La Doctrine Secrète  et le Troisième œil

La Doctrine Secrète et le Troisième œil

24 Oct, 2022

Extrait de La Doctrine Secrète d’H.P. Blavatsky sur le troisième œil

LES RACES POURVUES DU "TROISIEME ŒIL"

The Secret Doctrine, vol. II, pp. 289-306, édition originale de 1888 — Édition française, Adyar, Vol III, pp. 361-384

SD, ii, 289 : [Adyar III, 361] Ce sujet est si insolite, la route à suivre si difficile, si pleine de dangereuses chausse-trapes créées par la théorie et les critiques adverses, qu'il nous faut étayer chaque pas en avant par de bonnes raisons. Tout en projetant la lueur de la lanterne de l'Esotérisme sur presque chaque centimètre du terrain Occulte parcouru, il nous faut aussi avoir recours à [III 362] sa lentille pour accentuer l'objectivité des régions explorées par la Science exacte, non seulement afin d'établir les différences entre les deux, mais aussi pour défendre notre position (1).

Quelques personnes nous reprocheront peut-être de parler trop peu du côté humain physique des races éteintes, en racontant l'histoire de leur croissance et de leur évolution. Nous pourrions assurément en dire bien davantage, si la simple prudence ne nous faisait pas hésiter sur le seuil de toute nouvelle révélation. Tout ce qui est rendu possible, tout ce qui est jalonné par les découvertes de la Science moderne, est exposé ; tout ce que la science exacte ignore, toutes les questions sur lesquelles elle est incapable de spéculer – et que par suite elle nie comme fait de nature – reste réservé.

Les déclarations suivantes : l'homme a été le premier de tous les mammifères ; c'est lui qui fut l'ancêtre indirect du singe ; ce fut, au temps jadis, une sorte de Cyclope, seront toutes contestées et pourtant les Savants ne seront jamais en état de prouver d'une façon satisfaisante, si ce n'est pour eux-mêmes, qu'il n'en fut pas ainsi. Les savants ne peuvent pas admettre non plus que les deux premières Races d'hommes étaient trop éthérées, ressemblaient trop à des fantômes par leur constitution, leur organisme et même leur forme, pour que l'on puisse les appeler des hommes physiques. En effet, s'ils l'admettaient, on reconnaîtrait que c'est là une des raisons qui font que l'on ne peut espérer découvrir jamais leurs reliques, au milieu des autres fossiles. Nous [III 363] n'en maintenons pas moins tout ce que nous avons dit. L'homme était, en quelque sorte, le "réservoir" de tous les germes de vie

SD, ii, 290 :  de cette Ronde, même pour les végétaux et les animaux (2). De même qu'Ain-Suph est "Unique malgré les innombrables formes qui sont en lui" (3), de même l'homme est, sur Terre, le microcosme du macrocosme. Dès que l'homme apparut, tout fut complet... car tout est inclus dans l'homme. Il réunit en lui-même toutes les formes (4). Le mystère de l'homme terrestre est après le mystère de l'Homme Céleste (5). La forme humaine – ainsi dénommée parce que (sous quelque forme que ce soit) c'est le véhicule de l'Homme-Divin – constitue, comme l'a fait remarquer avec tant d'intuition l'auteur de Esoteric Studies, le type nouveau au commencement de chaque Ronde. L'homme ne peut jamais être et n'a jamais été manifesté dans une forme appartenant in esse au règne animal, c'est-à-dire qu'il n'a jamais fait partie de ce règne. Une nouvelle forme humaine, dérivée, mais seulement dérivée, de la classe la plus parfaite de ce règne, doit avoir toujours constitué le nouveau type du cycle. La forme humaine dans un cercle [?] devient, j'imagine, un vêtement de rebut dans le suivant ; elle est alors prise par la plus haute catégorie du règne inférieur (6).

Si l'idée a la signification qu'elle nous parait avoir – car les "cercles", dont on parle rendent la question quelque peu confuse – c'est alors l'Enseignement Esotérique correct. Ayant fait son apparition dès les débuts de la vie consciente et sensible et en tête de cette vie, l'Homme – l'Homme Astral [III 364] ou "âme", attendu que le Zohar, répétant les Enseignements Archaïques, dit clairement que "l'homme réel, c'est l'âme et que sa charpente matérielle ne fait pas partie de lui" – l'Homme, disonsnous, devient l'Unité vivante et animale, dont les "vêtements de rebut" déterminèrent la forme de toute vie et de tout animal durant cette Ronde (7).

Ainsi il "créa", durant des siècles, les insectes, les reptiles, les Oiseaux et les animaux, d'une façon inconsciente, au moyen de ses restes et des reliques de la Troisième et de la Quatrième Rondes. La même idée et les mêmes enseignements sont reproduits d'une façon aussi claire dans le Vendidad des Mazdéens, comme ils le sont dans l'allégorique Chaldéenne et Mosaïque de l'Arche, tout cela ne constituant que de nombreuses versions nationales de la légende originale que l'on trouve dans les Ecritures Hindoues. On retrouve cet enseignement dans l'allégorie de Vaivasvata Manou et de son Arche, avec les sept Richis, dont chacun est représenté comme le Père et le

SD, ii, 291 : Progéniteur d'animaux précisés, de reptiles et même de monstres, comme dans la Vishnou Pourâna et dans d'autres Pourânas. Ouvrez la Vendidad mazdéenne et lisez les commandements d'Ahura Mazda à Yima, un Esprit de la Terre qui symbolise les trois Races, après leur avoir prescrit de construire un Vara – "un enclos", un Argha ou Véhicule.

Là [dans le Vara] tu apporteras les semences des hommes et des femmes choisies parmi les espèces les plus grandes, les meilleures et les plus belles sur cette terre ; là tu apporteras les semences de tous les genres de bestiaux, etc. Tu apporteras deux de chacun de tous ces genres de semences pour qu'elles soient conservées là inépuisables, tant que ces hommes demeureront dans le Vara (8). Ces "hommes" dans le "Vara", sont les "Progéniteurs", les Hommes Célestes ou Dhyânîs, les futurs Egos chargés du soin d'animer l'humanité. En effet, le Vara, l'Arche ou encore le Véhicule, veut simplement dire l'Homme (9). [III 365] Tu scelleras le Vara [après l'avoir rempli avec les semences] et tu feras une porte et une fenêtre brillant par elles-mêmes au-dedans [ce qui est l'âme] (10). Et lorsque Yima demande à Ahura Mazda comment il doit s'y prendre pour faire ce Vara, voici la réponse qu'il reçoit : Ecrase la terre... et pétris-la avec tes mains, comme le fait le potier, lorsqu'il pétrit son argile (11).

Le Dieu Égyptien à tête de bélier façonne l'homme d'argile sur un tour de potier, et, dans la Genèse, les Elohim la façonnent à l'aide de la même matière.

Lorsque l'on demande ensuite à "l'Auteur du monde matériel", Ahura Mazda, qu'est-ce qui donnera de la lumière "au Vara fait par Yima", il répond : Qu'il y a des lumières non créées et des lumières créées. Là [dans l'Airyana Vaêjô, où fut construit le Vara], les étoiles, la lune et le soleil ne se lèvent et ne se couchent qu'une fois (par an) et une année semble n'être qu'un jour [et une nuit] (12). C'est là une allusion très claire à la "Terre des Dieux" ou aux Régions Polaires (actuelles). En outre, ce verset renferme une autre allusion ; celle qui a clairement trait aux "lumières incréées" qui éclairent l'homme interne – ses "principes". Autrement on ne trouverait aucun sens à la réponse d'Ahura Mazda qui est suivie par ces mots : Tous les quarante ans, pour chaque couple [hermaphrodite], deux naissent, un mâle et une femelle (13). Cette dernière phrase est un écho distinct de la DOCTRINE SECRÈTE ; de la STANCE ainsi conçue :

SD, ii, 292 : A l'expiration de chaque quarante Soleils [annuels] et à la fin de chaque quarantième Jour, l'être double devient quatre ; mâle et femelle en un, dans le premier, le second et le troisième... [III 366] C'est clair, puisque chaque "Soleil" signifiait une année entière qui comprenait alors un seul Jour, de même que dans le Cercle Arctique elle comprend maintenant six mois. Suivant l'enseignement antique, l'inclinaison de l'axe de la Terre sur l'écliptique change graduellement et à l'époque dont il est question, cette inclinaison était telle, qu'un Jour polaire avait une durée égale à la période entière de révolution de la Terre autour du Soleil, après quoi il se produisait une sorte de crépuscule de très peu de durée, puis la terre polaire se retrouvait placée directement sous les Rayons du Soleil. Ceci peut être en contradiction avec l'Astronomie, telle qu'elle est enseignée et comprise de nos jours, mais qui pourrait affirmer que des changements dans le mouvement de la Terre, qui ne se produisent pas maintenant, ne se sont pas produits il y a des millions d'années ?

Pour en revenir encore une fois à l'affirmation que VARA signifiait l'HOMME de la Quatrième Ronde, tout comme la Terre de cette époque, la Lune et l'arche de Noé, si l'on veut – cela ressort encore du dialogue entre Ahura Mazda et Zarathushtra. Ainsi, lorsque ce dernier pose la question suivante : O Auteur du monde matériel, ô Être Saint ! Quel est celui qui apporta la loi de Mazda dans le Vara que fit Yima ? Ahura Mazda répondit : "Ce fut l'oiseau Karshipta, ô saint Zarathushtra !" (14). Et la note explique que : L'oiseau Karshipta habite dans les cieux ; s'il vivait sur la Terre, ce serait le roi des oiseaux. Il apporte la loi dans le Vara de Yima et il récite l'Avesta dans la langue des oiseaux (15). C'est encore une allégorie et un symbole que, seuls, les Orientalistes comprennent mal, qui voient dans cet oiseau "une incarnation de la foudre" et disent que son chant fut "souvent pris pour le langage d'un dieu et pour une révélation" et bien d'autres choses encore. Karshipta est l'Ame Intellectuelle humaine et sa divinité était symbolisée, dans l'antique religion des Mages, par un oiseau, tout comme les Grecs la symbolisaient par un papillon. A peine Karshipta fut-il entré dans le Vara, ou dans l'Homme, que celui-ci comprit la loi de Mazda, ou Sagesse Divine. Dans le "Livre du Mystère Caché", il est dit au sujet de l'Arbre, qui est l'Arbre de la connaissance du bien et du mal : [III 367] Dans ses branches, les oiseaux logent et font leurs nids (les âmes et les anges ont leur place) (16). Ainsi, pour les Cabalistes, c'était un symbole du même genre. "Oiseau" était un synonyme et un symbole Chaldéen, qui est devenu Hébreu, des mots Ange, une Ame, un Esprit ou Déva et le "Nid de l'Oiseau" représentait pour les deux peuples le Ciel et, dans le Zohar, le Sein de Dieu. Le Messie parfait entre, dans l'Eden, "dans un endroit qui est appelé le Nid de l'Oiseau" (17).

SD, ii, 293 : "Comme un oiseau qui s'envole de son nid" et c'est l'Ame, de laquelle Shé'Khin-ah (la sagesse divine ou grâce) ne se sépare pas (18). Le Nid de l'Oiseau Eternel, dont le mouvement des ailes produit la Vie dans l'Espace sans limites, dit le Commentaire, en parlant de Hamsan, l'Oiseau de Sagesse.

C'est Adam Kadmon qui est l'arbre des Séphiroth et c'est lui qui devient "l'arbre de la connaissance du bien et du mal" au point de vue ésotérique. Et "cet arbre a autour de lui sept colonnes [sept piliers] du monde, ou sept Recteurs [toujours les mêmes Progéniteurs ou Séphiroth] qui opèrent, par l'entremise de diverses catégories d'Anges, dans les sphères des sept planètes", etc., et l'une de ces catégories donne naissance à des Géants (Néphilim) sur la Terre.

Toute l'antiquité, tant Païenne que Chrétienne, croyait que la première humanité était une race de Géants. Certaines fouilles pratiquées en Amérique, dans des remblais et dans des cavernes, ont déjà amené, parfois, la découverte de groupes de squelettes ayant neuf et douze pieds de long (19). Ces squelettes provenaient de tribus de la première partie de la Cinquième race, dont la taille, aujourd'hui dégénérée, atteignait une moyenne variant entre cinq et six pieds. Mais nous pouvons facilement croire que les Titans et les Cyclopes de jadis appartenaient réellement à la Quatrième Race (l'Atlantéenne) et que toutes les légendes et les allégories postérieures, [III 368] que l'on trouve dans les Pourânas Hindoues et dans les poèmes Grecs d'Hésiode et d'Homère, étaient basées sur le souvenir lointain de véritables Titans – hommes d'une formidable puissance physique super-humaine qui leur permettait de se défendre et de tenir en  respect les monstres gigantesques du Mésozoïque et du début du Cénozoïque – et sur de réels Cyclopes, mortels pourvus du "troisième œil".

Des auteurs perspicaces ont souvent fait remarquer que l'on peut "faire invariablement remonter l'origine de presque tous les mythes populaires et de presque toutes les légendes à un fait de Nature".

Dans ces créations fantastiques d'un subjectivisme exubérant, il y a toujours un élément objectif et réel. L'imagination des masses, si désordonnée et si peu équilibrée qu'elle puisse être, n'aurait jamais pu concevoir et tirer ex nihilo un si grand nombre de types monstrueux, une aussi riche collection de récits extraordinaires, si elle n'avait pas disposé, en guise de noyau central, de ces réminiscences flottantes, obscures et vagues, qui servent de trait d'union entre les anneaux brisés de la chaîne des temps, pour en faire la base mystérieuse, pleine de rêveries, de notre conscience collective (20).

SD, ii, 294 : Dans les Sections suivantes, nous indiquerons, comme preuve de l'existence des Cyclopes – une race de Géants – les ruines Cyclopéennes que l'on désigne encore sous ce nom, jusqu'à présent. La Science fournit aussi une indication tendant à prouver que la Quatrième Race primitive – pendant son évolution et avant l'arrangement final de l'organisme humain, qui ne devint parfait et symétrique que durant la Cinquième Race – peut avoir été pourvue de trois yeux, sans avoir nécessairement pour cela un troisième œil au milieu du front, comme les Cyclopes légendaires.

Pour les Occultistes qui croient que l'involution spirituelle et psychique marche de pair avec l'évolution physique – que les sens internes, innés chez les premières races humaines, s'atrophièrent au cours de la croissance raciale et du développement matériel des sens externes – pour les étudiants du symbolisme ésotérique, ce qui vient d'être dit n'est ni une conjecture, ni une possibilité, mais simplement une phase de la loi de croissance ou, en un mot, un fait établi. Ils comprennent le sens du passage suivant des Commentaires : [III 369]

Il y avait des créatures humaines munies de quatre bras, à cette époque reculée des mâles-femelles [hermaphrodites] et ayant une seule tête mais trois yeux. Ils pouvaient voir devant eux et derrière eux (21). Un Kalpa plus tard [après la séparation des sexes], les hommes étant tombés dans la matière, leur vue spirituelle s'affaiblit et le Troisième Œil commença à perdre proportionnellement de sa puissance... Quand la Quatrième [Race] atteignit la période moyenne de son âge, la Vision Interne eut à être réveillée et acquise au moyen de stimulants artificiels, dont le processus était connu des anciens Sages (22) ... Le Troisième Œil, se pétrifiant (23) graduellement à son tour, ne tarda pas à disparaître. Les doubles faces devinrent à face unique, l'œil s'enfonça profondément dans la tête et il est maintenant enseveli sous les cheveux. Durant les moments d'activité de l'Homme-Interne [durant la transe et les visions spirituelles], l'œil se gonfle et se dilate. L'Arhat le voit et le sent et règle ses actions en conséquence...

SD, ii, 295 : Le Lanoo sans tache [le Disciple, Chéla] n'a à craindre aucun danger ; celui qui ne se maintient pas en état de pureté, [celui qui n'est pas chaste] ne recevra aucune aide de "l'Œil Déva".

Malheureusement pas. "L'Œil Déva" n'existe plus pour la majorité de l'humanité. Le Troisième Œil est mort et n'agit plus, mais il a laissé derrière lui un témoin de son existence. Ce témoin est maintenant la GLANDE PINEALE. Quant aux hommes à "quatre bras", ce sont eux qui devinrent les prototypes des Dieux Hindous à quatre bras, comme nous l'avons expliqué dans la précédente note.

Tel est le mystère de l'œil humain qui a obligé certains [III 370] Savants à avoir recours à des explications Occultes, au cours de leurs vains efforts pour expliquer et justifier toutes les difficultés qui entourent son action. Le développement de l'œil humain confirme l'Anthropologie Occulte plutôt que celle des physiologistes matérialistes. "L'œil de l'embryon humain se développe de l'intérieur à l'extérieur" – il sort du cerveau au lieu de faire partie de la peau, comme chez les insectes et chez la seiche. Le professeur Lankester – trouvant que le cerveau était une singulière place pour l'œil et cherchant à expliquer le phénomène à l'aide des principes de Darwin – suggère une curieuse théorie d'après laquelle "notre ancêtre vertébré le plus ancien était une créature "transparente", chez laquelle, en conséquence, l'emplacement de l'œil importait peu ! Or, l'on nous enseigne que l'homme fut, en effet, une "créature transparente" à une certaine époque, d'où il résulte que notre théorie tient bon. Mais comment concilier l'hypothèse de Lankester avec la théorie de Hæckel, d'après laquelle l'œil des vertébrés doit son origine à des transformations de l'épiderme ? Si l'œil a commencé intérieurement, cette dernière théorie n'est bonne qu'à jeter au panier et le fait semble être prouvé par l'embryologie. De plus, l'extraordinaire suggestion – ne devrions-nous pas dire admission ? – du professeur Lankester est peut-être rendue indispensable en raison des nécessités évolutionnistes. L'Occultisme avec son enseignement, d'après lequel le développement graduel des sens se fait "de l'intérieur à l'extérieur", suivant les prototypes astrals, est bien plus satisfaisant. Le Troisième Œil se retira intérieurement lorsqu'il eut achevé son cycle – ce qui est un nouveau point en faveur de l'Occultisme.

L'expression allégorique des mystiques hindous, qui parlent de "l'Œil de Shiva", le Tri-Lochana ou "aux trois yeux", est ainsi justifiée, trouve sa raison d'être, attendu que le transfert au front de la glande pinéale (jadis le Troisième Œil) n'est qu'une licence exotérique. Cela éclaire aussi le mystère – incompréhensible pour certains – du rapport qui existe entre la Clairvoyance anormale ou spirituelle et la pureté physiologique du Voyant. On pose souvent cette question : "Pourquoi le célibat et la chasteté seraient-ils une condition sine qua non pour devenir un Chéla régulier ou pour obtenir le développement des pouvoirs psychiques et occultes ?" La réponse se trouve dans le Commentaire. Lorsque nous apprenons que le Troisième Œil fut jadis un organe physiologique et que plus tard, par suite de la disparition graduelle

SD, ii, 296 : de la spiritualité et du développement de la matérialité, la nature spirituelle fut éteinte par la nature physique et cet œil devint un organe atrophié que les Physiologistes [III 371] comprennent aussi peu que la rate – lorsque nous apprenons cela, le rapport qui existe se voit clairement. Durant la vie humaine, le plus grand obstacle qui arrête le développement spirituel, et, surtout, l'acquisition des pouvoirs de Yoga, n'est autre que l'activité de nos sens physiologiques. L'acte sexuel ayant lui aussi, par interaction, des rapports étroits avec la mœlle épinière et avec la matière grise du cerveau, il est inutile de prolonger les explications. Il va sans dire que l'état normal ou anormal du cerveau, ainsi que le degré de travail actif du bulbe rachidien [medulla oblongata], réagissent puissamment sur la glande pinéale, attendu qu'en raison de l'existence dans cette région de nombreux "centres" qui gouvernent la plus grande partie des actions physiologiques de l'économie animale et aussi en raison du voisinage très rapproché des deux organes, une action "inductive" très puissante doit être exercée par le bulbe [medulla] sur la glande pinéale.

Tout cela est très clair pour l'Occultiste, mais très vague aux yeux des lecteurs en général. Il faut prouver à ces derniers la possibilité de l'existence dans la Nature d'un homme à trois yeux, à l'époque où sa formation se trouvait encore dans un état comparativement chaotique. On peut déduire cette possibilité, d'abord des connaissances anatomiques et zoologiques, puis ensuite des suppositions de la Science matérialiste elle-même.

On affirme, en s'appuyant sur l'autorité de la Science et sur une preuve qui, cette fois, n'est pas une simple fiction ou une spéculation théorique, c'est-à-dire sur ce qu'un grand nombre d'animaux – surtout parmi les catégories inférieures de vertébrés – ont un troisième œil, aujourd'hui atrophié, mais qui fut nécessairement actif à l'origine (24). L'espèce Hattéria, lézard de l'ordre des Lacertilia, récemment découvert dans la Nouvelle Zélande – une partie de ce que l'on appelle l'antique Lémurie, remarquez-le bien – présente cette particularité d'une façon très extraordinaire ; et ce n'est pas le cas [III 372] pour le seul Hatteria Punctata, mais encore pour le caméléon, pour certains reptiles et même pour des poissons. On crut d'abord que ce n'était qu'un prolongement du cerveau, se terminant par une petite protubérance appelée épiphyse, un petit os, séparé de l'os principal par un cartilage et que l'on trouvait chez tous les animaux. On ne tarda pas à découvrir que c'était plus que cela. Le développement et la structure anatomique de cet organe présentait une telle analogie avec le développement et la structure de l'œil, que l'on reconnut impossible d'y voir autre chose.

SD, ii, 297 : Il y a même, de nos jours, des Paléontologistes qui sont convaincus que ce Troisième Œil a fonctionné au début et ils ont certainement raison (25). En effet, voici ce qui est dit au sujet de la glande pinéale dans l'Anatomy de Quain :

« C'est dans cette partie constituant d'abord la vésicule encéphalique antérieure primaire, dans son entier et, plus tard, la portion postérieure de cette vésicule, que les vésicules optiques se développent durant la première période et c'est en rapport avec la portion antérieure que se forment les hémisphères cérébraux et les parties qui les accompagnent. La couche optique de chaque côté est formée par un épaississement latéral de la cloison médullaire, tandis que l'intervalle qui les sépare et qui se prolonge vers la base, constitue la cavité du troisième ventricule avec son prolongement dans l'infundibulum. La commissure grise s'étend ensuite à travers la cavité ventriculaire... La partie postérieure du toit se développe à l'aide d'un processus spécial que nous retrouverons plus tard dans la glande pinéale, qui reste rattachée de chaque côté à la couche, par ses pédicules et, derrière ceux-ci, une bande transversale forme une commissure postérieure.

Le lamina terminalis (corps cendré) continue à fermer par devant le troisième ventricule et, au-dessous, la commissure optique forme le plancher du ventricule ; plus loin encore, en arrière, l'infundibulum descend pour s'unir dans la selle turcique avec le tissu adjacent au lobe postérieur du corps pituitaire.

Les deux couches optiques, formées par la partie postérieure et la partie extérieure de la vésicule antérieure, consistent tout d'abord en un simple sac vide de matière nerveuse, dont la cavité communique, en avant, de chaque côté, avec celle des hémisphères cérébraux en formation et en arrière avec celle de la vésicule [III 373] céphalique moyenne (tubercules quadrijumeaux). Bientôt, en raison des dépôts croissants qui se font à l'intérieur, derrière, dessous et sur les côtés, les couches deviennent solides et, en même temps, une fente ou fissure apparaît entre eux, dans le haut, et pénètre dans la cavité interne, qui demeure ouverte en arrière et en face de l'entrée de l'aqueduc de Sylvius. Cette fente ou fissure, c'est le troisième ventricule. En arrière, les deux couches se continuent, unies par la commissure postérieure que l'on peut distinguer vers la fin du troisième mois et aussi par les pédicules de la glande pinéale...

Au début, les régions optiques peuvent être considérées comme des prolongements creux de la partie extérieure de la cloison des couches, lorsqu'elles sont encore à l'état vésiculaire. Au quatrième mois, ces régions sont distinctement formées. Elles se prolongent plus tard en arrière et prennent contact avec les tubercules quadrijumeaux.

La formation de la glande pinéale et du corps pituitaire présente certains phénomènes des plus intéressants, qui sont en rapports avec le développement du thalamencéphale (26).

Ce qui précède est particulièrement intéressant lorsque l'on se souvient que, sans le développement de la partie postérieure des hémisphères cérébraux, la glande pinéale serait parfaitement visible en enlevant les os pariétaux. Il est aussi très intéressant de noter les rapports évidents que l'on relève entre la région optique originairement creuse et les yeux, en avant, et, en arrière, entre cette région et la glande pinéale avec ses pédicules et enfin les rapports qui existent entre toutes ces

SD, ii, 298 : parties et les couches optiques. Ainsi, les récentes découvertes qui ont trait au troisième œil de la Hatteria Punctata (27) ont une portée très importante au point de vue de l'histoire du développement des sens humains et des affirmations Occultes que renferme cet ouvrage.

Il est bien connu que Descartes considérait la glande pinéale comme le Siège de l'Ame, bien que ce soit aujourd'hui considéré comme une fiction par ceux qui ont cessé de croire à l'existence d'un principe immortel dans l'homme. Bien que l'Ame soit unie à toutes les parties du corps, disait Descartes, il y a une partie de ce corps dans laquelle l'Ame exerce ses fonctions plus spécialement que dans tout autre. Et comme, ni le cœur ni le cerveau ne pouvaient être cette localisation "spéciale", il en concluait que c'était cette petite glande qui [III 374] était rattachée au cerveau et avait cependant une action indépendante, puisqu'elle pouvait être aisément animée d'une sorte de mouvement oscillatoire "par les esprits animaux (28) qui traversent en tous sens les cavités du crâne".

Si anti-scientifique qu'il puisse paraître à notre époque de savoir exact, Descartes était bien plus près de la vérité Occulte que ne le sont tous les Hæckel. En effet, la glande pinéale est, ainsi que nous l'avons montré, bien plus étroitement reliée à l'Ame et à l'Esprit, qu'aux sens physiologiques de l'homme. Si les Savants avaient seulement une idée des moyens réels employés par l'Impulsion Evolutive et du cours cyclique sinueux de cette grande Loi, ils sauraient au lieu de supposer et seraient certains des futures transformations physiques qui attendent le genre humain, parce qu'ils en connaîtraient les formes passées. Ils reconnaîtraient alors la fausseté et l'absurdité de leur "force aveugle" moderne et des processus "mécaniques" de la Nature et, en raison de leur savoir, ils comprendraient que la glande pinéale ne pouvait que devenir impropre à tout usage physique durant cette phase de notre Cycle. Si "l'œil" impair est aujourd'hui atrophié chez l'homme, cela prouve qu'il fut jadis actif, comme chez les animaux inférieurs ; la Nature ne crée jamais la moindre, la plus insignifiante forme sans que ce soit dans un but déterminé et pour servir à quelque chose. Nous disons que ce fut un organe actif à l'époque de l'évolution durant laquelle l'élément spirituel régnait en maître, chez l'homme, sur les éléments intellectuels et psychiques à peine naissants. Et à mesure que le Cycle suivit son cours descendant, en se dirigeant vers le point où les sens physiologiques se développent pari passu avec la croissance et la consolidation de l'homme physique – les vicissitudes et les tribulations interminables et complexes du développement zoologique – cet "œil" médian finit pas s'atrophier, en même temps que les caractéristiques primitives spirituelles et purement psychiques de l'homme. Cet œil est le miroir et aussi la fenêtre de l'Ame, dit la sagesse populaire (29) et Vox populi, vox Dei.

[III 375] SD, ii, 299 : Au début, toutes les classes et toutes les familles des espèces vivantes étaient hermaphrodites et pourvues d'un seul œil, objectivement. Chez l'animal – dont la forme était aussi éthérée (astralement) que celle de l'homme, avant que les corps de tous les deux ne commençassent à évoluer leurs "vêtements de peau", c'est-à-dire à évoluer du dedans au dehors, leur épais revêtement de substance ou de matière physique, avec son mécanisme physiologique interne – chez l'animal, disons-nous, le Troisième Œil était primitivement, comme chez l'homme, le seul organe visuel. Les deux yeux physiques de face ne se développèrent (30) que plus tard, chez la brute comme chez l'homme, dont l'organe visuel physique occupait, au commencement de la Troisième Race, la même position que celui de certains vertébrés aveugles de nos jours, c'est-à-dire se trouvait sous une peau opaque (31). Seulement les phases de l'œil impair, ou œil primordial, chez l'homme comme chez la brute, sont aujourd'hui interverties, attendu que l'homme a déjà dépassé, durant la Troisième Ronde, cette phase animale irrationnelle, et se trouve avoir, sur la création simplement animale, une avance de tout un plan de conscience. Aussi, tandis que l'œil Cyclopéen était, et est encore, chez l'homme, l'organe de la vue spirituelle, c'était chez l'animal celui de la vue objective. Ensuite cet œil, s'étant acquitté de ses fonctions, fut remplacé, au cours de l'évolution physique du simple au complexe, par deux yeux et fut emmagasiné et mis de côté par la Nature pour d'autres usages dans des æons à venir.

[III 376] Cela explique pourquoi la Glande Pinéale atteignit son plus haut développement à l'époque la plus basse du développement physique. C'est chez les Vertébrés que cet organe est le plus prononcé et le plus objectif, tandis que chez l'homme il est

SD, ii, 300 : soigneusement caché et inaccessible, sauf pour l'Anatomiste. Cela, toutefois, n'éclaircit pas davantage la question du futur état physique, spirituel et intellectuel de l'humanité, durant des périodes correspondantes, sur des lignes parallèles, avec des périodes passées et toujours sur les lignes ascendante et descendante de l'évolution et du développement cyclique. Ainsi, quelques siècles avant le Kali Youga – l'Age qui a commencé il y a environ 5.000 ans – il était dit dans le Vingtième Commentaire, si nous le paraphrasons pour le rendre compréhensible :

« Nous [la Cinquième Race-Racine], dans notre première moitié [de durée] en avant [sur l'arc aujourd'hui ascendant du Cycle], nous sommes sur [on entre] le point moyen des Première et Seconde Races tombant en bas [c'est-à-dire que les Races étaient alors sur l'arc  descendant du Cycle... ]. Calcule toi-même, Lanoo, et vois.

En calculant comme on nous le conseille, nous trouvons que durant cette période de transition – c'est-à-dire durant la seconde moitié de la Première Race spirituelle, éthéréo-astrale – l'humanité naissante était dépourvue de l'élément cérébral intellectuel comme elle l'était sur son arc descendant.

[III 377] ÉVOLUTION DES RACES-RACINES DURANT LA QUATRIÈME RONDE

 Image Evolution Humanit SD II 300

Dans la figure ci-dessus, le méridien des races peut être tenu par la verticale qui passe par la septième race, la première et le milieu de la troisième. Le cycle descendant de l'évolution des races comprend le développement de la nature physique et intellectuelle, ainsi que la régression graduelle de la spiritualité. Le cycle ascendant comprend la réversion de la spiritualité, ainsi que la décroissance graduelle de la matérialité et de la simple intellectualité cérébrale. Et comme nous sommes sur une ligne parallèle, sur l'arc ascendant, nous sommes, en conséquence, dépourvus de l'élément Spirituel, qui est maintenant remplacé par l'Intellectuel. Souvenez-vous, en effet, qu'étant dans la période Mânasa de notre Cycle de Races, où dans la Cinquième, nous avons par conséquent dépassé le méridien du parfait ajustement de l'Esprit et de la Matière – ou de l'équilibre entre l'intellect cérébral et la perception spirituelle. Il y a pourtant un point important qu'il ne faut pas oublier.

SD, ii, 301 : Nous ne sommes que dans la Quatrième Ronde et c'est durant la Cinquième que le développement complet de Manas, en tant que rayon direct du MAHAT Universel – rayon non entravé par la matière – sera facilement atteint. Néanmoins, comme toutes les sous-races et toutes les nations ont leurs cycles et leurs phases de développement évolutif répétés sur une plus petite échelle, à plus forte raison doit-il en être ainsi pour une Race-Racine. Notre Race a donc, en sa qualité [III 378] de Race-Racine, franchi la ligne équatoriale et poursuit sa marche cyclique en avant du côté spirituel, mais quelques-unes de nos sous-races se trouvent encore sur l'obscur arc descendant de leurs cycles nationaux respectifs, tandis que d'autres – les plus anciennes – ayant dépassé le point crucial, qui seul décide si une race, une nation ou une tribu doit vivre ou périr, touchent au point culminant du développement spirituel, en tant que sous-races.

On comprend maintenant pourquoi le Troisième Œil fut transformé graduellement en une simple glande, après la Chute physique de ceux que nous sommes convenus d'appeler les Lémuriens.

Un fait curieux, c'est que chez les êtres humains ce sont les hémisphères cérébraux et les ventricules latéraux qui ont été surtout développés, tandis que ce sont les Couches Optiques, les Tubercules Quadrijumeaux et les Corps Striés qui sont les principales parties développées dans le cerveau des autres mammifères. On assure, en outre, que l'intellect d'un homme peut être évalué, jusqu'à un certain point, par le développement des circonvolutions centrales et de la partie antérieure des hémisphères cérébraux. Le corollaire qui semblerait naturel serait que, si le développement de la glande pinéale peut être considéré comme l'indice des capacités astrales et des tendances spirituelles d'un homme, il y a un développement correspondant de cette partie du crâne, ou un accroissement de taille de la glande pinéale aux dépens de la partie postérieure des hémisphères cérébraux. C'est là une curieuse spéculation et elle se trouverait confirmée dans ce cas. Nous verrions, en bas et en arrière, le cervelet qui a été tenu pour le siège de tous les penchants animaux de l'être humain et que la Science considère comme le centre principal de tous les mouvements physiologiques coordonnés du corps, tels que l'action de marcher, de manger, etc., en avant, la partie antérieure du cerveau, les hémisphères cérébraux, la partie qui se rattache spécialement au développement des pouvoirs intellectuels de l'homme ; et, au milieu, dominant les deux autres parties et, tout particulièrement les fonctions animales, la glande pinéale développée, en rapport avec l'homme supérieurement évolué, ou spirituel.

Il ne faut pas oublier que ce ne sont là que des correspondances physiques, de même que le cerveau humain ordinaire est l'organe qui enregistre la mémoire, mais n'est pas la mémoire elle-même.

C'est là l'organe qui a donné naissance à tant de légendes et de traditions, entre autres à la légende d'hommes ayant une seule tête, mais deux faces. On peut retrouver ces légendes dans divers ouvrages Chinois, sans parler des allusions qui [III 379] y sont faites dans les

SD, ii, 302 :  fragments Chaldéens. A part l'ouvrage déjà cité, le Shan Hai King, compilé par Kung Chia, d'après des inscriptions de neuf urnes faites par l'empereur Yû, 2.255 ans avant J.-C., on peut trouver ces légendes dans un autre ouvrage, appelé Les Livres de Bambou et dans un troisième, le 'Rh Ya, dont l'auteur avait été, "initié selon la tradition, par Chow Kung, oncle de Wu Wang, le premier Empereur de la dynastie des Chow, 1.122 ans avant J.-C.". Les Livres de Bambou renferment les antiques annales de la Chine et on les dit découverts en l'an 279 de notre ère, lorsque l'on ouvrit la tombe du Roi Seang de Wei, [qui] mourut en l'an 295 avant J.-C. (32). Ces deux ouvrages font mention d'hommes ayant une seule tête, mais deux faces – une en avant et une par derrière.

Or, ce que les étudiants de l'Occultisme devraient savoir, c'est que le Troisième Œil est indissolublement lié au Karma. Ce dogme est si mystérieux que très peu de personnes en ont entendu parler.

L'Œil de Shiva" ne s'atrophia complètement que vers la fin de la Quatrième Race. Lorsque la spiritualité, ainsi que toutes les facultés divines et tous les attributs de l'Homme-Déva de la Troisième Race furent devenus les serviteurs des passions physiologiques et psychiques qui venaient de s'éveiller chez l'homme physique, au lieu du contraire, l'Œil perdit ses pouvoirs. Telle était la loi de l'évolution et, à vrai dire, cela ne constituait pas une CHUTE. Ce n'était pas en usant de ces facultés nouvellement développées que l'homme péchait, mais en en mésusant ; en faisant du tabernacle destiné à abriter un Dieu, le temple de toutes les iniquités spirituelles. Et si nous employons le mot "péché", c'est uniquement pour que tout le monde puisse comprendre ce que nous voulons dire, car Karma (33) aurait été le terme correct à employer dans ce cas ; de plus, nous rappelons au lecteur que l'emploi du terme d'iniquité "spirituelle", au lieu de celui d'iniquité "physique" pourrait rendre perplexe, qu'il ne saurait exister d'iniquité physique. Le corps est simplement l'organe irresponsable, l'outil de l'Homme psychique, sinon de l'Homme spirituel. Et dans le cas des Atlantes, ce fut précisément l'Etre Spirituel qui pécha, l'Elément Esprit étant encore le principe [III 380] "Maître" de l'homme, à cette époque. C'est donc à ce moment que le plus lourd Karma de la Cinquième Race fut généré par nos Monades.

Comme cette dernière phrase pourrait encore embarrasser, il est préférable de l'expliquer, dans l'intérêt de ceux qui ignorent les Enseignements Théosophiques.

On ne cesse de poser des questions au sujet du Karma et des Renaissances et il paraît régner une grande confusion à leur sujet. Ceux qui sont nés et ont été élevés dans la foi Chrétienne et qui ont été habitués à l'idée

SD, ii, 303 : que Dieu crée une âme nouvelle pour chaque enfant nouveau-né, sont les plus perplexes de tous. Ils demandent si le nombre des Monades qui s'incarnent sur la Terre est limité et on leur répond affirmativement. En effet, si inchiffrable que paraisse être, dans notre conception, le nombre des Monades qui s'incarnent, il faut pourtant qu'il ait une limite. Il doit en être ainsi, même si nous tenons compte de ce que depuis la Seconde Race, lorsque les sept Groupes respectifs furent pourvus de corps, on peut compter plusieurs naissances et plusieurs décès pour chaque seconde du temps dans les æons qui se sont déjà écoulés. On a déjà dit que Karma-Némésis, dont la Nature est la servante, arrangeait toutes choses de la façon la plus harmonieuse et, qu'en conséquence, l'affluence ou l'arrivée des nouvelles Monades cessa, aussitôt que l'Humanité eut atteint son complet développement physique. Aucune nouvelle Monade ne s'est incarnée depuis le milieu de la race Atlante. N'oublions pas que, sauf dans le cas de jeunes enfants et d'individus dont la vie a été violemment interrompue par un accident, aucune Entité Spirituelle ne peut se réincarner avant qu'une période de bien des siècles ne se soit écoulée, et de tels intervalles prouvent à eux seuls que le nombre des Monades doit nécessairement être fini et limité. En outre, il faut bien allouer un temps raisonnable aux autres animaux pour leur progrès évolutif.

De là l'assertion, que beaucoup d'entre nous subissent actuellement les effets des mauvaises causes Karmiques générées dans des corps Atlantes. La Loi de Karma est inexorablement mêlée à celle de la Réincarnation.

Seule, la connaissance des renaissances constantes d'une seule et même Individualité durant tout le cours du Cycle Vital ; l'assurance que les mêmes MONADES parmi lesquelles se trouvent de nombreux Dhyân-Chohans, c'est-à-dire les "Dieux" eux-mêmes – doivent traverser le "Cycle de la Nécessité" et être récompensées ou punies par ces renaissances, pour les souffrances endurées ou pour les crimes commis durant l'existence précédente ; que les mêmes Monades qui entrèrent dans les Coques vides et dépourvues de sens, [III 381] ou Formes Astrales de la Première Race, émanées par les Pitris, sont celles qui sont maintenant parmi nous – sont nous-mêmes peut-être ; seule cette doctrine, disons-nous, peut expliquer le mystérieux problème du Bien et du Mal et réconcilier l'homme avec la terrible injustice apparente de la vie. Seule cette certitude est capable de calmer notre sentiment de justice révolté. En effet, lorsqu'une personne qui ignore cette noble doctrine regarde autour d'elle et remarque les inégalités de naissance et de fortune, d'intelligence, et de capacités ; lorsqu'elle voit les honneurs que l'on rend aux fous et aux vicieux auxquels la fortune a prodigué ses faveurs en vertu du simple privilège de la naissance, tandis que leur voisin le plus proche, malgré son intelligence et ses nobles vertus – qui le rendent plus digne à tous égards – meurt de dénuement et par manque de sympathie ; lorsqu'elle voit tout cela et qu'elle est obligée de se détourner, impuissante à soulager la misère imméritée, le cœur saignant, les oreilles déchirées par les cris des

SD, ii, 304 : douleurs qui l'entourent – cette connaissance bénie de Karma l'empêche seule de maudire la vie et les hommes en même temps que leur Créateur supposé (34).

De tous les terribles blasphèmes, qui sont de véritables accusations que les Monothéistes lancent contre leur Dieu, nul n'est plus grand et plus impardonnable que cette humilité (presque toujours) fausse qui fait dire au Chrétien, soi-disant "pieux", en présence de tous les maux et de tous les coups immérités, que "telle est la volonté de Dieu".

Sots et hypocrites ! Ce sont des Blasphémateurs et des Pharisiens impies, ceux qui parlent en même temps de l'amour sans limites et de la sollicitude de leur Dieu et Créateur pour l'homme sans défense et de ce même Dieu châtiant les bonnes, les meilleures de ses créatures, les faisant saigner jusqu'à la mort, comme un Moloch insatiable ! Nous répondra-t-on en citant les paroles de Congrêve :

« Qui oserait taxer l'Eternelle Justice ? La logique et le simple sens commun, répondons-nous. Si l'on nous demande de croire au "péché originel", à une seule vie sur cette Terre pour chaque Âme et à une Divinité anthropomorphe, qui semble avoir créé certains hommes uniquement pour le plaisir de les condamner aux flammes [III 382] éternelles de l'enfer – et cela qu'ils soient bons ou méchants, dit celui qui croit à la Prédestination (35) – pourquoi tous ceux d'entre nous qui possèdent des facultés de raisonnement ne seraient-ils pas en droit de condamner à leur tour une Divinité aussi méchante ? La vie deviendrait insupportable s'il fallait croire au Dieu créé par l'imagination impure des hommes. Heureusement, il n'existe que dans les dogmes humains et dans l'imagination maladive de quelques poètes qui se figurent avoir résolu le problème en l'invoquant ainsi :

O grande Puissance Mystérieuse, toi qui as embarrassé
L'orgueil de la sagesse humaine, pour confondre
Les recherches audacieuses et éprouver la foi
De tes créatures présomptueuses.

En vérité, il faut une "foi" robuste pour trouver qu'il y a de la "présomption" dans le fait de mettre en doute la justice d'un être qui crée l'homme faible et petit dans le seul but de le plonger dans la "perplexité" et de mettre à l'épreuve une "foi" dont cette "Puissance" peut, en outre, avoir oublié ou négligé de le douer, comme cela arrive parfois.

Comparez cette foi aveugle avec les croyances philosophiques à Karma-Némésis et à la Loi de Rétribution qui sont basées sur des arguments raisonnables et sur l'expérience de la vie. Cette Loi – qu'elle soit Consciente ou Inconsciente

SD, ii, 305 : – ne prédestine rien, ni personne. Elle existe vraiment de toute Éternité, car c'est l'ETERNITE elle-même et, comme telle, on ne peut pas dire qu'elle agit, car c'est l'ACTION elle-même, attendu qu'aucun acte ne peut être coégal à l'Eternité. Ce n'est pas la vague qui noie un homme, mais l'action personnelle du malheureux qui va se placer, de propos délibéré, sous l'action impersonnelle des lois qui gouvernent le mouvement de l'océan. Karma ne crée rien, ne fait pas de projets. C'est l'homme qui combine et crée les causes ; la Loi Karmique règle les effets et cet arrangement n'est pas un acte, mais l'harmonie universelle qui tend toujours à reprendre sa position d'origine, comme une branche ployée violemment se redresse avec une vigueur correspondante. S'il arrive qu'elle disloque le bras, qui a cherché à lui faire quitter sa position naturelle, dirons-nous que c'est la branche qui a cassé notre bras, [III 383] ou que c'est notre propre folie qui est la cause du mal ? Karma n'a jamais cherché à détruire la liberté individuelle et intellectuelle, comme le Dieu inventé par les Monothéistes. Il n'a pas enveloppé ses décrets de ténèbres, tout exprès pour rendre l'homme perplexe et ne punira pas celui qui osera scruter ses mystères. Au contraire, celui qui, par l'étude et la méditation, dévoile ses sentiers compliqués et jette un peu de lumière sur les sombres voies, dans les détours desquelles tant d'hommes périssent à cause de leur ignorance du labyrinthe de la vie – celui-là travaille pour le bien de ses frères. Karma est une Loi Absolue et Eternelle dans le Monde de la Manifestation et comme il ne peut y avoir qu'une Cause Absolue, comme Unique Cause éternelle et toujours présente, ceux qui croient à Karma ne peuvent être considérés comme des Athées et des Matérialistes – et encore moins des Fatalistes (36),

SD, ii, 306 : attendu que Karma est un avec l'Inconnaissable, dont il est un aspect, dans les effets qu'il produit dans le monde phénoménal.

Karma est en rapports intimes, ou plutôt indissolubles, avec la Loi des Renaissances ou de la réincarnation de la même Individualité spirituelle dans une longue et presque interminable série de Personnalités. Celles-ci sont comme les [III 384] divers personnages représentés par le même acteur ; personnages avec chacun desquels l'acteur s'identifie et est identifié par le publie, durant l'espace de quelques heures. L'Homme interne ou réel, qui personnifie ces personnages, sait constamment qu'il n'est Hamlet que pendant la durée de quelques actes, qui représentent toutefois, sur le plan des illusions humaines, toute la vie d'Hamlet. Il sait aussi qu'il était la veille le Roi Lear, après avoir été à son tour Othello pendant une période précédente. Bien que le personnage extérieur et visible soit supposé ignorer le fait et bien que dans la vie réelle cette ignorance ne soit, malheureusement, que trop réelle, l'Individualité permanente n'en a pas moins pleinement conscience et à cause de l'atrophie de l'Œil "spirituel" dans le corps physique, que cette connaissance ne peut s'imprimer sur la conscience de la fausse Personnalité.

On nous dit que les hommes de la Troisième Race-Racine ont joui de la possession d'un Troisième Œil physique qui a persisté environ jusqu'au milieu de la période de la troisième sous-race de la Quatrième Race-Racine, époque à laquelle la consolidation et le perfectionnement de la charpente humaine le fit disparaître de l'anatomie extérieure de l'homme. Cependant, au point de vue psychique et spirituel, sa perception mentale et visuelle persista environ jusqu'à la fin de la Quatrième Race ; à ce moment ses fonctions cessèrent entièrement, à cause de la matérialité et de la dépravation de l'humanité. Cela se passa avant la submersion de la partie principale du Continent Atlantéen. Et maintenant revenons aux Déluges et à leurs nombreux "Noé".

L'étudiant ne doit pas oublier qu'il y eut un grand nombre de Déluges semblables à celui dont il est fait mention dans la Genèse, dont trois bien plus importants, que nous citerons et décrirons dans la Section de la IIIème Partie qui est consacrée aux "Continents Submergés" préhistoriques. Néanmoins, afin d'éviter des conjectures erronées, au sujet de la prétention d'après laquelle la Doctrine Ésotérique aurait bien des points communs avec les légendes que renferment les Ecritures Hindoues ; d'après laquelle la chronologie de ces Ecritures serait aussi presque la même que celle de la Doctrine Esotérique – sauf qu'elle serait expliquée plus clairement ; et enfin au sujet de la croyance que Vaivasvata Manou – un nom générique en vérité ! – était le Noé des Aryens et le prototype du patriarche biblique ; pour toutes ces raisons – qui relèvent aussi des croyances Occultistes – une nouvelle explication est maintenant nécessaire (Voir, Partie III, « Continents submergés »).

Notes :

1- Nous recommandons un article, court mais suggestif, de Visconde de Figanière M.S.T., qui a paru dans The Theosophist sous le titre de "Esoteric Studies". L'auteur y expose une théorie tout à fait Occulte, bien que ce soit une idée toute nouvelle pour le monde – "le progrès de la Monade marchant de pair avec la rétrogression de la Forme, c'est-à-dire avec la décroissance de sa vis formativa" (août 1887, vol. VIII, p. 666). Il dit : "Qui sait quelles formes servaient de véhicules aux Egos durant les lointains cercles [Rondes ou Races ?] Le type de l'homme n'a-t-il pas pu... être celui des variétés Simiesques ? Le royaume Simien du Râmâyana n'aurait-il pas pour base une antique tradition ayant trait à la période durant laquelle c'était le lot commun, ou plutôt l'aspect de l'homme ?" L'auteur nous donne alors un exposé très habile, mais trop bref, de sa théorie, en disant ce qu'approuverait tout Occultiste, à savoir : "Avec l'homme physico-éthéré, il doit se produire une involution du sexe. De même que l'homme physico-astral dépendait, pour les renaissances, d'entités appartenant à une classe sub-humaine (sortie du sein des prototypes animaux), de même que l'homme physico-éthéré trouvera parmi les gracieuses catégories issues du plan aérien une ou plusieurs formes qui se seront développées pour ses incorporations successives lorsque des formes procréées seront abandonnées – processus qui englobera toute l'humanité, mais très lentement. Les races [Pré- ?] Adamiques et Post-Adamiques étaient des géants ; leurs contre-parties éthérées pourront être des lilliputiens – beaux, lumineux, diaphanes – mais ce seront assurément des géants au point de vue mental" (p. 671).
2- On pourrait objecter que c'est là une contradiction. On pourrait dire que la première Race-Racine ayant fait son apparition 300.000.000 d'années après que la végétation eut évolué, le Germe de la vie végétale ne pouvait se trouver dans la Première Race. Cela se pouvait, dirons-nous, car jusqu'au moment de l'apparition de l'homme durant cette Ronde, la végétation était toute différente de ce qu'elle est aujourd'hui et était tout à fait éthérée, pour la raison bien simple que les herbes et les plantes n'auraient pas pu être physiques, avant qu'il n'y eût des animaux ou d'autres organismes pour exhaler l'acide carbonique que la végétation doit absorber pour se développer, se nourrir et croître. Ils dépendent les uns des autres dans leurs formes physiques achevées.
3- Zohar, I, 21 a.
4- Ibid., III, 48 a.
5- Ibid., II, 76 a.
6- Op. cit., p. 666.
7- Il est dit dans le Zohar que les "mondes primordiaux" (les étincelles) ne pouvaient pas continuer parce que l'homme n'existait pas encore. "La forme humaine contient toutes choses et, comme elle n'existait pas encore, les mondes furent détruits."
8- The Sacred Books of the East, Vol. IV. ; The Vendidad, J. Darmsteter, Fargard, II, vv. 27 (70) et 28 (74). [Voir texte original français.]
9- Telle est la signification lorsque l'on prend l'allégorie et le symbole et qu'on les lit au moyen de la clef humaine ou clef de l'Anthroposophie Terrestre. Cette interprétation du symbole de "l'Arche" n'a aucun rapport avec sa clef astronomique, ni même avec sa clef théogonique, non pas qu'avec une quelconque des six autres interprétations et ne les heurte pas. Cette interprétation ne semble pas moins scientifique que les théories modernes sur l'origine de l'homme. Comme nous l'avons dit, cette allégorie a sept clefs, de même que le reste.
10- Op. cit., v. 30 (87).
11- Ibid., v. 31 (93).
12- Ibid., v. 40 (131).
13- Voyez aussi Bundahish.
14- Ibid., p. 21.
15- Bund., XIX et XXIV.
16- S.L. Mac Gregor Mathers, Kabbalah Unveiled, p. 104.
17- Zohar, II 8 b [V : traduction française, par Château], Qabbalah de Myer, p. 207.
18- Zohar, III, 278 a ; Qabbalah, de Myer, p. 217.
19- Les évolutionnistes de l'école de Darwin, qui sont si portés à faire allusion à la réversion vers le type primitif – dont la signification pleine et entière, en ce qui concerne les monstres humains, est englobée dans la solution ésotérique du problème de l'embryologie – pour prouver le bien-fondé de leurs arguments, feraient bien d'étudier la question de ces géants modernes dont la taille est souvent de 8, 9 et même 11 pieds. Ces réversions sont des reproductions imparfaites mais indéniables, de l'homme gigantesque des temps primordiaux.
20- Voyez Mythical Monsters, par Ch. Gould ; un intéressant et scientifique volume dont nous citons plus loin quelques passages. Voyez aussi dans le Monde Occulte de A.P. Sinnett, la description d'une caverne des Hymalayas remplie d'ossements, reliques de géants humains et d'animaux.
21- C'est-à-dire que le Troisième Œil était placé sur la partie postérieure de la tête. L'affirmation que la dernière humanité hermaphrodite avait "quatre bras" résout probablement le mystère de la représentation des idoles et des dieux exotériques de l'Inde. Sur l'Acropole d'Argos, il y avait un ξὸανσν [statue de bois] grossièrement sculpté, attribué à Dedale et représentant un colosse ayant trois yeux, qui était consacré à Zeus Triôpes, "aux trois yeux". La tête du "dieu" avait deux yeux sur la face et un autre au-dessus, au sommet du front. On considère cette statue comme la plus archaïque de toutes les statues antiques. (Schol. Vatic. ad Eurip. Troad., 14.)
22- La vision interne ne pouvait dès lors être acquise qu'à l'aide d'un entraînement et d'une initiation, sauf dans le cas de "magiciens de naissance" – de sensitifs et de médiums, comme on les appelle aujourd'hui.
23- L'expression de "pétrifié" employée au lieu de celle "d'ossifié" est curieuse. "L'Œil Postérieur" qui n'est autre, naturellement, que ce que l'on appelle la glande pinéale, la petite masse, grosse comme un pois, de matière grise nerveuse attachée à la partie postérieure du troisième ventricule du cerveau, contient presque toujours, dit-on, des concrétions minérales et du sable et "rien d'autre".
24- "On trouve chez certains animaux, dit Hæckel, de véritables yeux qui ne peuvent pas voir et qui sont profondément enfoncés dans la tête et couverts d'une peau épaisse et de muscles." "Parmi les Vertébrés, il y a des taupes et des mulots aveugles, des serpents et des lézards aveugles... Ils fuient la lumière du jour et habitent... sous terre... [Ils] n'étaient pas aveugles à l'origine mais avaient évolué du sein d'ancêtres qui vivaient au grand jour et avaient les yeux bien développés. L'œil atrophié, caché sous une peau épaisse, se rencontre chez ces êtres aveugles à toutes les phases de réversion." (Hæckel, Pedigree of Man, "Sense Organs" p. 343 ; traduction d'Aveling). [V. E. Hæckel, la Descendance de l'homme, traduction française, Paris, Reinwald.] Or, si deux yeux peuvent s'atrophier à ce point chez des animaux inférieurs, pourquoi pas un seul œil – la glande pinéale – chez l'homme qui, au point de vue physique, n'est autre qu'un animal supérieur ?
25- [Voir en français : Félix Bernard, "Eléments de Paléontologie", p. 114, et E. Retterrer, "Anatomie et Physiologie animales", p. 336 : "Du troisième œil des vertébrés ou œil pinéal". – Voir en anglais, Cope, "the Pineal Eye in extinct vertebrata", Ann. not. 1888, et aussi Gemther, "Contribution on the anatomy of Hatteria" (Rhynocephalus), Phil. Trans. Roy. Soc., vol. 157, 1867.]
26- Op. cit., II, 830, 831, neuvième édition : "Le Thalamencéphale ou Cerveau intermédiaire."
27- [Les fossiles du trias : Rhynchosorus. Owen, et Hyperodapedon, Huxley, en sont très voisins.]
28- "L'éther nerveux" du docteur B.W. Richardson, F.R.S. : l'aura nerveux de l'Occultisme. Les "esprits animaux" (?) équivalent aux courants de la circulation aurique-nerveuse complexe.
29- N'oublions pas que la Première Race nous est représentée par la Science Occulte comme spirituelle intérieurement et éthérée extérieurement ; la Seconde comme psycho-spirituelle mentalement et physico-éthérée corporellement ; la Troisième, encore privée d'intellect au début, est physico-astrale quant à son corps et mène une vie interne, dans laquelle l'élément psycho-spirituel n'est pas encore gêné par les sens physiologiques à peine naissants, les deux yeux de face regardent droit devant eux, sans voir le passé ou l'avenir. Mais le Troisième Œil "embrasse l'ÉTERNITÉ".
30- Mais d'une façon bien différente de celle qui est dépeinte par Hæckel comme une évolution par Sélection Naturelle, dans la lutte pour l'existence. (Pedigree of Man, "Sense Organs", p. 335 ; trad. d'Aveling.) La simple "sensibilité thermique de la peau" en ce qui concerne d'hypothétiques ondes lumineuses, est ridiculement incapable d'expliquer les magnifiques combinaisons et adaptations qui existent dans l'œil. Nous avons montré que la "sélection naturelle" est un mythe pur et simple, lorsqu'on lui attribue l'origine des variations, attendu que la "survivance du plus apte" ne peut se produire qu'après que des variations utiles se sont produites avec des organismes perfectionnés. D'où vinrent les "variations utiles" qui développèrent l'œil ? Seulement de "forces aveugles... sans but, ni intention ?" L'argument est puéril. La vraie solution du mystère se trouve dans la Sagesse Divine Impersonnelle, dans son IDÉATION – reflétée à travers la Matière.
31- Les Paléontologistes ont acquis la certitude que chez les animaux du Mésozoïque – particulièrement chez les Sauriens, tels que le Labyrinthodon antédiluvien, dont le crâne fossile laisse voir une perforation qui, autrement, serait inexplicable – le troisième œil ou œil impair, doit avoir été très développé. Plusieurs Naturalistes, entre autres B. Korscheldt, sont persuadés que si, malgré la peau épaisse qui le couvre, cet œil des reptiles de la période actuelle ne peut que distinguer la lumière des ténèbres (comme le ferait un œil humain couvert d'un bandeau, ou même bien fermé), chez les espèces animales aujourd'hui éteintes, cet œil fonctionnait et constituait un véritable organe visuel.
32- Mythical Monsters, de Gould, p. 27.
33- Ceux qui ont des objections à opposer à la loi de Karma ne devraient pas oublier qu'il est absolument impossible de répondre d'une autre façon aux Pessimistes. Une compréhension bien nette des principes de la loi Karmique détruit toute la base sur laquelle repose l'imposant édifice élevé par les disciples de Schopenhauer et de von Hartmann.
34- Ceux qui ont des objections à opposer à la loi de Karma ne devraient pas oublier qu'il est absolument impossible de répondre d'une autre façon aux Pessimistes. Une compréhension bien nette des principes de la loi Karmique détruit toute la base sur laquelle repose l'imposant édifice élevé par les disciples de Schopenhauer et de von Hartmann.
35- Doctrine et théologie des calvinistes. "Le but visé par Dieu de toute éternité à propos de tous les événements" – ce qui devient du fatalisme et détruit le libre arbitre et toute tentative de l'exercer pour le bien. "C'est la prédestination des hommes à un bonheur ou à un malheur éternels" (Catéchisme). Une doctrine noble et encourageante, en vérité !
36- Afin de rendre Karma plus compréhensible pour les esprits occidentaux, qui sont plus familiarisés avec la philosophie grecque qu'avec celle des Aryens, quelques Théosophes ont essayé de traduire le mot par Némésis. Si les profanes de l'antiquité avaient connu Némésis telle que la comprenaient les Initiés, cette façon de traduire le mot Karma ne soulèverait aucune objection. En l'état des choses, Némésis est trop anthropomorphisée par l'imagination Grecque pour nous permettre de l'employer sans une explication détaillée. Chez les premiers Grecs, d'Homère à Hérodote, ce n'était pas une déesse, mais plutôt un "sentiment moral", dit Decharme ; c'était une barrière élevée contre le mal et l'immoralité. Celui qui la transgressait commettait un sacrilège aux yeux des Dieux et était poursuivi par Némésis. Toutefois, avec le temps, ce "sentiment" fut déifié et sa personnification devint une Déesse toujours fatale et puissante. En conséquence, si nous voulons établir un rapport entre Karma et Némésis, nous devons prendre celle-ci sous son triple aspect, comme Némésis, Adrastée et Thémis. En effet, tandis que Thémis est la déesse de l'ordre et de l'Harmonie Universelle, qui, de même que Némésis, a pour mission de réprimer tous les excès et de maintenir l'homme dans les limites de la Nature et de la justice, sous peine de châtiments sévères, Adrastée "l'inévitable" représente Némésis comme l'effet immuable de causes créées par l'homme lui-même. Némésis, comme fille de Diké, est la Déesse équitable qui réserve sa colère pour ceux-là seuls qui sont fous d'orgueil, d'égoïsme et d'impiété. (Voyez Mesomed., Hymn., Nemes., v. 2, de Bruck Analecta, II. p. 292 ; cité dans Mythologie de la Grèce Antique, p. 304). Bref, tandis que Némésis est une Déesse mythologique exotérique, ou un Pouvoir, personnifié et anthropomorphisé sous ses divers aspects, Karma est une vérité hautement philosophique, une expression très divine et très noble de l'intuition primitive de l'homme en ce qui concerne la Divinité. C'est une doctrine qui explique l'origine du Mal et ennoblit nos conceptions au sujet de ce que devrait être une immuable Justice divine, au lieu de dégrader la Divinité inconnue et inconnaissable en en faisant le tyran capricieux et cruel que nous appelons Providence.

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