LETTRE N°25 - LE LANGAGE DE L'ÂME
Septembre – Octobre 2015
La prochaine Lettre paraîtra le 1er novembre 2015. Elle aura pour thème : Que se passe-t-il après la mort ?
Vidéo d’une conférence : « Le langage de l’âme » Voir la vidéo sur YouTube
Audio d’une ancienne conférence : « Le langage de l’âme »
Programme des activités - Page LUT Paris sur Facebook
PENSÉE DU MOMENT
« Avant que l'Âme puisse comprendre et soit à même de se souvenir, elle doit être unie au Parleur Silencieux, comme la forme sur laquelle la glaise est modelée est d'abord unie au mental du potier. Car alors l'Âme entendra et se souviendra. Et alors, à l'oreille intérieure, parlera
LA VOIX DU SILENCE
CŒUR DE LA THÉOSOPHIE
L’Âme et son langage
Qu’est-ce que l’âme ?
Une définition précise de l’âme est difficile, et elle variera selon les auteurs. Par exemples : pour Pascal « Nous sommes composés de deux natures opposées […] âme et corps », pour Victor Hugo « Le corps humain cache la réalité de l’âme » (extraits du dictionnaire Le Robert), pour C.-G. Jung : « L'âme, reflet du monde et de l'homme, est d'une telle diversité, d'une telle complexité qu'on peut la considérer et la juger sous des angles infiniment variés ».
Le mot âme provient du latin anima, qui est le « souffle », le principe de vie. De manière courante l’âme représente l’ensemble des facultés intellectuelles et morales de l’homme. Pour certains l’âme est notre principe spirituel dont l’immortalité est sujette au jugement divin.
En Théosophie, l’âme dans l’homme et la nature est la manifestation du grand pouvoir de Conscience et de Vie qui anime l’univers visible et invisible.
DansLa Clef de la Théosophie (p. 137) il est précisé : « En prenant l'Âme comme un terme générique, il existe dans l'homme trois aspects de l'Âme : l'Âme terrestre ou animale, l'Âme Humaine, et l'Âme Spirituelle ; elles ne sont à proprement parler qu'une seule Âme sous ses trois aspects. Or, du premier rien ne subsiste après la mort ; quant au second (noûs, ou Manas), seule survit son essence divine, si elle n'a pas été souillée ; et pour ce qui est du troisième — en dehors du fait qu'il est immortel — il devient consciemment divin en s'assimilant le Manas supérieur. »
Dans L’Océan de Théosophie (pp. 30/1) W.Q. Judge souligne l’importance d’admettre la constitution interne de l’homme : « La grande majorité des hommes disent qu'ils possèdent une âme et un corps et s'en tiennent là, sans chercher à savoir ce qu'est l'âme, si elle est l'être réel, ou si elle a des pouvoirs qui lui sont propres, les prédicateurs se bornant habituellement à parler de son salut ou de sa damnation. Ainsi, à force d'en parler comme d'une chose différente de lui-même, l'homme a fini par se convaincre qu'il n'est pas une âme puisqu'il peut perdre cette âme. De là est née une tendance au matérialisme qui pousse les hommes à attacher plus d'importance au corps qu'à l'âme. […] Lorsque le véritable enseignement sera connu on comprendra que le soin de l'âme, qui est le Soi, est une question vitale exigeant une attention quotidienne qui ne peut être ajournée sans causer un préjudice sérieux à l'homme tout entier, corps et âme. L'enseignement chrétien [...] enseigne que l'homme est composé du corps, de l'âme et de l'esprit. [...] Si nous plaçons ainsi l'âme entre l'esprit et le corps, nous sommes très près de devoir examiner la question de la responsabilité de l'âme, le corps seul ne pouvant pas en avoir, et afin de rendre l'âme responsable des actions commises, nous devons admettre qu'elle possède des pouvoirs et des fonctions. À partir de cela, il est facile d'avancer que l'âme peut être rationnelle ou irrationnelle, ainsi que le pensaient parfois les Grecs, et de là il n'y a plus qu'un pas pour arriver à d'autres propositions théosophiques. Cette division triple de la nature de l'homme contient, en fait, l'enseignement théosophique de la constitution septuple de l'être humain, car les quatre autres constituants qui manquent se trouvent dans les pouvoirs et les fonctions du corps et de l'âme […]. Il y a longtemps, on était convaincu que l'homme était un septénaire et non simplement une dualité… ».
Âme humaine individuelle et l’Âme collective
Ainsi, le terme « âme » peut désigner aussi bien la partie psychique de la personnalité terrestre, que l'Ego qui se réincarne, voire même l'Âme collective universelle, l’âme de l’humanité, l’âme d’un groupe particulier, etc…
Enfin, « La Doctrine Secrète enseigne l'identité fondamentale de toutes les Âmes avec la Sur-Âme Universelle, cette dernière étant elle-même un aspect de la Racine Inconnue : et le pèlerinage obligatoire pour toute Âme — étincelle de cette Sur-Âme Universelle — tout au long du Cycle de l'Incarnation (ou de "Nécessité") conformément à la loi Cyclique et Karmique, pendant la période tout entière [le temps d’un univers]. […] La doctrine pivotale de la philosophie Ésotérique n'admet aucun privilège ni don spécial pour l'homme, sauf ceux gagnés par son propre Ego du fait de son effort et de son mérite personnels au cours d'une longue série de métempsychoses et de réincarnations. » - H.P. Blavatsky, « Troisième proposition fondamentale ».
Le langage de l’Âme
« Par sa nature complexe, l’âme peut descendre et s’allier si intimement à la nature matérielle au point d’empêcher une vie supérieure d'exercer une influence morale. D’un autre côté, elle peut s’unir si intimement au nous, ou l’esprit, pour en partager sa puissance, que dans ce cas, son véhicule, l’homme physique, apparaîtra comme un Dieu, même durant sa vie terrestre. À moins que l’union de l’âme et de l’esprit ne se produise, soit dans cette vie, soit après la mort physique, l’homme individuel n’est pas une entité immortelle. La psyché [l’âme inférieure animale et passionnelle] est tôt ou tard annihilée. » - H.P. Blavatsky, extrait traduit de l’article “Views on Theosophists”.
Les multiples voies d’expression de l’âme
« L'âme libre a affaire avec des essences et des pouvoirs qui sont tous impersonnels ; les conflits de la sphère matérielle sont laissés en arrière. » – W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p. 27.
« Si vous connaissiez l'Âme, vous pourriez répondre vous-même à toutes [vos] questions, car toute connaissance réside là. Dans l'âme se trouvent également chaque créature et chaque pensée. » – W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p. 27
« Y a-t-il des moyens de communication entre les plans spirituel et humain de conscience ou de mémoire ? Il y en a, naturellement [...]. À quoi attribuez-vous l'intuition, la « voix de la conscience », les prémonitions, les réminiscences vagues et imprécises, etc., etc., sinon à de telles communications ? » - H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, p. 152.
Les idées innées
Les idées innées sont communes à l’humanité, elles touchent tous les grands idéaux de beauté, de justice, d’harmonie, de vérité, de bien et sont gravées dans l’âme profonde de chacun.
« Les sages expliquent que le fait que certaines idées soient communes à l’humanité entière est dû à la réminiscence de ces idées qui furent implantées dans le mental humain tout au début de sa carrière évolutive sur cette planète par les frères et les sages qui avaient appris leurs leçons et atteint leur perfection dans des âges antérieurs, bien avant que ne commençât le développement de ce globe. La science ne nous offre aucune explication pour ces idées inhérentes, elle se contente de dire qu’“elles existent”. En fait, elles furent enseignées à la masse des Egos engagés dans l'évolution de cette terre ; elles furent gravées, marquées en caractères de feu dans leur nature et reviennent toujours à la mémoire ; elles suivent l'Ego à travers le long pèlerinage. » - W.Q. Judge, L’Océan de Théosophie, p. 92.
« Les idées qui furent alors implantées, [lors de l'éveil de l’humanité à l’intelligence réfléchie par des êtres hautement spirituels], subsistent encore aujourd'hui sous forme d'idées inhérentes. Il s'ensuit qu'il n'y a nulle raison d'être fier de ses idées, comme le sont tant d'entre nous : elles n'ont rien d'original ; nous n'aurions jamais pu les développer par nous-mêmes sans y avoir été aidés ; et si la grande sagesse de ces esprits planétaires n'avait pas été à l'origine des choses, nous irions maintenant à la dérive sans nul espoir. » - W.Q. Judge, Notes sur la Bhagavad-Gîtâ, p. 117/8.
L’intuition et l'omniscience
L’intuition ou l’instinct de l’âme : « Chacun de nous possède la faculté, le sens intérieur, connu sous le nom d'intuition ; mais combien rares sont ceux qui savent le développer ! C'est cependant le seul qui puisse faire voir les hommes et les choses sous leurs vraies couleurs. C'est un instinct de l'âme qui croit en nous, en proportion de l'usage que nous en faisons, et qui nous aide à apercevoir et à comprendre tout fait réel et absolu avec plus de clarté que ne le ferait le simple exercice de nos sens et de notre raisonnement. Ce qu'on appelle le bon sens et la logique ne nous permet de voir que l'apparence des choses, ce qui est évident pour tous. L'instinct dont je parle étant comme une projection de notre conscience perceptive, projection qui s'opère du subjectif à l'objectif, et non vice versa, éveille en nous les sens spirituels et les forces à agir ; ces sens assimilent l'essence de l'objet ou de l'action que nous examinons, nous les représentent tels qu'ils sont, et non tels qu'ils paraissent à nos sens physiques ou à notre froide raison. « Nous commençons par l'instinct, nous finissons par l'omniscience », dit le professeur A. Wilder, notre plus vieux collègue. Jamblique a décrit cette faculté, et certains théosophes ont pu apprécier toute la vérité de sa description. […] L'INFINI ne peut être connu de notre raison, qui ne fait que distinguer et définir ; — mais nous pouvons toujours en concevoir l'idée abstraite grâce à cette faculté supérieure à la raison, — l'intuition ou l'instinct spirituel dont je viens de parler. Les grands initiés ayant la rare faculté de se mettre dans l'état de Samadhi, — que nous ne pouvons traduire qu'imparfaitement par le terme extase, un état où l'on cesse d'être le « moi » conditionné et personnel, pour devenir un avec le TOUT, — sont les seuls qui peuvent se vanter d'avoir été en contact avec l'infini. » - H.P. Blavatsky, article « Le phare de l’inconnu »
L’intuition n’est pas l'imagination : Il convient d’apprendre à distinguer cette voix intuitive du bavardage inconsistant de l'imagination fantaisiste, du désir ou de l'orgueil. « La connaissance intuitive doit être soumise à l'épreuve de l'expérience [et de la raison supérieure] » - La Lumière sur le Sentier, p. 148.
Comment savoir si une information reçue est vraie ? W.Q. Judge : « L’intuition doit être développée et la matière jugée sur une base philosophique vraie, car si elle est contraire aux vrais règles générales, c’est qu’elle est fausse. Elle doit être analysée profondément et attentivement pour déterminer ce qui provient de l’égotisme et ce qui ne l’est pas. Si elle est due à l’égotisme, elle n’est pas de l’Esprit et est fausse. »
Comment développer l’intuition ? « Il faut en premier l’exercer, et en second ne pas l’utiliser à des fins purement égoïstes. L’exercer signifie qu’elle doit être suivie à travers erreurs et souffrances jusqu’à ce que par ces tentatives sincères elle atteigne sa pleine force. Ceci ne signifie pas que nous puissions faire des erreurs sans nous soucier des résultats, mais qu’après avoir établi la conscience sur une base correcte, en suivant la règle d’or, nous laissions l’intuition s’exprimer et lui donnions toute sa force. Inévitablement au début nous commettrons des erreurs, mais rapidement, si nous sommes sincères, elle deviendra plus brillante et sans erreur. » - W.Q. Judge, traduit de l’article “The Power to Know”.
L’intuition positive : Les textes spirituels sont écrits en langage chiffré qui vise à développer les instruments intérieurs : « Tant que n'a pas été fait le premier pas dans le sens de ce développement, le jaillissement de connaissance, qu'on appelle l'intuition pleine de certitude, est impossible à l'homme. Et cette intuition positive et sûre est la seule forme de connaissance qui permette à l'individu d'œuvrer d'une manière rapide, ou d'atteindre à son vrai rang à un niveau élevé, dans les limites de son effort conscient. […] La connaissance intuitive ne s'acquiert d'aucune façon, mais elle est, pour ainsi dire, une faculté de l'âme ; non de l'âme animale (cet aspect de l'homme qui devient fantôme après la mort, lorsque la sensualité, l'affection, ou le souvenir des mauvaises actions le retient dans le voisinage des êtres humains) mais de l'âme divine qui anime toutes les formes extérieures de l'être individualisé. » - La Lumière sur le Sentier, pp. 54/5, 79/80.
L'omniscience du Yogi (ou Sage) accompli : Patanjali décrit l'état de méditation abstraite qui peut être atteint par une profonde dévotion envers l'Esprit Suprême, considéré dans sa manifestation compréhensible comme Ishwara. En Ishwara devient infinie l'omniscience qui dans l'homme n'existe qu'en germe. (Aphorismes 23 et 25 du Livre I).
La Voix de la conscience
« On peut dire que la voix de la conscience est le Mental (Manas) guidé par l’Âme spirituelle (Buddhi), mais en même temps l’Esprit (Atman) doit aussi être concerné, sans quoi il n’y aurait pas de vraie base spirituelle et pas de vraie certitude ni de justice dans l’influence mouvante de la conscience. Appelez la voix de la conscience la voix du Soi Supérieur et vous serez plus près de la vérité, et certainement moins enclin à tomber dans une conception purement intellectuelle du Son Insonore [AUM ou OM] qui est très difficile à entendre. » – W.Q. Judge, traduit du Forum Answers, p. 108.
La mémoire de l’âme – Les réminiscences
« La réminiscence, n'est pas une faculté, ou un attribut, de notre mémoire physique, mais une perception intuitive qui est indépendante de notre cerveau physique et extérieure à lui. Or, cette perception (stimulée par la connaissance toujours présente de notre Ego spirituel) inclut toutes les visions de l'homme qui sont considérées comme anormales, depuis les images suggérées par le génie, jusqu'aux divagations de la fièvre et même de la folie, [...] Nous appelons réminiscence la mémoire de l'âme. Et c'est cette mémoire qui donne à presque tout être humain la certitude, qu'il se l'explique ou non, d'avoir vécu antérieurement et de devoir vivre à nouveau. » - H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, pp. 140/1.
« La masse entière des détails d'une vie est conservée dans l'homme intérieur, pour être un jour intégralement rendue à la mémoire consciente, dans quelque autre vie, quand nous aurons atteint un état parfait. […] En vivant selon les impératifs de l'âme on peut finalement rendre le cerveau perméable aux souvenirs de l'âme ; en menant une vie opposée à ces impératifs, cette réminiscence sera de plus en plus obscurcie. » - W.Q. Judge, L’Océan de Théosophie, pp. 80/1.
« La mémoire physique est à la réminiscence ce que les éléments d'un mélange sont à un composé. Dans l'une, nous avons des détails séparés et une suite ordonnée de rapports appartenant au temps. Dans l'autre, nous avons le précipité qui se produit dans l'alambic de la vie, et ce précipité appartient à l'« éternité ». La première est phénoménale ; la seconde nouménale, et sur celle-ci le temps a cessé d'agir, car elle est devenue une partie de nous-mêmes. La mémoire appartient à la personnalité des sens dans le temps. La réminiscence appartient à l'individualité permanente. La mémoire est formée des notes dans le champ de la pensée ; la réminiscence, c'est l'enregistrement permanent dans le domaine de l'intuition, le titre des possessions durables de l'âme (l'Ego). […] La réminiscence a dissout les souvenirs dans l'eau de l'oubli, pour n'en conserver que l'essence, comme mobiles et intuitions, en tant que guide futur » - W.Q. Judge, article « Réincarnation et mémoire ».
Les rêves et prémonitions
L’instruction pendant le sommeil : « Pendant le sommeil, l'homme intérieur est en communion avec des intelligences supérieures, et il réussit parfois à imprimer dans le cerveau ce qu'il a acquis — qu'il s'agisse d'une idée élevée ou d'une vision prophétique — ou bien il n'y parvient pas, en raison de la résistance des fibres du cerveau. La signification d'un rêve est aussi déterminée par le karma de la personne, car un roi peut rêver de ce qui concerne son royaume, tandis que le même rêve, fait par un de ses sujets, n'aura aucune portée pratique. Ainsi que l'a dit Job : “Dans les songes et les visions nocturnes, l'homme reçoit l'instruction.” » - W.Q. Judge, L’Océan de Théosophie, p. 152.
Les rêves prophétiques : « On peut dire que, dans le cas où des personnes ont vraiment des rêves prophétiques, c'est parce que leur cerveau et leur mémoire physiques sont en relation et en sympathie plus étroites avec leur « Ego supérieur » que chez la majorité des gens. Le Soi-Ego a plus de facilités pour imprimer sur la coque physique et sa mémoire ce qui a de l'importance pour ces personnes qu'il n'en a chez des êtres moins bien doués. Souvenez-vous que le seul Dieu avec lequel l'homme vient en contact est son propre Dieu, appelé Esprit, Âme et Mental (ou Conscience), et ces trois ne font qu'un. […] Les rêves avertisseurs et prémonitoires exigent la coopération active de l'Ego intérieur. Souvent également, ils sont dus à la coopération consciente ou inconsciente du cerveau de deux personnes vivantes, ou de leur Ego » - H.P. Blavatsky, Les rêves et l’éveil intérieur, pp. 45, 49/59.
Distinguer expérience mystique et médiumnité
Quelle est la différence entre la pure vision spirituelle [ou noétique] et la vision terrestre et psychique de la médiumnité ? « La première peut s'obtenir dans deux cas : (a) si l'on peut paralyser à volonté la mémoire et l'activité instinctive indépendante de tous les organes matériels et des cellules mêmes du corps de chair, — ce qui devient très facile une fois que la lumière de l'Ego Supérieur a consumé et subjugué définitivement la nature passionnelle de l'Ego personnel inférieur, mais n'est toutefois possible qu'à un adepte ; et (b) si l'être est la réincarnation d'un Ego qui, dans une vie antérieure, est arrivé, grâce à une extrême pureté et à des efforts soutenus, presque à l'état de sainteté du yogi. Il y a une troisième possibilité de s'élever par des visions mystiques au plan du Mental Supérieur ; mais elle est rare et ne dépend pas de la volonté du Voyant, mais de la faiblesse extrême et de l'épuisement du corps matériel par suite de la maladie et de la souffrance. La Voyante de Prévorst en fut un exemple, et Jacob Boëhme illustre notre seconde catégorie. Dans tous les autres cas de vision anormale, de soi-disant clairaudience, clairvoyance ou transe, nous avons tout simplement affaire à la médiumnité. » - H.P. Blavatsky, Raja Yoga ou Occultisme, pp. 102/3.
La « Voix intérieure » des mystiques : « Les voix extérieures, subjectivement objectives, qu'entendent clairaudiants et mystiques peuvent provenir d'un certain nombre de sources — désirables et (le plus souvent) indésirables, et n'ont pas, d'une façon générale, le poids et l'autorité qui s'attachent à ce qu'on connaît comme la « voix intérieure ». Cette voix ne doit pas être confondue avec les divers produits de l'imagination et les impulsions variées qui viennent en réalité des multiples centres et organes physiques et qui traversent le cerveau d'une façon fugitive. La « voix intérieure » possède un siège plus profond que de tels centres physiologiques : elle surgit du centre du cœur qui appartient à l'homme intérieur ; ses décisions finales sont irrésistibles. » W.Q. Judge, Rêves et éveil intérieur,pp. 121/2.
Autres expressions de l’âme
Les pouvoirs de l’âme : « Le moyen de faire du bien avec ces pouvoirs [de l’âme] ne réside jamais en leur exhibition, mais dans l'influence qu'ils peuvent exercer silencieusement sur les autres, et par les indications, suggestions et repères qu'ils peuvent fournir à celui qui les possède s'il les utilise correctement ; de cette manière, ils peuvent devenir utiles, mais certainement pas en parlant d'eux, ni en en faisant étalage de quelque façon ». – W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p. 201.
Les multiples aspects du langage de l’âme : « La vérité de la vie de l'âme ne se cache sous aucun point cardinal spécial ; elle se trouve partout, en tous les points du cercle, et ceux qui ne cherchent que dans une seule direction ne la trouveront pas. » – W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p. 108.
L’imagination : l’imagination supérieure, à ne pas confondre avec la fantaisie, est un des pouvoirs plastiques de l’âme supérieure et est la mémoire d’incarnations passées. (Glossaire Théosophique)
La lumière divine : « C'est par le canal du mental de l'Âme que nous touchons le rayonnement du Dieu intérieur, et c'est par le contact avec les grands Gurus que nous touchons le rayonnement du Dieu dans la Nature — la Compassion Absolue. » - B.P. Wadia, article « Études dans la Voix du Silence - Le destructeur du réel ».
CHRONIQUE (PASSÉ, PRÉSENT, FUTUR)
Comment se mettre à l’écoute de l’Âme ?
L’âme est unie au « chant de la vie » : « Écoute le chant de la vie. […] Cherche-le et écoute-le, pour commencer, dans ton propre cœur. Il existe une mélodie naturelle, une source obscure dans tout cœur humain. Elle peut être recouverte, complètement cachée et réduite au silence — mais elle est là. À la base même de ta nature, tu trouveras la foi, l'espérance et l'amour. » - La Lumière sur le Sentier, pp. 24, 43.
Admettre la réalité de l’âme
L'Être vrai, est la vertu de l'âme qui est d'être libre (W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p. 48).
Se mettre à l’écoute de l’âme est essentiel et permet de répondre aux questions sur ce qu’est l’homme, son destin et le sens de notre vie. Pour vivre à l’écoute, ou selon les impératifs, de son âme individuelle l’homme doit suivre une voie d’auto-culture, de développement de soi par des efforts « auto-induits et autodéterminés ». De plus l’âme individuelle profonde étant unie à l’âme universelle, il convient de se mettre à l’écoute de l’âme collective de toute l’humanité et de toute la nature pour la servir, participer au progrès de tous et exprimer de manière plus vraie le grand SOI, UN et UNIVERSEL. Il s’agit de renoncer aux limitations produites par les désirs personnels et rechercher la Lumière qui brille au cœur de l’être humain.
« Si nous postulons l'existence continue de l'âme (l'Ego), nous devons aussi admettre la persistance de son mode de connaissance, faute de quoi nous supprimons la conscience elle-même. La conscience de l'Ego et son mode réel de connaissance par l'expérience nous permettent d'affirmer l'existence continue. Si la conscience se manifeste à la fois sur le plan objectif, par l'intermédiaire des sens, et sur le plan subjectif, par l'intuition, la réminiscence, etc ., alors l'Ego, qui a passé par des expériences inégales sur les deux plans, presque exclusivement limitées au plan inférieur, peut parfois s'exprimer presque entièrement sur le plan subjectif, dans des états de transe ou dans certaines conditions de ce genre. C'est ce qui donne la clef permettant d'expliquer la conscience supérieure et la vie divine. » - W.Q. Judge, article « Réincarnation et mémoire ».
« L'âme individuelle de l'homme est totale, et c'est selon le pouvoir et la pureté de la forme qu'elle habite que cette âme “sert les Dieux” [le grand SOI] ». – WQ Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p. 113.
« L'Esprit Un est en tous, Il est la propriété de chacun. Il est donc toujours là, toujours avec nous et, si on y réfléchit, il reste peu de place pour la tristesse ou l'illusion. Si nous croyons que l'âme de tous est mesurée par la totalité du Temps, et non par une de ses parties, alors nous ne nous soucions plus de ces moments qui sont seulement relatifs à notre corps. Si nous vivons dans notre cœur, nous avons bientôt la preuve que le temps et l'espace n'existent pas. Rien d'étranger au Maître n'y pénètre et nos fautes ne s'y trouvent pas. Le cœur L'atteint toujours, et il n'y a pas de doute qu'Il réponde. Il répond, je le sais. Il nous aide tout en nous laissant à nous-mêmes. Il n'a pas besoin de se pencher vers la terre pour voir notre dévotion, car elle est d'une qualité céleste et sa portée s'étend partout. » – W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p. 15.
« Frustrer l'âme est un acte redoutable pour un homme. […] Ce que nous connaissons comme nous-mêmes n'est que l'homme naturel, les principes inférieurs et le mental dirigés par la fausse conscience. De l'âme, nous n'avons, dans notre état ordinaire, que de brefs aperçus incomplets — par la voix de la conscience, ou l'intuition. Bien entendu, il existe des états psychiques et spirituels dans lesquels davantage en est connu. Ainsi, la nature fait la guerre à la nature, toujours dans le but de favoriser la purification et l'évolution de l'âme. La Nature n'existe que pour le dessein de l'âme. » - W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p. 38/9.
Prendre en compte tous les aspects de l’âme (âme divine ou l’Ego Immortel et l’âme humaine)
Ce qui est permanent dans l’homme comprend : « 1/ L'Esprit immortel, sans sexe, sans forme, une émanation du SOUFFLE Un et universel. 2/ Son véhicule, l’Âme divine, appelée l’« Ego Immortel », la « Monade Divine », etc..., qui, par des apports de Manas [le mental] en qui brûle le Jiv [la Monade] toujours existant ou l'étincelle immortelle, ajoute à elle-même, à la fin de chaque incarnation, l'essence de cette individualité qui fut, l'arôme de cette fleur cueillie qui n'existe plus. […] Après la mort, les meilleures, les plus nobles et les plus pures qualités de Manas, ou âme humaine, s'élevant avec la Monade divine en Dévachan [l’état de béatitude post mortem], d'où nul ne sort ni ne revient avant le moment de la réincarnation. » - H.P. Blavatsky, article « Théories sur la réincarnation et les Esprits » (Cahier Théosophique, n°88, pp. 14, 18)
La purification des instruments de l’âme et la quête de la perfection
« Ton Âme ne peut être blessée que dans les errements de ton corps ; contrôle et maîtrise l'un et l'autre et tu seras en sûreté. » (H.P. Blavatsky, La Voix du Silence)
« Avant que le mental de ton Âme puisse comprendre, le bourgeon de la personnalité doit être écrasé, le ver des sens détruit au-delà de toute résurrection.
« L'ignorance vaut mieux que la Science-de-tête sans la Sagesse-de-l'Âme pour l'illuminer et la guider.
« Le mental est comme un miroir, il amasse la poussière tout en reflétant. II faut les douces brises de la Sagesse-de-l'Âme pour balayer la poussière de nos illusions. Cherche, ô débutant, à fusionner ton mental et ton âme. » - H.P. Blavatsky, La Voix du Silence, pp. 28, 41, 42.
« L’âme libérée de l’asservissement au corps par certaines pratiques, disciplines, et pureté de vie, durant la vie incarnée, acquiert des pouvoirs identiques à ceux de son élément primitif d’origine, l’Âme universelle. Elle a dominé son gardien physique ; les appétits terrestres grossiers et les passions de ce dernier, de tyrans despotiques sont devenus ses Esclaves, et l’Âme est devenue libre d’exercer ses pouvoirs transcendants sans aucune entrave » - H.P. Blavatsky, extrait traduit de l’article “A treatise on the Yoga Philosophy”.
La quête de la Perfection : « S'élever d'un état d'énergie à un autre, passer de la beauté et de la perfection d'un plan à la beauté et à la perfection encore plus grandes d'un autre plan, parvenir à des niveaux toujours plus élevés de gloire, de connaissance et de puissance à chaque nouveau cycle, telle est la destinée de tout Ego [Âme], qui devient ainsi son propre Sauveur dans chaque monde, et à chaque incarnation. […] Malgré leurs limites, ces intervalles [post mortem]n'empêchent cependant pas l'Ego, qui se perfectionne toujours, de suivre, sans dévier — bien que graduellement et lentement — le chemin qui l'amènera jusqu'au point de sa dernière transformation où, ayant atteint son but, il deviendra un être divin. […] Oui. C'est seulement au moyen de ces naissances successives que peut s'accomplir le progrès perpétuel des innombrables millions d'Ego vers la perfection suprême et vers une période de repos final (d'une longueur égale à celle de la période d'activité). » - H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, pp. 170, 182, 212.
« L’homme, se perfectionnant continuellement et s'efforçant d'atteindre la stature de l'homme céleste, est toujours en devenir. » - W.Q. Judge, L’Océan de Théosophie, p. 135.
La nécessité de passer par l’expérience de l’incarnation : « Pour que la Perfection soit complète, elle doit naître de l’imperfection, l’incorruptible doit s’émanciper du corruptible, ayant cette dernière comme véhicule, base et contraste ». - H.P. Blavatsky, La Doctrine Secrète, II, p. 95 (éd. anglaise).
Comment libérer notre pouvoir de connaître ? W.Q. Judge. : « Le pouvoir de connaître ne vient pas de l’étude livresque ni de la seule philosophie, mais principalement de la pratique altruiste en action, mots et pensée ; car la pratique purifie les enveloppes de l’âme et permet à cette lumière de briller dans l’intelligence du cerveau. Comme l’intelligence du cerveau, qui est le réceptacle à l’état de veille, doit être purifiée des perceptions émotives, et le moyen le plus sûr de le faire est de combiner la philosophie et les plus hautes vertus extérieures et intérieures »
La reconnaissance de l’âme
« Ce qu'il faudrait faire c'est essayer de réaliser que l'“Âme-Maîtresse est une”, avec tout ce que cela implique ; savoir ce que signifie l'enseignement antique : “Tu es Cela”. Si nous y parvenons, nous pourrons impunément identifier notre conscience avec celle de n'importe quoi dans la nature ; mais pas avant. Mais pour y arriver c'est toute une vie de travail et, auparavant, il nous faut épuiser tout karma, c'est-à-dire remplir tout notre devoir ; nous devons vivre pour autrui et alors nous découvrirons tout ce que nous devrions savoir, et non pas ce que nous aimerions savoir. » - W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, pp. 158/9.
« Pensez, pensez, pensez à la vérité que vous n'êtes pas le corps, le cerveau ou l'homme astral, mais que vous êtes CELA, et “CELA” est l'Âme Suprême. Par cette pratique, vous ferez mourir graduellement la fausse notion secrètement entretenue intérieurement que le faux est vérité et le vrai erreur. En persistant dans cette pratique, en soumettant chaque nuit vos pensées de la journée au jugement de votre Soi Supérieur, vous arriverez finalement à gagner la lumière. » - W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p.166.
« Tout ce qui est nécessaire, c'est de retirer graduellement notre conscience des illusions des sens, jusqu'à l'extase de la vision intérieure, c'est-à-dire élever graduellement le plan de la conscience. […] Ainsi, l'évidence des choses cachées finira par s'affirmer ; l'invisible et l'inconnu deviennent le visible et le connu. » - W.Q. Judge, article « Réincarnation et mémoire ».
Le développement du mental et du cœur
« Les doutes viennent tous de la nature inférieure et jamais, en aucun cas, de la nature supérieure. C'est pourquoi, à mesure que notre dévotion augmente, nous devenons capables de saisir de plus en plus clairement la connaissance qui réside dans ce qui en nous tient de Satwa [lumière, sagesse]. Car il est dit : “Celui qui est parfaitement consacré (ou qui persiste dans cette discipline) verra, dans le cours des temps, la connaissance spirituelle jaillir spontanément en lui” [Bhagavad-Gîtâ, IV, v. 34]. » - W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p. 42.
La pratique de l’altruisme – le devoir
« Accordons notre aide à tous ceux qui viennent sur notre chemin. Ce sera le vrai progrès ; les voiles qui s'étendent sur notre âme tombent quand nous agissons pour les autres. » - W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p. 36.
La méditation
« Par la méditation, la connaissance de soi-même et la discipline intellectuelle, l'âme peut s'élever à la vision de la vérité, de la bonté et de la beauté éternelles ― c'est-à-dire la Vision de Dieu ― ou à l'epopteia », comme disaient les Grecs. « L'union de l'âme individuelle à l'Ame Universelle », disait Porphyre, « n'exige qu'un esprit parfaitement pur. Par la contemplation du soi, la chasteté parfaite, et la pureté du corps, l'homme peut s'en approcher, et recevoir dans cet état la vraie connaissance et l'illumination profonde ». – Extrait de l’article d’H.P. Blavatsky, « Qu’est-ce que la Théosophie ? ».
Les Maîtres de Sagesse ou Grandes Âmes
« Plus tu t'unifieras avec [la Compassion, la loi de l’éternel Amour], ton être se fondant dans son ÊTRE, plus ton Âme s'unira avec ce qui EST, plus tu deviendras COMPASSION ABSOLUE » - H.P. Blavatsky, La Voix du Silence, p. 92.
« Celui qui a atteint la perfection, ou l'état de Mahâtma [= Grande Âme], a obtenu une maîtrise complète de son corps, et il l'occupe et s'en sert à volonté. Mais, bien entendu, tandis qu'il est dans son corps, lui-même — âme pleine de pouvoir — demeure jusqu'à un certain point limité par ce corps ou véhicule. Ceci veut dire qu'il y a des expériences que ne peut partager cet instrument de l'âme que nous appelons « le corps » , et que, au-delà d'un certain point, son cerveau ne peut les réfléchir, ni se les rappeler. Ce point varie avec le degré de réalisation atteint par les âmes individuelles et, quoique chez certains êtres il puisse se situer à un niveau élevé de connaissance et de pouvoir, il faut pourtant le considérer comme limité si on le compare aux expériences spirituelles de l'âme libérée. […] Les Maîtres ne sont ni orientaux, ni occidentaux, mais universels. » - W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, pp. 47, 156.
DOSSIERS ET ARTICLES
Il est proposé comme lectures complémentaires :
• Article de R. Crosbie : « Le langage de l’Âme ».
• Article : « L’âme et son langage ».
• Article de W.Q. Judge, « Les enveloppes de l’âme ».
• Article de W.Q. Judge, « La culture de la concentration ».
MÉDIATHÈQUE
Il est proposé la vidéo et l’audio suivantes :