LETTRE N°72 – LES POUVOIRS DU SON ET DES MANTRAMS
Juillet – Août 2023
La prochaine Lettre paraîtra début septembre 2023, elle aura pour thème : Le Néoplatonisme – un héritage pour le monde d’aujourd’hui ?
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PENSÉE DU MOMENT
« Mettre son oreille à l'unisson, c'est entrer en résonance avec le monde et tous les humains qui le peuplent : c'est la compréhension et la tolérance parfaite ». (Confucius)
« Le son est à l’origine du cosmos. Si la Parole, le verbe, produit l’univers, c’est par l’effet des vibrations rythmiques du son primordial (nâda)… Tout ce qui est perçu comme son, disent les textes, est shakti, c’est-à-dire Puissance divine. Ce qui est dépourvu de son est le Principe lui-même… Le son est perçu avant la forme, l’ouïe est antérieure à la vue. » ‒ Émilie Esther, Le pouvoir du son.
Deux mantras : « L'Esprit dans le Corps » est un véritable mantra, c'est-à-dire qu'il a le pouvoir d'illuminer le mental qui médite sur lui de façon répétée. » - [et un autre mantra :] « Chaque être humain est une incarnation de son Dieu. Autant d'hommes sur terre, autant de Dieux au ciel, et pourtant ces Dieux sont en réalité Un. Tout ce qu'un homme moyen peut connaître de son Dieu, c'est ce qu'il connaît de lui-même, par lui-même et en lui-même » ‒ B.P. Wadia, article « Un mantra pour la méditation ».
CŒUR DE LA THÉOSOPHIE
La Divine résonnance et l’AUM
« Nous pouvons considérer que l'univers entier est pénétré d'une seule résonance, son ou ton homogène, qui agit pour ainsi dire, comme le pouvoir stimulant ou vivifiant, mettant en mouvement toutes les molécules. Ceci est représenté dans toutes les langues par la voyelle « a » qui a la préséance sur toutes les autres. C'est là le mot, le verbum, le Logos du Saint Jean des Chrétiens qui dit : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu » (Saint Jean, l, 1). C'est la création, car sans cette résonance ou ce mouvement dans les particules au repos, il n’y aurait pas d'univers visible. Autrement dit, l'évolution du visible hors de l'invisible dépend du son, ou, comme les Aryens l'appelaient, du Nada Brahma (la divine résonance).
« Mais, dès que ce son « a » est produit, il se change immédiatement en « au », de sorte que le second son « u », est celui que donne le premier lorsqu'il se prolonge. La voyelle « u », qui en elle-même est composée, représente donc la conservation. Et l'idée de conservation est contenue dans la création ou l'évolution car il n'y aurait rien à conserver s'il n'y avait eu d'abord création.
« Si ces deux sons fondus en un seul devaient se poursuivre indéfiniment, bien sûr ils ne seraient pas détruits. Mais on ne peut en continuer l'émission au-delà du souffle et soit que l'on ferme les lèvres, soit que la langue s'appuie contre la voûte du palais ou que l'on se serve des organes de l'arrière-bouche, il y aura toujours, lorsque prend fin l'émission, fermeture ou le son « m » qui, chez les Aryens, avait le sens d'arrêt. Dans cette dernière lettre se trouve la destruction de tout le mot ou de la lettre. Pour les prononcer à nouveau une simple expérience montrera qu'en aucune façon ils ne peuvent débuter par « m », mais que « au » commence invariablement même la prononciation du « m » isolé. Sans crainte d'être vraiment contredit, on peut affirmer que toute parole commence par « au » et qu'elle se termine ou disparaît dans le « m ».
« Le « ton » des manières, des mœurs, de la peinture, de la musique en indique le caractère réel, de même le ton des divers êtres, y compris l'homme, symbolise ou exprime leur caractère véritable et, se joignant au murmure profond de la nature, ils augmenteront le Nada Brahma ou la Divine résonance que, finalement, on entend comme étant la musique des sphères. […]
« Chez les Aryens, on représentait la Divine Résonance dans le système planétaire, par Mercure qui a toujours été censé gouverner les facultés intellectuelles et être le stimulant universel. Certains auteurs anciens ont dit qu'elle se manifeste grâce à Mercure dans l'humanité […]. Et partout où la Divine Résonance se tait ou est arrêtée, par suite de la mort ou d'un autre changement, le mot Aum a été prononcé. […] La Divine Résonance ou le son « au » est l'énergie universelle qui est conservée durant chaque Jour de Brahma, et est absorbée à nouveau dans le tout, lorsque vient la grande Nuit de Brahma.» ‒ W.Q. Judge, article « AUM ! », (Cahier Théosophique n°94).
« Mercure a toujours été connu comme le dieu de la sagesse secrète. Il est Hermès autant que Budha, le fils de Soma. En parlant des choses du plan inférieur, j'appellerais la « Divine Résonance », dont il est question dans (l’article « AUM ! »), « les vibrations » et le générateur, ou ce qui donne l'impulsion à chaque sorte de phénomènes dans le plan astral. » ‒ W.Q. Judge, article « Extraits d’une conversation avec H.P. Blavatsky », (Cahier Théosophique n°79).
La musique des sphères – Le son Fa dans la nature
La musique des Sphères : « Menez la vie nécessaire à l'acquisition [de la connaissance sacrée] et les pouvoirs et la sagesse vous viendront naturellement. Du moment que vous pourrez mettre votre conscience en accord avec l'une quelconque des sept cordes de la "Conscience Universelle", ces cordes qui s'étendent sur le clavier du Kosmos et vibrent d'une Éternité à l'autre, lorsque vous aurez étudié à fond "la Musique des Sphères", alors seulement vous aurez toute liberté de partager votre connaissance avec ceux, avec qui on peut le faire en sécurité. En attendant, soyez prudents. Ne divulguez pas à notre génération actuelle les grandes Vérités qui sont l'héritage des Races futures. N'essayez pas de dévoiler le secret de l'Être et du Non-Être à ceux qui sont incapables de comprendre la signification cachée de l'HEPTACHORDE d'Apollon, la lyre du dieu radieux, dans chacune des sept cordes de laquelle habitent l'Esprit, l'Âme et le Corps Astral de ce Kosmos dont l'enveloppe seule est tombée entre les mains de la Science Moderne... Soyez prudents, disons-nous, prudents et sages, et par-dessus tout prenez soin de savoir ce que croient ceux qui reçoivent vos leçons, de peur qu'en se trompant eux-mêmes, ils ne trompent aussi les autres... car telle est la destinée de toute vérité qui n'est pas encore devenue familière aux hommes... Laissez plutôt les Chaînes Planétaires et autres mystères super et sous-cosmiques dans le pays des rêves, pour ceux qui ne peuvent ni voir, ni même croire ce que voient les autres. » ‒ H.P. Blavatsky, The Secret Doctrine, vol. I, p. 167 (extrait de l’éd. française de La Doctrine Secrète d’Adyar).
Il existe selon la Théosophie des correspondances entre les Couleurs, les Sons et les "Principes" qui dérivent de sept grandes Hiérarchies spirituelles. « Dans l'éternelle musique des sphères, nous trouvons la gamme parfaite qui correspond aux couleurs ; et dans le nombre, déterminé par les vibrations – des couleurs et des sons, qui "sert de base à toutes les formes et guide tous les sons", nous trouvons le résumé de l'Univers Manifesté. » Vâch, Shékinah ou la "musique des sphères", de Pythagore, ne font qu'un.
Le son Fa dans la nature et la musique chinoise : « La doctrine du son est incontestablement la plus subtile et la plus absconse de toute la série de sciences physiques […] C'est un fait remarquable [pour les Chinois] que le ton Kung qui correspond à notre « Fa » soit considéré par les physiciens modernes comme la véritable tonique de la Nature. […] Ce ton est considéré comme le Fa moyen du piano-forte […] [Selon un récit mythique chinois] le ton fondamental Kung, générateur de tous les autres, ne pouvait pas les créer seul – il avait besoin de compagnons. … » ‒ Lire la suite. I.L. Rice, What is music? Dont un extrait est traduit en annexe « Qu’est-ce que la musique ? et Théories chinoise et indienne de la musique ».
Les mantrams et le langage
Éléments de définition : « Mantras (sanskrit) = Couplets tirés des ouvrages védiques, employés en guise d'incantations et de charmes. Par mantras, on entend toutes ces parties des Védas qui sont distinctes des Brâhmanas, ou de leurs interprétations. Mantrika Sakti (sanskrit.) = Pouvoir ou puissance occulte des mots mystiques, des sons, des nombres ou lettres dans ces mantras. » ‒ Glossaire Théosophique (éd. Adyar).
« Mantra – Mot sanscrit qui renferme l'idée de "Nom Ineffable". Quelques mantras, lorsqu'ils sont prononcés suivant la formule magique enseignée dans l'Atharva Veda, produisent un effet instantané et merveilleux. Dans son sens général, cependant, un mantra est simplement une prière aux dieux et aux puissances du ciel, telle qu'elle est enseignée dans les livres Brahmaniques et particulièrement dans Manou, ou bien un charme magique. Dans son sens ésotérique, le "mot" du mantra, ou parole mystique, est appelé par les Brahmes Vâch. Il trouve dans le mantra qui, littéralement, signifie les parties des livres sacrés qui sont considérées comme la Srouti ou révélation divine directe. » ‒ H.P. Blavatsky, Isis Unveiled, vol. I, p. xxxvi (extrait de l’éd. française d'Isis Dévoilée d’Adyar).
La parole sacrée et le pouvoirs des sons : « La "parole sacrée" peut sauver, mais elle peut aussi tuer ; ses nombreuses interprétations et ses pouvoirs ne sont bien connus que des Dikshitas (les adeptes), qui ont été initiés à de nombreux mystères, et dont la "naissance spirituelle" est accomplie ; la Vâch du Mantra, est un pouvoir parlé, qui éveille un pouvoir correspondant plus occulte ; chacun de ces pouvoirs est personnifié allégoriquement par un dieu dans le monde des esprits et, suivant la manière dont il est utilisé, on obtient une réponse des dieux ou des Rakshasas (mauvais esprits). Suivant les notions brahmaniques et bouddhiques, une malédiction, une bénédiction, un vœu, un désir, une pensée oiseuse, prennent tous une forme visible et se manifestent objectivement à la vue de leurs auteurs, ou de celui qui en est l'objet. Chaque péché s'incarne, pour ainsi dire, et comme un démon vengeur persécute son auteur. » ‒ H.P. Blavatsky, Isis Unveiled, vol. II, p. 410 (extrait de l’éd. française d'Isis Dévoilée d’Adyar).
Le mystère de l’alphabet : « Dans les alphabets sanscrit, hébreu et tous les autres, chaque lettre a sa signification occulte et sa raison d'être, chacune est une cause et l'effet d'une cause précédente et leur combinaison produit souvent des effets magiques. Les voyelles, surtout, contiennent les pouvoirs les plus occultes et les plus redoutables... Les Mantras (ésotériquement, des invocations beaucoup plus magiques que religieuses) sont psalmodiés par les Brâhmanes comme le reste des Védas et des autres Ecritures saintes. "L'Armée de la Voix" est le prototype de la "Cohorte du Logos", ou "Verbe" du Sepher Jetzirah, appelé dans la Doctrine Secrète le "Nombre Unique issu du Non-Nombre" – le Principe Un Éternel. La Théogonie Esotérique commence avec l'Un Manifesté (non éternel, par conséquent, dans sa présence et son être, s'il est éternel dans son essence), le Nombre des Nombres, et des Dénombrés – ces derniers procédant de la Voix, le Vâch féminin, la Shatarûpâ "aux cent formes", la Nature. C'est de ce nombre 10, ou Nature Créatrice, la Mère (le Zéro occulte ou le "0" procréant et multipliant sans cesse en Union avec le chiffre "1", ou l'Esprit de Vie) que procède l'Univers entier. » ‒ H.P. Blavatsky, The Secret Doctrine, vol. I, p. 94 (extrait de l’éd. française de La Doctrine Secrète d’Adyar).
Les incantations ou Mantrams : « “Le langage des hommes de la Terre ne peut atteindre les Seigneurs. Il faut s'adresser à chacun d'eux en employant le langage de son Elément respectif”. Ainsi s'exprime le Livre des Lois, en se servant d'une phrase qu'on montrera lourde de sens, et en ajoutant en guise d'explication sur la nature de ce langage des Eléments : “Il est composé de Sons et non pas de mots ; de sons, de nombres et de formes. Celui qui sait mêler les trois ensemble attirera la réponse du Pouvoir dirigeant” (le Dieu-Régent de l'Elément spécial dont on a besoin). Ce "langage" est donc celui des incantations ou des Mantras, comme on les appelle en Inde ; le son est, en effet, l'agent magique le plus puissant et le plus efficace et la première des clefs qui ouvrent la porte de communication entre les Mortels et les Immortels. » ‒ H.P. Blavatsky, The Secret Doctrine, vol. I, p. 464 (extrait de l’éd. française de La Doctrine Secrète d’Adyar).
La langue antique : « M. Ralston Skinner un Mystique et cabaliste par nature, disait : « qu'il existait une langue antique qui, dans les temps modernes et jusqu'à présent, paraît avoir été perdue, mais dont il reste de nombreux vestiges... La particularité de ce langage était qu'il pouvait être contenu dans un autre et caché de façon à ne pouvoir être soupçonné, sans l'aide d'un enseignement spécial ; les lettres et les signes syllabiques possédaient à la fois les pouvoirs ou significations des nombres, des formes géométriques, des tableaux ou des idéographies et des symboles, dont la portée voulue était de façon déterminante secondée par des paraboles, sous forme de récits complets ou partiels […] Le mot langage signifie l'expression des idées par la parole humaine, mais il peut aussi signifier l'expression des idées par un autre moyen. […] Cette langue-idée peut consister en symboles restreints à des termes et à des signes arbitraires ayant une portée très limitée d'idées et complètement sans valeur, ou elle peut servir à déchiffrer la nature dans quelques-unes de ses manifestations, d'une valeur presque incommensurable, pour la civilisation humaine. L'image d'une chose naturelle peut donner naissance à des idées portant sur des sujets du même ordre et rayonnant dans des sens différents et même opposés, comme les rayons d'une roue et produisant des réalités naturelles, dans des genres qui diffèrent beaucoup de la tendance apparente donnée par l'examen du premier tableau, ou tableau d'origine. Une notion peut donner naissance à une notion connexe ; mais s'il en est ainsi […] toutes les idées qui en résultent doivent découler de l'image originelle et avoir entre elles des liens ou des rapports harmoniques. Ainsi, d'une idée suffisamment fondamentale que l'on s'est formée, on peut tirer la conception du cosmos lui-même et jusqu'à celle de tous les détails de sa construction. » ‒ H.P. Blavatsky, The Secret Doctrine, vol. I, p. 308 (extrait de l’éd. française de La Doctrine Secrète d’Adyar).
LA CHRONIQUE (PASSÉ, PRÉSENT, FUTUR)
Deux séries de sens dans l’homme
« L'homme est un être double, pour employer les paroles de saint Paul : « II a un corps naturel et un corps spirituel », et par conséquent, il doit nécessairement posséder une double série de sens, revient, aux yeux du sceptique cultivé, à énoncer un impardonnable sophisme privé de tout caractère scientifique. Il faut pourtant l'énoncer — que cela plaise ou non à la science.
« L'homme est indéniablement doté d'une double série de sens : des sens naturels, ou physiques — qu'on peut sans problème laisser aux bons soins de la physiologie —, et des sens subnaturels, ou spirituels, qui appartiennent entièrement au domaine de la science psychologique. Le latin « sub » (comme le français « sous »), entendons-nous, est employé ici dans un sens diamétralement opposé à celui qu'on lui donne, en chimie par exemple. Dans notre cas, ce n'est pas une préposition, mais un préfixe, comme dans la « sous-tonique » ou la « sous-basse » (Note 1) en musique. En vérité, comme il est démontré que l'ensemble combiné des sons de la nature donne une seule note définie, une tonique vibrant de toute éternité et à jamais, ayant une existence indéniable en soi-même mais ne possédant une tonalité appréciable que « pour l'oreille fine et aiguisée » (Note 2), ainsi l'harmonie définie ou la dissonance de la nature externe de l'homme est perçue par l'observateur comme dépendant entièrement du caractère de la note tonique que fait résonner l'homme intérieur pour l'homme extérieur. C'est l'EGO ou SOI spirituel qui sert de base fondamentale et détermine le ton de toute la vie de l'homme — le plus capricieux, le plus incertain et variable de tous les instruments, et qui, plus que tout autre, a constamment besoin d'être accordé. C'est sa voix seule, qui, comme la sous-basse d'un orgue, soutient la mélodie de toute son existence, que ses accents soient doux ou grinçants, harmonieux ou sauvages, legato ou pizzicato.
« C'est pourquoi nous disons que l'homme a, en plus du cerveau physique, un cerveau spirituel. Si le premier dépend entièrement pour son degré de réceptivité de son propre développement et de sa structure physique, il est par ailleurs entièrement subordonné au second, dans la mesure où c'est seulement l'Ego spirituel (selon qu'il tend plutôt vers ses deux principes supérieurs (Note 3) ou vers son enveloppe physique) qui est capable d'imprimer plus ou moins vivement sur le cerveau externe la perception des choses purement spirituelles ou immatérielles.
« C'est donc de l'acuité des impressions mentales ressenties par l'Ego intérieur, du degré de spiritualité de ses facultés, que dépend le transfert de l'image des scènes que son cerveau semi-spirituel perçoit, des mots qu'il entend ou de ce qu'il ressent, jusqu'au cerveau physique endormi de l'homme extérieur. Plus est forte la spiritualité des facultés de l'homme intérieur, plus il est aisé pour l'Ego d'éveiller les hémisphères endormis, de stimuler les ganglions sensoriels et le cervelet et d'imprimer sur l'homme extérieur, toujours complètement inactif et au repos pendant le sommeil profond de l'individu, l'image vivante du sujet ainsi transféré. » - H.P. Blavatsky, extrait de l’article « Les rêves ne sont-ils que de vaines visions ? » ‒ Les rêves et l’éveil intérieur, éd. textes Théosophiques, pp. 20-22)
(1) En anglais, « sub-tonic » (la sensible) et « sub-bass » (bourdon de 16 ou 32 pieds de pédale, servant à l'accompagnement dans la musique d'orgue) (N.d.T.).
(2) Selon les spécialistes, ce ton est le fa moyen du piano.
(3) C'est-à-dire le sixième principe (ou âme spirituelle) et le septième (son principe purement spirituel, l' « Esprit » ou Parabrahm, l'émanation de l'ABSOLU inconscient). Voir « Fragments of Occult Truth ».
La méditation sur l’OM
« La méditation sur le ton exprimé par ce mot sanscrit OM [ou AUM] nous conduira à une connaissance de la Doctrine secrète. Nous trouvons exprimées dans la simple musique terrestre, les sept divisions de l'essence divine, car comme le microcosme est le modèle en petit du macrocosme, même les mesures boiteuses des hommes renferment une réduction du tout dans les sept notes de la gamme. De là, nous passons aux sept couleurs, puis, progressant et montant toujours, au rayonnement Divin qui est l'Aum. Car la Résonance Divine, dont on a parlé plus haut, n'est pas la Lumière Divine elle-même. La Résonance n'est que l'expiration du premier son de l'Aum tout entier. » ‒ W.Q. Judge, article « AUM ! », (Cahier Théosophique n°94).
Harmonie et union vibratoire entre les hommes et la nature
« La solution du grand problème de l'éternité n'appartient ni à la superstition religieuse ni au grossier matérialisme. L'harmonie et l'équiformité mathématique de la double évolution – spirituelle et physique – ne sont élucidées que dans les nombres universaux de Pythagore : son système fut complètement bâti sur ce qu'on appelle "le Discours métrique" des Védas Hindous. C'est tout récemment à peine qu'un des plus érudits des sanscritistes, Martin Haug, entreprit la traduction de l'Aitareya Brahmana du Rig-Véda, jusqu'alors tout à fait inconnu : ses explications établissent, sans conteste, l'identité des systèmes Pythagoricien et Brahmanique. Dans l'un comme l'autre, la signification ésotérique est tirée du nombre : dans le premier, de la relation mystique de chaque nombre avec tout ce qui est intelligible pour l'esprit de l'homme ; et, dans le second, du nombre des syllabes dont chaque vers des Mantras est formé. […] Par exemple, quatre, dont le dodécaèdre est le triple, était tenu pour sacré par les Pythagoriciens. C'est le carré parfait et aucune des lignes qui le limitent ne dépasse l'autre d'un seul point. C'est l'emblème de la justice morale et de l'équité divine géométriquement exprimée. Tous les pouvoirs, toutes les grandes symphonies de la nature physique et spirituelle se trouvent inscrites dans le carré parfait : le nom ineffable de Celui qui, autrement, n'aurait pas de nom susceptible d'être prononcé, était remplacé chez les anciens mystiques par ce nombre sacré QUATRE et constituait pour eux le plus impérieux et le plus solennel des serments : la Tétractys » ‒ H.P. Blavatsky, Isis Unveiled, vol. I, p. 9 (extrait de l’éd. française d'Isis Dévoilée d’Adyar).
« Les différences constatées entre les cerveaux et les natures humaines ont-elles leur origine dans des différences de vibration ? Les êtres humains, en général, sont comme autant de touches d'un piano, chacune ayant son propre son, et leurs combinaisons produisent d'autres sons d'une variété infinie. Comme la nature inanimée, ils ont une note tonique fondamentale à partir de laquelle toutes les nuances de caractère et de constitution procèdent par des changements sans fin. Rappelez-vous ce qui a été dit dans Isis Unveiled, (éd. originale en anglais volume l, page 16), “L'Univers est la combinaison de milliers d'éléments et cependant l'expression d'un seul Esprit, — un chaos pour les sens (physiques), un cosmos pour la raison (manas)”).
« Un adepte peut être comparé au ton unique qui contient tous les autres tons composant la grande harmonie de la nature. Il possède la synthèse de tous les tons dans ses pensées, tandis que l'homme ordinaire qui possède le même ton de base, n'agit et ne pense que sur une seule harmonique ou seulement sur quelques-unes de ce ton fondamental, n'émettant avec son cerveau que quelques rares accords parmi la totalité de la grande harmonie réalisable. […] Un adepte peut produire un son qui altérera une couleur. C'est le son qui produit la couleur et non le contraire. Par la corrélation des vibrations d'un son de manière adéquate une nouvelle couleur est produite. » ‒ W.Q. Judge, article « Extraits d’une conversation avec H.P. Blavatsky », (Cahier Théosophique n°79).
Sons et santé
« La grande parole du Socrate Platonicien que “la philosophie est la musique suprême” est purement pythagoricienne : c’est presque certainement une maxime de Pythagore lui-même. Elle doit être comprise d’abord en fonction de l’enseignement de Pythagore se rapportant à l’ “harmonie” et ensuite, de sa maxime qui dit que la “musique” purifie l’âme comme un médicament purifie le corps. Cela signifie que la “philosophie” dans le sens le plus haut (et ce sens est lui-même Pythagoricien), n’est pas l’effort en vue d’acquérir la simple connaissance, mais un accord de l’âme humaine avec l’harmonie universelle ; et que la vraie philosophie qui ne produit pas cette perfection intérieure n’est pas la vraie philosophie. En d’autres mots, la vraie science et la vraie religion ne font qu’une. » ‒ article « Pythagore », publié dans la revue parisienne Théosophie, vol. XI, n°4.
« Le SON est, d'abord, une terrible puissance Occulte ; c'est une force stupéfiante dont l'électricité que généreraient un million de Niagaras ne pourrait contrebalancer la plus petite potentialité, lorsqu'elle est dirigée par le Savoir Occulte. […] Le Son génère ou plutôt réunit entre eux les éléments qui produisent un ozone dont la fabrication est hors de la portée de la Chimie, mais est du ressort de l'Alchimie. Cet ozone peut même ressusciter un homme ou un animal dont le "corps vital" astral n'a pas encore été irréparablement séparé du corps physique par la rupture de la corde magnétique ou odique. On devrait admettre que l'auteur, qui a été sauvée trois fois de la mort par cette puissance, en sait personnellement quelque chose. » ‒ H.P. Blavatsky, The Secret Doctrine, vol. I, p. 555 (extrait de l’éd. française de La Doctrine Secrète d’Adyar).
ARTICLES ET DOCUMENTS
Il est proposé à la lecture (pour en savoir plus) :
- Lettre n°67 : « La loi d’analogie et de correspondance »
- Lettre n°60 : « La naissance de l’univers et de l’homme »
- Lettre n°14 : « La conscience planétaire à quels niveaux ? »
- Lettre n°57 : « La méditation »
- Lettre n°53 : « Le mystère de l’initiation »
- Lettre n°40 : « Le symbolisme des Nombres – Le chiffre 7 de l’être et de la vie »
- Article de W.Q. Judge : « La signification d’OM » (Cahier Théosophique n°103)
- Article de W.Q. Judge : « AUM ! »
- Article de W.Q. Judge : « Vibrations occultes »
- Article de W.Q. Judge : « Mantrams »
- Article de B.P. Wadia : « Un Mantra pour la méditation »
- Articles de Autre auteur : extrait de l’ouvrage du professuer I.L. Rice : « Qu’est-ce que la musique ? et Théories chinoise et indienne de la musique »
MÉDIATHÈQUE
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Audio : « Prière et Mantrams – La magie de la parole » Chaîne YouTube