La Monade et le Triangle Primordial — La Tetraktys inférieure

La Monade et le Triangle Primordial : « "Les Ténèbres rayonnent la lumière", et la lumière "laisse tomber un rayon solitaire dans les eaux". Pourquoi la lumière est-elle représentée comme laissant tomber un rayon ?

« Parce qu'aussi nombreux que puissent nous sembler les pouvoirs sur notre plan, lorsqu'on les ramène à leurs premiers principes originels, ils se résolvent tous en une unité. On parle des sept couleurs du prisme, n'est-ce pas, mais ils procèdent tous d'un unique rayon blanc, et ils seront réabsorbés dans ce rayon, et c'est cet unique rayon solitaire qui se déploie en sept rayons sur le plan de l'illusion. On le représente en relation avec le triangle, parce que le triangle est la première figure géométrique sur le plan tridimensionnel ; et nous ne pouvons venir donner des figures qui ne peuvent être représentées que sur des plans dont nous n'avons aucune idée ou conception. C'est pourquoi nous sommes obligés de prendre celle qui présente un certain aspect sur notre plan. Dans Pythagore, ainsi que dans les stances les plus anciennes, on dit que le rayon que Pythagore appelait la Monade, est descendu de nulle part, a-loka, tel une étoile filante traversant les plans du non-être, jusqu'au premier plan de l'être, et donna naissance au nombre 1. Puis, descendant obliquement à droite, il donne naissance au nombre 2. Ensuite, tournant à angle droit (sic), il produit le nombre 3, et de là, remonte obliquement (j'espère utiliser la bonne expression ?) à nouveau vers le nombre 1, à partir duquel il disparaît une fois de plus dans le domaine du non-être. Ce sont les mots exacts, je ne sais comment mieux les traduire - c'est-à-dire, il débute, il se projette, et après avoir traversé d'innombrables mondes de non-être dénués de formes, où aucune forme ne peut exister, il continue et crée le premier point. Puis il se dirige obliquement vers la droite et crée le nombre 2, après quoi il dévie à nouveau et crée le nombre 3, puis de là, revient au nombre 1, d'où il disparaît à nouveau dans le non-être. »  ̶  H.P. Blavatsky, extrait des Secret Doctrine Dialogues, pp. 194-5. [Retour sommaire]

La Tetraktys inférieure : « Le nombre sept, comme étant composé de 3 et de 4, est l'élément dominant dans toutes les anciennes religions, parce que c'est l'élément dominant dans la Nature. Son adoption doit être justifiée et il faut établir que c'est le nombre par excellence car depuis la publication du Bouddhisme Esotérique [A.P. Sinnet], de fréquentes objections ont été soulevées et des doutes ont été émis, au sujet du bien-fondé de ces affirmations.

Il est bon que l'étudiant sache ici, d'abord que dans toutes les divisions numériques de ce genre, le Principe Unique universel – bien qu'on en parle comme de (l') un parce que c'est l'Unique Un – n'entre jamais dans les calculs. Il demeure dans son aspect d’Abstraction Absolue, Infinie et Universelle, entièrement par Lui-même, seul et indépendant de tout autre Pouvoir, tant nouménal que phénoménal. L'auteur de l'article intitulé « Dieu Personnel et Impersonnel » [Subba Row, Five Years of Theosphy], s'exprime ainsi : « Cette entité n'est ni matière, ni esprit : ce n'est ni l'Ego, ni le non-Ego et ce n'est ni un objet, ni un sujet. » […]

La Tétrade est considérée dans la Kabalah, ainsi qu'elle l'était par Pythagore, comme le nombre le plus parfait, ou plutôt sacré, parce qu'elle émanait de l'Un, de la première Unité manifestée, ou plutôt du Trois en Un. Ce dernier a toujours été impersonnel, sans sexe, incompréhensible, tout en ne dépassant pas les possibilités des perceptions mentales supérieures.

La première manifestation de la Monade éternelle ne fut jamais supposée jouer le rôle de symbole d'un autre symbole, le Non-nÉ pour le Né-des-éléments, ou le Logos unique pour l'Homme Céleste. Le Tétragrammaton, ou la Tétraktys des Grecs, est le Second Logos, le Démiurge.

La Tétrade, comme le pense Thomas Taylor, est toutefois « l'animal lui-même de Platon qui, ainsi que Syrianus le fait observer avec raison, était le meilleur des Pythagoriciens ; elle subsiste à l'extrémité de la triade intelligible, comme Proclus le démontre d'une manière très satisfaisante dans le troisième livre de son traité sur la théologie de Platon. Entre ces deux triades (le double triangle), l'un intelligible et l'autre intellectuel, il existe un autre ordre de Dieux, qui participe aux deux extrêmes » (v. Pythagorean Triangle d'Oliver, p. 104). « Le monde Pythagoricien, suivant Plutarque (v. De Anim. Procr., 1027), consistait en un double quaternaire. » Cette déclaration corrobore ce qui est dit au sujet du choix, par les théologies exotériques, de la Tétraktys inférieure. Car : « Le quaternaire du monde intellectuel (le monde de Mahat) est l'Agathon, Nous, Psyché, Hyle ; tandis que celui du monde sensible (de la Matière), qui était à proprement parler ce que voulait désigner Pythagore par le mot Cosmos, est le Feu, l'Air, l'Eau et la Terre. Les quatre éléments sont appelés les rhizômata, les racines ou principes de tous les corps mélangés » (Oliver, ibid., p. 112).  C'est-à-dire que la Tétraktys inférieure est la racine de l'illusion du Monde de la Matière et c'est le Tétragrammaton des Juifs et la "divinité mystérieuse", au sujet de laquelle les Cabalistes modernes font tant de bruit ! » – H.P. Blavatsky, extrait de La Doctrine Secrète (The Secret Doctrine, II, pp. 598-9 – Traduction Adyar, IV, pp. 191-3). [Retour sommaire]

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