LETTRE N°55 – LES GRANDS SYMBOLES SPIRITUELS
Septembre – Novembre 2020
La prochaine Lettre paraîtra début novembre 2020. Elle aura pour thème : Les Vérités éternelles
Vidéo : « Les symboles universels de l’humanité. »
Audio : « Symbolisme de la géométrie et des nombres »
Audio : « Le symbolisme dans la pratique journalière. »
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PENSÉE DU MOMENT
« Un symbole n’est-il pas toujours, pour celui qui sait le déchiffrer, une révélation plus ou moins claire de ce qui est Divin. » ‒ Carlyle.
CŒUR DE LA THÉOSOPHIE
Les Clefs du symbolisme
Les sept clefs du symbolisme
« Comme le dit Ragon, avec raison : Les anciens hiérophantes ont combiné avec tant d’art les dogmes et les symboles de leurs philosophies religieuses, qu’on ne peut expliquer ces symboles d’une manière satisfaisante que par l’emploi et la connaissance de toutes les clefs. On ne peut les interpréter qu'approximativement, même si l’on découvre trois de ces sept systèmes, c’est-à-dire les systèmes anthropologiques, psychique, et astronomique. Les deux interprétations principales, la plus haute et la plus basse, la spirituelle et la physiologique, étaient conservées très secrètes, jusqu’au moment où la dernière tomba dans le domaine des profanes. Nous ne parlons que des hiérophantes pré-historiques, pour lesquels ce qui est devenu maintenant purement (ou impurement) phallique, était une science aussi profonde et aussi mystérieuse que le sont aujourd’hui la biologie et la physiologie. C’était leur propriété exclusive, le fruit de leurs études et de leurs découvertes. Les deux autres interprétations étaient celles qui traitaient des Dieux créateurs, ou de la Théogonie et de l’homme créateur : c’est-à-dire de l’idéal et de la pratique des mystères. Ces interprétations étaient si adroitement combinées et voilées, que nombreux étaient ceux qui, tout en découvrant une signification, ne réussissaient pas à déchiffrer les autres et ne pouvaient jamais les démêler assez pour être à même de commettre des indiscrétions dangereuses. Les plus hautes de toutes, la première et la quatrième (la théogonie dans ses rapports avec l’anthropogonie), étaient presqu’impossibles à approfondir. Nous en trouvons les preuves dans « l’Écriture Sainte » des Juifs. » ‒ H.P. Blavatsky, La Doctrine Secrète (traduction Courmes, éd. BNF ; The Secret Doctrine, i, p. 363, éd. originale.
Les traces d’une langue antique
« M. Ralston Skinner de Cincinnati est convaincu qu’il existait une langue antique, qui, dans les temps modernes et jusqu’à présent, paraît avoir été perdue, mais dont il reste de nombreux vestiges… L’auteur découvrit que cette proportion géométrique (le rapport intégral du diamètre à la circonférence d’un cercle) constituait l’origine très ancienne et probablement divine des… mesures linéaires… Il paraît à peu près établi que le même système de géométrie, de nombres, de proportions et de mesures était connu et employé sur le continent de l’Amérique du nord, même avant que la postérité sémite n’en eût connaissance… » ‒ H.P. Blavatsky, La Doctrine Secrète (traduction Courmes, éd. BNF ; The Secret Doctrine, i, pp. 308-30, éd. originale.
La Science Secrète et les conditions pour y accéder
« La Gupta Vidya (Science secrète) est une mer attrayante, mais houleuse, et pleine d’écueils. Le navigateur qui s’y risque, s’il n’est sage et riche d’expérience acquise (sous la direction d’un gourou ou maître), sera englouti, brisé sur les mille récifs sous-marins. De grandes vagues, couleur de saphir, rubis et émeraude, des vagues pleines de beauté et de mystère le recouvriront, prêtes à porter les marins vers d’autres et nombreux phares qui brillent dans toutes les directions. […] Heureux ceux qui demeurent aveugles à la lumière de ces feux trompeurs ; plus heureux ceux qui ne détournent jamais leurs regards du seul vrai phare, dont la flamme éternelle brûle solitaire au milieu de l’abîme des eaux de la Science sacrée. Nombreux sont les pèlerins qui désirent s’y plonger ; bien rares les nageurs vigoureux qui atteignent le Phare.
« Pour y arriver, il faut cesser d’être un nombre, et être devenu tous les nombres. Il faut oublier l’illusion de la séparation et n’accepter que la vérité de l’individualité collective (1). Il faut voir par l’ouïe, entendre avec les yeux (2), lire le langage de l’arc-en-ciel et avoir concentré ses six sens dans le septième. (3)
« Le “Phare” de la Vérité, c’est la Nature sans le voile de I’illusion des sens. Il ne peut être atteint avant que l’adepte ne soit devenu maître absolu de son moi personnel, capable de contrôler tous ses sens physiques et psychiques, à l’aide de son « septième sens », grâce auquel il est doué ainsi de la vraie sagesse des dieux—Theo-sophia. »
« Les symboles des vérités divines n’ont pas été inventés pour l’amusement de l’ignorant ; ils sont l’alpha et l’oméga de la pensée philosophique. […] Les symboles choisis pour désigner la même idée peuvent différer, mais, dans leur sens caché, ils expriment tous la même idée. […] Il existe une langue sacerdotale, le « langage du mystère », et à moins de la bien connaître, on ne peut aller bien loin dans les sciences occultes. » ‒ H.P. Blavatsky « Le Phare de l’Inconnu » ‒ Cahier Théosophique n°25, pp. 1-2, 18, 24.
(1) L’illusion de la personnalité du moi, à part et placée par notre égoïsme au premier plan. En un mot, il faut s’assimiler l’humanité entière, vivre par elle, pour elle et dans elle, en d’autres termes, cesser d’être « un » pour devenir « tous » ou le total.
(2) Expression Védique. Les sens, en comptant les deux sens mystiques, sont sept dans l’occultisme ; mais un Initié ne sépare pas plus ses sens l’un de l’autre qu’il ne sépare son unité de l’Humanité. Chaque sens contient tous les autres.
(3) Symbologie des couleurs. Le langage du prisme, dont « les sept couleurs mères ont chacune sept fils », c’est-à-dire quarante-neuf teintes ou « fils » entre les sept, lesquelles teintes graduées sont autant de lettres ou caractères alphabétiques. Le langage des couleurs a donc cinquante-six lettres pour l’initié […]. De ces lettres chaque septenaire s’absorbe dans sa couleur mère, comme chacune des sept couleurs mères est absorbée finalement dans le rayon blanc, l’Unité divine symbolisée par ces couleurs.
Le caractère symbolique de la Bible et autres grands textes spirituels
Le langage allégorique et symbolique des textes spirituel : « Pas plus qu'aucune autre Écriture des grandes religions du monde, la Bible ne peut être exclue de la catégorie d'écrits allégoriques et symboliques qui ont été, depuis les âges préhistoriques, le réceptacle des enseignements secrets des Mystères de l'Initiation, sous une forme plus ou moins voilée. Ceux qui à l'origine ont couché par écrit les logia (1) (qui sont la substance des évangiles actuels) connaissaient certainement la vérité, et toute la vérité. Mais, tout aussi certainement, leurs successeurs ont eu à cœur surtout le dogme et la forme (qui conduisent au pouvoir hiérarchique), plutôt que l'esprit de ce qui a été appelé l'enseignement du Christ. »
(1) [Les logia = les « dits », ou les paroles d'instruction attribuées à Jésus et retransmises oralement].
Les Écritures à déchiffrer : « Néanmoins, la VÉRITÉ ne s'est pas permise de rester sans témoins. À côté de grands Initiés introduits au symbolisme des Écritures, il existe un certain nombre de personnes qui étudient en silence les mystères de l'ésotérisme archaïque, d'érudits qui connaissent à fond l'hébreu et d'autres langues mortes, qui ont voué leur vie à déchiffrer les paroles du Sphinx des religions du monde. Et bien qu'aucun de ces chercheurs n'ait encore maîtrisé toutes les « sept clefs » qui donnent accès au grand problème, ils en ont découvert assez pour pouvoir dire qu’il a existé effectivement un universel langage des mystères dans lequel ont été rédigées toutes les Écritures du monde, des Veda à l'Apocalypse et du Livre des Morts [des Anciens Égyptiens] aux Actes des Apôtres. L'une de ces clefs, en tout cas, se trouve maintenant retrouvée : la clef numérique et géométrique (2) du Langage des Mystères — une langue ancienne, en vérité, qui était restée cachée jusqu'au temps présent, mais dont les indices probants existent en abondance, comme peuvent le prouver d'indiscutables démonstrations mathématiques. »
(2) « La clef pour retrouver ce langage (dans le sens où l'auteur a fait porter ses efforts) s'est révélée, d'une manière surprenante, dans l'emploi du rapport qui a été découvert entre des nombres entiers exprimant le rapport entre la circonférence et le diamètre d'un cercle », par un géomètre. « Les nombres de ce rapport sont 6561 pour le diamètre et 20612 pour la circonférence ». (Extrait d'un manuscrit cabalistique). Dans l'un des prochains numéros de Lucifer, des détails complémentaires seront donnés, avec la permission de l'auteur de cette découverte. (N.d. réd.) [Le manuscrit cabalistique en question est un document rédigé par J. Ralston Skinner et adressé à H.P. Blavatsky quand elle résidait à Ostende en 1884. Ce texte est apparemment une suite à un ouvrage de Skinner, publié en 1875 sous le titre : The Key to the Hebrew-Egyptian Mystery in the Source of Measures. Le rapport des nombres 20612/6561 donne une très bonne approximation du nombre π = 3,1415942.]
Universelle était la Gnose et la Religion-Sagesse : « La première clef à employer pour décrypter les obscurs secrets cachés dans le nom mystique du Christ est celle qui ouvrait la porte des anciens mystères des Aryens, Sabéens et Égyptiens primitifs. Universelle était la Gnose qu'a supplantée le système chrétien. Elle était l'écho de la religion-sagesse primordiale qui avait été jadis l'héritage de toute l'humanité : pour cette raison, on peut dire en vérité que, dans son aspect purement métaphysique, l'Esprit du Christ (le divin Logos) a été présent dans l'humanité depuis son commencement. L'auteur des Homélies Clémentines (3) a raison : le mystère de Christos — qui, comme on le suppose maintenant, aurait été enseigné par Jésus de Nazareth — « était identique » à ce qui, depuis le tout début, avait été communiqué « à ceux qui étaient dignes », comme il est rappelé dans une autre conférence [de Gerald Massey, intitulée : « Christianisme gnostique et historique »]. Nous pouvons apprendre [d'après le sens] de l'évangile selon st Luc [20, 35-36] que ceux qui étaient « dignes » étaient ceux qui avaient été initiés aux mystères de la Gnose : « ils étaient jugés dignes » d'atteindre cette « résurrection d'entre les morts » dans la vie actuelle [...] « ils savaient qu'ils ne pouvaient plus mourir, étant semblables aux anges ; ils étaient fils de Dieu, étant fils de la résurrection ». En d'autres termes, ceux-là étaient les grands adeptes de n'importe quelle religion ; et les mots sont également valables pour tous ceux qui, sans être des Initiés, s'appliquent et réussissent, par leurs efforts personnels, à vivre la vie et à atteindre l'illumination spirituelle qui résulte naturellement de l'union intime de leur personnalité (le « Fils ») avec le « Père », leur Esprit divin individuel, le Dieu qui est en eux.
(3) [Texte attribué (sans certitude) à un disciple de st Pierre, le pape Clément 1 (1er siècle), censé être le premier des Pères apostoliques.]
Le mystère de la résurrection : « En aucun cas cette résurrection ne saurait être monopolisée par les chrétiens : elle est le droit spirituel de naissance de chaque être humain qui est doué d'âme et d'esprit — quelle que puisse être sa religion. Un tel individu est un homme-Christ. Par contre, ceux qui choisissent d'ignorer le Christ (comme un principe) en eux-mêmes, sont condamnés à mourir comme des païens non régénérés — sans que baptême, sacrements, prières du bout des lèvres et croyance dans les dogmes n’y puissent rien. »
Le sens des mots Chrêstos et Christos : « S'il veut suivre cette explication, le lecteur ne doit pas oublier le vrai sens archaïque de la paronomase offerte par les deux termes Chrêstos et Christos. À coup sûr, le premier a plus que le simple sens d'homme « bon », ou « excellent », tandis que le second n'a jamais été appliqué à aucun être humain vivant, mais seulement à chaque Initié, au moment de sa seconde naissance et de sa résurrection (4). Celui qui découvre Christos en lui-même, et le reconnaît comme sa seule « voie », devient tout à la fois un fidèle et un Apôtre du Christ, même s'il n'a jamais été baptisé, s'il n'a jamais rencontré un « chrétien », ou, bien plus, s'il ne s'est jamais appelé lui-même de ce nom. » ‒ H.P. Blavatsky « Le caractère ésotérique des Évangiles » ‒ Cahier Théosophique n°162, pp. 11, 14/5, 18/19.
(4) « En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s'il ne naît d'eau et d'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean, 3, 5). Ici, il s'agit de la naissance d'en-haut, la naissance spirituelle, qui est réalisée à la suprême et dernière initiation. [Cf. Jean, 3,3 : « À moins de naître d'en haut (en grec : anôthen), nul ne peut voir le royaume de Dieu. »]
LA CHRONIQUE (PASSÉ, PRÉSENT, FUTUR)
Quelques grands symboles
La Lune
« La Lune est intimement reliée à la Terre, comme le montre la Stance VI du Livre I [de la Secret Doctrine], et est beaucoup plus directement concernée par tous les mystères de notre globe que Vénus-Lucifer, la sœur occulte et l’alter-ego de la Terre. » The Secret Doctrine, vol. i, 305 Édition originale de 1888 [Traduction Compagnie Théosophie, © 2020].
« Ce symbole archaïque est le plus poétique de tous les symboles, ainsi que le plus philosophique. Les anciens Grecs lui ont accordé une place importante, et les poètes modernes l’ont usé jusqu’à la corde. La Reine de la Nuit, se déplaçant dans le ciel dans la majesté de sa lumière incomparable, jetant tout, même Hespéros, dans l’obscurité, et répandant son manteau d’argent sur tout le monde sidéral, a toujours été un thème favori de tous les poètes de la chrétienté (…) Le Soleil est le dispensateur de la vie à tout le système planétaire ; la Lune le dispensateur de la vie à notre globe ; et les premières races comprenaient et savaient cela, même dans leur enfance. Elle est la Reine et elle est le Roi, et était le Roi Soma avant qu’elle soit transformée en Phébé et la chaste Diane. Elle est avant tout la divinité des chrétiens, par l’intermédiaire des juifs mosaïques et kabbalistiques, quoique le monde civilisé ait pu rester dans l’ignorance de ce fait pendant de longs âges ; en fait depuis que le dernier Père de l’Église initié mourut, emportant avec lui dans sa tombe les secrets des temples païens. Pour les « Pères » -- comme Origène ou Clément d’Alexandrie – la Lune était le symbole vivant de Jéhovah : le dispensateur de la Vie et celui de la Mort, qui dispose de l’être – dans notre Monde. Car, si Artémis était Luna dans le Ciel, et chez les Grecs, Diane sur Terre, qui présidait à la naissance des enfants et à la vie ; chez les Égyptiens, elle était Hécate en Enfer, la déesse de la Mort, qui régnait sur la magie et les enchantements. Plus encore : en tant que lune personnifiée, dont les phénomènes sont triadiques, Diane-Hécate-Luna sont les trois en un. Car elle est la Diva triformis, tergemina, triceps [Lat. ‘déesse à trois corps, triplet et à trois tête’ NdT] – trois têtes sur un seul cou (*), comme Brahmâ-Vishnou-Shiva. Elle est le prototype de notre Trinité, qui n’a pas toujours été entièrement masculine. » The Secret Doctrine, vol. i, 386-7 Édition originale de 1888 [Traduction Compagnie Théosophie, © 2020]
« Dans les rites religieux, la Lune servait un double objectif. Personnifiée en tant que déesse féminine à des fins exotériques, ou en tant que dieu masculin dans les allégories et les symboles, dans la philosophie occulte notre satellite était considérée comme une Puissance asexuée qui devait être bien étudiée, parce qu’il fallait s’en méfier. Chez les initiés aryens, chaldéens, grecs et romains, Soma, Sin, Artémis Sôteira (l’Apollon hermaphrodite, dont l’attribut est la lyre, et la Diane barbue au bol et à la flèche), Deus Lunus, et particulièrement Osiris-lunus et Thoth-lunus (1), représentaient les pouvoirs occultes de la Lune. […] Ses sept phases (division ésotérique d’origine), sont divisées en trois phénomènes astronomiques et quatre phases purement psychiques. Le fait que la Lune n’était pas toujours révérée apparait dans les Mystères, dans lesquels la mort du dieu-Lune (les trois phases de la Lune progressivement décroissante et sa disparition finale) était représentée allégoriquement par la Lune dans le rôle du génie du mal qui triomphe à ce moment-là sur le dieu de la lumière qui dispense la vie (le Soleil), et toute la compétence et le savoir des anciens Hiérophantes en Magie était nécessaire pour transformer ce triomphe en défaite. »
« (1) Thot-Lunus est le « Budha-Soma » de l’Inde, ou « Mercure et la Lune ». The Secret Doctrine, vol. i, 396-7 Edition originale de 1888 [Traduction Compagnie Théosophie, © 2020]
L’Arbre et le Serpent
« Ainsi, au commencement de leur existence conjointe en tant que glyphe de l’Être Immortel, l’Arbre et le Serpent étaient en vérité de l’imagerie divine. L’arbre était renversé, et ses racines étaient produites au Ciel et poussaient à partir de la Race Sans-Racine de tous les êtres. Son tronc poussa et se développa, traversant les plans du Plérome ; il déploya transversalement ses branches luxuriantes, d’abord sur le plan de la matière à peine différenciée, puis vers le bas, jusqu’à ce qu’elles touchent le plan terrestre. Ainsi, l’Ashvattha, l’arbre de Vie et de l’Être, dont la destruction conduit à l’immortalité, pousse selon la Bhagavad-Gîtâ avec ses racines au-dessus et ses branches en dessous (ch. xv). Les racines représentent l’Être Suprême, ou la Cause Première, le Logos ; mais on doit aller au-delà de ces racines pour s’unir à Krishna, qui, dit Arjuna (ch. xi), « est plus grand que Brahman, et la Cause Première … l’indestructible, ce qui est, ce qui n’est pas, et ce qui est au-delà d’eux. » Ses branches sont Hiranyagarbha (Brahmâ ou Brahman dans ses manifestations les plus élevées, disent Sridhara et Madhusûdana), les Dhyan Chohans ou Dévas les plus élevés. Les Védas sont ses feuilles. Seul celui qui va au-delà des racines ne retournera jamais, c’est-à-dire ne se réincarnera plus pendant cet « âge » de Brahmâ. » The Secret Doctrine, vol. i, 406 Édition originale de 1888 [Traduction Compagnie Théosophie, © 2020]
Le Lotus, en tant que symbole universel
« Il n’y a aucun symbole ancien auquel ne soit attaché une signification profonde et philosophique, d’importance et de portée croissant avec son ancienneté. Tel est le cas du LOTUS. C’est la fleur consacrée à la nature et à ses Dieux ; elle représente les Univers abstrait et Concret, apparaissant comme l’emblème des pouvoirs productifs de la nature à la fois spirituelle et matérielle. Elle était considérée comme sacrée dès l’antiquité la plus reculée par les hindous aryens, les Égyptiens, et les bouddhistes après eux ; elle fut révérée en Chine et au Japon, et adoptée comme emblème chrétien par les Églises grecque et latine, qui en ont fait un messager, comme le font les chrétiens de nos jours, qui le remplace par le nénuphar (1). Il avait, et a toujours, sa signification mystique qui est identique dans toutes les nations de la Terre. Nous renvoyons le lecteur à Sir William Jones (2). Chez les hindous, le lotus est l’emblème du pouvoir productif de la nature par l’entremise du feu et de l’eau (l’esprit et la matière). « Éternel ! » dit un verset de la Bhagavad Gîtâ, « Je vois Brahm le créateur établi en toi sur son trône de lotus ! » ; et comme le montre Sir W. Jones, ainsi que nous l’avons noté dans les Stances, les graines de lotus contiennent, même avant leur germination, les feuilles parfaitement formées, formes miniatures de ce qu’elles deviendront un jour, lorsque les plantes seront perfectionnées. Le lotus est en Inde le symbole de la terre prolifique, et même plus, du Mont Mérou. Les quatre anges ou génies aux quatre coins du Ciel (les Maharajahs, voir les Stances) se tiennent chacun sur un lotus. Le lotus est le double type de l’hermaphrodite Divin et humain, étant, pour ainsi dire, bisexué. »
« (1) Dans la religion chrétienne, l’archange Gabriel apparait à la Vierge Marie, tenant à la main un petit bouquet de nénuphars, dans toutes les images de l’Annonciation. Ce bouquet, caractéristique du feu et de l’eau, ou de l’idée de la création et de la procréation, symbolise précisément la même idée que celle du lotus dans la main du bodhisattva qui annonce à Maha-Maya, la mère de Gautama, la naissance du Sauveur du monde, le Bouddha. De même, Osiris et Horus étaient constamment représentés par les Égyptiens en association avec la fleur de lotus, les deux étant des dieux Solaires, ou Feu (l’Esprit saint étant encore représenté par des « langues de feu ») (Actes). »
« (2) Voir Sir William Jones, Dissertations sur l’Asie. » The Secret Doctrine, vol. i, 379 Édition originale de 1888 [Traduction Compagnie Théosophie, © 2020].
Le symbolisme de l’étoile
Quelle est la signification de l'étoile à cinq branches ? « C'est le symbole de l'être humain qui n'est pas un Adepte et qui se trouve actuellement sur le plan de la nature animale en ce qui concerne les pensées de sa vie et son développement intérieur. C'est donc le symbole de la race. Renversée, elle signifie la mort ou la symbolise. Elle signifie aussi, lorsqu'elle est renversée, le côté obscur ou l'envers. C'est en même temps la croix douée du pouvoir d'intelligence, autrement dit : l'homme. »
Y-a-t-il un symbolisme de l’étoile à quatre branches ? « Oui. C'est le symbole du règne immédiatement au-dessous du règne humain, celui des animaux. Les clairvoyants authentiques peuvent voir l'étoile à cinq et à quatre branches. Tout cela est le résultat de l'intersection de lignes ou de courants de la lumière astrale émanant d'une personne ou d'une créature. L'étoile à quatre branches signifie que l'être qui n'a que cette étoile n'a pas encore développé le Manas ».
L’image d'une étoile à cinq branches a-t-elle un pouvoir ? « Elle en a, mais très peu. Vous savez qu'elle est employée par toutes sortes de gens comme emblème commercial, etc.… et aux fins de certaines organisations, cependant aucun résultat ne s'ensuit. Il faut qu'elle soit employée par le mental pour présenter quelque force ou quelque valeur. Ainsi utilisée, elle porte avec elle tout le pouvoir de la personne à qui elle peut appartenir. »
W.Q. Judge – Revue The Path, novembre 1894 (voir Cahier Théosophique n°126
Lire les articles de Blavatsky : « L’étoile à cinq branches et les élémentaux », « L’étoile à six branches et l’étoile à cinq branches ».
Le symbole du Serpent
« Le serpent a toujours été le symbole de l’Adepte et de ses pouvoirs d’immortalité et de connaissance divine. Mercure sous son caractère psycho-pompe, conduisant et guidant à l’aide du caducée, les âmes des morts à l’Hadès, et ressuscitant, même les morts, est simplement une allégorie très transparente. Elle montre le pouvoir double de la Sagesse Secrète : la Magie noire et la blanche. Elle montre la Sagesse personnifiée guidant l’âme après la mort, et son pouvoir de rappeler à la vie ce qui est mort – une métaphore très profonde si l’on réfléchit à sa signification. Tous les peuples de l’antiquité vénéraient ce symbole, à l’exception des Chrétiens qui préférèrent oublier le Serpent d’airain de Moïse, et même la reconnaissance implicite de la grande sagesse et prudence du Serpent, énoncée par Jésus lui-même : « Soyez sages comme des serpents, et innocents comme des colombes. » Les Chinois, une des plus anciennes nations de la Cinquième Race, en firent l’emblème de leurs Empereurs, qui sont ainsi les successeurs dégénérés des « Serpents » ou Initiés qui gouvernaient les premières races de la Cinquième Humanité. Le trône de l’Empereur est le « Siège du Dragon », et ses vêtements officiels sont brodés d’images du Dragon. »
« Les aphorismes des plus anciens livres de la Chine, disent clairement aussi, que le « Dragon » est un Être humain, bien que divin. »
H.P. Blavatsky – La Doctrine Secrète, II, pp. 364-5 (édition anglaise originale.)
« L’antique serpent symbolisait la Sagesse et la Perfection divines, et a toujours représenté la Régénération et l’immortalité psychiques. C’est pourquoi Hermès appelait le Serpent le plus spirituel de tous les êtres. Moïse, initié dans la sagesse d’Hermès, dit la même chose dans la Genèse ; le Serpent gnostique, avec les sept voyelles sur sa tête, était l’emblème des Sept Hiérarchies de Créateurs septénaires ou Planétaires. De là, aussi, l’idée du Serpent hindou, Shésha ou Ananta, « l’Infini », un nom de Vishnu, dont ce serpent est le premier Vâhana ou Véhicule sur les Eaux primordiales. Comme les Logoï et les Hiérarchies des Pouvoirs, ces serpents doivent pourtant être distingués l’un de l’autre. Shésha ou Ananta, la « Couche de Vishnou », est une abstraction allégorique symbolisant le temps infini dans l’Espace qui contient le germe et en projette périodiquement l’efflorescence (l’Univers manifesté) ; tandis que l’Ophis gnostique Contient le même symbolisme triple, dans ses sept voyelles, que l’Oeaohoo de la doctrine archaïque, avec ses une, trois et sept syllabes, c’est-à-dire le premier Logos non manifesté, le Second ou manifesté, le Triangle qui se concrète dans le quaternaire ou Tétragammaton, et les Rayons de ce dernier sur le plan matériel (*) ». H.P. Blavatsky – La Doctrine Secrète, I, pp. 74-5 (édition anglaise originale.)
« (*) Les anciens païens firent, cependant, toujours une différence entre le bon et le mauvais Serpent (ce dernier est la Lumière astrale des Kabbalistes), – entre le premier, incorporation de la Sagesse divine, dans la région du Spirituel, et le second, le Mal, sur le plan de la Matière. Car la Lumière astrale ou Éther des anciens païens, – le nom de Lumière astrale est tout moderne, – est l’Esprit-Matière qui, procédant du plan purement spirituel, devient plus grossier en descendant et, arrivé sur notre plan, constitue la Mâyâ ou le Serpent tentateur et trompeur. »
Autres symboles
La croix et le feu : v. article d’H.P. Blavatsky, « La croix et le feu ».
Eléments du symbolisme du Soleil : v. Lettre n°36 : Le symbolisme du Soleil.
Eléments du symbolisme de la lune : v. article de W.Q. Judge, « Les mystères de la lune et de son destin ».
Eléments du symbolisme de l’Arbre de Vie : Lettre n°7 : Le symbolisme de l’Arbre de Vie.
Eléments du symbolisme des nombres : v. Lettre n°40 : Le symbolisme des nombres – Le chiffre 7 de l’Être et de la Vie.
Lire la Note complémentaire sur le symbolisme : « Le symbolisme de la Doctrine Secrète ».
La lecture du symbolisme : magie et alchimie
« L'homme, ignorant de la véritable signification des symboles divins ésotériques de la nature, est susceptible de confondre les pouvoirs de l'âme et d'attirer à lui les forces sombres et mauvaises qui rôdent autour de l'humanité ― créations sinistres et tenaces des crimes et des vices humains ― au lieu de communier spirituellement et mentalement avec les êtres célestes supérieurs, avec les bons esprits (les dieux des théurgistes de l'École Platonicienne) ; il peut tomber ainsi de la theurgia (magie blanche) dans la Gœtia (magie noire ou sorcellerie). Et cependant, ni la magie blanche, ni la magie noire ne sont ce que la superstition populaire entend par ces termes. La possibilité « d'évoquer les esprits » selon la clef de Salomon, est le comble de la superstition et de l'ignorance. La pureté dans les actes et les pensées peut seule nous mettre en rapport « avec les dieux » et nous conduire au but que nous désirons atteindre. L'alchimie, que beaucoup pensent avoir été une philosophie spirituelle comme aussi une science physique, appartenait aux enseignements de l'école théosophique. » ‒ H.P. Blavatsky « Qu’est-ce que la Théosophie ? » ‒ Cahier Théosophique n°7, p. 11.
ARTICLES ET DOCUMENTS
Il est proposé à la lecture (pour en savoir plus) :
- Lettre n°40 : Le symbolisme des nombres – Le chiffre 7 de l’Être et de la Vie.
- Lettre n°36 : Le symbolisme du Soleil.
- Lettre n°28 : Le printemps et le mystère de la résurrection.
- Lettre n°21 : Le (symbolisme du) nouvel an.
- Lettre n°7 : Le symbolisme de l’Arbre de Vie.
- Article de Blavatsky : « L’étoile à cinq branches et les élémentaux ».
- Article de Blavatsky : « L’étoile à six branches et l’étoile à cinq branches ».
- Article de Blavatsky : « La croix et le feu ».
- Article de W.Q. Judge : « Les mystères de la lune et de son destin ».
- Note complémentaire sur le symbolisme : « Le symbolisme de la Doctrine Secrète ».
MÉDIATHÈQUE
Il est proposé :
Vidéo : « Les symboles universels de l’humanité. »