Note complémentaire sur le symbolisme

Note complémentaire sur le symbolisme

03 Aoû, 2020

Le symbolisme de la Doctrine Secrète

Début du Proème de la Doctrine Secrète: « Un manuscrit archaïque, assemblage de feuilles de palmier rendues, par quelque procédé inconnu, inaltérables à l’eau, au feu et à l’air, – se trouve sous les yeux de l’écrivain. Sur la première page l’on voit un disque blanc immaculé, sur fond noir. Sur la suivante, il y a un disque semblable, avec un point au centre. L’étudiant sait que le premier représente le Kosmos dans l’éternité, avant le réveil de l’Énergie encore assoupie, émanation de l’Univers en des systèmes postérieurs. Le point dans le cercle jusqu’alors immaculé, – l’Espace et l’Éternité en Pralaya, – indique l’aurore de la différenciation. C’est le point dans l’Œuf du Monde, le germe qui deviendra l’Univers, le Tout, le Kosmos illimité et périodique, ce germe étant périodiquement et tour à tour latent et actif. Le cercle entier est l’Unité divine, dont tout procède, où tout retourne. Sa circonférence, – symbole forcément limité, de par les limites mêmes de l’esprit humain, – indique la PRÉSENCE abstraite, à jamais inconnaissable, et son plan, l’Ame universelle, bien que les deux ne fassent qu’un. Cependant la surface du disque est blanche et le fond qui l’entoure noir ; cela montre clairement que ce plan est la seule connaissance, – quelque embrumée qu’elle paraisse, – qu’il soit donné à l’homme d’atteindre. C’est sur ce plan que commencent les manifestations Manvantariques, car c’est dans cette Âme que dort, durant le Pralaya, la Pensée Divine19, où gît caché le plan de toute Cosmogonie et Théogonie future. C’est la VIE UNIQUE, éternelle, invisible et pourtant omniprésente ; sans commencement ni fin, et pourtant régulière dans ses manifestations périodiques, entre lesquelles règne le sombre mystère du Non-être ; inconsciente, et pourtant conscience absolue ; incompréhensible, et pourtant la seule réalité par soi-même existante ; en somme, « un chaos pour les sens, un Kosmos pour la raison ». Son attribut unique et absolu, qui lui est IDENTIQUE, l’éternel et incessant Mouvement, est appelé, en langage ésotérique, « le grand Souffle20 » ; c’est le mouvement perpétuel de l’univers, dans le sens d’ESPACE, espace sans limites et à jamais présent. Ce qui est immobile ne peut être divin. Mais, en fait et en réalité, il n’y a rien d’absolument immobile dans l’âme universelle. » […]

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« La première figure était un simple disque [image (1)]; la seconde, – un disque [image (2)] avec un point au milieu, – est un symbole archaïque, indiquant la première différenciation dans les manifestations périodiques de la nature éternelle, l’insexuelle et infinie « l’Aditi dans Cela » (Rig Védo), le point dans le cercle, ou l’Espace potentiel au-dedans de l’Espace abstrait. À la troisième phase, le point se transforme en un diamètre [image (3)] c’est le symbole de la Mère-Nature, divine et immaculée, dans l’infinité absolue et qui embrasse tout. Quand ce diamètre est croisé par un autre diamètre vertical [image (4)], nous avons la croix du monde. L’humanité a atteint sa troisième race-souche c’est le signal du commencement de la vie humaine. Quand la circonférence disparaît et ne laisse que la croix +, c’est le signe que la chute de l’homme dans la matière est complète, et la quatrième race commence. La croix dans le cercle est un symbole purement panthéiste ; lorsqu’on supprime le cercle circonscrit, le symbole devient phallique. Il avait le même sens (plus d’autres spéciaux), sous la forme de Tau inscrit dans le cercle [image (5)], ou comme « marteau de Thor », la croix dite Jaina, ou simplement la Svastica dans le cercle [image (6)].

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« Le troisième symbole, – le cercle divisé en deux par la ligne horizontale du diamètre, – signifiait la première manifestation de la Nature créatrice (encore passive, parce que féminine). La première et vague perception de l’homme, en ce qui concerne la procréation, est féminine, parce que l’homme connaît mieux sa mère que son père. Aussi les divinités femelles étaient-elles plus sacrées que les mâles. La Nature est donc féminine, et, jusqu’à un certain point, objective et tangible, et le Principe spirituel qui la fait fructifier est caché. En ajoutant une ligne perpendiculaire au diamètre horizontal du cercle, on formait le TAU, – [image (7)], – la plus vieille forme de cette lettre. C’était le glyphe de la troisième race-souche jusqu’au jour de sa chute symbolique, quand la séparation des sexes eut lieu par évolution naturelle ; alors la figure devint [image (8)], le cercle ou vie insexuelle, modifiée et divisée, – un double glyphe ou symbole. Avec les sous-races de notre cinquième race, il devint, en symbolisme, le Sacr’, et en Hébreu N’cabvah, des races primitivement formées, puis il se transforma, chez les Égyptiens en [image (9)] (emblème de la vie), et plus tard encore, en [image (10)], le signe de Vénus. Puis vient la Svastica (le marteau de Thor, ou la « Croix hermétique » actuelle), entièrement séparée de son cercle, et devenue ainsi purement phallique. Le symbole ésotérique du Kali Yuga est l’étoile à cinq branches renversée [image (11)], – le signe de la sorcellerie humaine, – avec ses deux pointes tournées vers le ciel, position que tout occultiste reconnaîtra comme appartenant à la magie de la « main gauche », et comme employée en magie cérémonielle ».

 [Haut de page]  H.P. Blavatsky – La Doctrine Secrète, I, pp. 1, 4&5 (édition anglaise originale.

 

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