Un conte philosophique pour enfants : « La Vie »

Un conte philosophique pour enfants : « La Vie »

04 Jui, 2019

Il était une fois, le Roi de l’Air, le Roi du Feu, le Roi de la Terre et le Roi de l’Eau. Ils se réunirent pour décider lequel d’entre eux était le plus grand, et le plus capable d’être le Roi de tous les mondes de la Nature et de l’homme.

Après s’être querellés pendant longtemps, ils pensèrent qu’il fallait enfin résoudre la question ; aussi invitèrent-ils chaque chose dans le monde à venir auprès d’eux et demandèrent-ils à chacune quel était le Roi qui méritait d’être nommé le Grand Roi de tous.
C’était comme une merveilleuse distraction. Seulement c’était très sérieux, parce qu’il s’agissait d’une chose très importante à décider, pensaient-ils.

Le Vent, la Vague, le Soleil, la Lune et les Étoiles étaient là. Le Tonnerre et l’Éclair vinrent ensemble, les Montagnes et les Quatre Saisons les Fées des Fruits et les Fées des Grains et les Lutins des Fleurs, et les Esprits des Arbres, les Poissons, les Oiseaux et les bêtes, les Abeilles, les Insectes, et les Scarabées – oh ! Tout ce que vous pouvez imaginer… Donc tout le monde était là excepté l’Homme. Il n’avait pas jugé important semble-t-il de venir. Mais la Mère Nature était présente, assise sur un siège très haut, d’où elle pouvait voir tout ce qui allait se passer.
Naturellement ils avaient besoin d’un juge et tout le monde fut d’accord que la Vie serait le meilleur juge pour choisir entre les Rois, aussi quand tous furent arrivés, la Vie s’arrêta devant eux pour que tous puissent la voir.

Elle était habillée d’un vêtement de couleurs radieuses plus joli que vous n’ayez jamais vu. Il était si brillant, que cela faisait mal aux yeux de le regarder, exactement comme lorsque vous regardez le soleil. Voyant cela, la Vie se mit à leur parler si gentiment et avec tant de bonté que c’était comme la plus douce des musiques, aussi tous se levèrent et la regardèrent à nouveau. Cette fois, sa splendeur ne les éblouit plus, mais sembla seulement les inonder de bonheur et de pensées d’amour.

Une chose merveilleuse se produisit alors. Comme ils observaient la Vie, sa robe commença à changer de couleur et passa d’un superbe rouge resplendissant à un brillant orangé et ensuite au jaune et au plus délicieux vert comme la lumière du soleil sur la prairie ; ensuite au bleu et après en un bleu encore plus foncé, et au violet, tout le temps brillante et éclatante de lumière comme les rayons du Soleil.
Eh bien ! Comme ils observaient ces délicieux rayons de soleil si brillants, émanés par la Vie, qu’arriva-t-il ? Ils virent tout à coup, que les mêmes rayons brillaient à travers chacun d’eux également, et ils furent très surpris. Vous voyez, ils avaient toujours pensé qu’ils avaient une petite vie propre, différente de celle des autres, alors qu’en réalité, ce n’était que leurs corps qui étaient différents. Et maintenant la Lumière de la Vie était si brillante que pour la première fois ils purent la voir briller à travers chacun d’eux, et à travers la Vie elle-même, et que c’était partout la même Vie – la même dans l’arc-en-ciel et dans la rose, la même dans le scarabée et dans l’abeille, la même dans le chant des oiseaux et le murmure des arbres.

Tout ceci était merveilleux, mais naturellement, chacun ne pouvait voir que les autres, il ne pouvait pas encore se voir lui-même. Vous savez très bien que vous ne pouvez pas vous voir si vous ne vous regardez pas dans une glace et la Vie n’avait pas encore montré son miroir magique pour que chacun puisse se dedans, et cependant la même vie brillait à travers chacun comme à travers tous.
Cependant alors que chacun voyait que tous les autres avait la même vie en eux, chacun pensait encore qu’il devait être différent des autres ! Une petite chauve-souris insensée s’envola et leur dit que puisqu’elle pouvait voir à travers chacun eux, et que personne ne pouvait voir en elle, elle devait donc être leur régent. Elle se pavana, se gonfla, et tout le monde éclata d’un rire long et bruyant. Sa vanité fut blessée et la sotte petite chauve-souris s’effondra complètement et tomba sur un tas de pierre !

Soudain, quelque chose se produisit. Les Rois commencèrent à penser qu’on ne faisait pas assez attention à eux. Aussi chacun d’eux, pour prouver qu’il était le plus fort, commença à faire des choses terribles. Le Roi du Feu devint de plus en plus chaud et brûla presque tout le monde. Le Vent souffla si fort et si longtemps qu’il souleva tous les arbres et les rochers et fit un bruit terrifiant. L’Eau tomba en grandes averses et les Océans débordèrent de tous côtés. La Terre fit tomber les collines et les montagnes. Alors le Soleil se voilà la face et chaque chose se refroidit, devint de glace et ce fut l’obscurité. On ne pouvait plus voir la Vie nulle part. Oh ! C’était épouvantable !

Pendant tout ce temps la Mère Nature, dont vous vous souvenez, surveillait toutes ces choses, et elle pensa qu’il était temps qu’elle intervienne ; aussi elle s’avança, fit un signe de sa main et leur commanda de se tenir tranquilles.
« Comme vous êtes tous des égoïstes » dit-elle, « Vous ne vous rendez pas compte, que si chacun veut avoir la meilleure part pour lui, tout sera abîmé et finalement personne n’y gagnera. Et si ceci dure encore un peu de temps, tous vos corps seront si endommagés que la Vie ne pourra plus trouver place et sera contrainte de partir ailleurs. Elle est presque partie, mais peut-être puis-je la rappeler, car quelle part elle ne meurt jamais, comme vous le savez. »

Ainsi donc, la Mère Nature appela et appela, et pendant qu’ils attendaient, honteux et désolés de ce qu’ils avaient fait et espérant qu’il ne soit pas trop tard pour avoir une nouvelle chance. Soudain, la délicieuse lumière brilla à nouveau et la Vie était de nouveau devant eux plus resplendissante que jamais ! Et ses yeux étaient si brillants et clairs, que lorsqu’ils y plongèrent leurs regards, chacun comprit que le Miroir Magique était dans ses yeux, et maintenant chacun voyait en lui-même, comme avant il voyait tous les autres ; ils comprirent alors que c’était la même Vie, la même Lumière, le même Esprit, le même Soi qui était en chacun – tous en un et un en tous.

« NOUS SOMMES, et nous agissons en fonction de ce que nous pensons. Les autres sont selon ce que nous pensons et faisons pour eux. Nous comprenons peut-être maintenant que NOUS SOMMES LA VIE. »

Petit conte tiré de l’ouvrage théosophique Eternal Verities (Les Vérités Éternelles) ©.Theosophy Company.

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