La volonté
Définition du Glossaire Théosophique (traduction Éditions Adyar)
VOLONTÉ : En métaphysique et dans la philosophie occulte, la volonté est ce qui régit de toute éternité les univers manifestés. La volonté est le seul et unique principe du MOUVEMENT éternel abstrait ou son essence imprégnatrice. « La volonté », dit van Helmont, « est la première de toutes les facultés... La volonté est la propriété de tous les êtres spirituels et d'autant plus activement elle se montre en eux qu'ils sont affranchis de la matière. » Paracelse enseigne aussi qu'« une volonté déterminée est le début de toutes les opérations magiques. C'est parce que les hommes ne savent pas imaginer parfaitement et ne croient pas au résultat, que les arts (occultes) sont autant incertains, tandis qu'ils pourraient être absolument sûrs ». Comme tout le reste, la volonté est septénaire dans ses degrés de manifestation. Emanant de la volonté une, éternelle, abstraite et tranquille à l'état pur (Atman en layam [état de potentialité]), elle devient Buddhi dans son état Alaya, descend plus bas comme Mahat (Manas), et poursuit sa descente sur l'échelle de gradations jusqu'à ce que le divin Eros devienne dans sa manifestation animale inférieure, le désir érotique. La volonté, en tant que principe éternel, n'est ni esprit ni substance mais idéation perpétuelle. Ainsi que cela est bien exprimé par Schopenhauer dans son Parerga, « à le dire raisonnablement il n'y a ni matière ni esprit. La tendance à la gravitation dans une pierre est aussi inexplicable que la pensée dans le cerveau humain... Si la matière peut – personne ne sait pourquoi – tomber sur le sol, après elle peut également – personne ne sait pourquoi – penser... Dès que, même en mécanique, nous dépassons ce qui est purement mathématique, dès que nous atteignons l'impénétrable adhésion, la gravitation, etc... nous sommes confrontés à des phénomènes qui à nos sens sont aussi mystérieux que la VOLONTÉ ».
Les Shaktis ou forces primordiales du Logos
Extrait de The Secret Doctrine – Vol. I – pp. 292-294
(Traduction par Courmes – BNF, de la Doctrine Secrète).
Il serait peut-être intéressant de saisir cette occasion pour rappeler aux lecteurs ce que T. Subba Row a dit de ces forces (voir. Five Years of Theosophy et l’article « Les douze signes du Zodiaque » – décrites au point de vue mystique :
Kanyâ (le sixième signe du Zodiaque ou la Vierge) signifie une vierge et représente Shakti ou Mahârnâyâ. Le signe en question est la sixième Râshi ou division et indique qu’il y a six forces primordiales dans la Nature (synthétisées par la Septième) …
Ces Shaktis se présentent dans l’ordre suivant :
(1) Parâshakli. – Littéralement la grande ou suprême force ou puissance. Elle signifie et contient les pouvoirs de la lumière et de la chaleur.
(2) Jnanâshakli. – Littéralement, le pouvoir de l’intelligence, de la vraie sagesse ou connaissance. Il a deux aspects :
I. Voici quelques-unes de ses manifestations, lorsqu’il est placé sous l’influence ou le contrôle des conditions matérielles, (a) La faculté que possède l’intelligence d’interpréter nos sensations ; (b) sa faculté de rappeler des idées passées (la mémoire) et de faire naître des espérances futures ; (c) sa faculté qui découle de ce que les psychologues modernes nomment « les lois d’association » et qui lui permet de former des liens persistants entre les groupes divers de sensations et de possibilités de sensations et de donner ainsi naissance à la notion ou à l’idée d’un objet extérieur ; (d) sa faculté de relier nos idées entre elles par le lien mystérieux de la mémoire et de créer ainsi Vidée du soi ou de l’Individualité.
II. Voici maintenant quelques-unes de ses manifestations lorsqu’il est libéré des tiens de la matière : (a) La Clairvoyance ; (b) la Psychométrie.
(3) Ichchhâshakli. – Littéralement, le pouvoir de la volonté. Sa manifestation la plus ordinaire est la création de certains courants nerveux qui mettent en mouvement les muscles nécessaires pour accomplir certaines choses voulues.
(4) Kriyâshakli. – La mystérieuse faculté de penser qui lui permet de produire, par la seule énergie qui lui est inhérente, des résultats phénoménaux externes et perceptibles. Les anciens tenaient pour certain qu’une idée quelconque se manifestera extérieurement, si on concentre profondément son attention sur elle. De même une volition intense sera suivie de la réalisation du désir.
Un Yôgui accomplit généralement ses prodiges au moyen des deux dernières facultés que l’on vient de définir.
(5) Kundalini Shakti. – La faculté ou la force qui se meut suivant une trajectoire courbe ou serpentine. C’est le principe de vie universel qui se manifeste partout dans la nature. Cette force comprend les deux grandes forces d’attraction et de répulsion. L’électricité et le magnétisme ne sont que deux de ses manifestations. C’est le pouvoir qui produit cet « accord continu des relations internes avec les relations externes » qui est, selon Herbert Spencer, l’essence de la vie, et cet « accord continu des relations externes avec les relations internes qui est la base de la transmigration des âmes, Punarjanman (Renaissance), dans les doctrines des anciens philosophes hindous.
Un Yogi doit maîtriser à fond cette faculté ou cette force, avant de pouvoir atteindre Môksha…
(6) Mantrikâshakti. – Littéralement, la force ou le pouvoir des lettres de la parole ou de la musique. Toute l’ancienne Mantra. Shâstra renfermé cette force ou pouvoir dans toutes les manifestations qui sont de son ressort… L’influence de la musique est l’une de ses manifestations ordinaires. La puissance du nom mirifique et ineffable est la couronne de ce Shakti.
La Science moderne n’a approfondi qu’en partie la première, la seconde et la cinquième des forces ou des facultés que nous venons de nommer, mais reste plongée dans l’obscurité en ce qui concerne les autres… Les six forces sont, dans leur unité, représentées par la Lumière Astrale (Daïviprakriti, la septième, la Lumière du Logos)