Glossaire théosophique - E à H
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1 - Signification des mots ⸻ 2 - Commentaires sur le glossaire
Ecole d'Alexandrie (École d'Alexandrie) |
École d'Alexandrie : Cette École fameuse a vu le jour dans la cité égyptienne d'Alexandrie qui demeura pendant de longues années le siège du savoir et de la philosophie, et fut célèbre à plus d'un titre : sa bibliothèque, fondée par Ptolémée Sôter [~367/ ~283 av. J.-C.] au début de son règne, s'enorgueillit de contenir jusqu'à 700.000 rouleaux, ou volumes (d'après Aulu-Gelle), son Musée possédait la première véritable Académie des Sciences et des Arts, accueillant des savants de renommée mondiale comme Euclide (le père de la géométrie scientifique), Apollonios de Perga (auteur d'un traité qui existe encore sur les sections coniques), Nicomaque (l'arithméticien), sans parler des astronomes, des physiciens, des anatomistes (comme Hérophile et Erasistrate), des médecins, des musiciens, des artistes, etc. qui ont fait sa renommée. Mais elle devint encore plus fameuse grâce à son École éclectique, ou néo-platonicienne, fondée en 173 ap. J.-C. [Cette date, très improbable, est reportée à 193 ap. J.-C. dans le Glossaire Théosophique, ce qui semble plus conforme à la réalité, Ammonios passant pour être né aux environs de 175 de notre ère] par Ammonios Saccas qui compta comme disciples Origène, Plotin et bien d'autres hommes devenus célèbres dans l'histoire. Les Écoles les plus renommées des gnostiques eurent leur origine à Alexandrie. Philon le Juif, Josèphe, Jamblique, Porphyre, Clément d'Alexandrie, l'astronome Ératosthène [~284/ —192 av. J.-C.], Hypatie (Hypatia, la vierge philosophe), et d'innombrables autres étoiles de seconde grandeur, ont tous appartenu, à des périodes diverses, à ces grandes Écoles et contribué à faire d'Alexandrie l'un des foyers du savoir les plus justement renommés que le monde ait jamais produits. |
Ego |
(latin ; Théosophie) -. Mot signifiant Je : dans l'homme, la conscience du « je suis moi », ou le sentiment d'identité. La philosophie ésotérique enseigne l'existence de deux Ego dans l'homme : l'ego mortel, ou personnel (qu'elle désigne comme la « personnalité ») et l'Ego supérieur, divin, ou impersonnel (qu'elle nomme l'« individualité »). [Glos. Clef de la Th.] ― La Voix du Silence distingue l'Ego supérieur (l'« Ego-deva »), le foyer permanent, immortel, de conscience individuelle de l'homme, et l'ego inférieur, le moi-je de la personnalité éphémère. [Glos. Voix du Silence] |
Egoité (Egoïté) | (du mot Ego ; Théosophie) - L'égoïté renvoie à l'« individualité » — jamais à la « personnalité » — étant l'opposé de l'égoïsme, qui caractérise par excellence cette dernière. [Glos. Clef de la Th.] |
Eidolon (Eidôlon) | Eidôlon : (grec : image, simulacre, fantôme) - Le mot désigne ce qu'on appelle le fantôme humain, la forme astrale. [Au pluriel : eidôla]. [Glos. Clef de la Th.] |
Elementaux ( Élémentaux ou esprits des éléments) | Élémentaux ou esprits des éléments. Créatures évoluées dans les quatre règnes, ou éléments : terre, air, feu et eau. Ils sont appelés par les kabbalistes gnomes (de la terre), sylphes (de l'air), salamandres (du feu) et ondines (de l'eau), en laissant de côté quelques espèces plus élevées et leurs régents. Ces élémentaux constituent les forces de la Nature plutôt que des hommes et des femmes de nature éthérée. Ces forces sont les agents dociles de l'Occultiste et peuvent produire divers effets ; mais si ce sont des élémentaires (des kâmarûpa) qui les mettent en action (et, en ce cas, ils asservissent les médiums), ils trompent les gens crédules. Tous les êtres invisibles inférieurs (amenés à exister sur les 5ème, 6ème et 7ème plans de notre atmosphère terrestre) sont appelés des élémentaux, avec des noms divers : péris, dévas, djinns, sylvains, satyres, faunes, elfes, nains, trolls, nornes, kobolds, farfadets, nixes, gobelins, petits, banshees (fées de la mort), moss people, dames blanches, spectres, fées, etc. [Glos. Clef de la Th.] |
Eleusinies (Éleusinies) | Éleusinies : (grec) - Les Mystères d'Éleusis étaient les plus fameux et les plus anciens de tous les Mystères grecs (à l'exception de ceux de Samothrace). Ils étaient célébrés près du hameau d'Éleusis, non loin d'Athènes. Épiphane les fait remonter au temps d'Iacchos (1800 av J.-C.). Ils avaient lieu en l'honneur de Déméter — la grande Cérès [romaine] et l'égyptienne Isis. Dans le dernier acte de la célébration, il était question d'une victime sacrificielle expiatoire et d'une résurrection, quand l'Initié était admis au plus haut degré de l'époptie. La fête des Mystères commençait au mois de Boêdromiôn (septembre-octobre), le moment des vendanges, et durait sept jours — du 15 au 22 de ce mois. La fête juive des tabernacles [ou des tentes], (de la rentrée des moissons), au 7ème mois, celui d'éthanim, commençait aussi le 15 de ce mois et finissait le 22. Selon certains, le nom du mois d'éthanim dérive d'Adonim, Adonia, Attenim, Ethanim, et était en l'honneur d'Adonaï, ou Adonis (Tammuz), dont la mort était pleurée par les hébreux dans les bosquets de Bethléem. Le sacrifice du « pain et du vin » était célébré aussi bien dans les Éleusinies que pendant la fête des tabernacles. [Glos. Clef de la Th.] |
Emanation (Doctrine de l'émanation) | Doctrine de l'émanation. Dans son sens métaphysique, elle s'oppose à celle de l'évolution, tout en étant inséparable d'elle. La science enseigne que, physiologiquement, l'évolution renvoie à un mode de génération où le germe qui croît pour donner le fœtus préexiste déjà dans le parent, la nature se chargeant du développement du germe, ainsi que de la forme et des caractéristiques finales, le processus se déroulant (comme dans la théorie cosmologique) d'une façon aveugle, par le jeu d'interactions entre les éléments et leurs divers composés. L'Occultisme enseigne que c'est là seulement le mode apparent, le véritable processus étant une émanation guidée par des forces intelligentes obéissant à une LOI immuable. En conséquence, bien qu'ils adhèrent fermement à la doctrine de l'évolution (telle qu'on la trouve chez Kapila et Manu), les Occultistes et les théosophes sont émanationnistes plutôt qu'évolutionnistes. Il fut un temps où la doctrine de l'émanation était universelle. Elle fut enseignée par les philosophes d'Alexandrie comme par les indiens, par les hiérophantes d'Égypte, de Chaldée et de Grèce, et aussi par les hébreux (dans leur Kabbale et même dans leur Genèse). Car c'est seulement par une traduction délibérément faussée que le mot composé hébreu asdt [plus exactement : ash-dath] a été rendu par « anges », d'après la Septante, alors qu'il signifie émanations, éons, tout comme chez les gnostiques. On voit dans le Deutéronome (XXXIII, 2) le mot asdt ou ashdt [= ash-dath] traduit par « loi ardente » alors que la version correcte du passage serait : « de sa droite sortit (non une loi ardente, mais) un feu [ash] conformément à la loi [dath] », c'est-à-dire le feu d'une flamme qui se communique et se transmet, comme on le voit dans une traînée de substance inflammable. C'est là précisément le fait de l'émanation, telle qu'elle est présentée dans Isis Unveiled [éd. originale, I, XXXII] : « Dans l'évolution, telle qu'on commence maintenant à la comprendre, on suppose qu'il existe dans toute matière une impulsion à prendre une forme supérieure — supposition qui est clairement exprimée par Manu et d'autres philosophes hindous de la plus haute antiquité. [En chimie], l'« arbre des philosophes », qui se développe dans une solution de zinc, illustre bien la chose. La controverse entre les partisans de cette École et les émanationnistes peut s'énoncer brièvement comme il suit : l'évolutionniste arrête toute recherche aux frontières de l'« inconnaissable », l'émanationniste, pour sa part, croit que rien ne peut apparaître par « évolution » [= évoluer] — ou, comme le mot l'indique, sortir d'une matrice, ou naître — sans avoir été au préalable in-volué, ce qui suppose que la vie procède d'une potentialité spirituelle qui domine l'ensemble ». [Glos. Clef de la Th.] |
Enfer | En anglais, Hell, terme que les anglo-saxons ont évidemment tiré du nom de la déesse Scandinave Hela, de même que le mot ad, en russe et autres langues slavonnes, vient du grec Hadès, la seule différence à faire étant une question de température : l'enfer est froid chez les Scandinaves et chaud chez les chrétiens. Cependant, même la conception de telles régions surchauffées n'est pas propre aux Européens, beaucoup de gens ayant entretenu l'idée d'un climat dans le monde souterrain — ce que nous sommes en droit de faire si nous localisons notre enfer au centre de la terre. Toutes les religions exotériques — avec les croyances diverses des brâhmanes, bouddhistes, zoroastriens, musulmans, juifs, etc — ont conçu des enfers brûlants et ténébreux, bien que nombre d'entre eux soient plus attirants qu'effroyables. L'idée d'un enfer chaud a été conçue après coup, comme une déformation d'une allégorie astronomique. Chez les Égyptiens, la conception d'un enfer comme lieu de punition par le feu n'est pas antérieure à la 17ème ou la 18ème dynastie, où Typhon s'est transformé, d'un dieu qu'il était, en un diable. Mais quelle que soit l'époque où ils implantèrent cette épouvantable superstition dans le mental des pauvres masses ignorantes, le tableau d'un enfer brûlant, avec des âmes qui y sont tourmentées, est purement égyptien, Râ, lesoleil, est devenu le Seigneur de la Fournaise, dans l'enfer des Pharaons appelé Karr, et le pécheur fut menacé de souffrances extrêmes « dans la chaleur des feux infernaux ». D'après le Dr Birch, « il y avait là un lion, appelé le monstre rugissant ». Un autre auteur décrit l'endroit comme le puits sans fond et le lac de feu, où sont jetées les victimes » (à comparer avec l'Apocalypse). Le mot hébreu gaï-hinnom (géhenne) n'a jamais eu, en réalité, le sens que lui a donné l'orthodoxie chrétienne. [Glos. Clef de la Th.] |
Esotérique (Ésotérique) | Ésotérique : Caché, secret. Du grec ésôtérikos « intérieur », tenu caché. [Glos. Clef de la Th.] |
Esprit | (Théosophie) - Le pôle divin de l'homme, le Maître intérieur (voir Âlaya), le mot désigne aussi la sphère intérieure (opposée au monde psychique et sensoriel) où s'ouvrent les sens spirituels. La Voix du Silence oppose encore Esprit planétaire et esprit malfaisant (lhamayin). [Glos. Voix du Silence] |
Esprit planétaire | (Théosophie) - Expression aux significations diverses. Dans la Voix du Silence, il s'agit du rayon particulier du Logos (considéré comme Soleil spirituel central) auquel se rattache par filiation mystique chaque âme humaine = son « Père », pour ainsi dire. Cf. Secret Doctrine, I, 573-4, où la triade supérieure dans l'homme (voir Triangle sacré) est présentée comme le rayonnement issu d'un Esprit planétaire (ou Dhyânibuddha), toutes les âmes spirituelles nées ainsi du même « Père céleste » demeurant comme des « âmes sœurs » dans toute la longue série de leurs renaissances terrestres. [Glos. Voix du Silence] |
Esprits planétaires | Régents et gouverneurs des planètes. Dieux planétaires. [Glos. Clef de la Th.] |
Etreté (Être-té) | Être-té : [de l’anglais : Be-ness]. Terme forgé par les théosophes [modernes] pour rendre de façon plus exacte la signification essentielle du mot Sanskrit intraduisible Sat. Ce dernier ne signifie pas « Être », car le terme « Être » présuppose une conscience sensible d'exister. Mais, dans la mesure où Sat s'applique uniquement au principe absolu — universel, inconnu, et à jamais inconnaissable, tel que le postule le panthéisme philosophique, en l'appelant la racine de base du Kosmos, et le Kosmos lui-même — il n'était pas possible de le rendre par le simple mot « Être ». En vérité, Sat n'est même pas « l'Entité incompréhensible », selon la traduction de certains orientalistes, car ce n'est pas plus une « Entité » qu'une « Non-entité » mais plutôt les deux à la fois. Comme il a été dit, c'est l'Être-té absolue, non l'« Être » : c'est l'Un sans second, le tout indivisé et indivisible — la racine de la Nature, tant visible qu'invisible, objective que subjective — cet Un ne pouvant jamais être pleinement compris. [Glos. Clef de la Th.] |
Exotérique | [grec : éxôtérikos] - Ouvert, extérieur, public. L'opposé d'ésotérique, ou caché. |
Extase | [grec : ékstasis]. Un état psycho-spirituel ; une transe physique qui induit la clairvoyance, et un état béatifique qui amène des visions. [Glos. Clef de la Th.] |
Extra-cosmique | Hors du Kosmos, ou de la Nature. Terme absurde inventé pour affirmer l'existence d'un dieu personnel qui serait en soi indépendant de la Nature, ou extérieur à elle — absurde, car la Nature, ou l'Univers, étant sans fin et sans limites, il ne saurait exister quoi que ce soit qui serait en dehors. Le terme a été créé pour s'opposer à l'idée panthéiste que le Kosmos tout entier est animé, ou pénétré dans sa forme, par l'Esprit de la Déité, la Nature étant comme le vêtement recouvrant la véritable Présence invisible, et la matière en constituant le jeu d'ombres illusoires. [Glos. Clef de la Th.] |
Ferho | (gnostique) - Chez les gnostiques nazaréens, le plus haut et le plus grand pouvoir créateur. (Voir Codex Nazareus). [Glos. Clef de la Th.] |
Feu | Philosophes du Feu: Nom donné aux hermétistes et alchimistes du Moyen-Âge, ainsi qu'aux rosicruciens. Ces derniers, successeurs des théurges, ont considéré le Feu comme le symbole de la Déité : non seulement il était la source des atomes physiques, mais il contenait les forces spirituelles et psychiques qui leur donnaient l'énergie. Sommairement analysé, le Feu est un principe triple ; ésotériquement, il est septuple comme le sont aussi tous les autres éléments. De même que l'homme est un composé d'Esprit, Âme et Corps, complété d'un quadruple aspect, de même en est-il du Feu. Selon les œuvres de Robert Fludd (appelé aussi Robertus de Fluctibus), l'un des fameux rosicruciens, le Feu possède en premier lieu, une flamme visible (le corps), puis un feu astral invisible (l'âme), et, en troisième lieu, un esprit. Les quatre aspects évoqués apparaissent comme suit : (a) chaleur (vie), (b) lumière (mental), (c) électricité (pouvoirs kâmiques ou moléculaires) et (d) les essences synthétiques — au-delà de l'esprit — ou la cause radicale de son existence et de sa manifestation. Pour l'hermétiste, ou le rosicrucien, quand une flamme est éteinte sur le plan objectif, elle n'a fait que passer du monde visible à l'invisible, du connaissable à l'inconnaissable. [Glos. Clef de la Th.] |
Flamme | (Théosophie) - Selon H.P. Blavatsky, la Flamme renvoie toujours à la Source unique, primitive et inépuisable de toute vie, à laquelle s'allument les « Feux », hiérarchies cosmiques d'entités et de pouvoirs qui se manifestent et interviennent dans l'émanation (et la réabsorption) des mondes et des êtres (cf. Secret Doctrine, I, 215, 259 note). De façon correspondante, le divin prototype de l'homme (voir Esprit planétaire, Dhyânibuddha) est pour chaque individu la Flamme dont la monade humaine est comme l'« étincelle » ou le « véhicule » (Secret Doctrine, I, 265) : la réintégration totale à cette Flamme originelle (le « Père Céleste ») de l'Ego spirituel réalisé a lieu en paranirvâna. [Glos. Voix du Silence] |
Fohat | (Théosophie - L'essence de l'électricité cosmique, comme énergie vitale universelle, dans ses deux aspects, constructeur et destructeur (Theosophical Glossary). [Glos. Voix du Silence] |
Fraternité universelle | Le second nom officiel de la Société Théosophique ; également, le premier de ses trois Buts. [Glos. Clef de la Th.] |
Gautama | (Sanskrit ; Bouddhisme) - Nom usité en Inde. C'est celui du prince de Kapilavastu, fils de Shuddhodana, roi des Shâkya, qui régnait sur un petit territoire aux frontières du Népal : né au 7ème siècle av. J.-C., il est appelé maintenant le « Sauveur du monde ». Gautama (écrit parfois Gotama) était le nom sacerdotal de la famille des Shâkya. Simple mortel par sa naissance, ce prince s'éleva au rang d'un Bouddha, par son propre mérite personnel et sans aide. Un homme, mais, en vérité, au-dessus de n'importe quel Dieu ! [Glos. Clef de la Th.] |
Gelugpa | [dGelupgs-pa] (tibétain ; Bouddhisme) - L'École des « Vertueux », fondée par le grand réformateur du lamaïsme, Tsongkhapa (1357-1419). Cet Ordre, dit des « bonnets jaunes » (appelé aussi en Occident l'Église Jaune), exerçait la domination spirituelle et temporelle au Tibet, jusqu'à l'invasion de ce pays par la Chine. [Glos. Voix du Silence] |
Gnose | (grec : gnôsis). Littéralement : connaissance. Terme technique employé par les Écoles de philosophie religieuse, avant et pendant les premiers siècles de ce que l'on appelle le christianisme, pour désigner l'objet de leur quête. Cette connaissance spirituelle et sacrée — la gupta-vidyâ des hindous — ne pouvait être obtenue que par l'Initiation aux Mystères Spirituels, dont les cérémonies des « Mystères » étaient une représentation. [Glos. Clef de la Th.] |
Gnostiques | Philosophes qui formulèrent et enseignèrent la Gnose, ou connaissance. Ils furent florissants pendant les trois premiers siècles de l'ère chrétienne. Parmi les plus éminents, on peut compter Valentin, Basilide, Marcion, Simon le magicien, etc. [Glos. Clef de la Th.] |
Grand Âge | Les Anciens mentionnèrent plusieurs « Grands Âges ». Celui de l'Inde embrasse tout le Mahâmanvantara, l'Âge de Brahmâ, dont chaque Jour représente le Cycle de Vie d'une Chaîne [planétaire], c'est-à-dire une période de 7 Rondes (voir l'ouvrage de Sinnett, Le Bouddhisme ésotérique [et surtout la Doctrine Secrète de Mme Blavatsky]). Ainsi, un « Jour » et une « Nuit de Brahmâ » — un manvantara et un pralaya — s'étendent sur 8.640.000.000 ans [terrestres], un âge englobant une période de 311.040.000.000.000 ans ; après quoi, le pralaya de l'univers, ou sa dissolution, devient universel. Chez les Égyptiens et les Grecs, le « Grand Âge » ne recouvrait que l'année tropique, ou sidérale, de 25.868 ans. Sur l'Âge complet — celui des dieux — ils ne disaient rien, vu que c'était une question qui ne devait être discutée et divulguée que dans les Mystères, et pendant les cérémonies d'Initiation. Le « Grand Âge » des Chaldéens était le même, calculé en chiffres, que celui des hindous. [Glos. Clef de la Th.] |
Guhya-vidya (Guhya-vidyâ) | Guhya-vidyâ :(Sanskrit). La connaissance secrète des mantrams mystiques. [Glos. Clef de la Th.] |
Gupta-vidya (Gupta-vidyâ) | (Sanskrit). Même sens que guhya-vidyâ. Science, connaissance ésotérique ou secrète. [Glos. Clef de la Th.] |
Guru | (Sanskrit ; Hindouisme) - Vénérable, respectable : d'où l'application du mot aux parents, et particulièrement au maître spirituel, qui conduira le disciple à la seconde naissance. [Glos. Voix du Silence] |
Gygès | (grec) - L'anneau de Gygès est devenu une métaphore fameuse dans la littérature européenne. Gygès était un Lydien qui, après avoir tué le roi Candaule, épousa sa veuve. Platon nous informe que Gygès descendit un jour dans un gouffre ouvert dans la terre et y découvrit un cheval de bronze : dans son flanc ouvert se trouvait un squelette d'homme de stature gigantesque qui portait au doigt un anneau de bronze. Mis au doigt de Gygès, cet anneau le rendit invisible. [Glos. Clef de la Th.] |
Hades (Hadès) | Du grec Aïdès, l'« invisible » : c'est le royaume des ombres, dont l'une des régions était le Tartare, un lieu de complète obscurité, comme l'était aussi la zone de profond sommeil sans rêve qui se trouvait dans l'Amenti [égyptien]. Si on en juge par la description allégorique des punitions qui y étaient infligées, l'endroit était purement karmique. Ni l'Hadès, ni l'Amenti n'étaient l'Enfer que continuent de prêcher certains prêtres et religieux rétrogrades. Et qu'ils aient été représentés par les Champs Élysées ou le Tartare, on ne pouvait accéder à ces lieux qu'en franchissant le fleuve pour gagner l'« autre rive ». Comme l'exprime bien Bonwick dans son ouvrage Egyptian Belief and Modern Thought [= Croyance égyptienne et pensée moderne], on peut trouver l'histoire de Charon, le passeur (du Styx), non seulement chez Homère mais aussi dans les écrits poétiques de bien des pays. Il est indispensable de traverser le Fleuve avant d'atteindre aux Îles des Bienheureux. Le rituel égyptien a décrit un Charon, avec sa barque, de longs siècles avant Homère ; il y est appelé Khu-en-na, le timonier à tête de faucon. Voir Enfer. [Glos. Clef de la Th.] |
Hallucination | État produit parfois par des désordres physiologiques, parfois par la médiumnité et d'autres fois par l'ébriété. Mais il faut rechercher plus profondément que dans la physiologie la cause qui produit ces visions. Toutes — particulièrement quand l'origine en est la médiumnité — sont précédées d'une relaxation du système nerveux, entraînant invariablement un état magnétique anormal qui a pour effet d'attirer sur le patient des ondes de lumière astrale. Ce sont ces ondes qui fournissent l'imagerie des diverses hallucinations, lesquelles, cependant, ne sont pas toujours de simples rêves vides et irréels, comme les médecins ont tendance à le dire. Personne ne peut voir ce qui n'existe pas (c'est-à-dire n'a pas son empreinte marquée) dans ou sur les ondes [Le mot waves, traduit ici par ondes, signifie aussi vagues] astrales. Mais un voyant peut percevoir des objets et des scènes (passées, présentes ou futures) qui n'ont pas le moindre rapport avec lui-même, et, bien plus, percevoir plusieurs choses totalement sans relations entre elles, au même moment, ce qui peut produire les combinaisons d'images les plus grotesques et absurdes. Mais ivrogne et voyant, médium et adepte, prennent leurs visions respectives dans la lumière astrale. Cependant, tandis que l'ivrogne, le fou et le médium sans entraînement, ou encore l'individu souffrant d'une fièvre cérébrale, voient, parce qu'ils n'y peuvent rien, en évoquant des visions embrouillées, sans s'en rendre compte eux-mêmes et sans être capables de les contrôler, au contraire, l'adepte et le voyant entraîné ont le choix de leurs visions et le pouvoir de les maîtriser. Ils savent où fixer leur regard, comment stabiliser les scènes qu'ils désirent observer, et comment voire au-dessus des couches extérieures de la lumière astrale. Pour la première catégorie de voyants, ces aperçus saisis dans les ondes astrales sont des hallucinations. Pour les autres, ils deviennent la reproduction fidèle de ce qui véritablement a eu lieu, se passe actuellement ou arrivera plus tard. Ce qui n'est que perspectives aléatoires, entrevues par le médium, et visions vacillantes qu'il saisit dans la lumière trompeuse, se transforme, par la volonté directrice de l'adepte et du voyant [authentique], en la représentation véridique de ce qu'il désire faire venir dans le champ focal de sa perception. [Glos. Clef de la Th.] |
Hamsa | (Sanskrit ; Hindouisme) - Oiseau du genre cygne, oie. Mot mystique aux diverses significations occultes. Associé à kâla (le temps infini) il renvoie à l'Absolu (Parabrahman) ; dans le monde manifesté, Brahmâ est le « véhicule » de cet oiseau (Hamsa vahana) (Theosophical Glossary). Dans la Hamsa Upanishad, l'adepte en méditation s'identifie à l'Oiseau (niché dans le cœur), le Soi suprême. D'où la formule : Aham sa (Je suis Lui), qui joue sur le mot hamsa. [Glos. Voix du Silence] |
Hiérophante | Du grec hiérophantes, littéralement : « celui qui explique les choses sacrées ». Dans les temples de l'Antiquité, ce titre appartenait aux plus hauts adeptes qui instruisaient les candidats, exposaient les mystères sacrés, et étaient les Initiateurs aux grands Mystères ultimes. L'hiérophante tenait la place du Démiurge et expliquait aux postulants à l'Initiation les divers phénomènes de création qui étaient produits pour leur instruction. « II était le seul interprète des secrets et doctrines ésotériques. Prononcer même son nom devant une personne non initiée était interdit. Il siégeait à l'Orient et portait, comme symbole d'autorité, un globe d'or suspendu à son cou. Il avait aussi le nom de Mystagogue ». (Kennett R.H. Mackenzie, M.S.T. [Membre de la Société Théosophique], The Royal Masonic Cyclopaedia). [Glos. Clef de la Th.] |
Hillel | Un grand Rabbi babylonien du siècle précédant l'ère chrétienne. Homme saint et instruit, Hillel (né au 1er siècle avant J.-C.) a fondé une École célèbre (Beth Hillel) qui s'est maintenue longtemps après sa mort. Mme Blavatsky n'ignorait pas l'existence des Pharisiens, des décennies avant la naissance de Hillel : dans l'un de ses articles (« Zoroaster in History »), elle situe cette secte à 150 av. J.-C.]. [Glos. Clef de la Th.] |
Hinayana (Hînayâna) | Hînayâna : (Sanskrit ; Bouddhisme) - Le « Petit Véhicule », mot appliqué à un canon scripturaire et à une École du bouddhisme, en opposition à Mahâyâna, le « Grand Véhicule ». Les deux Écoles sont mystiques. (Voir Mahâyâna). Également, dans la superstition exotérique, la plus basse forme de transmigration. [Glos. Clef de la Th.]. Le « petit véhicule » du bouddhisme primitif (jugé relativement inférieur au mahâyâna, ou « grand véhicule », développé ouvertement dans la suite). Souvent appelé « bouddhisme du Sud », il est répandu à Ceylan et dans l'Asie du Sud-Est. [Glos. Voix du Silence] |
Homogénéité | Du grec homos, « même », et génos, « genre ». Caractérise ce qui est entièrement de même nature, non différencié, non composé, comme l'or est censé l'être. |
Hypnotisme | [Du grec hypnos, sommeil]. Nom donné par le Dr Braid au processus par lequel un homme doué d'un fort pouvoir de volonté en plonge un autre dont le mental est plus faible dans une sorte de transe : une fois dans cet état, le sujet fera n'importe quoi en obéissant à la suggestion de l'hypnotiseur. À moins de viser des applications bénéfiques, cette pratique serait, pour un Occultiste, à ranger dans la magie noire ou la sorcellerie : c'est la plus dangereuse, moralement et physiquement, du fait qu'elle interfère avec les fluides nerveux. [Glos. Clef de la Th.] |
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2 - Commentaires sur le glossaire
Le glossaire est composé du glossaire de l’ouvrage La Clef de la Théosophie et de celui de l’ouvrage La Voix du Silence
Pour chaque entrée, la source du mot est indiquée en abrégé : allemand (all), anglais (ang), chinois (chin), égyptien (ég), grec (grec), hébreu (hébreux), latin (latin), pâli (pâli), persan (persan), Sanskrit (Sanskrit). Des informations complémentaires, données par le traducteur dans des notes, ou en cours d'article, sont présentées entre crochets. Dans le texte, un astérisque placé à la fin d'un mot renvoie à un article particulier consacré à ce mot.
Pour les termes bouddhiques, le lecteur pourra également se reporter au glossaire inséré dans l'édition de la Voix du Silence, publiée en 1991 par Textes Théosophiques [voir "publications disponibles" sur www.theosophie.fr ].).
À noter enfin que quelques articles supplémentaires (présentés entre crochets) ont été proposés par le traducteur pour expliquer certains termes que Mme Blavatsky n'avait pas pris en compte, ou apporter des précisions utiles au lecteur moderne.
Ouvrages cités et abréviations employées :
l) Sources théosophiques :
H.P. Blavatsky, Theosophical Glossary (Theosophical Glossary) ; The Secret Doctrine (SECRET DOCTRINE).
Revue The Theosophist The Theosophist.
2) Livres d'orientalistes contemporains de H.P.B. :
Beal, A Catena of Buddhist Scriptures (Cat), Londres, Trübner, 1871.
Edkins, Chinese Buddhism (C.B.), Londres, Trübner, 1879.
J. Eitel, Hand-book for the Student of Chinese Buddhism (H.C.B.), Londres, Trübner, 1870.
Spence Hardy, Eastem Monachism (E.M.), Londres, Partridge & Okay, 1850; Manual of Buddhism (M.B.), Londres, 880.
W. Rhys Davids, Buddhism (B.), Londres, Soc. for Promoting Christian Knowledge, 1878.
Schlagintweit, Buddhism in Tibet, Londres, 1863, trad. Le Bouddhisme au Tibet (B.T.), Paris, Annales du musée Guimet, 1881.
Documents consultés (dictionnaires, lexiques et études sur le bouddhisme) :
A Sanskrit-English Dictionary, sir Monier Monier-Williams (1899), nouvelle édition: Oxford University Press, 951.
Pâli-English Dictionary, T.W. Rhys Davids & W. Stede, Londres, The Pali Text Society, rééd. 1986.
Vocabulaire pâli-français des termes bouddhiques, Paris, Adyar, 1961.
A Tibetan-English Dictionary, Sarat Chandra Das, Delhi, Motilal Banarsidass, rééd. 1983.
Dictionnaire français de la langue chinoise, Institut Ricci, Paris, rééd. 1986.
The Encyclopedia of Eastern Philosophy & Religion, Boston, Shambhala, 1989.
A Survey of Buddhism, Bhikshu Sangharakshita, Bangalore. The Indian Inst. of WorId Culture, 1957. Vers Sommaire