LETTRE N°74 – L’INTERDÉPENDANCE ET LE SYMBOLISME DU “MUR GARDIEN”
Novembre – Décembre 2023
La prochaine Lettre paraîtra début janvier 2024, elle aura pour thème : Quelle Espérance pour l’avenir de l’humanité ?
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PENSÉE DU MOMENT
« S’il est vrai que le tout est dans le TOUT, il est également vrai que LE TOUT est dans Tout. Celui qui comprend parfaitement cette vérité possède déjà un grand savoir ». ‒ « Tout s’écoule du dedans au dehors » ─ Le Kybalion.
« Volontairement condamné à vivre à travers les Kalpa (les cycles des âges) futurs, loin des regards et de la reconnaissance des hommes, assujetti comme une pierre entre les autres pierres sans nombre qui forment le « Mur Gardien » (*), tel est ton avenir si tu passes la septième Porte. Construit par les mains de nombreux Maîtres de Compassion, érigé par leurs tortures, par leur sang cimenté, ce mur abrite le genre humain depuis que l'homme est homme et le protège contre des misères et douleurs potentielles encore plus grandes. »
« (*) À propos de ce « Mur Gardien », ou « Mur de Protection », il est enseigné que les efforts accumulés par de longues générations de Yogis, de Saints et d'Adeptes, surtout de Nirmânakâya, ont, pour ainsi dire, créé un mur protecteur autour du genre humain, mur invisible qui abrite l'humanité souffrante de calamités encore plus terribles. » ─ H.P. Blavatsky, La Voix du Silence, pp. 90/1.
CŒUR DE LA THÉOSOPHIE
Symbolisme du « Mur Gardien »
Le « Mur Gardien » est une expression symbolique citée dans La Voix du Silence (par H.P. Blavatsky), pour parler du rôle des hiérarchies spirituelles qui accompagnent la manifestation de l’univers et qui préservent, en accord avec la loi de karma, l’harmonie du monde, de la nature et de l’humanité. Toute la manifestation de la vie est comparée à un Grand Pèlerinage où chaque conscience quel que soit son degré d’éveil dans l’échelle de l’Être poursuit un processus d’évolution vers des états de plus en plus élevés de conscience. Les lois essentielles à l’œuvre sont l’Unité, la Fraternité et l’évolution universelle. Aucune conscience n’est séparée des autres, tout est en interdépendance.
Un beau symbole qui illustre notre sujet est donné dans l’Avatamsaka Sutra (The Flower Garland Sutra) : l’univers est représenté sous la forme d’un immense réseau d’interdépendance – le réseau d’Indra ou “Indra’s Web” – où chaque conscience est reliée à toutes les autres, et se réflète à chaque instant dans toutes les autres.
Le « Mur Gardien » plus spécifiquement concerne la hiérarchie spirituelle particulière qui par Compassion adombre (ou accompagne intérieurement) l’humanité jusqu’à sa complète libération de la réincarnation. Dans cette approche du « Mur Gardien » chaque être humain est accompagné par une entité divine, ou Ange Gardien.
On retrouve des correspondances avec cet enseignement dans maintes autres traditions, par exemple : dans la Bible quand les « Fils de Dieu épousèrent les filles des hommes » (Genèse, VI, v. 2 et 4), dans le mythe de Prométhée (Prométhée enchainé d’Hésiode), dans le Bouddhisme Dzogchen où il est dit « Bien que par sa réalisation, notre propre maître soit l’égal de tous les Bouddhas, il les surpasse par sa bonté à notre égard » (La Fontaine de grâce de Dilgo Khyentsé), dans la Franc-maçonnerie avec le symbolisme complexe du carré long, ou celui de la « Tête Magique » dans le Zohar (The Secret Doctrine, i, 424).
Les entités spirituelles, qui composent ce « Mur Gardien », ont éveillé les âmes humaines à la Conscience Réfléchie à l’aube du présent cycle évolutif et elles continuent d’accompagner chacun jusqu’à son initiation finale.
Le Sacrifice du « Veilleur Silencieux » et des « Fils de Dieu » : « L’« Être [merveilleux] » dont nous venons de parler, et qui doit rester sans nom, est l’Arbre duquel sont descendus, dans les âges suivants, tous les grands Sages et Hiérophantes historiques : Le Rishi Kapila, Hermès, Enoch, Orphée, etc. Comme homme objectif, c’est le mystérieux personnage (toujours invisible pour les profanes, quoique toujours présent) dont parlent toutes les légendes de l’Orient et dont s’entretiennent les Occultistes et les étudiants de la Science sacrée. C’est lui qui change de forme, et cependant reste toujours le même. Et c’est lui encore qui possède l’autorité spirituelle sur les Adeptes initiés du monde entier. C’est, comme nous l’avons dit, « le sans nom » qui a pourtant beaucoup de noms et dont, cependant, les noms et la nature sont inconnus. C’est l’initiateur, appelé le « GRAND SACRIFICE », car, assis sur le seuil de la LUMIÈRE, il regarde en elle du cercle d’obscurité dans lequel il se trouve et qu’il ne veut pas traverser ; et il ne quittera son poste qu’au dernier jour de ce Cycle de Vie. Pourquoi le Veilleur solitaire reste-t-il au poste qu’il a lui-même choisi ? Pourquoi s’assied-il près des bords de la Fontaine de la Sagesse primordiale dont il ne boit plus, – car il n’y a rien à apprendre qu’il ne sache déjà, ni sur cette Terre, ni dans son Ciel ? Parce que les Pèlerins solitaires, fatigués dans leur voyage de retour, vers leur patrie ne sont jamais sûrs, même au dernier moment, de ne pas perdre leur chemin dans ce désert sans limites d’illusion et de matière, qu’on appelle la Vie terrestre ; parce qu’il désire montrer, à chaque prisonnier qui a réussi à se libérer des liens de la chair et de l’illusion, le chemin qui conduit à cette région de liberté et de lumière d’où il est lui-même un exilé volontaire ; parce que, en un mot, il s’est sacrifié pour le salut de l’Humanité, quoiqu’un très petit nombre d’élus paissent profiter du GRAND SACRIFICE.
« C’est sous la direction silencieuse de ce MAHÂ-GURU que, depuis l’éveil de la conscience humaine, tous les autres Instructeurs de l’Humanité ont guidé les humanités primitives. C’est par l’intermédiaire de ces « Fils de Dieu » que les races en enfance reçurent leurs premières idées sur les arts, les sciences et la connaissance spirituelle ; c’est Eux qui posèrent la première pierre de ces antiques civilisations qui provoquent l’étonnement des générations modernes de chercheurs et de savants.» ─ H.P. Blavatsky, The Secret Doctrine, I, 208 (traduction BNF-Courmes de La Doctrine Secrète).
Dans le Bouddhisme on trouve le même écho en rapport avec la loi de sacrifice. Il est enseigné que « l’abandon d’un seul être suffit à faire perdre l’esprit d’Éveil » (Le précieux ornement de la libération de Gampopa, éd. Padmakara, p. 179).
Pour approfondir le sujet : il est proposé des extraits du Glossaire Théosophique : « Symbolisme de la Trinité dans le Bouddhisme – Définition de Trikaya et Trisharana ».
La Compassion – La Loi des Lois
« Peux-tu détruire la divine COMPASSION ? La Compassion n'est pas un attribut. C'est la LOI des LOIS, l'Harmonie éternelle, le SOI d'Âlaya [Alaya = « l’Âme du Monde dont l’essence est Amour, est l’harmonie ou la Musique des Sphères » – citation d’un article d’H.P. Blavatsky] ; essence universelle et sans rivages, c'est la lumière de l'immuable Justice et de l'harmonieuse disposition de chaque chose dans le tout, la loi de l'éternel Amour. Plus tu t'unifieras avec elle, ton être se fondant dans son ÊTRE, plus ton Âme s'unira avec ce qui EST, plus tu deviendras Compassion Absolue (*). Tel est le Sentier Ârya, le Sentier des Bouddhas de perfection. » ─ « (*) La « Compassion » en question ne doit pas être envisagée sous le même jour que « Dieu, l'amour divin » des religions monothéistes. Elle représente ici une loi abstraite et impersonnelle, dont la nature (qui est Harmonie absolue) est jetée dans la confusion par la discorde, la souffrance et le péché. » ─ H.P. Blavatsky, La Voix du Silence, pp. 91/2.
Altruisme et action éthique : « Le véritable développement de soi suivant la voie ésotérique réside dans l'action. “L'inaction dans un acte de miséricorde devient l'action d'un péché mortel” ». ─ H.P. Blavatsky, article « Que ferons-nous pour nos semblables ? » (Cathier Théosophique n°147).
« Je ne peux m’empêcher de respecter tout ce qui vit, je ne peux m’empêcher d’avoir de la compassion pour tout ce qui vit : Voilà le commencement et le fondement de l’éthique » ─ citation d’Albert Schweitzer, dans Le respect de la vie.
Le parasol allégorique : « Il existe une influence ou un pouvoir dans le soleil qui peut être utilisé à des fins bénéfiques par le mystique — s'il parvient à s'en saisir — et qui, s'il n'était pas gardé, caché ou obscurci par un écran, serait cause de destruction pour tous ceux qui réussiraient à l'évoquer. » « De même que les filets d'eau ruissellent au bout des baleines de nos parapluies, de même les influences spirituelles se déversent du monde des Adeptes qui forment l'armature de l'écran protecteur, sans lequel la pauvre humanité serait détruite par le flamboiement qui rayonne du monde spirituel. » ─ WQ. Judge, article « Le parasol allégorique » (Cahier Théosophique n°156)
Paix intérieure et compassion
« S'il est vrai que, d'après l'enseignement, Kâma [ou les Désirs du Moi personnel] est dur comme le fer, il n'est pas difficile de comprendre d'où viennent la brutalité et la dureté de l'éclair lumineux. […] C'est là le caractère séparatif de Kâma : il engendre et soutient la notion du « moi », Ahamkara. C'est le « moi » de Kâma qui se sépare des autres, comme il sépare une chose d'une autre. […] Aussi la Compassion ne peut-elle être placée dans la hiérarchie Kâmique. » « La Connaissance et les bonnes œuvres sont appelées des purificateurs, et c'est la vérité. […] Il va de soi que pour parvenir progressivement à établir des relations d'union réelle entre véritables Compagnons, un double effort doit être poursuivi : a) un processus d'élimination [purification] et b) un processus d'assimilation. La base de cet effort doit être la Compassion et non les sentiments. […] Développons donc la Compassion, c'est-à-dire le pouvoir du service éclairé par la véritable compréhension. Ne nous précipitons pas pour donner de l'aide avant de comprendre ; n'essayons pas d'expliquer avant de comprendre ; n'essayons pas de sacrifier avant de comprendre ; ne nous attachons pas avant de comprendre et ne repoussons pas avant de comprendre. Ne soyons pas guidés par les sentiments, aussi nobles puissent-ils sembler, mais essayons de les comprendre. Le Repos et la Béatitude vont de pair ; ils sont nés de la véritable compréhension. Partout où il y a turbulence, intérieure ou extérieure, du corps ou du mental, et chaque fois qu'elle prévaut, la Compassion ne peut se manifester parce qu'à ce moment la compréhension est absente. L'équilibre du mental, l'absence d'agitation du cerveau et des sens sont une réflexion de cette Paix intérieure qui est Compassion, compréhension et aide à tous les êtres. Ne pensons pas que ceci est au-delà de notre portée : lentement et graduellement nous toucherons à ce but. » ─ B.P. Wadia, article « La Paix intérieure qui est Compassion » (Cathier Théosophique n°137).
S’unir à l’idéal le plus haut
Un idéal transmis à l’humanité dès l’aube de son pèlerinage terrestre : H.P. Blavatsky déclare, « Je crois : 1) qu’un enseignement oral ininterrompu a été révélé aux élus de la race par des hommes divins vivants, pendant l'enfance de l'humanité ; 2) que cet enseignement nous est parvenu sans altération, et 3) que les MAÎTRES sont entièrement versés dans la science fondée sur cet enseignement ininterrompu. » ─ H.P. Blavatsky, article « Que ferons-nous pour nos semblables ? » (Cahier Théosophique n°147).
Trois grandes idées à ne pas perdre de vue
« 1/ il existe une grande Cause — au sens d'une entreprise — appelée la Cause de la Sublime Perfection et de la Fraternité humaine. Elle s'appuie sur l'unité essentielle de toute la famille humaine ; et elle est possible du fait que le sublime (dans la mesure de perfection qui est accessible) et la réalisation effective de la fraternité sur chacun des plans de l'être sont une seule et même chose. Tous les efforts [… doivent viser] l'avènement, dans le cœur et le mental des hommes, de l'Ordre de la Sublime Perfection.
« 2/ L'homme est un être qui peut s'élever à la perfection, à la stature de la Déité, car il est lui-même Dieu incarné. Cette noble idée était certainement présente à l'esprit de Jésus lorsqu'il déclara que nous devrions être parfaits comme l'est notre père dans les cieux. C'est l'idée de l'humaine perfectibilité. Elle est destinée à détruire l'horrible théorie du péché originel qui a tenu en sujétion et écrasé les nations chrétiennes occidentales pendant des siècles.
« 3/ La troisième idée […] s'énonce dans ces termes : les Maîtres — ceux qui se sont élevés au degré de perfection qu'autorisent l'actuelle période d'évolution et ce système solaire — sont de véritables faits vivants, et non des abstractions, froides et distantes. Ce sont, comme le répétait si souvent notre vieille amie H.P. Blavatsky, des hommes vivants. […] L'idée des Maîtres, considérés en tant que faits vivants et idéaux élevés, emplira l'âme d'espérance, et Eux-mêmes aideront tous ceux qui désirent élever la race humaine. N'oublions pas ces trois grandes idées. » ─ WQ. Judge, article « Trois grandes idées » (Cahier Théosophique n°156).
Interdépendance et altruisme
L’interdépendance
« C'est en suivant la large voie de l'interdépendance des hommes que la loi de karma trouve sa conclusion légitime et équitable. » […] « Les théosophes considèrent comme une vérité que l'interdépendance des hommes est la cause de ce qu'on appelle le karma distributif. C'est dans cette loi que se trouve la solution du grand problème de la souffrance collective et du moyen de la soulager. C'est d'ailleurs par l'effet d'une loi occulte que nul homme ne peut s'élever au-dessus de ses imperfections individuelles sans élever en même temps, si peu soit-il, l'ensemble dont il est partie intégrante. » » ─ H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, pp. 216-7.
L’altruisme
Enseigner aux enfants et à garder présent toute la vie dans nos rapports aux autres : « Ce qu'il faudrait enseigner aux enfants, par-dessus tout, c'est la confiance en soi, l'amour de tous les hommes, l'altruisme, la charité mutuelle ; et surtout, il faudrait les habituer à penser et à raisonner par eux-mêmes. Nous réduirions à un strict minimum tout travail de mémoire purement mécanique et consacrerions le temps à développer et cultiver les facultés de nos élèves, leurs sens intérieurs et leurs capacités latentes. Nous nous efforcerions de nous occuper de chaque enfant individuellement, de l'éduquer de façon à favoriser l'épanouissement le plus équilibré et harmonieux possible de tous ses pouvoirs, afin que ses aptitudes particulières parviennent à leur plein développement naturel. Notre but serait de créer des hommes et des femmes libres, libres intellectuellement, libres moralement, sans aucun préjugé en quoi que ce soit, et, par-dessus tout, affranchis d'égoïsme. Et cela, croyons-nous, pourrait être réalisé en grande partie, sinon en totalité, par l'effet d'une bonne éducation véritablement théosophique. » ─ Un Théosophe « doit devenir un altruiste parfait, sans jamais penser à lui-même ; il lui faut oublier sa vanité et son orgueil en pensant au bien de ses semblables, comme à celui de ses frères-compagnons. » ─ « Le fait que chaque acte et chaque pensée de la vie comporte une influence bonne ou mauvaise sur d'autres membres de la famille humaine exige de l'individu qui veut atteindre au bonheur et au progrès futurs un strict sentiment de la justice, de la moralité et de l'altruisme » ─ H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, p. 282, 33, 226.
Le but du Mouvement théosophique : Promouvoir « une société, de caractère absolument non sectaire, dont le travail serait mené dans un climat amical, par les gens instruits de toutes les races, avec un esprit de consécration altruiste à la recherche de la Vérité, et avec l'intention de la répandre de manière impartiale, pourrait jouer un rôle important pour faire pièce au matérialisme et redonner de la force à l'esprit religieux en plein déclin. » ─ H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, p. 321.
Le devoir du Théosophe : « Il ne peut pas y avoir de sentiment égoïste dans ses actions pour son frère moins favorisé. Ésotériquement, il n'existe pas d'autre façon, moyen ou méthode de se sacrifier « à l'éternel » que d'œuvrer et de se sacrifier pour l'esprit collectif de Vie qui est incarné dans l'Humanité, et représenté (pour nous) dans son aspect divin le plus élevé par celle-ci seulement. » ─ H.P. Blavatsky, article « Que ferons-nous pour nos semblables ? » (Cahier Théosophique n°147).
L’altruisme dans la Doctrine Secrète : « Le mental inférieur qui analyse et raisonne peut comprendre les centaines de faits et les milliers de détails du livre ; mais c’est le mental supérieur synthétique seul qui peut comprendre les principes universels. […]
« La compréhension par le mental supérieur et perception par l’intuition ne suffisent pas à moins qu’ils n’entraînent l’action qui est l’altruisme.
« L’homme quadruple inférieur, le quaternaire, doit devenir une triade, et La Doctrine Secrète, qui est un livre d’occultisme pratique, nous aide à accomplir cette tâche. La triade supérieure doit être transmutée en la Tétractys Sacrée – c’est le but qu’enseigne le message d’H.P.B. La seule énergie de l’altruisme unifie toutes les actions entreprises en termes de compréhension des principes universels et accomplies en termes de perception intuitive du Cœur. […]
« L’altruisme supérieur se manifeste et sa charité n’est plus seulement et uniquement généreuse, c’est un altruisme qui permet à l’homme de se débarrasser de sa béquille de dépendance et de se tenir debout seul avec confiance. A partir de là nous allons voir comment ces trois pouvoirs de l’Esprit doivent œuvrer conjointement, si la Vie - Esprit doit prédominer. » ─ B.P. Wadia, article « Étude dans la Doctrine Secrète : L’Altruisme ». Lien vers l’article complet.
Symbolisme du carré parfait et la Tétractys des anciens
Le symbolisme du « Mur Gardien » a son origine dans l’enseignement des anciens qui explique que l’univers se développe selon un processus d’émanation, guidé de l’intérieur vers l’extérieur, de plan en plan par l’effet de l’intervention de légions de hiérarchies spirituelles. La nature occulte de l’univers repose sur un Principe divin universel et d’Unité, de Lois immuables (cycles, karma et réincarnation), des Hypostases, des Tétractys, de la constitution septuple et des Nombres.
Le mystère du quatre sacré : « Le Quatre, qui est représenté, dans la numération occulte, par la Tétraktys le Carré sacré ou parfait, est un Nombre sacré, chez les Mystiques de toutes les nations et races. Il a une seule et même signification dans le Brâhmmaisme, le Bouddhisme, le Kabbalisme, l’Égyptianisme, le Chaldéisme et autres systèmes. » « La Triade forme, dans le cercle, la Tétraktys ou « le Quatre Sacré », et le carré inscrit dans le cercle est la plus puissante de toutes les figures magiques. » ─ H.P. Blavatsky, The Secret Doctrine, I, 89, 99 (traduction BNF-Courmes de La Doctrine Secrète).
La Tétractys : « Platon, l'ardent disciple de Pythagore, […] soutenait que le dodécaèdre était la figure géométrique employée par le Demiurge pour édifier l'univers. Quelques-uns de ces chiffres avaient une signification particulièrement solennelle. Par exemple, quatre, dont le dodécaèdre est le triple, était tenu pour sacré par les Pythagoriciens. C'est le carré parfait et aucune des lignes qui le limitent ne dépasse l'autre d'un seul point. C'est l'emblème de la justice morale et de l'équité divine géométriquement exprimée. Tous les pouvoirs, toutes les grandes symphonies de la nature physique et spirituelle se trouvent inscrites dans le carré parfait : le nom ineffable de Celui qui, autrement, n'aurait pas de nom susceptible d'être prononcé, était remplacé chez les anciens mystiques par ce nombre sacré QUATRE et constituait pour eux le plus impérieux et le plus solennel des serments : la Tétractys. » ─ H.P. Blavatsky, Isis Unveiled, I, 9 (traduction Adyar d’Isis Dévoilée).
Le quatre sacré connecté à karma et l’humanité : « Les « Quatre Mahârâjahs » ou grands Rois de Dhyân Chôhans, les Dévas qui président chacun à l’un des quatre points cardinaux. Ce sont les Régents, ou Anges, qui gouvernent les Forces cosmiques du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest, forces qui ont chacune une propriété occulte spéciale. Ces Êtres sont aussi reliés avec le Karma, parce que ce dernier demande des agents physiques et matériels pour faire exécuter ses décrets, – par exemple, les quatre vents, auxquels la Science elle-même reconnaît des influences pernicieuses ou bienfaisantes sur la santé des hommes et des êtres vivants en général. Il y a de la philosophie occulte dans la doctrine catholique romaine qui attribue les divers malheurs publics, – épidémies, guerres, etc., – aux « messagers » invisibles du Nord et de l’Ouest. […] La croyance en les quatre Mahârâjahs, – les Régents des quatre points cardinaux, – était universelle. » ─ H.P. Blavatsky, The Secret Doctrine, I, 122/3 (traduction BNF-Courmes de La Doctrine Secrète).
LA CHRONIQUE (PASSÉ, PRÉSENT, FUTUR)
Le Gardien du Sentier
Une chaîne d’influence spirituelle et les obstacles intérieurs : Il existe « une longue chaîne d'influence qui s'étend du guide spirituel le plus élevé que tout homme puisse avoir, en passant par une nombreuse hiérarchie de chefs spirituels, pour aller finalement jusqu'au simple instituteur de notre enfance. » ─ « Tout homme qui décide en lui-même d'entrer sur le Sentier a un Guru. Mais le temps qui s'écoule entre cette résolution et l'heure où le disciple vient à connaître réellement le Maître peut être long en vérité ; dans certains cas, il est très court. » ─ « Tous nos obstacles, nous les avons créés nous-mêmes. » ─ « Le découragement, le doute, la peur, la vanité, l'orgueil et l'auto-satisfaction, la Nature [psychique] se sert de ces pouvoirs comme de pièges pour nous retarder. Chaque événement, chaque objet, chaque énergie peut servir pour ou contre le grand but : dans chacun la Nature [psychique] s'efforce de contenir l'Esprit et l'Esprit s'efforce d'être libre. » ─ W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, pp. 63, 64, 46.
Importance de la dévotion : « La vie est le grand instructeur ; elle est la grande manifestation de l'Âme, et l'Âme manifeste le Suprême. Toutes les méthodes sont bonnes, toutes sont des contributions partielles au grand but : la Dévotion. “Le Yoga (ou Dévotion) est la perfection dans l'accomplissement des actions” dit la Bhagavad-Gîtâ (II, 50) ». ─ W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, pp. 46.
Le Sentier : Le Gardien du Sentier est en nous-même, pour le découvrir il faut d’abord vaincre les trois obstacles ou démons intérieurs qui sont : « le désappointement, le découragement et le désespoir, voilà le diable à trois têtes, que l’on doit combattre tout seul. Il faut désappointer le désappointement ; abattre le découragement ; chasser le désespoir ; damner le Diable. »
─ Lire tout l’article « Le Gardien du Sentier ».
La Recherche du Maître en nous-même
La quête mystique du divin intérieur – extrait d’Isis Dévoilée : « Dès le moment où le premier mystique trouva le moyen de communiquer avec le monde des êtres invisibles, entre la sphère de la matière et celle de l'esprit pur, il conclut qu'abandonner cette science mystérieuse à la profanation des masses, serait la perdre. Son abus pourrait entraîner l'humanité à la destruction rapide ; ce serait laisser jouer des enfants avec des produits explosifs, et leur fournir des allumettes. Le premier adepte autogène n'initia que quelques élus, et garda le silence envers la multitude. Il reconnut son Dieu et sentit que l'Être sublime était au-dedans de lui. L'"Atman", le "Soi", le puissant Seigneur et Protecteur, du moment que l'homme l'eût connu comme le "Je suis", le "Ego Sum", le "Asmi", donne la preuve silencieuse de tout son pouvoir à celui qui était capable de reconnaître la "voix petite silencieuse". Depuis l'époque de l'homme primitif décrit par le premier poète Védique, jusqu'aux temps modernes, il n'y a pas eu un seul philosophe digne de ce nom, qui n'ait porté dans le silencieux sanctuaire de son cœur, la sublime et mystérieuse vérité. S'il était initié, il l'apprit comme une science sacrée ; s'il ne l'était pas, alors, de même que Socrate se répétait à lui-même et à tous ses semblables, la noble injonction : "Homme, connais-toi toi-même", il réussit à reconnaître le Dieu en lui. "Vous êtes des dieux", s'écrie le Roi-Psalmiste, et nous voyons que Jésus rappelle aux Scribes que l'expression "Vous êtes des dieux", s'adressait à d'autres hommes mortels, et qu'il réclamait pour lui le même privilège sans blasphème (Évangile de Jean, X, 34-35). Et voici que Paul, écho fidèle, tout en affirmant que nous sommes tous "le temple du Dieu vivant" (Deuxième Épitre aux Corinthiens, VI, 16), ajoute prudemment, qu'après tout ces choses n'intéressent que les "sages", et qu'il n'est pas "légitime" d'en parler.
« Acceptons, par conséquent, l'invite, et notons simplement que même à travers toute la phraséologie barbare et tourmentée du Codex Nazaraeus, on retrouve la même idée. Comme une lame de fond, rapide et claire, elle coule sans mélanger sa pureté cristalline avec la vase des lourdes vagues du dogmatisme. Nous le constatons dans le Codex, de même que dans les Védas, dans l'Avesta ; aussi bien dans l'Abhidarma, les Sânkhya Sûtras de Kapila que dans le Quatrième Évangile. Nous ne pouvons atteindre le "Royaume des Cieux" que si nous nous unissons indissolublement avec notre Rex Lucis, le Seigneur de Splendeur et de Lumière, notre Dieu Immortel. Il faut premièrement conquérir l'immortalité et "prendre le Royaume des Cieux par la force", qui est offert à notre être matériel. "Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre ; le second homme est le Seigneur venant du ciel... Voici, je vous dis un mystère", dit Paul (Première Corinthiens, XV, 47-51). » ─ H.P. Blavatsky, Isis Unveiled, II, 317-8 (traduction Adyar d’Isis Dévoilée).
La naissance spirituelle : « Cherche celui qui doit te donner naissance (*) dans [..] la Salle de Sagesse, où toutes les ombres sont inconnues et où la lumière de la vérité resplendit d'une gloire inaltérable. Cela qui est incréé réside en toi, disciple, comme aussi en cette Salle. Si tu veux l'atteindre et fusionner les deux, tu dois te dépouiller de tes sombres vêtements d'illusion. » ─ (*) Il s'agit de l'Initié qui, par la Connaissance qu'il donne à son disciple, le guide vers sa naissance spirituelle - ou seconde naissance. Pour cette raison, il est appelé Père, Guru, ou Maître. ─ H.P. Blavatsky, La Voix du Silence.
ARTICLES ET DOCUMENTS
Il est proposé à la lecture (pour en savoir plus) :
- Lettre n°49 : « L’éthique universelle »
- Lettre n°25 : « Le langage de l’âme »
- Lettre n°18 : « La Voix du Silence »
- Lettre n°16 : « Le lien indéfectible entre l’homme et la nature »
- Lettre n°12 : « Les Maîtres de Sagesse »
- Lettre n°1 : « La Fraternité universelle »
- Article de H.P. Blavatsky : « La doctrine de l’Œil et la doctrine du Cœur »
- Glossaire Théosophique d’H.P. Blavatsky : « Symbolisme de la Trinité dans le Bouddhisme - Définition de Trikaya et Trisharana ».
- Article de W.Q. Judge : « L’aide du Maître sera-t-elle suspendue ? »
- Article de W.Q. Judge : « Suis-je le gardien de mon frère ? »
- Article de W.Q. Judge : « Le Parasol allégorique » (Cahier Théosophique n°156)
- Article de B.P. Wadia : « Étude dans la Doctrine Secrète : L’Altruisme »
- Article de B.P. Wadia : « La paix intérieure qui est compassion » (Cahier Théosophique n°137)
- Article de B.P. Wadia : « La recherche du Maître » (Cahier Théosophique n°9)
- Articles de Autre auteur : « Le Gardien du Sentier »
MÉDIATHÈQUE
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