LETTRE N°33 – « L’UNIVERS N’EXISTE QUE POUR L’EXPÉRIENCE ET L’ÉMANCIPATION DE L’ÂME »
Janvier – Février 2017
La prochaine Lettre paraîtra début mars 2017. Elle aura pour thème : Sommes-nous redevables envers la Nature ?
Vidéo : « Homme connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ». Voir toutes les vidéos d'Horizons Théosophiques sur YouTube
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PENSÉE DU MOMENT
« Que personne n’imagine qu’attacher de l’importance à la naissance de l’année, soit une simple fantaisie. La terre passe dans une période particulière et l’homme avec elle ; et de même qu’un jour peut être coloré de même l’année peut l’être. La vie astrale de la terre est jeune et forte entre Noël et Pâques. Ceux qui forment leurs vœux durant cette période bénéficieront d’une force accrue pour les satisfaire de manière conséquente. » ‒ Extrait de l’article d’H.P. Blavatsky "1890! On The New Year’s Morrow".
CŒUR DE LA THÉOSOPHIE
L’Univers et le pèlerinage de l’Âme
L’évolution universelle : La Doctrine Secrète enseigne le développement progressif de toute chose, des mondes comme des atomes ; et ce développement formidable n’a pas de commencement concevable, ni de fin imaginable. Notre « Univers » [c.-à-d., le système solaire] n’est qu’une unité dans le nombre infini d’Univers, tous « Fils de la Loi de la Nécessité » puisqu’ils sont des chaînons de la grande chaîne Cosmique des Univers, chacun étant un effet par rapport à son prédécesseur, et une cause en ce qui concerne son successeur. – (Extrait traduit de The Secret Doctrine, 1er Vol., p. 43. Édition originale anglaise.)
Croyance universelle en l’Âme : « Depuis l'Antiquité la plus reculée le genre humain, pris dans son ensemble, a toujours été convaincu de l'existence d'une entité spirituelle et personnelle dans l'homme physique personnel. Cette entité intérieure était plus ou moins divine suivant son degré de proximité avec la couronne [le Chrestos, le divin intérieur]. Plus cette union était intime, plus la destinée de l'homme était sereine, et moins les conditions extérieures étaient dangereuses. Une telle croyance n'est ni de la bigoterie ni de la superstition, mais un sentiment instinctif toujours présent de la proximité d'un autre monde spirituel et invisible, qui, bien que subjectif pour les sens de l'homme extérieur, est parfaitement objectif pour l'ego intérieur. De plus, ces hommes de l'Antiquité croyaient qu'il y avait des conditions extérieures et des conditions intérieures qui pouvaient influencer la détermination de notre volonté sur nos actions. Ils rejetaient le fatalisme, car le fatalisme suppose l'action aveugle de quelque pouvoir plus aveugle encore. Mais ils croyaient à la destinée ou karma que, de sa naissance à sa mort, tout homme tisse fil par fil autour de lui-même, ainsi qu'une araignée sa toile ; et, pour eux, cette destinée était guidée par cette présence que certains appellent l'ange gardien, ou au contraire, par l'homme intérieur astral qui nous est plus familier, mais qui n'est que trop souvent le mauvais génie de l'homme de chair, la personnalité. Ces deux réalités mènent l'HOMME, mais l'une d'elle doit nécessairement l'emporter ; et dès le commencement même de la lutte invisible, la loi de compensation et de rétribution, sévère et implacable, entre en jeu et accomplit son œuvre en suivant avec vigilance les péripéties du combat. Quand le dernier fil est tissé, et que l'homme paraît comme enveloppé dans le filet qu'il a lui-même ourdi, il se trouve alors complètement sous l'empire de cette destinée qu'il a lui-même créée. Celle-ci l'immobilise alors comme le coquillage inerte au rocher immuable, ou l'emporte comme une plume, dans un tourbillon que ses propres actions ont soulevé. » - H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, p. 195/6.
Le pèlerinage obligatoire de toutes les Âmes : La Doctrine Secrète enseigne, « l'identité fondamentale de toutes les Âmes avec la Sur-Âme Universelle, cette dernière étant elle-même un aspect de la Racine Inconnue : et le pèlerinage obligatoire pour toute Âme — étincelle de la Racine Inconnue — tout au long du Cycle de l'Incarnation (ou de "Nécessité") conformément à la loi Cyclique [de Réincarnation] et Karmique, pendant la période tout entière. En d'autres mots, aucun Buddhi purement spirituel (Âme divine) ne peut avoir une existence indépendante (consciente) avant que l'étincelle issue de la pure Essence du Sixième principe universel — ou SUR-ÂME (a) ne soit passée par chaque forme élémentale du monde phénoménal de ce Manvantara et (b) n'ait acquis l'individualité, d'abord par impulsion naturelle, puis par des efforts auto-induits et auto-déterminés (contrôlés par son Karma), en s'élevant ainsi à travers tous les degrés d'intelligence, du Manas le plus bas au plus élevé, du minéral et de la plante jusqu'au plus saint archange (Dhyani-Buddha). La doctrine pivotale de la philosophie Ésotérique n'admet aucun privilège ni don spécial pour l'homme, sauf ceux gagnés par son propre Ego du fait de son effort et de son mérite personnels au cours d'une longue série de métempsychoses et de réincarnations. » ‒ Extrait traduit de la Secret Doctrine, vol. l, p. 17 de l'édition originale en anglais.
LA CHRONIQUE (PASSÉ, PRÉSENT, FUTUR)
L’expérience et la libération de l’Âme
L’expérience de la vie et le destin divin de l’homme
« L'homme ne peut se libérer de l'action en négligeant d'entreprendre sa tâche, ni atteindre au bonheur en s'abstenant de toute action. Nul ne peut rester inactif un seul instant. Tout être est porté involontairement à agir par les qualités provenant de la nature. Celui qui, tout en ayant maîtrisé ses sens et ses organes, demeure inactif mais laisse son cœur se préoccuper des objets des sens est appelé un faux dévot à l'âme égarée. Par contre, celui qui a subjugué ses passions et qui, indifférent au résultat, accomplit tous les devoirs de la vie avec ses facultés actives est un homme estimable. Accomplis donc les actions nécessaires : l'action est supérieure à l'inaction. » ‒ La Bhagavad Gîtâ, Ch. IV, v. 4/8.
« La libération finale est le destin de ceux dont les attributs sont de caractère divin, tandis que le destin des êtres à la disposition démoniaque, nés pour partager le sort des Asura, est l'assujettissement continuel à la naissance mortelle ; ne sois pas en proie à l'affliction, car tu es né avec le destin divin. » ‒ La Bhagavad Gîtâ, Ch. XVI, v. 5.
L’expérience de la vie et la maîtrise du mental
« Il est nécessaire d'admettre l'existence de l'âme et — comparativement — la non-importance du corps physique qu'elle habite. [Dans l’ouvrage les Aphorismes du Yoga de Patanjali] la Nature n'existe que pour la cause de l'âme, en l'existence de laquelle l'étudiant est sensé croire. Et […] si le réel expérimentateur et connaisseur est l'âme et non le mental, il s'ensuit que le mental, désigné comme « organe interne », ou « principe pensant », quoique plus élevé et plus subtil que le corps, n'est encore qu'un instrument employé par l'âme pour acquérir des expériences, de la même manière qu'un astronome emploie son télescope pour obtenir des informations sur le ciel. Mais le mental est un très important facteur dans la poursuite de la concentration […]. Il est « modifié » par tous les objets ou sujets qui lui sont présentés ou vers lesquels il est dirigé. […] Tandis que l'organe interne se moule ainsi sur l'objet, il reflète en même temps cet objet avec ses propriétés sur l'âme. Les canaux par lesquels le mental est tenu de passer pour aller à un objet ou sujet sont les organes de la vue, du toucher, du goût, de l'ouïe, etc. […]
« Il est en outre admis que cet organe interne […] peut être contrôlé et réduit à un état de calme absolu. C'est là ce que Patañjali entend par « l'empêchement des modifications ». On voit bien ici la nécessité de la théorie qui fait de l'âme le réel expérimentateur et connaisseur. […] Comme l'âme est considérée comme supérieure au mental, elle a le pouvoir de le saisir et le tenir sous contrôle, à condition toutefois que nous utilisions la volonté pour l'aider dans ce travail : c'est alors seulement que se réalisent la mission et le but réels du mental. Ces propositions impliquent que la volonté n'est pas complètement dépendante du mental, mais qu'elle peut en être séparée et, d'autre part, que la connaissance existe comme une abstraction. La volonté et le mental ne sont que des serviteurs à l'usage de l'âme. Mais aussi longtemps que nous sommes dominés par la vie matérielle et que nous n'admettons pas que le réel connaisseur — et le seul expérimentateur — est l'âme, ces serviteurs restent les usurpateurs de la souveraineté de l'âme. C'est pourquoi, dans d'anciens ouvrages hindous, il est affirmé que « l'Âme est l'amie du Soi, et aussi son ennemie ; et que l'homme doit élever le soi par le Soi ».
« En d'autres mots, il y a un combat constant entre le soi inférieur et le soi supérieur. Les illusions de la matière menant une guerre sans trêve contre l'âme tendent toujours à tirer vers le bas les principes intérieurs qui, étant situés à mi-chemin entre le supérieur et l'inférieur, sont capables d'atteindre aussi bien le salut que la damnation […].
« Dans la vie ordinaire, la volonté n'est pas la servante de l'homme, mais n'étant alors guidée que par le désir, elle fait de l'homme un esclave des désirs. De là vient la vieille maxime cabalistique « Derrière la volonté se tient le désir ». Les désirs, tiraillant l'homme constamment en tous sens, le poussent à commettre des actions et à avoir des pensées qui sont de nature à déterminer la cause et la forme de nombreuses réincarnations, et l'asservissent à une destinée contre laquelle il se rebelle, et qui constamment détruit et recrée son corps mortel. […].
« Le système postule que l'esprit dans l'homme, lshwara, « n'est pas affecté par les causes d'affliction, les œuvres, les fruits des œuvres ou les désirs », et que si une ferme position est prise en vue du but à atteindre (l'union avec l'esprit par la concentration) il vient à l'aide du soi inférieur et l'élève graduellement à des plans supérieurs. Dans ce processus, la volonté acquiert par degrés une tendance de plus en plus forte à agir suivant une ligne différente de celle qui est tracée par la passion et le désir. Ainsi, elle se libère de la domination du désir et finit par subjuguer le mental lui-même. Mais, tant que la perfection de la pratique n'est pas atteinte, la volonté continue d'agir selon le désir, à ceci près que le désir est alors tourné vers des préoccupations plus élevées et plus éloignées des choses de la vie matérielle.
« L'Isolement de l'Âme dans cette philosophie ne signifie pas qu'un homme s'isole de ses semblables en devenant froid et rigide. Il signifie seulement que l'Âme est isolée ou libérée de l'esclavage de la matière et du désir, et devient par là capable d'agir en vue d'accomplir le but de la Nature et de l'Âme, incluant toutes les âmes sans exception […]. Les grands êtres [divins] sont certainement inaccessibles à l'observation humaine, mais, comme la philosophie l'expose clairement, ils ont toute la nature pour objet, et ceci inclut tous les hommes vivants. Ils peuvent ne pas sembler prendre de l'intérêt pour les progrès et les améliorations ; mais ils travaillent derrière la scène de la véritable illumination jusqu'au moment où les hommes seront capables de supporter leur apparition dans leur forme mortelle. […]
« Pour qu'il soit possible d'accepter tout ce qui précède, il est nécessaire d'admettre l'existence, l'usage et la fonction d'un milieu éthérique pénétrant toutes choses, appelé lumière astrale, ou Akasha, par les hindous. La distribution universelle de ce milieu est un fait de la nature qui se trouve métaphysiquement exprimé dans les termes « Fraternité Universelle » et « Identité spirituelle ». C'est dans ce milieu, avec son aide, et par son intermédiaire, que les mouvements de tous les objets sont universellement connaissables. C'est la surface sensible, pour ainsi dire, sur laquelle toutes les actions humaines, toutes les choses, les pensées et les circonstances sont fixées. […] » ‒ Extraits de la Préface des Aphorismes du Yoga de Patanjali, de W.Q. Judge.
Lecture complémentaire
Quelques autres références pour approfondir le thème de l’’expérience et de l’émancipation de l’âme sont proposées dans la note complémentaire : « L’expérience de l’Âme ».
ARTICLES ET DOCUMENTS
Il est proposé à la lecture (pour en savoir plus) :
- Article de W.Q. Judge : « Le Sentier de l’Action ».
- Article de W.Q. Judge : « Le souvenir de l’expérience de l’Ego ».
- Article de W.Q. Judge : « Le besoin le plus urgent de notre société ».
- Article de B.P. Wadia : « L’Espace et la Présence ».
- Extrait de La Doctrine Secrète, H.P. Blavatsky (Cahier Théosophique n°173).
- Note complémentaire : « L’expérience de l’Âme » - extraits d’écrits d’H.P. Blavatsky et de W.Q. Judge.
MÉDIATHÈQUE
Il est proposé : Vidéo : « Homme connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ».