tueur », le « destructeur » : c'est le Tentateur, aidé de ses armées (les Mâra), personnifiant le pouvoir de fascination des désirs et passions insatiables. Pour s'en être rendu maître sous l'arbre de Bodhi, Gautama a été appelé « vainqueur de Mâra ». [Glos. Voix du Silence]
Mârga (Mârga) (Sanskrit ; Bouddhisme) - De la racine mrig : poursuivre (un gibier) chercher à obtenir. Mârga est le chemin (voie, route, sentier) qu'on suit pour atteindre son but. En bouddhisme, le Noble Sentier (Sanskrit : âryamârga) est l'Octuple Voie, tracée par le Bouddha, constituant la dernière des Quatre Nobles Vérités, et conduisant à l'extinction de la souffrance. Le mot mârga (pâl : magga) désigne aussi chaque phase d'une voie suivie (p. ex. : Arahatta magga). On distingue généralement la Voie (mârga) où l'on entre et le « fruit » (phala) que l'on récolte en parvenant à son but. [Glos. Voix du Silence]
Matérialisations Dans le langage du spiritisme, le mot signifie l'apparition objective des soi-disant « Esprits des morts » qui, occasionnellement, se revêtent de matière ; en d'autres termes, en tirant parti des matériaux disponibles, trouvés dans l'atmosphère et des émanations des assistants, ils se constituent un corps temporaire présentant la ressemblance humaine du défunt, tel qu'il apparaissait pendant sa vie. Les théosophes acceptent comme un fait le phénomène de « matérialisation » , mais ils rejettent la théorie prétendant qu'il est produit par les « Esprits » , censés être les principes immortels de personnes désincarnées. Les théosophes déclarent que, dans les cas où les phénomènes sont authentiques — ce qui se produit plus rarement qu'on le croit généralement — ils sont dus aux larves (en latin : larvae), aux eidôla ou aux « fantômes » de personnalités défuntes qui hantent le kâma loka. (Voir ce mot, ainsi que kâmarûpa). Étant donné que ce kâma loka est sur le plan terrestre, et ne diffère de son niveau de matérialité que par le degré de son plan de conscience, il est caché à la portée de notre vue normale, et l'apparition occasionnelle de telles coques astrales n'est pas moins naturelle que les phénomènes de boules de feu électrique, et d'autres, qui se produisent dans l'atmosphère. L'électricité, considérée comme fluide, ou matière atomique (les Occultistes tiennent en effet, avec Maxwell, qu'elle est atomique), est toujours présente dans l'air, bien que de façon invisible, et elle se manifeste, sous diverses formes, mais uniquement lorsque certaines conditions sont réunies pour « matérialiser » le fluide, et le faire passer alors de son propre plan au nôtre et le rendre ainsi objectif. Il en va de même avec les eidôla des morts. Ils sont présents autour de nous, mais sans nous voir (du fait qu'ils demeurent sur un autre plan), pas plus que nous-mêmes ne les voyons. Cependant, chaque fois que les forts désirs des hommes vivants s'expriment en un lieu où sont réunies aussi les conditions fournies par la constitution anormale des médiums, ces eidôla sont attirés — bien plus, entraînés avec force — pour descendre de leur plan au nôtre et devenir objectifs. C'est de la nécromancie : sans faire aucun bien aux morts, elle cause un grand mal aux vivants, sans parler du fait qu'elle interfère avec une loi de la Nature. La matérialisation occasionnelle de corps astraux ou doubles, de personnes vivantes est une tout autre question. Ces formes « astrales » sont souvent prises à tort pour des apparitions des morts du fait que, comme les caméléons, nos propres « élémentaires », ainsi que ceux des désincarnés et des élémentaux cosmiques, prennent souvent l'apparence des images qui sont les plus fortes dans nos pensées. Pour résumer, dans ce qu'on appelle les « séances de matérialisation », ce sont les personnes présentes et le médium qui créent l'apparition particulière. Le cas des « apparitions » indépendantes relève d'un tout autre genre de phénomènes psychiques. [Glos. Clef de la Th.]
Matérialiste Ce n'est pas nécessairement celui seulement qui ne croit ni en Dieu ni en l'âme, ni à sa survivance, mais c'est aussi bien toute personne qui matérialise ce qui est purement spirituel — comme le font ceux qui croient en une Déité anthropomorphe, en une âme capable de brûler dans le feu de l'enfer, en un enfer et un paradis qui seraient des lieux particuliers et non des états de conscience. La secte chrétienne des « substantialistes » américains est matérialiste, comme le sont aussi les soi-disant « spiritualists » [=spirites anglo-saxons]. [Glos. Clef de la Th.]
Maya (Mâyâ) (Sanskrit ; Hindouisme) - Illusion ; c'est le pouvoir cosmique qui rend possibles l'existence phénoménale et les perceptions qu'on en a. Dans la philosophie hindoue, seul est appelé réalité ce qui est sans changement et éternel ; tout ce qui est sujet au changement par décomposition et différenciation, et qui a, par conséquent, un commencement et une fin, est considéré comme MÂYÂ — illusion. [Glos. Clef de la Th.] ― Le pouvoir magique, ou l'art prestigieux attribué au Divin qui déploie dans l'espace la multiplicité fantastique des mondes et des êtres, en dissimulant sous le voile illusoire des apparences l'unité fondamentale de leur essence. L'illusion personnifiée. Sont particulièrement mâyâviques (de l'adjectif Sanskrit : mâyâvin) ou illusoires, les « régions » inférieures de la lumière astrale pour l'ignorant qui y accède. [Glos. Voix du Silence]
Médiumnité Terme accepté maintenant pour désigner l'état psychophysiologique anormal qui conduit une personne à prendre pour réalités les fantaisies de son imagination, ses hallucinations, qu'elles soient réelles ou artificielles. Nul individu entièrement sain sur les plans physiologique et psychique ne peut jamais être un médium. Ce que voient, entendent et sentent les médiums est « réel » mais mensonger, ne reflétant pas la vérité : l'information provient soit du plan astral — qui est fort trompeur dans ses vibrations et ses suggestions — soit de pures hallucinations, dépourvues de toute existence réelle si ce n'est pour celui qui les perçoit. La « médiumnité » est un genre vulgarisé de capacité à servir d'intermédiaire, de médiateur : celui qui est affligé de cette faculté est censé devenir un agent de communication entre un homme vivant et un « Esprit » trépassé. Il existe des méthodes reconnues pour s'entraîner au développement d'une telle faculté indésirable. [Glos. Clef de la Th.]
Mercabah (Mercavah) (hébreux) - « Un char. Les kabbalistes disent qu'après avoir établi les 10 sephiroth (qui, dans leur totalité, constituent Adam Kadmon, l'Homme-archétype), le Suprême les utilisa comme un char, ou un trône de gloire, pour descendre sur l'âme des hommes ». [Glos. Clef de la Th.]
Meru (Sanskrit ; Hindouisme) - Montagne fabuleuse des dieux, comparable à l'Olympe des Grecs ; objet de nombreuses descriptions cosmologiques, il fixe le centre de l'univers. Le Gange, fleuve sacré, y prend sa source céleste, pour se répandre sur la terre. Sur le mont Meru (ou Sumeru) se trouve la cité d'or de Brahman. D'autres divinités y ont leur séjour, étagé à des niveaux différents. Une interprétation symbolique de Meru renvoie à la constitution occulte de l'homme. Voir l'article « Mount Meru », revue The Path., jan.-fév.1891.
Mesmérisme Terme dérivé du nom de Mesmer [1734-1815], qui redécouvrit la force magnétique et son application pratique, vers 1775, à Vienne. [Le mesmérisme met en jeu] un courant vital qu'une personne peut transmettre à une autre, en induisant ainsi chez cette dernière un état anormal du système nerveux qui permet à l'opérateur d'avoir une influence directe sur le mental et la volonté du sujet — l'individu mesmérisé. [Glos. Clef de la Th.]
Metaphysique (Métaphysique) Du grec méta, après, ou au-delà, et physika, choses du monde matériel extérieur. Traduire le mot par « démarche au-delà de la nature » ou surnaturelle, c'est oublier l'esprit et s'en tenir à la lettre morte, car il s'agit plutôt de dépasser le naturel dans ce qu'il a de visible ou concret. En ontologie et en philosophie, la métaphysique est le terme pour désigner la science qui traite de l'être réel et permanent, par contraste avec l'être irréel, illusoire, ou phénoménal. [Glos. Clef de la Th.]
Microcosme Le « petit » Univers, signifiant l'homme, fait à l'image de son créateur (le Macrocosme, ou le « Grand » Univers) et contenant en lui-même tout ce que contient ce dernier. Ces termes sont utilisés en Occultisme et en Théosophie. [Glos. Clef de la Th.]
Migmar [Mig-dmar] (tibétain) - « Œil (mig) rouge (mar) »La planète Mars. D'après Schlagintweit, son symbole astrologique est un œil. [Glos. Voix du Silence]
Mishnah (hébreux) - Littéralement : « répétition », du verbe shânâh, répéter une chose dite oralement. Résumé d'explications écrites d'après les traditions orales des Juifs, et étude ordonnée des Écritures sur lesquelles a été basé ultérieurement le Talmud. [Glos. Clef de la Th.]
Moksha (Sanskrit) - Même sens que nirvâna ; c'est un état posthume de repos et de béatitude de l'« Âme-pèlerin ». [Glos. Clef de la Th.]
Monade C'est l'Unité, ou l'UN ; mais en Occultisme, le mot renvoie souvent à la Dyade [grec : Duas] unifiée, Âtma-Buddhi — ce qui constitue la partie immortelle de l'homme qui, après s'être incarnée dans les règnes inférieurs, et avoir progressé peu à peu jusqu'au stade humain, trouve dès lors sa voie jusqu'au but final — le nirvâna. [Glos. Clef de la Th.]
Monas (grec) - Même sens que le terme Monade, l' « unique », une Unité. Dans le système pythagoricien, la Dyade émane de la Monas supérieure, et solitaire, laquelle représente par conséquent la Cause Première. [Glos. Clef de la Th.]
Monde Occulte (Le Monde Occulte) Titre du premier livre [1881] qui ait traité de la Théosophie, de son histoire et de certains de ses principes. Écrit par A.P. Sinnett, à l'époque rédacteur en chef d'un journal indien influent, le Pioneer, publié à Allahabad, en Inde. [Glos. Clef de la Th.]
Monogénès (grec) - Littéralement : « engendré seul » ; épithète donnée à Proserpine [Perséphone en grec] et d'autres dieux et déesses, ainsi qu'à Jésus. [Glos. Clef de la Th.]
Mosheim [Johann Lorenz von] [Johann Lorenz von (1694-1755). Théologien luthérien de renom, qui passe pour le fondateur de l'école pragmatique des historiens d'Église. Son Histoire Ecclésiastique (publiée en latin, en 1726) influença des générations d'érudits — entre autres, le rédacteur des articles « Ammonius » et « Eclectics » parus en 1830 dans The Edinburgh Encyclopaedia. Malheureusement, le tableau donné par Mosheim du personnage d'Ammonios Saccas et de sa doctrine apparaît irrecevable et non fondé, à la lumière de l'érudition moderne. En réalité, Mosheim, irrité par le succès du maître alexandrin (responsable selon lui, d'avoir détourné les penseurs chrétiens de la simplicité de l'Évangile), lui fait un procès en règle, en inventant ou déformant les faits d'une façon intolérable. Pour sa part, l'auteur cité de l'Edinburgh Encyclopaedia n'a fait que paraphraser Mosheim, en ajoutant quelques confusions de son cru, comme l'affirmation que le système d'Armmonios avait reçu dès le début l'approbation de chrétiens comme Athénagore, Pantène et Clément. À propos de ces derniers, Mosheim avait seulement déclaré qu'ils avaient approuvé ce qu'on appellerait aujourd'hui le renouveau d'intérêt pour Platon, dans la mesure où ses opinions se conformaient au génie du christianisme : ici, Ammonios n'est absolument pas concerné, Mosheim n'évoquant son entrée en scène que dans le paragraphe suivant. Il est regrettable qu'un helléniste comme A. Wilder se soit inspiré de sources aussi discutables pour rédiger sa brochure sur la « philosophie éclectique ».] [Glos. Clef de la Th.]
Mu (senzar) - Selon H.P.B. (Theosophical Glossary) : la « destruction de la tentation » dans le cours de la pratique du yoga. Ou le mot chinois évoquant la même idée Mieh (traduction du mot nirodha (Sanskrit) ; l'« extinction » (des passions et autres causes de souffrance) ; La troisième des Quatre Nobles Vérités, qui ouvre au nirvâna). [Glos. Voix du Silence]
Mundaka Upanishad (Sanskrit ; Hindouisme) - Littéralement : la « doctrine ésotérique Mundaka ». Traité d'une haute antiquité (traduit par Raja Ram Mohun Roy). [Voir, pour une version française, Cahier Théosophique, n° 155, éd. Textes Théosophiques, Paris.] [Glos. Clef de la Th.]
Myalba [de Myal-ba] (tib). Mot correspondant à naraka (Sanskrit) ou niraya (pâli) : enfer. Les traditions évoquent une multiplicité d'enfers (froids ou chauds) dont la durée n'est cependant pas éternelle. Selon H.P. Blavatsky, Myalba est le nom de la Terre, l'« enfer » où les êtres sont forcés de se réincarner (Theosophical Glossary). Voir Avîchi. [Glos. Voix du Silence]
Mystères sacrés Ils étaient représentés dans les temples de l'Antiquité par les hiérophantes initiés, pour le bien et l'instruction des candidats. Les plus solennels et les plus occultes furent certainement ceux qui furent célébrés en Égypte par « la troupe des gardiens des secrets », comme M. Bonwick appelle les hiérophantes. Maurice donne en quelques lignes une description vivante des Mystères. À propos de ceux qui étaient représentés à Philae (une île sainte du Nil), il écrit : « C'était dans ces ténébreuses cavernes que les grands arcanes mystiques de la déesse (Isis) étaient dévoilés aux regards des aspirants en adoration, tandis que résonnait l'hymne solennel de l'Initiation répercuté tout au long de ces replis cachés au sein de la pierre ». Le mot « mystère » vient du verbe grec muô (se tenir la bouche close), et chaque symbole qui s'y rattache possède un sens caché. Comme l'ont affirmé Platon et bien d'autres sages de l'Antiquité à leur sujet, ils étaient d'un caractère hautement religieux, moral, et bénéfique, considérés comme écoles d'éthique. Les Mystères grecs — ceux de Déméter et de Dionysos n'étaient que des imitations de ceux qu'on célébrait en Égypte, et l'auteur cité [M. Bonwick] du livre « Egyptian Belief and Modern Thought [= Croyance égyptienne et pensée moderne] nous fait savoir que « notre mot chapelle (ou capella [en latin]) renvoie au terme caph-el, ou collège du dieu El, la divinité solaire ». Les Cabires bien connus [divinités sacrées adorées principalement à Samothrace] sont associés aux Mystères. En bref : les Mystères furent dans chaque pays un ensemble de représentations mettant en scène les aspects secrets de la cosmogonie, et de la Nature en général, où intervenaient, comme personnages, les prêtres et les néophytes qui jouaient les rôles des divers dieux et déesses, en répétant alors des scènes supposées (allégoriques) tirées de leurs vies respectives. L'explication en était donnée, dans leur sens caché, aux candidats à l'Initiation ; et les thèmes de ces Mystères furent incorporés aux doctrines philosophiques. [Glos. Clef de la Th.]
Mystères,( langue des) Voir Langue des Mystères. [Glos. Clef de la Th.]
Mystique Du grec mustikos [qui concerne les Mystères]. Dans l'Antiquité : individu appartenant au cercle des initiés aux Mystères de jadis. De nos jours : personne qui pratique le mysticisme, entretient des vues mystiques, transcendantales, etc. [Glos. Clef de la Th.]
Mysticisme Mot renvoyant à toute doctrine empreinte de mystère et de métaphysique, et traitant plus des mondes idéaux que de l'univers contingent, terre-à-terre. [Glos. Clef de la Th.]
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2 - Commentaires sur le glossaire

Le glossaire est composé du glossaire de l’ouvrage La Clef de la Théosophie et de celui de l’ouvrage La Voix du Silence

Pour chaque entrée, la source du mot est indiquée en abrégé : allemand (all), anglais (ang), chinois (chin), égyptien (ég), grec (grec), hébreu (hébreux), latin (latin), pâli (pâli), persan (persan), Sanskrit (Sanskrit). Des informations complémentaires, données par le traducteur dans des notes, ou en cours d'article, sont présentées entre crochets. Dans le texte, un astérisque placé à la fin d'un mot renvoie à un article particulier consacré à ce mot.

Pour les termes bouddhiques, le lecteur pourra également se reporter au glossaire inséré dans l'édition de la Voix du Silence, publiée en 1991 par Textes Théosophiques [voir "publications disponibles" sur www.theosophie.fr ].).

À noter enfin que quelques articles supplémentaires (présentés entre crochets) ont été proposés par le traducteur pour expliquer certains termes que Mme Blavatsky n'avait pas pris en compte, ou apporter des précisions utiles au lecteur moderne.

Ouvrages cités et abréviations employées :

l) Sources théosophiques :

H.P. Blavatsky, Theosophical Glossary (Theosophical Glossary) ; The Secret Doctrine (SECRET DOCTRINE). 
Revue The Theosophist The Theosophist.

2) Livres d'orientalistes contemporains de H.P.B. :

Beal, A Catena of Buddhist Scriptures (Cat), Londres, Trübner, 1871.
Edkins, Chinese Buddhism (C.B.), Londres, Trübner, 1879.
J. Eitel, Hand-book for the Student of Chinese Buddhism (H.C.B.), Londres, Trübner, 1870.
Spence Hardy, Eastem Monachism (E.M.), Londres, Partridge & Okay, 1850; Manual of Buddhism (M.B.), Londres, 880.
W. Rhys Davids, Buddhism (B.), Londres, Soc. for Promoting Christian Knowledge, 1878.
Schlagintweit, Buddhism in Tibet, Londres, 1863, trad. Le Bouddhisme au Tibet (B.T.), Paris, Annales du musée Guimet, 1881.

Documents consultés (dictionnaires, lexiques et études sur le bouddhisme) :

A Sanskrit-English Dictionary, sir Monier Monier-Williams (1899), nouvelle édition: Oxford University Press, 951.
Pâli-English Dictionary, T.W. Rhys Davids & W. Stede, Londres, The Pali Text Society, rééd. 1986.
Vocabulaire pâli-français des termes bouddhiques, Paris, Adyar, 1961.
A Tibetan-English Dictionary, Sarat Chandra Das, Delhi, Motilal Banarsidass, rééd. 1983.
Dictionnaire français de la langue chinoise, Institut Ricci, Paris, rééd. 1986.
The Encyclopedia of Eastern Philosophy & Religion, Boston, Shambhala, 1989.
A Survey of Buddhism, Bhikshu Sangharakshita, Bangalore. The Indian Inst. of WorId Culture, 1957.   Vers Sommaire

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1 - Signification des mots ⸻ 2 - Commentaires sur le glossaire


1 - Signification des mots

Bhagavad Gita (Bhagavad-Gîtâ) Bhagavad-Gîtâ : (Sanskrit ; Hindouisme) -Littéralement : « Le chant du Seigneur » ; une partie du Mahâbhârata, le grand poème épique de l'Inde. Elle contient un dialogue dans lequel Krishna (le « conducteur de char ») et Arjuna (son chéla) ont une discussion sur la plus haute philosophie spirituelle. L'ouvrage est par-dessus tout occulte ou ésotérique.  Ouvrage majeur de l'hindouisme, et l'un des plus grands textes spirituels de l'humanité. Elle met en scène l'homme (sous les traits d'un guerrier héroïque, Arjuna) aux prises avec les grands problèmes qui conditionnent sa destinée humaine et divine, à un point cyclique de l'histoire de l'humanité ; le dialogue qu'il échange avec Krishna - le Maître initiateur par excellence, mais aussi la source intérieure de toute sagesse - découvre à ses yeux la voie du yoga royal intégrant action et connaissance, renoncement et engagement généreux au service de l'ordre cosmique. Livre initiatique, d'une richesse inépuisable, la Gitâ est inséparable de la Voix du Silence dans toute recherche de vie spirituelle.
Bodhgaya (Bodhgayâ) Bodhgayâ : (Sanskrit : Buddhagayâ ; Bouddhisme) - L'un des grands lieux sacrés du bouddhisme, proche du centre hindouiste de Gayâ, dans le Bihar (nord de l'Inde). C'est là que Gautama, après une méditation de 49 jours sous la protection d'un figuier devenu fameux (appelé arbre Bo, ou arbre de Bodhi) atteignit la grande lumière de l'Éveil total (Bodhi). Un rejeton de cet arbre sacré (un ficus religiosa) est encore objet de grande vénération pour de nombreux pèlerins.
Bodhi (Sanskrit ; Bouddhisme) - L'Éveil à la Vérité une et universelle, la parfaite sagesse ou connaissance divine qui fait d'un homme un Éveillé (un Buddha, mot dérivant comme bodhi, et buddhi, de la racine verbale budh signifiant être éveillé, conscient, d'où percevoir, comprendre, etc.). L'emploi de ce terme peut avoir des valeurs différentes selon les Écoles et selon les êtres auxquels il s'applique, vu que chaque degré de progression spirituelle est marqué par un « éveil » particulier aux vérités relatives qui s'y découvrent.
Bodhidharma (Sanskrit ; Bouddhisme) - Mme Blavatsky distingue deux sens : a) Le bodhidharma ou Religion (dharma) - Sagesse (bodhi), présente en Chine et b) le fameux patriarche disciple de Prajnâdhâra, qui implanta en Chine l'École Ch'an du mahâyâna, vers le VIème siècle ap. J.-C.
Bodhisattva (Sanskrit ; Bouddhisme) -  Être dont la nature essentielle (sattva) est Éveil (bodhi), un « Être d'Êveil ». Dans le hinâyâna, c'est celui qui est destiné un jour à s'incarner comme un Bouddha parfait ; mais le mahâyâna l'a offert à ses fidèles comme l'idéal de la vie altruiste : être de compassion, le bodhisattva s'efforce vers l'Éveil total afin de sauver tous les êtres ; il renonce au nirvâna, à la différence de l'arhat du hinâyâna, ou du pratyekabuddha. Même parvenu au terme de ses efforts, il restera proche de l'humanité grâce au corps spécial (nirmânakâya) qu'il aura développé au cours de son ascèse. Pour les bouddhistes, la carrière du bodhisattva (qui comprend 10 étapes) exige vœux et discipline d'une nature particulière, visant à développer des « perfections » ou pâramitâ spéciales. Il arrive parfois que le terme soit appliqué un peu indistinctement à tout être qui recherche l'Éveil - même pour soi-même. Voir aussi : Dhyânibodhisattva.
Bodhisme ésotérique Terme évoquant la sagesse ou l'intelligence secrète, du grec ésôtérikos, « intérieur » et du Sanskrit bodhi, « connaissance » [parfaite], à distinguer de buddhi, la faculté de connaissance ou l'intelligence » ; l'expression ne doit pas être confondue avec bouddhisme, la philosophie ou la Loi du Bouddha (l'Éveillé). On peut aussi écrire Budhisme, en rattachant le mot à Budha (le fils du dieu Soma), signifiant intelligence, sagesse. [Glos. Clef de la Th.]
Boehme, Jacob Boehme, Jacob : Mystique et grand philosophe allemand, c'est l'un des théosophes les plus éminents des temps [post-]médiévaux. Né, en 1575, à Altseidenberg, à une lieue environ de Görlitz (Silésie), il mourut en 1624, à près de 50 ans. Simple berger dans son enfance, il apprit à lire et à écrire dans une école de village et devint apprenti chez un pauvre cordonnier de Görlitz. C'était un clairvoyant-né, d'un pouvoir tout à fait merveilleux. Sans instruction ni aucun rapport avec la science, il écrivit des œuvres qui se révèlent aujourd'hui pleines de vérités scientifiques, mais ces vérités — comme lui-même l'a dit à propos de ses écrits — il en a eu « la vision comme dans un Grand Abîme dans l'Éternel ». II lui fut donné « une vue complète de l'univers, comme dans un chaos », qui cependant s'ouvrit en lui, de temps en temps, « comme en une jeune plante », selon ses propres paroles. Boehme était un vrai mystique-né, évidemment d'une constitution fort rare : l'une de ces natures raffinées dont l'enveloppe matérielle n'empêche nullement l'intercommunion directe (même si elle n'est qu'occasionnelle) entre l'ego intellectuel et l'Ego spirituel. C'est cet Ego que Jacob Boehme, comme tant d'autres mystiques non entraînés, a pris à tort pour Dieu. « L'homme doit reconnaître » écrit-il, « que sa connaissance n'est pas à lui mais vient de Dieu, qui manifeste les Idées de la Sagesse à l'âme de l'homme, dans la mesure où il lui plaît ». Si ce grand théosophe était né 300 ans plus tard, il aurait pu exprimer la chose autrement. Il aurait su alors que le Dieu qui parlait par le canal de son pauvre cerveau sans culture, ni entraînement, était son propre Ego divin, la Déité omnisciente au fond de lui-même, et que ce qui venait de cette Déité n'était pas donné « dans la mesure où il lui plaisait », mais dans celle que permettaient les capacités de la demeure mortelle, temporaire, où prenait résidence cette entité divine.

Bon (Bön)

Bön :(tibétin ; Bouddhisme) – Ancien courant religieux de type chamanique répandu au Tibet avant le bouddhisme. Selon H.P. Blavatsky-, il s'agirait d'un « reste dégénéré des mystères chaldéens de jadis », qui n'est plus « qu'une religion entièrement basée sur la nécromancie, la sorcellerie et la divination ». Les sectateurs du Bön - les bönpo - sont globalement divisés en blancs (tenant à un système élaboré, très influencé par les idées du bouddhisme) et en noirs, qui sont généralement des sorciers et magiciens noirs. En s'imposant au Tibet, le lamaïsme primitif semble avoir intégré un certain nombre d'éléments propres au Bön.

Bonnets jaunes

(Bouddhisme) - Le mot tibétain signifiant bonnet jaune est sha-ser (de sha : coiffure, et ser : jaune). Titre souvent appliqué aux moines gelugpa qui relèvent de l'École réformée par Tsongkhapa (à laquelle appartiennent en particulier le Dalaï Lama et le Panchen [ou Teshu] Lama), pour les distinguer des « bonnets rouges ».

Bonnets rouges

(Bouddhisme) - Le mot tibétain signifiant bonnet rouge est sha-mar (de sha : coiffure, et mar : rouge). On a souvent donné ce titre (non spécifique) aux moines des Écoles non réformées (ou semi-réformées) - sakyapa, karmapa, kagyudpa, etc. et surtout nyingmapa, la plus ancienne secte, fondée par le yogi magicien Padmasambhava au VIIème siècle. Il n'y a pas forcément identité entre les mots shamar et dugpa.

Bouddha

(Sanskrit : Buddha). L'« éveillé » ou l' « illuminé ». Le personnage connu généralement comme Gautama le Bouddha, prince de Kapilavastu, est le fondateur du bouddhisme historique. Le mot renvoie au plus haut degré de connaissance et de sainteté. Pour devenir un Bouddha, il faut s'affranchir de l'esclavage des sens et de la personnalité terrestre, acquérir une perception complète du vrai Soi et devenir capable de ne le séparer d'aucun des autres Soi, apprendre par expérience l'absolue irréalité de tous les phénomènes, et par-dessus tout du Kosmos visible dans sa totalité, atteindre à un complet détachement de l'éphémère et du futile, et, tout en restant encore sur la terre, ne vivre que dans l'immortel et le toujours-durable. Autres titres du Bouddha : Shâkyamuni (= le sage des Shâkya) ou Siddhârtha (= qui a atteint son but), ou encore Tathâgata (= ainsi venu [à la suite des autres]). Image de l'être de perfection, le Bouddha est le modèle type de grands Saints, Arhat et Adeptes qui marchent sur ses traces, mais le mot sert aussi à désigner des réalités hautement métaphysiques (Âdibuddha), ou des hiérarchies d'êtres spirituels et divins (Dhyânibuddha).

Bouddhisme

La philosophie religieuse enseignée par Gautama le Bouddha. Le bouddhisme est maintenant scindé en deux Églisess distinctes : celle du Sud et celle du Nord. À ce qui est dit, la première est la plus pure, pour avoir préservé plus religieusement les enseignements originaux du Seigneur Bouddha. La seconde est limitée au Tibet, à la Chine, au Népal et au Japon. Mais cette distinction est incorrecte. Si l'Église du Sud est plus proche des doctrines publiques, ou exotériques, de Shâkyamuni [le Bouddha] et, de fait, ne s'en est pas écartée, si ce n'est peut-être dans des dogmes sans importance (en raison des nombreux conciles qui se sont tenus après la mort du MAÎTRE), l'Église du Nord est l'aboutissement des enseignements ésotériques du Bouddha Siddhârtha, qu'il avait réservés à ses élus parmi les Bhikshu [moines] et les Arhat. En fait, à notre époque, on ne peut se faire une idée juste du bouddhisme d'après l'une ou l'autre de ses formes populaires exotériques. On ne peut apprécier le véritable bouddhisme qu'en opérant une fusion de la philosophie de l'Église du Sud et de la métaphysique des Églises du Nord. Si l'une peut paraître trop iconoclaste et sévère, et l'autre trop métaphysique et transcendante, et même surchargée par l'ivraie de l'exotérisme indien — dont bien des dieux sont passés de son panthéon en terre tibétaine, sous des noms nouveaux — cela est dû au caractère populaire donné au bouddhisme dans les deux Églises. Par analogie, elles sont entre elles comme le catholicisme romain et le protestantisme. L'une et l'autre pèchent par un excès de zèle et des interprétations erronées, bien que, ni au Sud ni au Nord, le clergé bouddhiste ne se soit jamais écarté de la Vérité en pleine conscience, et encore moins prêté à des actions dictées par esprit de domination ecclésiastique [en anglais : priestocracy], par ambition, ou par désir de gain ou de pouvoir personnel, comme l'ont fait les Églises chrétiennes.
Brahm Voir Brahmâ.
Brahma (Sanskrit ; Hindouisme) - L'étudiant doit distinguer entre le neutre Brahma et le masculin Brahmâ, le créateur mâle du panthéon hindou. Le premier, Brahma ou Brahman, est l'âme de l'Univers, impersonnelle, suprême et inconnaissable : de son essence tout émane et en elle tout retourne. Brahman est incorporel, immatériel, non-né, éternel, sans commencement et sans fin. Il pénètre tout et donne vie au plus haut des dieux comme au plus petit atome minéral. Par contre, Brahmâ, le mâle, le prétendu Créateur, n'existe que dans sa manifestation périodique et, tout aussi périodiquement, passe en pralaya, c'est-à-dire disparaît et est annihilé. Voir les articles suivants. ― Mot neutre, signifiant l'Absolu, la Réalité première et ultime, l' « être-té », au-delà de toute dualité ; le Brahman échappe à toute conception mentale, n'est lié à aucune forme existante, mais est immanent en chacune. Le Védânta insiste sur l'identité foncière de l'Âtman (l'essence dernière du Soi en chaque être) avec cet Un transcendant. 

Brahmâ

(Sanskrit ; Hindouisme) - Mot masculin, désignant le premier dieu de la trinité hindoue, qui intervient comme « créateur » mâle, ou plutôt comme éveilleur et organisateur du monde manifesté. Il est lié à l'univers des formes et « meurt » avec lui, comme tous les autres dieux. À ne pas confondre avec Brahman
Brahmâ, Jour de (Jour de Brahmâ) Jour de Brahmâ : Période de 2.160.000.000 ans [Noter que ce chiffre est deux fois trop court par rapport à celui que donne la Doctrine Secrète (éd. anglaise I, 36) : 4.320.000.000 ans ; cf. ci-après Grand Âge, qui prend en compte la période correcte (de même que Manvantara)] pendant laquelle, après avoir émergé de son Oeuf d'Or ([Sanskrithiranya garbha), Brahmâ crée et façonne le monde matériel, vu qu'il représente simplement, dans la Nature, la force créatrice et fertilisatrice. Au bout de cette période, les mondes étant détruits tour à tour, par le feu et par l'eau, il disparaît, avec la Nature objective ; c'est alors la Nuit de Brahmâ.
Brahman (Sanskrit) Voir Brahma.
Brahmane (Brâhmane) Brâhmane : (Hindouisme) - Membre de la plus haute des 4 castes de l'hindouisme, dont l'attitude sectaire a finalement réussi à chasser le bouddhisme de l'Inde. Voir Tîrthika.
Brahmâ, Nuit de (Nuit de Brahmâ) Nuit de Brahmâ : Période d'égale durée que le Jour de Brahmâ, pendant laquelle ce dieu passe pour être endormi. À son réveil, il recommence le processus et ceci se poursuit pendant tout un ÂGE de Brahmâ, composé d'une alternance de Jours et de Nuits, s'étendant sur 100 années [faites chacune de 360 Jours et d'autant de Nuits, de la durée indiquée]. Au total, il faut un nombre de 15 chiffres pour mesurer un tel Âge [en années terrestres]. À l'expiration de celui-ci, vient la Grande Dissolution, ou Mahâpralaya qui, à son tour, s'étend sur une égale durée de 15 chiffres.
Brahmapura (Sanskrit ; Hindouisme) - La « cité de Brahman », diversement située au ciel, ou sur terre (= la ville de Bénarès). Dans la Mundaka Upanishad (II, 2, 7), il est suggéré que le Soi « réside en son espace éthéré, dans la divine cité de Brahman » - laquelle est placée généralement « dans la région du cœur » 
Brahma vidya (Brahma-vidyâ)  (Sanskrit) - La connaissance, ou science ésotérique, concernant la nature des deux Brahma.
Buddhi (Sanskrit ; Hindouisme ; Théosophie) - Âme Universelle, ou Mental Universel. Mahâbuddhi est un autre nom de Mahat. Dans l'homme, Buddhi est l'âme spirituelle (exotériquement : le 6ème principe), le véhicule d'Âtma, donné comme le septième dans l'énumération exotérique. ― En hindouisme (Bhag. Gîtâ), c'est l'élément actif de l'intellect, ou discernement, qui focalise dans l'antahkarana toutes les facultés supérieures de l'homme dérivées de l'Âtman - dont l'intuition, ou le sens spirituel. Pour la Théosophie, Buddhi au sens cosmique (Mahâbuddhi) renvoie à l'« Âme » ou au « Mental » de l'Univers ; dans l'homme, c'est le véhicule d'Âtman, ou l'âme spirituelle, enracinée dans l'Âme universelle, et appelée à devenir active par les apports de Manas, l'intelligence humaine individualisée. Voir kundalinî.
Buddhi taijasi (Buddhi taijasî Buddhi taijasî : (Sanskrit) : Terme très mystique, susceptible de plusieurs interprétations. Toutefois, en Occultisme, et si on considère les principes de l'homme (selon la classification exotérique), l'expression sert à désigner l'état de notre double Manas, lorsque ses deux aspects redeviennent unis pendant la vie d'un homme, et qu'il baigne dans le rayonnement de Buddhi, l'âme spirituelle. L'épithète taijasa [au féminin : taijasî} signifie en effet rayonnant, et quand Manas devient radieux par suite de son union avec Buddhi, où il se trouve immergé, pour ainsi dire, il devient identifié à ce principe : à ce moment, la trinité s'est unifiée, et comme l'élément de Buddhi est le plus élevé, il faut parler de Buddhi taijasî. En bref, c'est l'âme de l'homme illuminée par le rayonnement de l'âme divine, la raison humaine éclairée par la lumière de l'Esprit, en d'autres termes : la divine SOI-CONSCIENCE.
 Castes  À l'origine, le système des quatre classes héréditaires où se répartissait la population de l'Inde : Brâhmanes, Kshatriya, Vaishya, et Shûdra ; c'est-à-dire, respectivement : (a) descendants de Brahmâ, (b) guerriers, (c) marchands et (d) [serviteurs] employés aux besognes inférieures (agriculture). Cette quadruple répartition a donné lieu à des centaines de sous-divisions et de castes mineures.
 Cercle du temps  Voir Kâlachakra.
 Chambre  La chambre secrète du cœur évoque l'« espace mystique » (Sanskrit : âkasha, ou vyoman) où « réside le Soi », l'anâhata chakra (le chakra ou lotus du cœur). Voir Brahmapura. [Glos. Voix du Silence]
Chela (Hindouisme) - Mot hindi, à rattacher au Sanskrit cheta ou cheda (= serviteur, esclave). Disciple au service d'un maître spirituel. En Sanskrit classique : shishya (cf. Bhagavad Gîtâ, l, 3-11,7). Disciple. Élève d'un guru ou d'un sage, fidèle attaché à un adepte quelconque, ou à une École de philosophie.
Chi[Ji] (chinois ; BouddhismeLa seconde des Quatre Nobles Vérités. Voir samudaya.
Chiao men  [Jiao men] (chinois ; Bouddhisme) - La religion instituée (exotérique). Mot orthographié Kiau-men par J. Edkins, C.B., p. 158.
Chrestos (Chrêstos) Chrêstos : (grec) – Terme gnostique primitif pour Christ. Dans un sens technique, on le trouve employé, au 5ème siècle av. J.-C, par Eschyle, Hérodote et d'autres. Le premier (voir Choéphores, 901) parle des manteumata pythochrêsta, des « oracles prononcés par un dieu pythien » par la voix d'une pythonisse, le mot pythochrêstos dérivant du verbe chraô [rendre un oracle, ou ordonner par un oracle]. Le mot chrêstêrion [ne signifie pas seulement le siège d'un oracle mais aussi une offrande apportée à l'oracle, ou pour lui. Chrêstês est celui qui explique les oracles, « un prophète, un devin », et chrêstêrios est celui qui sert un oracle ou un dieu. Auteur chrétien des premiers temps, Justin le Martyr [2ème siècle], dans sa première apologie, donne à ses coreligionnaires le nom de chrestiens [chrêstianoï]. Et [l'auteur latin] Lactance (livre IV, chap. VIl) déclare : « C'est seulement par ignorance que les hommes s'appellent "christiens" [christiani] au lieu de "chrestiens" [chrestiani] ». Les termes Christ et christiens, épelés à l'origine Chrest- et chrestiens, furent empruntés aux païens, au vocabulaire des temples. Dans ce vocabulaire, chrêstos désignait un « disciple en probation » , un candidat à l'état d'hiérophante, lorsqu'il l'avait atteint par l'Initiation (en passant par une longue période d'épreuves et de souffrance) et avait été oint (c'est-à-dire « frotté d'huile » comme l'étaient les Initiéset même les idoles représentant les dieux — en conséquence d'une observance rituelle poussée à l'extrême), le Chrêstos était changé en Christos — le « purifié » dans la langue ésotérique des Mystères. Dans la symbolique mystique, en réalité, Christês ou Christos rendait l'idée que la « voie » (ou le Sentier) avait déjà été parcourue et le but atteint : la tâche laborieuse visant à unir la personnalité évanescente à 1'lNDIVIDUALITÉ indestructible avait porté ses fruits en la transformant ainsi en l'EGO immortel. « Au bout du chemin se tient le Christês », le purificateur ; l'union une fois accomplie, le Chrêstos — « l'homme de douleurs » — devenait Christos lui-même. Paul, l'Initié, le savait — et il a bien ceci en vue, précisément, quand il déclare (ou on le lui fait dire, dans une mauvaise traduction) : « J'éprouve de nouveau les douleurs de l'enfantement, jusqu'à ce que Christ soit formé en vous » (Epitre aux Galates, IV, 19), ce qui signifie en réalité «... jusqu'à ce que vous formiez le Christos en vous-mêmes ». Mais les profanes qui savaient seulement que le mot Chrêstos était lié de quelque manière avec l'idée de prêtre et de prophète, et ignoraient tout du sens caché de Christos, insistèrent, comme Lactance et Justin, pour être appelés chrestiens et non christiens. Ainsi donc, tout individu bon [selon le sens du mot grec chrêstos] peut découvrir le Christ dans son « homme intérieur », d'après l'expression de Paul (Epitre aux Éphesiens, III, 16, 17), qu'il soit juif, musulman, hindou ou chrétien.
Christ Voir Chrêstos
Christian Scientist (anglais) - [Personne attachée à la Christian Science (= « science chrétienne »)]. Néologisme désignant ceux qui exercent l'art de la guérison par la volonté. Le terme [Christian] induit en erreur du fait que n'importe qui, bouddhiste ou juif, hindou ou matérialiste, peut pratiquer cette nouvelle forme de yoga occidental avec un égal succès, s'il est seulement capable de guider et contrôler sa volonté avec suffisamment de fermeté. Les « Mental Scientists » représentent une autre école rivale : ils opèrent en niant absolument l'existence de toute maladie et de tout mal imaginable et déclarent, comme un syllogisme, que puisque l'Esprit Universel ne peut être sujet aux maux de la chair, que, par ailleurs, tout atome est Esprit, et dans l'Esprit, et que, finalement, eux — guérisseurs et patients soignés — sont tous absorbés dans cet Esprit, ou cette Déité, il n'existe pas, et ne saurait exister, une chose comme la maladie. Ce qui n'empêche nullement « Christian Scientists » et « Mental Scientists » de succomber à la maladie et d'entretenir dans leur corps mortel des maux chroniques pendant des années, tout comme les autres mortels ordinaires.
Cinq empêchements (Bouddhisme) - Sanskrit : nîvarana. Les obstacles intérieurs à la concentration et au discernement. Ce sont, classiquement : désir sensuel, malveillance, torpeur et langueur, agitation et inquiétude, et doute sceptique. Leur maîtrise totale n'est atteinte que par l'arhat. [Glos. Voix du Silence]
Cinq entraves (Bouddhisme) - Sanskrit : Samyojana. Parmi les causes de renaissance qui enchaînent l'homme, le bouddhisme cite 5 liens « inférieurs » : l) la croyance illusoire à la personnalité (pâli : sakkâyaditthi), 2) le scepticisme, 3) l'attachement aux vains rites et règlements, 4) la soif de sensation, 5) la malveillance. Celui qui s'en affranchit totalement est un anâgâmin. Une autre catégorie d'entraves (les cinq liens « supérieurs ») enchaîne encore aux mondes subtils : s'en libérer c'est devenir un arhat. [Glos. Voix du Silence]
Cinq vertus (Bouddhisme) – Les Cinq vertues du Bodhisattva : Dans la Voix du Silence, il s'agit probablement des 5 premières paramitâ qui mènent à l'Éveil (bodhi) et à la Sagesse suprême (Prajñâ). Cf. Amitâbha sûtra cité par Edkins, C.B., p. 233. [Glos. Voix du Silence]
Clairaudience La faculté, innée, ou acquise par entraînement occulte, d'entendre des choses à n'importe quelle distance. [Glos. Clef de la Th.]
Clairvoyance La faculté de voir avec l'œil intérieur, ou la vision spirituelle. Dans le sens où on l'emploie aujourd'hui, c'est un terme vague, utilisé un peu à la légère, englobant dans ses significations aussi bien la capacité de deviner juste grâce à une sagacité ou une intuition naturelle, que la faculté de vision, qui fut exercée de façon si remarquable par Jacob Boehme et Swedenborg. Cependant, même ces deux grands visionnaires n'ont jamais pu s'élever au-dessus de l'esprit général de la Bible juive et des enseignements sectaires : pour cette raison, ils ont fait de regrettables confusions dans ce qu'ils voyaient et restèrent très en-dessous de la véritable clairvoyance [spirituelle]. [Glos. Clef de la Th.]
Clément d'Alexandrie Clément d'Alexandrie : [—150/—215 ap. J.-C.]. Père de l'Église et auteur d'écrits volumineux. Il avait été néo-platonicien et disciple d'Ammonios Saccas [Hypothèse plus ou moins empruntée à Alexander Wilder, mais fort peu plausible. Clément, plus âgé qu'Ammonios d'une bonne vingtaine d'années, était devenu un ardent défenseur du christianisme (accusant Platon et les Grecs d'avoir plagié la Bible) quand son cadet a dû commencer à enseigner, dans les dernières années du siècle.]. Il fut l'un des quelques philosophes chrétiens qui vécurent à Alexandrie entre le 2ème et le 3ème siècles de notre ère.
Codex Nazaræus (latin) - [Intitulé Le Livre d'Adam]. Les Écritures des Nazaréens ainsi que des Nabatéens. Si on en croit tel ou tel Père de l'Église, comme Jérôme et Épiphane en particulier, il s'agit d'enseignements hérétiques, alors que ce Codex constitue en fait l'une des nombreuses versions gnostiques de la cosmogonie et de la théogonie, d'où est issue une secte distincte. [Glos. Clef de la Th.]
Collège de Rabbis Collège d'origine babylonienne ; il fut très fameux pendant les premiers siècles du christianisme, mais sa gloire fut grandement occultée par l'apparition à Alexandrie de penseurs hellénisés, comme Philon le Juif, Josèphe, Aristobule [Des 3 auteurs cités ici (à la suite de Wilder, qui évoque aussi le Collège des Rabbis de Babylone), Aristobule est antérieur au christianisme, Philon a été contemporain du Jésus historique, quant à Flavius Josèphe (37/-100), il n'a pas vécu à Alexandrie et ne fut pas ce qu'on pourrait appeler un Juif hellénisé] et d'autres. Les Rabbis se vengèrent de leurs rivaux plus heureux en parlant des Alexandrins comme de théurges et de prophètes impurs. Cependant ceux qui, à Alexandrie, croyaient à la thaumaturgie ne furent pas considérés comme des pécheurs et des imposteurs quand des Juifs orthodoxes se trouvèrent à la tête de telles écoles de « hazim » [voyants]. II y eut des collèges pour enseigner la prophétie et les sciences occultes. Samuel fut le chef d'un tel collège à Ramah, Élisée le fut pour celui de Jéricho. Rabbi Hillel l'Ancien [né vers 70 av. J.-C. à Babylone] avait une véritable académie pour prophètes et voyants, et fut le chef de file de grands Rabbis orthodoxes. [Glos. Clef de la Th.]
Corps astral Contrepartie éthérée, ou double, d'un corps physique quelconque. Correspond au Doppelgänger [des spirites]. [Glos. Clef de la Th.]
Corps causal Ce corps qui, en réalité, n'en est absolument pas un, objectif ni même subjectif (étant Buddhi, l'âme spirituelle de l'homme), est ainsi appelé parce qu'il est la cause directe de l'état sushupti qui mène à l'état turiya, le niveau le plus élevé de samâdhi. Dans le Târaka râja yoga, il est appelé kâranopadhi, la « base de la cause », et, dans le système du Vedânta, il correspond à la fois au vijñânamaya kosha et à l'ânandamaya kosha, cette dernière enveloppe venant juste avant Âtma et constituant de ce fait le véhicule de l'Esprit Universel. Buddhi, prise seule, ne pourrait être appelée un « corps causal » : elle le devient en conjonction avec Manas, l'entité qui s'incarne, ou l'EGO[Glos. Clef de la Th.]
Cycle (en grec : kuklos). Les Anciens divisaient le temps en cycles sans fin, des « roues » comprises à l'intérieur de « roues », toutes ces périodes ayant des durées variables et marquant chacune le début ou la fin de quelque événement cosmique, terrestre, physique ou métaphysique. Il y avait des cycles de quelques années seulement, d'autres d'une durée immense, le grand cycle orphique visant le changement ethnologique des races s'étendait sur 120.000 ans, tandis que celui de Cassandre (de 136.000 ans) amenait un complet changement dans les influences planétaires et leurs corrélations avec les hommes et les dieux — ce que les astrologues modernes ont complètement perdu de vue. [Glos. Clef de la Th.]
Dad-dugpa Voir dugpa. Cf. Schlagintweit, B.T., p. 47. [Glos. Voix du Silence]
Dana (Dâna) (Sanskrit ; Bouddhisme)  L'acte du don, ou de l'offrande, sous toutes formes. La première des perfections, ou vertus transcendantales (pâramitâ), du bodhisattva. En association avec la bonté (maitri) et la compassion (karunâ), dâna est un facteur essentiel pour conduire les êtres à l'illumination. [Glos. Voix du Silence]
Darshana (Sanskrit ; Hindouisme) - Vision, perception, ou point de vue : nom donné à chacune des 6 doctrines de la philosophie hindoue (Nyâya, Vasiheshika, Sâmkhya, Yoga, Pûrva Mîmâmsa et Uttara Mîmâmsa, ou Vedânta).
Deiste (Déiste) Déiste : Personne qui admet la possibilité de l'existence d'un Dieu, ou de dieux, mais qui affirme n'en rien connaître, et refuse toute Révélation. C'est un agnostique du temps jadis. [Glos. Clef de la Th.]
Deva (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - Un dieu, une divinité « resplendissante » ; [rapprocher] deva et deus, de la racine div, « briller ». Un deva est un être céleste — bon, mauvais ou indifférent — qui habite l'un des « trois mondes » (les trois plans au-dessus de nous). [En Inde] on en dénombre 33 « crores », soit 330 millions. ―  Brillant, céleste, divin. Nom donné aux multiples dieux et entités des mondes invisibles, dont l'existence est limitée à la durée de l'univers (cf. Brahmâ) - ce qui les rend inférieurs à un Bouddha parfait. Ils sont opposés aux pouvoirs de ténèbres et de destruction (cf. asura). H.P. Blavatsky emploie aussi le mot comme qualificatif, au sens de « divin » (Sanskrit : divya et pâl : dibba) p. ex. : « vue-deva » (Sanskrit : divyachakshu). [Glos. Voix du Silence]
 Devachan Devachan : (Sanskrit ; Bouddhisme ; Théosophie) - [Ce mot, intégré au vocabulaire théosophique dans les années 1880, est usuel dans le bouddhisme lamaïste. Signifiant « plein de félicité » en tibétain, il répond au Sanskrit sukhâvati, qui désigne spécifiquement le « Paradis d'Amitâbha »]). La « demeure des dieux » [en Sanskrit : devaloka]Le terme désigne un état intermédiaire entre deux vies terrestres où accède l'Ego (Âtma-Buddhi-Manas, ou la trinité unifiée) après sa séparation du kâmarûpa et la désintégration des principes inférieurs succédant à la mort du corps sur la terre. [Glos. Clef de la Th.] ― [bDe-ba-chan] (tibétin.) De de : bonheur, joie. Mot correspondant au Sanskrit Sukhâvati (cf. Theosophical Glossary) et désignant (exotériquement) le paradis occidental du Bouddha Amitâbha. En Théosophie : la sphère bienheureuse d'expérience posthume subjective, où l'Ego supérieur assimile le fruit spirituel de sa dernière incarnation, avant une nouvelle renaissance terrestre. [Glos. Voix du Silence]
 Dhammapada (pâli) - Œuvre contenant divers aphorismes des Écritures bouddhiques.
Dharana (Dhâranâ) Dhâranâ : (Sanskrit ; Hindouisme) –Fixation du mental sur un objet choisi de méditation. Cf. les Yoga sütra de Patañjali où dhâranâ (le 6ème degré du yoga) conduit, avec dhyâna et samâdhi, à samyama l'état de parfaite méditation. Dans la Voix du Silence, dhâranâ correspond à une complète abstraction des influences sensorielles et à une paralysie du jeu de la mémoire, permettant de réunir sur un seul objet spirituel les pouvoirs de perception de la conscience. [Glos. Voix du Silence]
(Dharma) Darma Dharma (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) Mot aux sens multiples, surtout en bouddhisme. De la racine dhri, soutenir, préserver, maintenir. C'est l'ordre, ou la Loi, qui soutient l'univers. Pour l'homme : la base universelle de l'éthique et la ligne propre de conduite qu'il doit tenir pour assurer sa destinée divine. La « Loi » ou doctrine du Bouddha, sous ses 2 aspects, exotérique et ésotérique. [Glos. Voix du Silence]
Dharmakaya (Dharmakâya) Dharmakâya : (Sanskrit Bouddhisme) –Le corps (kâya) glorieux le plus sublime, vêtement de suprême béatitude « tissé » par chaque Initié dans la progression qui l'a mené au bout du quatrième sentier (celui de l'arhat parfait) ou (ésotériquement) au passage du 6ème Portail, avant son accès au 7ème (Theosophical Glossary). Le niveau de conscience atteint est au seuil même du nirvâna. [Glos. Voix du Silence]
Dhyana (Dhyâna) Dhyâna : (Sanskrit ; Hindouisme ; Bouddhisme) - L'une des six paramitâ de perfection [Voir La Voix du Silence, 3ème traité]. Le terme désigne un état d'abstraction élevant l'ascète qui le pratique très au-delà de la zone des perceptions sensorielles, et hors du monde de matière. Littéralement : « contemplation ». Les six stades de dhyâna ne diffèrent que par les degrés d'abstraction atteints par l'Ego personnel, hors de la vie des sens. [Glos. Clef de la Th.] ― Dans le système de Patañjali, dhyâna, la concentration attentive sur l'objet de méditation choisi, fait suite à dhâranâ. En bouddhisme, dhyânapâramitâ est la 5ème des perfections cultivées par le candidat bodhisattva ; c'est aussi, dans la Voix du Silence, la clef du 6ème Portail qui précède l'accès à la sagesse parfaite. Dans cet état de profonde contemplation spirituelle, l'être conserve encore un sens d'individualité, qu'il n'éprouvera plus dans la fusion complète du samâdhi. D'une manière plus courante, le mot dhyâna (pal : jhâna) évoque l'entraînement à la méditation qui comporte 4 stades (voir Quadruple dhyâna), depuis la préparation à la concentration jusqu'à l'absorption dans des états de sur-conscience. Cette longue discipline s'accompagne de l'émergence de divers pouvoirs psychiques et spirituels (Sanskrit : abhijñâ), comme l'« ouïe-deva » et la « vue-deva ». [Glos. Voix du Silence]
Dhyan Chohan (Dhyân Chohan) Dhyân Chohan : (Sanskrit [+ tib]). Littéralement : « Seigneur de Lumière ». Les plus hauts dieux répondant aux archanges de l'Église romaine. Les Intelligences divines chargées de la supervision du Kosmos. [Glos. Clef de la Th.]
Dhyâni (Dhyâni) Dhyâni : (Sanskrit ; Théosophie) - Pour dhyânin, « être de contemplation ». Mot aux significations multiples renvoyant à des hiérarchies tantôt très élevées (liées au Logos), tantôt impliquées dans la genèse et la vie du monde des formes, mais toujours en un certain rapport avec les 7 principes de l'homme-microcosme ; en particulier, la Doctrine Secrète évoque les plus hauts Dhyâni qui se sont incarnés dans la « race élue » à l'aube de l'humanité, et qui forment aussi collectivement la « pépinière » des futurs adeptes. Ils représentent les divins éveilleurs de l'humanité. Voir Esprit planétaire. [Glos. Voix du Silence]
Dhyanibodhisattva (Dhyânibodhisattva) Dhyânibodhisattva : (Sanskrit ; Bouddhisme) - Dans le bouddhisme exotérique, les 5 fils des Dhyânibuddha. Cf. Secret Doctrine, I, 109, 571 et II, 116. Ésotériquement, ce sont les « reflets spirituels », ou projections, des 7 Dhyânibuddha dans le monde de la forme (mentale) ou rûpaloka (voir Trois mondes). [Glos. Voix du Silence]
Dhyanibuddha (Dhyânibuddha) Dhyânibuddha : (Sanskrit ; Bouddhisme) - « Bouddha de Contemplation ». Collectivement, les 7 hiérarchies de Dhyânibuddha manifestent la divine lumière d'Âdhibuddha, dans ses différents aspects, qui forme l'essence sublime des âmes humaines. Sans parents eux-mêmes (anupapâdaka), ils sont les pères mystiques des Dhyânibodhisattva. Cf. Secret Doctrine, I, 571, où Avalokiteshvara est la synthèse des 7. [Glos. Voix du Silence]
Dieu (Théosophie) - Dans la Voix du Silence, les dieux répondent au Sanskrit deva. Au singulier : le Dieu intérieur, silencieux, est le Soi supérieur ; la communion complète avec lui fait de l'initié un Dieu. [Glos. Voix du Silence]
Dorje [rDo-rje] (tibétain ; Bouddhisme) - Seigneur (rje) des pierres (do) : le diamant. Mêmes sens que vajra (Sanskrit). [Glos. Voix du Silence]
Double Terme de même sens que corps astral, ou Doppelgänger [allemand : double, sosie]. [Glos. Clef de la Th.]
Dragshed [Drag-gshed] (tibétain ; Bouddhisme) -  Groupe de dieux terribles et redoutables, censés protéger les hommes contre les mauvais esprits. [Glos. Voix du Silence]
Dugpa [hBrug-pa(tibétain;Bouddhisme) - Plusieurs mots tibétains peuvent se prononcer (approximativement) doug-pa, avec des sens très différents - d'où des confusions possibles - mais aucun ne signifie « bonnet rouge » , l) Mots rattachés à hBrug, signifiant tonnerre et dragon ailé : (a) l'École hBrugpa reliée au monastère de hBrug, qui aurait été fondé par Lingrepa Padma Dorje (XIIème s.) un jour d'orage, au Bhoutan ; l'École Dugpa est une branche reconnue des Karma-kagyudpa ; elle est développée au Ladakh et au Bhoutan, d'où (b) en général, les hBrugpa sont les natifs du Bhoutan, le « pays du tonnerre » , ou hBrug-yul. Ils subissent l'influence de la tradition Dugpa qui possède 3 sections distinctes (supérieure, moyenne et inférieure). Schlagintweit (B.T. p. 47) l'évoque sous le nom de Dugpa, ou Dad-dugpa, comme une secte « où le Dordje est un instrument très important et très puissant ». 2) Divers verbes et adjectifs, comme sDugpa (agréable), Drugpa (sixième), etc. À retenir surtout : gDugpa : vicieux, mauvais, malfaisant, nuisible (du mot Dug, signifiant poison). H.P.B. a d'ailleurs signalé ce sens en parlant des Dugpa comme des « mischief-makers », des sorciers qui font du mal ; voir l'article « Reincarnation in Tibet » (Theosophist., III, pp. 146-8) où elle les rattache à la secte primitive des Nyingmapa, distincts des Karma-kagyudpa ultérieurs (et porteurs de bonnets rouges). On peut conjecturer que le mot Dugpa employé dans la Voix, ne vise pas l'une des Écoles tantriques connues de nos jours (encore moins toutes les Écoles non réformées) mais une frange assez secrète, activement opposée à la réforme de Tsongkhapa, et comptant dans ses rangs de véritables sorciers et magiciens noirs, doués de puissants pouvoirs malfaisants, et naturellement très proches des adeptes du Bön noir. [Glos. Voix du Silence]
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2 - Commentaires sur le glossaire

Le glossaire est composé du glossaire de l’ouvrage La Clef de la Théosophie et de celui de l’ouvrage La Voix du Silence

Pour chaque entrée, la source du mot est indiquée en abrégé : allemand (all), anglais (ang), chinois (chin), égyptien (ég), grec (grec), hébreu (hébreux), latin (latin), pâli (pâli), persan (persan), Sanskrit (Sanskrit). Des informations complémentaires, données par le traducteur dans des notes, ou en cours d'article, sont présentées entre crochets. Dans le texte, un astérisque placé à la fin d'un mot renvoie à un article particulier consacré à ce mot.

Pour les termes bouddhiques, le lecteur pourra également se reporter au glossaire inséré dans l'édition de la Voix du Silence, publiée en 1991 par Textes Théosophiques [voir "publications disponibles" sur www.theosophie.fr ].).

À noter enfin que quelques articles supplémentaires (présentés entre crochets) ont été proposés par le traducteur pour expliquer certains termes que Mme Blavatsky n'avait pas pris en compte, ou apporter des précisions utiles au lecteur moderne.

Ouvrages cités et abréviations employées :

l) Sources théosophiques :

H.P. Blavatsky, Theosophical Glossary (Theosophical Glossary) ; The Secret Doctrine (SECRET DOCTRINE). 
Revue The Theosophist The Theosophist.

2) Livres d'orientalistes contemporains de H.P.B. :

Beal, A Catena of Buddhist Scriptures (Cat), Londres, Trübner, 1871.
Edkins, Chinese Buddhism (C.B.), Londres, Trübner, 1879.
J. Eitel, Hand-book for the Student of Chinese Buddhism (H.C.B.), Londres, Trübner, 1870.
Spence Hardy, Eastem Monachism (E.M.), Londres, Partridge & Okay, 1850; Manual of Buddhism (M.B.), Londres, 880.
W. Rhys Davids, Buddhism (B.), Londres, Soc. for Promoting Christian Knowledge, 1878.
Schlagintweit, Buddhism in Tibet, Londres, 1863, trad. Le Bouddhisme au Tibet (B.T.), Paris, Annales du musée Guimet, 1881.

Documents consultés (dictionnaires, lexiques et études sur le bouddhisme) :

A Sanskrit-English Dictionary, sir Monier Monier-Williams (1899), nouvelle édition: Oxford University Press, 951.
Pâli-English Dictionary, T.W. Rhys Davids & W. Stede, Londres, The Pali Text Society, rééd. 1986.
Vocabulaire pâli-français des termes bouddhiques, Paris, Adyar, 1961.
A Tibetan-English Dictionary, Sarat Chandra Das, Delhi, Motilal Banarsidass, rééd. 1983.
Dictionnaire français de la langue chinoise, Institut Ricci, Paris, rééd. 1986.
The Encyclopedia of Eastern Philosophy & Religion, Boston, Shambhala, 1989.
A Survey of Buddhism, Bhikshu Sangharakshita, Bangalore. The Indian Inst. of WorId Culture, 1957.   Vers Sommaire

 

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