L’expérience de l’âme implique la connaissance du monde de l’Esprit et celui de la Matière sur chacun des sept plans de l’univers.

Les principes causalité dans l’univers

« L’idée que les choses puissent cesser d’exister et cependant ÊTRE est une concept fondamental de la psychologie de l’Orient. Le point important, derrière cette apparente contradiction dans les termes, concerne un fait de la Nature qu’il est important de saisir par le mental, sans argumenter sur les mots.
« Brahmâ (ou Hari) est le dieu à quatre faces, qui après avoir tiré la Terre des eaux, et « accomplit la création », ne demeure que la cause instrumentale, et, de manière clairement implicite, il n’est pas la Cause idéale. […]
« Ainsi Brahmâ est la cause des potentialités qui doivent être générées avant le travail de « création ». […] Si dans le Védanta et le Nyamanimitta est la cause efficiente, opposée à la l’upadana, la cause matérielle, (et dans le Sankhya, pradhana, unit les deux fonctions) ; la philosophie Ésotérique, réconcilie tous les systèmes, et sa doctrine est celle qui est la plus proche du Védanta des Advaïtins (l’Advaïta védanta), à savoir qu’on ne peut spéculer que sur l’upadana ; ce qui représente dans l’esprit du Vishishtadvaita l’idéal opposé au réel – ou Parabrahm et Ishvara – qui ne peut trouver de place dans les spéculations publiées, puisque même cet idéal est mal nommé, quand il désigne ce qu’aucune raison humaine, même celle d’un adepte, ne peut concevoir. » ‒ Traduit de The Secret Doctrine, I, pp. 54/55.

Le déploiement de la Vague de Vie - Lumière

« Tous les êtres sensibles complets [hommes au septénaire complet ou êtres supérieurs] sont pourvus, à leurs commencements, de formes et d'organismes en complète harmonie avec la nature et l'état de la sphère qu'ils habitent.
« Les Sphères de l'Être, ou centres de vie, qui sont des noyaux [nuclei] isolés qui engendrent leurs hommes et leurs animaux, sont innombrables ; pas une ne ressemble à ses compagnes-soeurs, ni à aucun autre au sein de sa propre descendance particulière.
« Tous ont une double nature, physique et spirituelle.
« Les nucléoles sont éternels et durent à jamais ; les noyaux, périodiques et finis. Les nucléoles font partie de l'absolu. Ils sont les embrasures dans cette forteresse noire et impénétrable, qui reste à jamais cachée de la vue humaine ou même Dhyânique. Les noyaux [nuclei] sont la lumière d'éternité qui s'en échappe.
« C'est cette LUMIÈRE qui se condense pour donner les formes des ‘Seigneurs de l'Être’' — dont les premiers et plus élevés constituent, collectivement, JIVATMA, ou Pratyagātma [que l'on dit être issu figurativement de Paramâtma. C'est le Logos des philosophes grecs — qui apparaît au début de chaque nouveau Manvantara]. De ceux-ci sont formées en descendant — à partir des ondes [waves] de cette lumière qui se consolident toujours plus, qui devient sur le plan objectif la matière grossière — les nombreuses hiérarchies des Forces Créatrices, certains sans forme, d'autres ayant leur propres formes, d'autres encore les plus inférieures (les Elémentaux), n'ayant aucune forme propre mais adoptant une forme en fonction des conditions environnantes.
« Ainsi il n'y a qu'un Upadhi [base] Absolu dans le sens spirituel, à partir duquel, sur et dans lequel SOI construits pour les besoins du Manvantara les innombrables centres basiques sur lesquels s'appuient pour se dérouler les Evolutions universelle, cyclique et individuelles pendant la période d'activité. » ‒ Traduit de The Secret Doctrine, II, pp. 33/34.

L’univers et la conscience

« Au point de vue de la métaphysique la plus haute, l'Univers entier, y compris les Dieux, est une illusion (Mâyâ). Mais l'illusion de celui qui n'est lui-même qu'une illusion, varie sur chaque plan de conscience et nous n'avons pas plus le droit de dogmatiser sur la nature possible des facultés de perception d'un Ego du sixième plan, par exemple, que nous n'avons le droit d'identifier nos perceptions avec celles d'une fourmi, ou de les prendre pour type de son mode de conscience. L'Idéation Cosmique centrée dans un Principe, ou Oupâdhi (Base), a pour résultat la conscience de l'Ego individuel. Sa manifestation varie suivant la nature de l'Oupâdhi. Avec celui que nous appelons Manas, par exemple, elle se manifeste comme Conscience Mentale ; avec Bouddhi, formée d'éléments plus finement différenciés (sixième état de la matière) et ayant pour base l'expérience de Manas, elle se manifeste sous forme d'un courant d'Intuition Spirituelle.
« Le pur Objet, séparé de la conscience, nous est inconnu, tant que nous vivons sur le plan de notre monde à trois dimensions, car nous ne connaissons que les états mentaux qu'il suscite dans l'Ego qui le perçoit. Et tant que durera le contraste entre le Sujet et l'Objet – c'est-à-dire tant que nous ne jouirons que de nos cinq sens et que nous ne saurons pas comment dégager notre Ego, qui perçoit tout, de l'esclavage de ces sens – il sera impossible à l'Ego personnel de rompre la barrière qui le sépare d'une connaissance des "choses-en-soi" ou Substance.
« Cet Ego, progressant suivant un arc de subjectivité ascendante, doit épuiser l'expérience de chaque plan. Mais avant que l'Unité soit noyée dans le TOUT, que ce soit sur ce plan ou sur tout autre, et avant que Sujet et Objet ne disparaissent tous deux dans l'absolue négation de l'Etat Nirvânique – négation, rappelons-le, par rapport à notre plan seulement – on ne pourra pas gravir ce sommet de l'Omniscience qui est la connaissance des choses-en-soi, et approcher de la solution de l'énigme plus terrible encore, devant laquelle le plus haut des Dhyân Chohan lui-même doit se prosterner silencieusement sans comprendre – de l'Indicible Mystère, de ce que les Védantins appellent PARABRAHMAN.
« Aussi, les choses étant ce qu'elles sont, tous ceux qui ont essayé de donner un nom au Principe Inconnaissable l'ont simplement dégradé. Parler même de l'Idéation Cosmique – sauf dans son aspect phénoménal – équivaut à essayer d'emmagasiner le Chaos primordial, ou de coller une étiquette sur l'ÉTERNITÉ. » ‒ Extrait de La Doctrine Secrète (Éd. Adyar, Vol. II, pp. 34-35)

Origine physique et spirituelle de l’homme

« Je vous ai entendu dire que l'identité de notre origine physique est prouvée par la science, et celle de notre origine spirituelle par la Religion-Sagesse. Cependant les darwinistes ne font pas montre d'une grande affection fraternelle. C'est parfaitement vrai. C'est justement ce qui montre l'insuffisance des systèmes matérialistes et qui prouve que c'est nous, théosophes, qui avons raison. Savoir que nous avons une même origine physique ne stimule pas en nous des sentiments plus élevés et plus profonds. La matière, privée de son âme et de son esprit, c'est-à-dire de son essence divine, ne peut parler au cœur humain. Mais l'identité de l'âme et de l'esprit, de l'homme réel et immortel, ainsi que la Théosophie nous l'enseigne, une fois démontrée et bien enracinée dans notre cœur, devrait nous conduire loin sur le chemin de la vraie charité et de la bienveillance fraternelle.
« Mais comment la Théosophie explique-t-elle l'origine commune de l'humanité ? En enseignant que la racine de toute la Nature, objective et subjective, et de tout ce qui peut exister d'autre dans l'univers, visible et invisible, est, a été, et sera toujours une essence unique absolue, d'où tout émane et au sein de laquelle tout retourne. Telle est la philosophie aryenne, qui n'est complètement représentée que dans les systèmes védantique et bouddhique. Avec cet objet en vue, c'est le devoir de tous les théosophes de contribuer par tous les moyens pratiques, et dans tous les pays, à répandre une éducation non sectaire. » ‒ Extrait de La Clef de la Théosophie, p.57.

Le Bien et le Mal

« Le Bien et le Mal ne sont que les deux pôles d'une même chose. Dans l'Absolu, le Mal est ainsi la même chose que le Bien. Celui qui possède la connaissance absolue peut voir à la fois le Bien et le Mal, mais il ne ressent pas le Mal comme une chose dont il faut s'éloigner, aussi lui faut-il l'appeler simplement l'autre pôle […]. L'expérience, nous devons en avoir, et si nous l'acceptons quand elle nous arrive, nous sommes sages. C'est-à-dire que, tout en nous efforçant de faire tout notre devoir envers le monde et nous-mêmes, nous n'avons pas à revivre le passé par de vains et nuisibles regrets, ni à condamner quiconque, quels que soient ses actes, puisque nous ne pouvons pas en connaître la véritable cause. Nous ne sommes pas karma, nous ne sommes pas la Loi, et condamner un homme c'est nous rendre coupable de cette sorte d'hypocrisie qu'elle condamne si profondément. Si la Loi laisse vivre un homme, c'est la preuve qu'il n'a pas encore été jugé par cette autorité supérieure. Cependant, nous devons garder et nous garderons en tout temps notre faculté de discernement.
« Quand à s'élever au-dessus du Bien et du Mal, cela ne signifie point faire le mal, bien sûr. Mais, en fait, il ne peut exister ni Bien ni Mal réels ; si notre but est juste, nos actes ne peuvent être mauvais. Ajoutez à cela que tous les actes sont morts, une fois accomplis ; c'est dans le cœur qu'ils sont conçus et ils s'y trouvent déjà exécutés : leur réalisation physique est en elle-même une chose morte. Ainsi, nous pouvons faire une action supposée bonne, qui assurément apparaîtra telle, vue de l'extérieur, et cependant, dans la mesure où notre motif est peut-être mauvais, l'acte est nul, bien que l'intention compte.
« Le grand Dieu a tout fait, le Bien comme le Mal. Entre autres choses, il y a celles qui semblent mauvaises, mais Il ne doit pas en être affecté pour autant. Si nous suivons la Bhagavad-Gîtâ, chapitre III, nous ne devons accomplir que les œuvres que nous croyons bonnes, comme une offrande à Dieu et non pour nous-mêmes, et, si nous sommes désintéressés vis-à-vis des conséquences, ce n'est pas notre affaire si celles-ci paraissent bonnes ou mauvaises. Comme le cœur et le mental sont les plans réels de l'erreur, il est clair que nous devons veiller à accomplir tous les actes simplement parce qu'ils sont là pour être faits. Il nous reste alors la difficulté de nous séparer de l'acte. » ‒ W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, pp. 33/35.
« Le mal n'est pas non plus en nous, mais dans notre ignorance ; c'est là l'une des grandes illusions de la Nature. Toutes ces illusions portent l'âme à faire des expériences dans la matière, jusqu'à ce qu'elle ait clairement pris connaissance de chaque partie : ensuite, il lui faut apprendre à connaître l'ensemble — et tout à la fois — ce qu'elle ne peut accomplir qu'en opérant sa réunion avec l'Esprit, le Suprême, ou la Divinité. » ‒ W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, pp. 36/37.

La purification et l’élévation de l’âme

« Quant à l'âme immortelle — le Spectateur — elle n'a aucune participation à l'action mauvaise ; c'est seulement la personnalité, la partie élémentaire de l'âme, qui a péché. Tout ce qui retient l'âme attachée à l'existence matérielle est mal, c'est pourquoi nous ne pouvons pas distinguer l'un de l'autre. Le seul bien ultime c'est l'Unité ; et, en réalité, rien d'autre n'existe que cela. En conséquence, nos jugements se situent seulement dans le temps. Et nous n'avons pas non plus le droit d'exiger une vie pour une vie. « La vengeance m'appartient », dit le Seigneur (la Loi), « je donnerai le juste salaire ». Avec l'exécution capitale, nous devenons complices d'assassinat en élaborant de telles lois humaines. Par ailleurs, je n'affirme pas que chaque expérience doive être vécue dans le corps, car il en est qui sont éprouvées dans le mental. Je ne cherche pas non plus à justifier aucune d'elle : la seule justification est dans la Loi. […]
Ainsi, la nature fait la guerre à la nature, toujours dans le but de favoriser la purification et l'évolution de l'âme. La Nature n'existe que pour le dessein de l'âme. [..] Nous devons éviter toutes les choses ordinairement reconnues comme immorales, et bien d'autres qui ne sont pas considérées comme telles par la masse, mais qui le sont tout autant quand nous savons à quel point elles augmentent l'ignorance et l'obscurité par le ferment qu'elles introduisent dans la nature, et combien cela empêche la pénétration des clairs rayons de la Vérité. […]
Mais même maintenant, dans l'incapacité où nous sommes de maîtriser ces thèmes élevés, nous pouvons avoir une patiente confiance dans les processus de l'évolution et dans la Loi, en ne blâmant ni ne jugeant aucun homme, mais en vivant nous-mêmes selon nos intuitions les plus hautes. La pierre de touche d'un homme gît dans son motif que nous ne voyons pas — pas plus que ses actes ne l'expriment toujours. » ‒ W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, pp. 37/38.

Deux adversaires de l’âme : ignorance et action

« Voilà donc deux grands adversaires de l'âme : l'ignorance et l'action. […] Pourtant, quand on reconnaît son ignorance, on doit bien agir afin de la détruire. Comment y parvenir sans toujours demeurer dans le tourbillon de l'action [c'est-à-dire karma, qui cause les renaissances] ? Telle est la question.
« Sachant que les actes se passent tous dans le champ de ces trois qualités naturelles [de la Nature], et pas du tout dans l'âme, il faut commencer par se débarrasser de l'idée que quelque chose est réellement fait par soi-même […] Il faut ensuite faire reposer toutes ses actions sur la dévotion. C'est-à-dire sacrifier toutes ses actions au Suprême, et non à soi-même. On doit dès lors (en laissant de côté l'indifférence), ou bien se considérer comme le Dieu auquel on sacrifie, ou bien choisir l'autre, le vrai Dieu — Krishna — et dès lors orienter tous ses actes et toutes ses aspirations vers soi-même ou bien vers le Tout. Ici intervient l'importance du motif. Car, celui qui accomplit pour l'humanité des actes magnifiques de vaillance ou de service, ou qui acquiert une connaissance lui permettant d'aider ses semblables, en ayant pour seul mobile la pensée que, de cette manière, il atteindra le salut, ne fait qu'agir dans son intérêt personnel et, par conséquent, ne sacrifie qu'à lui-même. C'est donc une dévotion intérieure au Tout qu'il faut avoir, c'est-à-dire faire reposer toutes ses actions sur le Suprême, en sachant qu'on n'en est pas l'auteur, mais leur simple témoin [voir Bhagavad-Gîtâ, V, 8-9, XIII, 29 et XIV, 19]. » ‒ W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, pp. 37/39.

La condition d’Être

« La spiritualité est donc une condition de l'Être qui ne peut être exprimée par le langage. Appelez-la un taux de vibration, bien au-delà de notre compréhension. Son langage est le langage du mouvement, à son premier stade, et sa perfection transcende les mots et même la pensée.
« La connaissance du Principe Suprême est un silence divin, et l'état de repos de tous les sens. » [Hermès Trismégiste, Traité X, § 5.] ‒ W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p. 49.

Amour et Altruisme

C'est cette charité sans bornes de l'amour qui fit dire au Bouddha : « Que les péchés de cet âge sombre retombent sur moi afin que le monde puisse être sauvé » — et non pas un désir de fuite ou de connaissance. L'idée est exprimée dans la phrase : « LE PREMIER PAS DANS LA VÉRITABLE MAGIE CONSISTE À SE CONSACRER AUX INTÉRÊTS D'AUTRUI. » Krishna a dit, de même : « Proche du renoncement est le salut » [Bhagavad-Gîtâ, XII, 12]. ‒ W.Q. Judge, Les Lettres qui m’ont aidé, p. 114.


 

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