LETTRE N°69 – MYTHES GRECS SUR L’ORIGINE ET LA DESTINÉE DE L’HOMME (PROMÉTHÉE, ÉROS ET PSYCHÉ, LES DOUZE TRAVAUX D’HERCULE)
Janvier – Février 2023
La prochaine Lettre paraîtra début mars 2023, elle aura pour thème : Désir et volonté
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PENSÉE DU MOMENT
« Il est vrai qu’il y a peu de mythes, dans quelque religion que ce soit, qui soient dignes de ce nom, sans posséder une base historique, aussi bien que scientifique. Les « mythes », comme Pococke le fait remarquer avec raison, ne sont actuellement tenus pour des fables qu’en proportion de la fausse interprétation que nous leur donnons et pour des vérités qu’à dater du moment où nous les comprenons. […]
« L’étude de la signification dissimulée sous les légendes religieuses et profanes de n’importe quelle nation, grande ou petite, et, principalement, sous les traditions de l’Orient, a occupé la plus grande partie de la vie de celle qui écrit ces lignes. Elle appartient au groupe de ceux qui sont convaincus qu’aucun récit mythologique, aucun évènement traditionnel des légendes populaires, n’a jamais été, à aucune époque, une pure fiction, mais que chacun de ces récits possède un fond historique réel. En ceci, l’auteur est en désaccord avec ces symbolistes, quelque grande que soit leur réputation, qui ne trouvent, dans chaque mythe, qu’une preuve de plus de la tournure d’esprit superstitieux des anciens et qui croient que toutes les mythologies tirent leur origine des mythes solaires sur lesquels elles sont basées. […]
« La mythologie est le dépôt de la science humaine la plus ancienne, et ce qui nous intéresse surtout, c’est que, lorsqu’elle sera de nouveau interprétée correctement, elle portera le coup mortel à ces fausses théologies auxquelles elle a, involontairement, donné naissance ». ‒ H.P. Blavatsky, La Doctrine Secrète (éd. BNF-Courmes, traduction The Secret Doctrine, I, pp. 339, 303 & 306, éd. originale).
CŒUR DE LA THÉOSOPHIE
Le mythe de Prométhée
Signification ésotérique de la légende de Prométhée : « Le feu sacré qu'il dérobe aux Dieux, c'est d'abord la flamme de l'intellect conscient, l'étincelle qui anime le cinquième principe, ou Manas; c'est encore la flamme génératrice et sexuelle ; cette étincelle, est le reflet sinon l'essence même — des Archanges, ou Monades, forcés par leur karma du manvantara précédent, de s'incarner dans les formes astrales de la troisième grande race pré-adamique avant sa « chute» — la chute de l'Esprit dans la Matière. Cette prétendue « révolte », ce « vol » du feu créatif, sont eux-mêmes un résultat de l'Evolution — (dont la théorie Darwinienne n'est que l'enveloppe grossière, sur le plan physique ou matériel).
« Une fois doués du feu créateur, les hommes évolués entièrement n'eurent plus besoin de l'aide des Puissances ou Dieux créateurs tels que les Elohim du chapitre II de la Genèse. Ils devinrent Dieux créateurs à leur tour, capables de donner la vie à des êtres comme eux. […] Ce soi-disant vol du feu créateur est, d'après Enoch, le crime, dont se rendirent coupables ces anges tombés, dont l'Eglise a fait Satan et son armée. […] L'avenir est le plus grand de tous les mystères et ceux qui ont, comme Prométhée, le don de percevoir dans le Futur ne révèlent les mystères à venir qu'à une petite minorité. » ‒ H.P. Blavatsky, article « Notes sur l’ésotérisme du dogme chrétien » - Cahier Théosophique n°62.
Origine indienne du mythe : « Prométhée dérobant le feu sacré de la (pro)création pour en doter les hommes, a indéniablement l’origine de son nom dans Pramantha. Le dieu Agni représentait le feu céleste ; feu qui était caché dans un écrin. Mais dès que le cygne-Matare, l’entité aérienne céleste du Rig-Veda, le sortit de force de son écrin pour en faire profiter le dévorant Bhrigu, il devint le feu terrestre, phallique de la procréation. Dans le mot matha ou pramantha, nous est-il dit, le préfixe pra, renvoi à quelque chose de dérobée ou de volée de force et la racine matha du verbe mathami ou manthnami, signifie « produit par friction ». Ainsi l’idée que Prométhée avait volé le feu divin pour le dégrader (dans un certain) sens sur terre. En réalité il n’a pas fait qu’allumer l’étincelle de vie dans l’homme d’argile, il lui a aussi enseigné les mystères de la création, qui de Kriyasakti [le pouvoir créateur de la pensée qui est possédé par les yogis] se dégrada dans l’acte égoïste de la création. » ‒ H.P. Blavatsky, article « Tetragrammaton ».
Prométhée, l’ancêtre de l’humanité : « À notre époque moderne, il n'y a pas le moindre doute dans l'esprit des meilleurs symbologistes Européens, au sujet de la très grande et de la très mystérieuse signification qu'avait le nom de Prométhée dans l'antiquité. Tout en exposant l'histoire de Deucalion, que les Béotiens considéraient comme l'ancêtre des races humaines et qui était le fils de Prométhée, suivant une légende significative, l'auteur de la Mythologie de la Grèce antique ajoute :
« Prométhée est donc quelque chose de plus que l'archétype de l'homme : il en est le générateur. De même que nous avons vu Héphæstos modeler la première femme et lui donner la vie, de même Prométhée pétrit l'argile mouillée dont il façonne le corps du premier homme qu'il va douer de l'étincelle animique (Apollodore, I, 7, 1). Après le déluge de Deucalion, Zeus, dit-on, avait ordonné à Prométhée et à Athéna de faire sortir une nouvelle race humaine de la vase déposée par les eaux (Métam. d'Ovide, I. 81. Etym., M., v. Προµηθεύς), et au temps de Pausanias, on montrait encore, en Phocide, le limon dont le héros s'était servi (Pausanias, X. 4, 4). Sur plusieurs monuments antiques, nous voyons en effet Prométhée modelant le corps de l'homme soit seul, soit avec l'aide d'Athéna (Op. cit. p. 264). » ‒ H.P. Blavatsky, v. Note « Extrait de La Doctrine Secrète : Le mythe de Prométhée ».
Prométhée dota les humains du feu divin, la Soi-conscience : « Les Mânasa Dévas, ont doté l'homme de la conscience de son âme immortelle – de cette conscience qui […] lui fait savoir qu'il est immortel. "Comment Prométhée entra-t-il en possession de l'étincelle (divine) ?" […] Le feu ayant son séjour dans le ciel, c'est là qu'il dut aller le chercher avant de le communiquer aux hommes et, pour approcher des Dieux, il a fallu qu'il fût lui-même de race divine […] Les Grecs tenaient Prométhée pour un membre de la Race Divine, "fils du Titan Japet" ; les Hindous le tenaient pour un Déva. […] Le bien [du feu sacré] dont Prométhée venait de gratifier les hommes était une conquête faite dans le ciel. [Pour avoir accompli cet acte, il fut condamné par Zeus-Jupiter] à subir la peine cruelle [d’être enchaîné au sommet du Caucase, d’où il n’en sera délivré, bien plus tard, par Héraclès, qui symbolise l’homme ayant atteint la stature d’un Maître spirituel » ‒ H.P. Blavatsky, v. Note « Extrait de La Doctrine Secrète : Le mythe de Prométhée ».
« Prométhée (mot grec) est le logos grec : celui qui dota les humains de raison et de mental en apportant sur terre le feu divin (intelligence et conscience). Prométhée est le type hellène de nos Kumâra ou Egos, ceux qui en s'incarnant dans l'homme, en firent des dieux potentiels à la place d'animaux qu'ils étaient. Les dieux (ou elohim) étaient opposés à ce que les hommes deviennent "comme l'un de nous" (Genèse, III., 22.), avec la connaissance "du bien et du mal". C'est pourquoi nous voyons ces dieux dans toutes les légendes religieuses punissant l'homme pour son désir de connaître. Comme le mythe grec nous le présente, c'est pour avoir dérobé le feu qu'il apporta du Ciel aux hommes, que, par ordre de Jupiter, Prométhée fut enchaîné sur un rocher escarpé dans les montagnes du Caucase. » - H.P. Blavatsky, Glossaire Théosophique (Traduction Adyar).
Visvakarman et Prométhée symboles de la dualité du mental humain
Visvakarman et Prométhée : symbolisent l’Ego dans l’homme : « L’Ego est le "Soi", la conscience qu'un homme a de "Je suis Moi" – ou le sentiment d' "Être-té". La philosophie ésotérique enseigne l'existence de deux égos dans l'homme, le mortel ou personnel et le supérieur, le divin et l'impersonnel, et appelle le premier la "personnalité" et le second l' "individualité".
Visvakarman est le Dieu Védique, le “tout-voyant”, qui est le Père du Feu sacré, qui se sacrifie lui-même à lui-même pour sauver les mondes et l’humanité. : « Visvakarman, est celui "qui fait toutes choses". Un dieu védique, la personnification de la Force créatrice, décrit comme l'Unique "dieu qui voit tout, .…..le générateur, le dispensateur, qui ...….. est par-delà la compréhension des mortels (non-initiés)". Dans les deux hymnes du Rig Veda qui lui sont particulièrement consacrées, on dit qu'il "se sacrifie à lui-même". Le nom de sa mère, "l'aimante et vertueuse Yoga-Siddhâ" (Purânas), et de sa fille Samjnâ (conscience spirituelle), montrent son caractère mystique. (Voir La Doctrine Secrète). Comme artisan des dieux et fabricant de leurs armes, on l'appelle Kâru, "ouvrier", Taksha "menuisier", ou Takshaka "bûcheron", etc., etc. » - H.P. Blavatsky, Glossaire Théosophique (Traduction Adyar).
Le Manas supérieur et l'inférieur, sont un, n'est-ce pas ? « Ils le sont sans l'être — et c'est là le grand mystère. Le Manas supérieur, ou EGO supérieur, est essentiellement divin et, par suite, pur ; aucune souillure ne peut le polluer, de même qu'aucune punition ne peut l'atteindre per se, d'autant plus qu'il est innocent de tout ce que peut faire délibérément son ego inférieur, et qu'il n'y prend aucune part. Cependant, bien qu'il y ait ainsi deux aspects différents et que, pendant la vie, l'Ego Supérieur soit distinct de l'inférieur, « le Père et le Fils » ne font qu'un néanmoins et, du fait qu'en se réunissant à l'Ego-parent l'âme inférieure lui attache toutes ses mauvaises (et bonnes) actions, et les imprime en lui, tous deux ont à souffrir : bien qu'innocent et sans souillure, l'Ego supérieur doit endurer la punition des mauvaises actions commises par le soi inférieur, en compagnie de ce dernier dans leur future incarnation. Toute la doctrine de la rémission des péchés est basée sur cette ancienne doctrine ésotérique ; car l'Ego supérieur est le prototype de ce qui en est sur cette terre l'image, c'est-à-dire la personnalité. Pour ceux qui la comprennent, c'est le sens de l'antique histoire védique de Vishvakarman, rendue tangible dans la pratique. Vishvakarman, le Dieu-Père qui voit tout, et transcende la compréhension des mortels, finit, en tant que fils de Bhuvana, l'Esprit saint, par se sacrifier lui-même à lui-même, pour sauver les mondes. Le nom mystique de « l'Ego supérieur » est, dans la philosophie indienne, kshetrajña, ou l' « Esprit incorporé », ce qui connaît ou anime kshetra, le « corps » (1). Cherchez la racine du nom et vous y trouverez le terme aja, « premier-né », et aussi l' « agneau ». Tout ceci est très suggestif et l'on pourrait écrire des volumes sur le développement pré- et postgénétique de l'image et du prototype — le Christ-Kshetrajña, l' « Homme-Dieu », le Premier-né, symbolisé par l' « agneau ». La Doctrine Secrète montre que les Mânasaputra (les Egos qui se sont incarnés dans les formes) ont pris sur eux, volontairement et sciemment, le fardeau de tous les péchés futurs de leurs personnalités à venir. Par suite, il est aisé de voir que ce n'est ni M. "A"., M."B"., ni aucune des personnalités dont se revêt périodiquement l'Ego qui se sacrifie lui-même, qui peut être tenu pour l'être qui souffre réellement, mais bien l'innocent Christos qui réside en nous. C'est pourquoi les hindous mystiques disent que le Soi Éternel, ou l'Ego (l'un en trois et les trois en un), est le « Conducteur du Char », ou Celui qui le dirige, les personnalités étant les voyageurs temporaires et évanescents, tandis que les chevaux sont les passions animales de l'homme. Il est donc bien vrai de dire que nous crucifions le Christos en nous lorsque nous restons sourds à la Voix de notre Conscience. » - H.P. Blavatsly, extrait des Rêves et l’Éveil intérieur, pp. 67-9, Ed. Textes Théosophiques.
Note : (1) Voir la Bhagavad-Gîtâ (chap. XIII) pour la différence entre kshetra (le « champ ») et kshetrajna (le « connaisseur du champ ») (N.d.T.).
Prométhée et la naissance spirituelle
Prométhée enseigne comment faire descendre le feu divin : « "Les premiers habitants de la terre, nous dit Servius, n'apportaient jamais de feu sur leurs autels ; mais par leurs prières, ils le faisaient descendre du ciel". Prométhée découvrit et révéla aux hommes l'art pour faire descendre ce feu ; et grâce à la méthode qu'il leur enseigna, ils purent faire descendre ce feu des régions supérieure. » - H.P. Blavatsky, Isis Dévoilée, Vol. I, p. 526 (éd. anglaise originale).
La naissance divine est le moment où l’homme découvre le Dieu qui est en lui-même. Cette découverte est promise à tous les hommes qui accomplissent leurs devoirs vis-à-vis de l’humanité, qui s’interrogent et découvrent leur nature spirituelle et les pouvoirs spirituels qui dorment en eux. – Lire l’article de Robert Crosbie, « La naissance divine ».
Le mythe de la descente aux enfers
« L'allégorie mal comprise de la « descente dans l'Hadès » a été la source de bêtises sans nombre. La « fable » exotérique d'Hercule et Thésée descendant dans les régions infernales, le voyage analogue d'Orphée qui trouva son chemin par le pouvoir de sa lyre (cf. Métamorphoses d'Ovide, X, 40-48), celui de Krishna et finalement du Christ « qui descendit en enfer et se releva le troisième jour d'entre les morts » […].
« D'un point de vue astronomique, cette descente en enfer symbolisait le mouvement du Soleil abandonnant les régions sidérales supérieures à l'époque de l'équinoxe d'automne, où il était censé livrer un combat avec le Démon des Ténèbres, lequel l'emportait alors sur notre luminaire : à ce moment, on imaginait que le Soleil subissait une mort temporaire et descendait dans la région infernale ; Mais, du point de vue mystique, l'idée renvoyait aux rites initiatiques célébrés dans les cryptes du temple désignées comme le « monde souterrain ». Bacchus, Héraclès, Orphée, Asklépios, et tous les autres visiteurs de la crypte étaient tous descendus en enfer et en étaient tous remontés le troisième jour, car tous furent des initiés et des « constructeurs du temple inférieur ». Les mots adressés par Hermès à Prométhée enchaîné sur les rochers arides du Caucase (entendez : enchaîné par l'ignorance à son corps physique et pour cela dévoré par le vautour de la passion) s'appliquent à chaque néophyte, à chaque Chrestos [le bon, c-à-d, candidat à l’initiation] soumis à l'épreuve : « À pareille épreuve n'espère pas de terme avant que ne paraisse un dieu, qui prenne sur lui tes tourments et accepte de se rendre au , sombre Hadès, dans les ténébreux abîmes entourant le Tartare » (Eschyle, Prométhée enchaîné, 1026-29).
Autrement, dit, tant que Prométhée (ou l'homme) n'aura pu trouver le « Dieu, ou l'Hiérophante (l'Initiateur), acceptant de plein gré de descendre dans les cryptes de l'Initiation et de marcher avec lui autour du Tartare (1), le vautour de la passion ne cessera jamais de dévorer ses entrailles. Un Initié lié par son serment, comme Eschyle (2), n'aurait pu en dire plus. Mais, moins pieux qu'Eschyle, ou plus audacieux, Aristophane a laissé transparaître le secret, pour ceux que n'aveuglent pas de trop forts préjugés, dans son immortelle satire où il met en scène Héraclès descendant aux Enfers (Les Grenouilles, 340-3). On y voit le chœur des « bénis » (les Initiés), les Champs Elysées, l'arrivée de Bacchus (le dieu Hiérophante) avec Héraclès, la réception à la lumière des torches, les emblèmes de la VIE nouvelle et de la RÉSURRECTION, hors des ténèbres de l'humaine ignorance, au grand jour de la connaissance spirituelle ― la VIE éternelle. Chaque mot de la brillante satire révèle le sens caché du poète :
Enflammez-vous, torches ardentes... car tu viens,
Les agitant dans ta main, Iacchos,
Phosphorescente étoile du rite nocturne.
« Toutes ces initiations finales avaient lieu de nuit. Ainsi, dans l'Antiquité, dire de quelqu'un qu'il était descendu dans l'Hadès revenait à l'appeler un Initié complet. […] » - H.P. Blavatsky, article « Les origines du rituel dans l’Église et la Maçonnerie » (Cahiers Théosophiques n°165-6).
Notes :
(1) : Allusion à la région ténébreuse atteinte dans la crypte : le candidat soumis à, l'initiation était censé y rejeter pour toujours ses passions et désirs les plus vils. D'où les allégories dépeintes par Homère, Ovide, Virgile, etc., etc. toujours acceptées littéralement par l'érudit moderne. Le Phlégéton était le fleuve du Tartare où l'Initié était plongé trois fois par l'Hiérophante, après quoi les épreuves étaient terminées et l'homme nouveau re-naissait. Il avait abandonné à jamais dans les noirs courants le vieil homme pécheur, et, la personnalité étant morte, il émergeait le troisième jour du Tartare, comme une individualité. Les personnages comme Ixion, Tantale, Sisyphe etc. représentent chacun une personnification de quelque passion humaine.
(2) : Pour sa part (dans son Cours philosophique p.119, note 1), Ragon affirme qu'Eschyle n'était pas un tel Initié : « Eschyle faillit être lapidé pour avoir introduit sur le théâtre d'Athènes le costume des initiés. Il ne put être absous qu'en prouvant qu'il n'était pas initié. Pour éviter la fureur du peuple, il fut, un jour, obligé de se réfugier auprès de l'autel de Bacchus. Un ordre de l'aréopage l'acquitta, en considération des services que, dans la journée de Marathon, il avait rendu à l'Etat ».]
L'allégorie de la Caverne
Explication théosophique de l’allégorie de la caverne, dans le Livre VII, de La république de Platon : « Les créatures appartenant à chaque plan d’Être, jusqu'au plus haut des Dhyan Chohans ou êtres divins ont, selon leur degré, la nature d'ombres projetées par une lanterne magique sur un écran incolore ; mais toutes les choses perçues ont une réalité relative, vu que le sujet qui les perçoit est également une réflexion. Ainsi, les choses connues sont pour lui aussi réelles que lui-même. Il faut chercher à découvrir la mesure de réalité que possèdent les choses en elles-mêmes, avant qu'elles aient traversé comme un éclair le monde matériel, ou bien après. Mais il nous est impossible de connaître directement aucune de ces choses existantes tant que nous n'avons que les instruments sensoriels ordinaires, qui n'amènent dans le champ de notre conscience que de l'existence matérielle.
Quel que soit le plan où notre conscience peut se trouver en action, aussi bien nous-mêmes que les choses appartenant à ce plan, constituent à ce moment les seules réalités. À mesure que nous nous élevons dans l'échelle du développement intérieur, nous découvrons que dans chacun des stades que nous avons traversés, nous avons pris des ombres pour des réalités. L'ascension de l'Ego supérieur en nous-mêmes est celle d'une série d'éveils progressifs, chaque pas en avant s'accompagnant de l'idée que, cette fois enfin, nous avons atteint la « Réalité ».
Mais ce sera seulement lorsque nous nous serons élevés jusqu'à la Conscience Absolue, que nous y aurons fusionné la nôtre, que nous serons affranchis des fausses conceptions produites par Maya — la grande illusion de la Nature. » ‒ H.P. Blavatsky, La Doctrine Secrète (éd. BNF-Courmes, traduction The Secret Doctrine, I, pp. 39-40, éd. originale).
LA CHRONIQUE (PASSÉ, PRÉSENT, FUTUR)
Le symbolisme occulte
Le pouvoir du symbolisme : « Le pouvoir mystérieux du symbolisme occulte est si grand que les faits qui ont réellement occupé d’innombrables générations de voyants initiés et de prophètes voués à les coordonner, à les inscrire et à les expliquer, durant les étourdissantes séries du progrès évolutif, sont tous enregistrés en quelques pages de glyphes et de signes géométriques. Le regard étincelant de ces voyants a pénétré au cœur même de la matière et découvert l’âme des choses là où un observateur profane ordinaire, quelque instruit qu’il eût été, n’aurait aperçu que la trame extérieure de la forme. Mais la science moderne ne croit pas à « l’âme des choses » et, par suite, rejettera le système entier de la cosmogonie antique. » ‒ H.P. Blavatsky, La Doctrine Secrète (éd. BNF-Courmes, traduction The Secret Doctrine, I, p. 272, éd. originale).
L’interprétation du symbolisme : « Sans l’aide du symbolisme avec ses sept départements dont les modernes ne savent rien – aucune Écriture Sainte ancienne ne peut être correctement comprise. Il faut que le symbolisme soit étudié sous chacun de ses aspects, car chaque nation avait ses modes spéciaux d’expression. En un mot, aucun papyrus égyptien, aucune olla indienne, aucun carreau assyrien, aucun rouleau hébreu, ne devait être lu et interprété littéralement. […] Chaque symbole trouvé dans un papyrus ou dans une olla, est un diamant à facettes multiples et que chacune de celles-ci, non seulement comporte diverses interprétations, mais se rattache à diverses sciences. » ‒ H.P. Blavatsky, La Doctrine Secrète (éd. BNF-Courmes, traduction The Secret Doctrine, I, p. 305, éd. originale).
Les sept clefs du symbolisme : « Comme le dit Ragon, avec raison : « Les anciens hiérophantes ont combiné avec tant d’art les dogmes et les symboles de leurs philosophies religieuses, qu’on ne peut expliquer ces symboles d’une manière satisfaisante que par l’emploi et la connaissance de toutes les clefs. » On ne peut les interpréter approximativement, même si l’on découvre trois de ces sept systèmes, c’est-à-dire les systèmes anthropologiques psychique, et astronomique. Les deux interprétations principales, la plus haute et la plus basse, la spirituelle et la physiologique, étaient conservées très secrètes, jusqu’au moment où la dernière tomba dans le domaine des profanes. Nous ne parlons que des hiérophantes préhistoriques, pour lesquels ce qui est devenu maintenant purement (ou impurement) phallique, était une science aussi profonde et aussi mystérieuse que le sont aujourd’hui la biologie et la physiologie. C’était leur propriété exclusive, le fruit de leurs études et de leurs découvertes. Les deux autres interprétations étaient celles qui traitaient des Dieux créateurs, ou de la Théogonie et de l’homme créateur : c’est-à-dire de l’idéal et de la pratique des mystères. Ces interprétations étaient si adroitement combinées et voilées, que nombreux étaient ceux qui, tout en découvrant une signification, ne réussissaient pas à déchiffrer les autres et ne pouvaient jamais les démêler assez pour être à même de commettre des indiscrétions dangereuses. Les plus hautes de toutes, la première et la quatrième (la théogonie dans ses rapports avec l’anthropogonie), étaient presqu’impossibles à approfondir. Nous en trouvons les preuves dans « l’Écriture Sainte » des Juifs. » ‒ H.P. Blavatsky, La Doctrine Secrète (éd. BNF-Courmes, traduction The Secret Doctrine, I, p. 363, éd. originale).
ARTICLES ET DOCUMENTS
Il est proposé à la lecture (pour en savoir plus) :
- Lettre n°48 : Le pèlerinage de l’âme
- Lettre n°40 : Le symbolisme des Nombres
- Lettre n°36 : Le symbolisme du Soleil
- Lettre n°25 : Le langage de l’âme
- H.P. Blavatsky, Note « Extrait de la Doctrine Secrète : Le mythe de Prométhée ».
- Article de H.P. Blavatsky : Article « L’étoile à six branches et l’étoile à cinq branches »
- Article de H.P. Blavatsky : Article « L’étoile à cinq branches et les élémentaux »
- Article de H.P. Blavatsky : Le symbole du Lotus (extraits d’Isis dévoilée)
- Article de W.Q. Judge : Articles « Le symbolisme théosophique » et « Symboles théosophiques »
- Article de W.Q. Judge : « Les mystères de la Lune et de son destin »
- Article de W.Q. Judge : « Notre soleil et le vrai Soleil »
- Article de Robert Crosbie : « La naissance divine »
- Article autre auteur : « L’âme et son langage »
MÉDIATHÈQUE
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