Pourquoi les Races meurent-elles ?

Pourquoi les Races meurent-elles ?

26 Avr, 2024

De nos jours, nous assistons à la disparition de races, et très souvent ce phénomène est attribué aux vices de la civilisation. Les Hottentots ont complètement disparu, et les insulaires hawaïens sont presque entièrement décimés. De même les Peaux –Rouges de l’Amérique du Nord et du Sud s’en vont lentement mais sûrement, de sorte qu’il n’en reste plus qu’une poignée, et très vite après la conquête espagnole, la grande masse des populations aborigènes disparut.

Les Hottentots avaient atteint le point le plus bas de leur décadence quand nous les avons connus, mais les Astèques, les Toltèques et d’autres peuplades de l’Amérique du Sud, n’étaient pas arrivés à ce point quand ils furent conquis par les Espagnols. Les Peaux-Rouges étaient à une époque de décadence se plaçant entre les deux, et les Hawaïens étaient encore inférieurs aux Indiens. Il m’a toujours semblé que l’argument prétendant que les races mouraient parce qu’elles adoptaient nos vices, n’était pas fondé. Il peut plaire au pessimiste qui méprise notre civilisation, mais il ne concorde pas avec tous les faits. La décroissance de la population aux Iles Hawaï ne peut être justement attribuée au rhum et aux maux sociaux qu’elle nous a pris, quoiqu’une bonne part du mal provient sans doute de ces abus. En ce qui concerne les Hottentots, nous avons la certitude que leur décadence n’est pas due à nos vices, car leur dégénérescence était à peu près complète quand on les découvrit ; et les Mexicains et Américains du Sud n’eurent pas le temps d’adopter les vices des Espagnols qui n’en possédaient pas d’ailleurs de capables de détruire les indigènes.

La théorie présentée par H.P. Blavatsky enseigne que, lorsque les Egos qui habitent une race ont atteint la limite des expériences qu’elle peut leur procurer, ils commencent à la déserter et cherchent un autre entourage que, dans le processus infaillible de l’évolution naturelle, ils sont certains de trouver ailleurs sur le globe. Les Egos ayant donc quitté leurs anciennes familles, celles-ci commencent à dégénérer par suite de la stérilité des femmes, de sorte qu’ils se créent de moins en moins de corps. cela se poursuit durant des siècles, pari passu avec la dégénérescence mentale, qui elle, est due au fait que le petit nombre d’Egos retardataires, comme nous pourrions les appeler, qui s’incarnent durant ce processus, n’a pas subi les expériences et la discipline de ce milieu spécial, comme ceux qui l’ont quitté pour aller vers une autre race ; par suite, partant de la théorie théosophique que le cerveau ne crée pas le mental, tous les individus de l’ancienne race dégénèrent de plus en plus, et présentent, tôt ou tard, le triste spectacle d’une race décadente.

Dès qu’une race commence à vieillir et à tomber en décrépitude, les lois cycliques éternelles qui amènent toujours des correspondances universelles entre les affaires humaines et les activités cosmiques, provoquent des cataclysmes, et alors même qu’une nation paraît encore à l’apogée de sa puissance, beaucoup d’organismes sont détruits. Nous en voyons quelques indications de nos jours, dans la destruction des vies humaines qui se produit parmi les parties les plus anciennes de la nation chinoise. Ce sont là des poteaux indicateurs marquant le début de l’exode des Egos qui ont eu une expérience suffisamment longue dans cet entourage racial, et qui ont commencé à émigrer ailleurs, par suite des changements de caractère dus aux expériences subies, les rendant inaptes à se servir des anciens corps ; ceux-ci sont alors abandonnés à des êtres moins avancés. Après un certain temps, les cataclysmes naturels augmenteront en violence et en étendue, engloutissant des millions d’organismes, et préparant la venue d’autres cycles.

Nous pouvons supposer que les prédécesseurs des Peaux-Rouges eurent des expériences similaires, car nous voyons en Amérique, des preuves de grandes convulsions terrestres, telles que : soulèvement de terrains, inondations qui déposèrent des masses énormes de boue. Dans l’un des États, on découvrit dernièrement des animaux qui avaient été enfouis de la sorte depuis des âges. Les hommes guidés par la raison, se retirèrent vers d’autres endroits, pour y accomplir les tristes décrets de Karma qui avait décidé leur mort. Et, comme nous l’avons suggéré plus haut, des Egos non familiarisé avec cet entourage, occupent les corps de la race pour y récolter les expériences qui peuvent être recueillies durant le temps qui lui reste à vivre. Et notre civilisation achève cette œuvre de destruction à l’aide d’armes et d’autres moyens, tandis que d’autre part, elle obéit à la loi, en créant sur l’ancien sol, une race entièrement nouvelle, dans laquelle l’expérience acquise par le mental au cours des cycles précédents d’existence, pourra se manifester.

Ce processus se reproduit presque exactement dans les familles. Les Egos réincarnant continuent à peupler les familles qui conviennent à leur degré de progrès mental, aussi longtemps que c’est nécessaire ; et s’il n’existe plus dans le cycle de réincarnation, d’égos exactement adaptés à l’état physique, psychique et mental de la famille, celle-ci dépérit. Elle donne parfois même l’exemple en petit des phénomènes de cataclysme naturel, car nous connaissons de ces cas où une ruine soudaine et une extinction rapide emportent parfois une famille tout entière, ne laissant pas même un seul descendant au degré le plus éloigné.

Je conclus donc que, semblables aux familles, les Races disparaissent quand elles ne sont plus d’aucune utilité pour l’expérience du grand pèlerin : l’âme.

                                                                                                 William Q. Judge

Cet article fut publié pour la première fois par M. Judge dans le Path d’octobre 1891.

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