Un ami de longue date et du futur : William Quan Judge
Tel m'apparaît William Quan Judge, et tel, sans doute, il apparaît à beaucoup d'autres personnes dans ce pays, comme ailleurs.
Le premier traité Théosophique que j'ai lu fut son Épitomé de Théosophie, et ma première rencontre avec lui changea tout le cours de ma vie. Je lui fis confiance, à ce moment-là, comme maintenant j'ai confiance en lui, et en tous ceux en qui il avait confiance ; il me semble que la « confiance » est le lien qui unit, qui fait la force du Mouvement, car elle procède du cœur. Et cette confiance qu'il a inspirée n'a pas été amenée à demeurer comme une confiance aveugle, car, à mesure que le temps s'est écoulé, que l'énergie, la solidité et la dévotion de l'étudiant sont devenues plus marquées, le « véritable W.Q.J. » s'est révélé de plus en plus, jusqu'à ce que le pouvoir qui rayonnait à travers lui se manifeste en chacun, comme une aide toujours présente dans le travail. Et cela persiste encore aujourd'hui, comme un centre vivant dans chaque cœur qui lui a fait confiance, un point de focalisation pour les Rayons du « Grand messager » à venir.
Après m'être engagé dans un travail actif, dans la Société Théosophique à Boston, pendant plus de sept ans, ce fut mon karma d'être amené à le contacter, dans bien des circonstances différentes, à travers les crises diverses – locales et générales – par lesquelles la Société a pu passer sans encombre. Dans toutes ces difficultés, ce fut sa voix qui fournit le courage et les avis nécessaires, sa main qui conduisit les tensions jusqu'à une issue harmonieuse. De son extraordinaire pouvoir d'organisation, de sa merveilleuse pénétration dans le caractère et la capacité des individus, de son aptitude à changer des maux apparents en pouvoirs bénéfiques, j'ai eu de bien nombreuses preuves.
Qu'il ait été un « grand occultiste » beaucoup le savent, par une expérience individuelle, mais nul n'a sondé les profondeurs de son pouvoir et de sa connaissance. En ce qui le concerne, le futur dévoilera beaucoup de ce qui est actuellement caché, et montrera la portée réelle du travail de sa vie. Nous savons que, pour nous, ce travail s'est révélé un inestimable bienfait, qui doit être, par nous, communiqué aux autres. Les lignes directrices ont été tracées pour nous par H.P.B., W.Q.J. et les Maîtres, et nous pouvons reprendre, comme notre mot d'ordre, ce qu'il nous a donné lors du décès de H.P.B. : « Travaillez, soyez vigilants et attendez ». Nous n'aurons pas longtemps à attendre.
The Path, Mai 1896.
Robert Crosbie.