Le Jour du Lotus Bleu : rappels historiques et témoignages
Ce qu'elle croyait
Comment elle a acquis la connaissance
L'importance de son oeuvre
Le Sphinx du XIXe siècle
Ce qu’elle croyait
« Voici ce en quoi je crois ; 1° qu’il a existé constamment des enseignements oraux révélés aux élus parmi les hommes, par des hommes divins, qui vivaient pendant l’enfance de l’humanité ; 2° que ces enseignements nous sont parvenus inaltérés, et 3° que les Maîtres possèdent à fond la science fondée sur cet enseignement continu. » – H.P. Blavatsky.
Les enseignements principaux d’H.P. Blavatsky peuvent se résumer dans les propositions suivantes :
« La Morale est basée sur la LOI et les faits.
« La Loi Morale est la Loi Naturelle.
« L'Évolution assure l'accomplissement de la Justice.
« L'identité fondamentale de toutes les âmes avec la Sur-Âme », rend possible la contagion morale, grâce au milieu psychique subtil.
« L'Identité Spirituelle de tous les êtres implique que la Fraternité Universelle est le seul sentier que puissent suivre ceux qui cherchent la vérité. » – W.Q. Judge, article « Morte elle nous parle encore ». (retour Sommaire)
Comment elle a acquis la connaissance
« La connaissance parvient dans des visions, d'abord en rêve puis sous forme d'images présentées à l'œil intérieur au cours de la méditation. C'est ainsi que me fut enseigné tout le système de l'évolution, avec les lois de l'être et tout ce que je sais d'autre — les systèmes de la vie et de la mort, les opérations de karma. Pas un mot ne me fut dit de tout cela de la manière ordinaire, si ce n'est peut-être à titre de confirmation de ce qui m'était ainsi donné — rien ne me fut enseigné par écrit. Et la connaissance ainsi obtenue est si claire, si convaincante, si indélébile dans l'impression qu'elle fait dans le mental, que toutes les autres sources d'information, toutes les autres méthodes d'enseignement qui nous sont familières se réduisent à moins que rien en comparaison avec celle-ci. L'une des raisons qui me font hésiter à répondre sans beaucoup de précautions à certaines questions qu'on me pose est la difficulté qu'il y a à exprimer dans un langage suffisamment précis des choses qui me sont données en images, et que je saisis par la Raison pure — comme l'appellerait Kant.
« Les Maîtres ont une méthode synthétique d'enseignement : les grandes lignes générales sont données en premier, puis c'est un aperçu du mode de travail suivi, ensuite sont mis en lumière les grands principes et les notions les plus larges et finalement commence la révélation des points de détail. » ‒ H.P. Blavatsky, Les rêves et l’éveil intérieur, pp. 182-3. (retour Sommaire)
L’importance de son œuvre
« H.P. Blavatsky est morte, mais H.P.B., notre instructrice et amie, est vivante, et elle vivra toujours dans nos cœurs et nos mémoires. Dans notre douleur présente, c’est particulièrement cette pensée que nous devons toujours garder à l’esprit. Il est vrai que la personnalité d’H.P. Blavatsky n’est plus parmi nous ; mais il est également vrai que sa noble et grande individualité, que la grande âme, qui a enseigné, à nous tous, hommes et femmes, à vivre des vies plus pures et plus désintéressées, est toujours vivante. […]
« Fort heureusement pour nous tous, H.P.B. laisse une œuvre qui repose sur des fondations fermes et complètement organisées. En dépit d’une santé déclinante et d’un corps souffrant, notre guide bien aimé a, jusqu’au dernier moment de sa vie, continué à œuvrer pour la cause à laquelle nous sommes tant attachée. Elle n’a jamais cessé d’être vigilante dans la défense des intérêts de cette cause. Elle rappelait constamment à ceux qui l’entouraient quels étaient les principes et les méthodes sur la base desquels le travail devait être mené, sans jamais penser que la mort de son corps puisse être un frein à l’accomplissement du devoir qui incomberait plus que jamais sur chaque membre sincère de la Société [Théosophique]. Ce devoir qui s’affiche si clairement devant nous, et dont H.P.B. fut un exemple si frappant, est de propager la connaissance de la Théosophie par tous les moyens en notre pouvoir, et particulièrement par l’exemple de nos propres vies.
Malgré tout l’amour et le respect que nous pouvons avoir pour notre guide, notre dévotion dans le travail ne doit pas reposer sur un attachement affectif et passager à une personnalité, mais sur les fondations solides d’une conviction que c’est dans la Théosophie elle-même, et en elle seule, que se trouvent ces principes spirituels éternels de la pensée juste, la parole juste et l’action juste, qui sont essentiels au progrès et à l’harmonie de l’humanité. » ‒ Extrait de l’allocution de G.R.S. Mead, prononcée lors de la crémation de H.P. Blavatsky ("The Cremation", revue Lucifer, June 1891).
« Je peux témoigner que, malgré son immense connaissance, elle restait toujours sans égoïsme […], libre de tout orgueil et ambition personnels, et qu’elle rejetait tout ce qui était offert dans un but d’adulation ou d’intérêt. Si on l’appelait « grande » ou « sage », elle répliquait : « je ne suis que la servante des Maîtres qui sont effectivement grands ». […]
« Je parle ici de ces sujets, qui sont généralement bien connus, parce qu’au fur et à mesure où les années passèrent, ils fournirent une confirmation supplémentaire qu’elle ne fut ni une égoïste intéressée, ni une « aventurière », mais une travailleuse pour la cause de la vérité et de l’humanité qui se dévoua totalement à son travail. Cette chaîne ininterrompue d’évidences, commença avec la création de la Société [Théosophique] et se termina avec son dernier souffle. Pas plus que je n’ai jamais eu la moindre évidence du contraire, malgré que des personnes ignorantes et sans scrupules aient prononcé contre elle des accusations viles et absurdes. […]
« Le véritable instructeur de la sagesse ancienne qui cherche vraiment à améliorer l’homme, ne peut être égotique, ambitieux, mercantile, ou opportuniste. Pendant quatorze ans, j’ai appliqué ce test à H.P.B. et le résultat a toujours confirmé mes premières impressions. Elle sacrifia fortune, honneurs, santé, et au final sa vie-même, pour une idée, et cette idée était avant tout d’enseigner les vérités de la Théosophie, pour le bénéfice de l’humanité ». Extrait de l’allocution de J.D. Buck, "H.P. Blavatsky as seen through her work", revue Lucifer, June 1891. (retour Sommaire)
Le Sphinx du XIXe siècle
« La véritable vie, dans tout être humain spirituellement éveillé, est sa vie intérieure et pas sa vie extérieure. […] Si nous tentions de résoudre le mystère du « Sphinx du dix-neuvième siècle » et de raconter l’histoire du véritable Ego d’H.P. Blavatsky, nous devrions avant toute chose apprendre qui est l’individualité, la « créature nouvelle » (Épître aux Galates, vi, 15), qui était incarnée dans la forme d’H.P.B., et connaître quelque chose de ses vies précédentes, afin de pouvoir comprendre ce qui causa sa réapparition sur terre dans une forme de femme. Nous devrions alors accepter la théorie que l’âme d’un être régénéré est capable de vivre et d’agir au-delà des limites de la forme physique qui est sa demeure et l’instrument de sa manifestation extérieure, et que l’âme spirituelle d’une telle personne peut être dans une forme astrale éthérée dans un quelconque pays distant – disons le Tibet – alors que le corps physique est toujours vivant et agissant consciemment en Europe et en Amérique. […]
« Pour comprendre le vrai mystère qui entoura H.P.B., il sera nécessaire de comprendre d’abord le Mystère qu’on appelle l’« Homme » : car l’Initié, comparé au vulgaire, est comme un oiseau comparé à un œuf. L’oiseau connait les œufs et leur histoire, mais les œufs ne connaissent rien de l’existence des oiseaux. Pour résoudre le grand mystère de l’homme, l’humanité devra s’extraire de l’« œuf philosophique » et, s’étant libérée, atteindre la noble soi-connaissance de la Divinité dans l’Humanité ; mais, à ce jour, il semble qu’il y en ait peu, même parmi les prétendus « Théosophes », qui aient la moindre conception de ce que signifie la « soi-connaissance divine ».
« C’est à cause de la mauvaise compréhension de la vraie nature de l’homme et de l’ignorance de tout ce qui est divin dans cette nature, qu’H.P.B. a été universellement incomprise et rabaissée. Après une longue et patiente observation, une conviction que j’avais constamment refusé d’admettre, s’est imposée à moi, à savoir, que, sur ce point, beaucoup plus de torts ont été faits à H.P.B. par ses amis et admirateurs trop zélés, que par ses ennemis. H.P.B. n’a jamais demandé à être adorée, et elle niait posséder des pouvoirs miraculeux ; mais il y eut beaucoup de ses sympathisants qui lui portèrent une adoration superstitieuse, faisant des déclarations des plus insensées et des plus extravagantes sur elle, qui ne résistaient pas à l’investigation, et ainsi ne pouvaient que porter un discrédit sur elle et sa Société [Théosophique]. À quelques exceptions près, ces amis enthousiastes furent les premiers à l’abandonner et à devenir ses ennemis, quand les illusions, qu’ils avaient eux-mêmes crées, ont volé en éclat. […]
« De son propre aveu, H.P.B. n’était pas une femme érudite. Elle n’était pas même adroite. Au contraire, toutes ces grandes choses qu’elle fit, furent réalisées par elle et quelques-uns de ses associés, de manière si maladroite, que cela entachait souvent le bon résultat. Quand l’agent de la Société de Recherches Psychiques l’appela « le plus grand imposteur de son époque », il ne fit que prouver sa propre incapacité à juger son caractère, car H.P.B. – comme l’attesteront tous ceux qui étaient dans son intimité – n’a jamais été capable de se dissimuler ; et toute imposture, grande ou petite, qu’elle aurait pu tenter, aurait été immédiatement découverte, même par un enfant. H.P.B. était ni adroite ni « brillante », mais elle possédait ce dont manquent cruellement la plupart de ses critiques, à savoir, la connaissance de l’âme, un département de la « science » qui n’a pas encore été découvert par les scientifiques modernes et les soi-disant philosophes. L’âme qui vivait en elle était une grande âme, un Mahatma (de Maha = grand et Atma = âme). Cette grande âme, et non l’habit qu’H.P.B. portait habituellement, devrait être notre sujet d’investigation, non pas dans le but de satisfaire une curiosité scientifique, mais pour profiter de l’exemple.
« Celui qui découvre l’Amour découvre la Vie spirituelle (Proverbes, viii, 35), mais celui qui rejette l’amour rejette la lumière et choisit les ténèbres et la mort. L’homme a été appelé un « être mixte », car il n’est pas entièrement physique, il est aussi spirituel dans sa nature. Il est (comme le dit Jacob Boehm) le champ de bataille de trois royaumes : le royaume de la lumière, le royaume des ténèbres et le royaume de la nature. « Car la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas comprise » [Jean, i, 5] ; mais quand les ténèbres seront chassées par la lumière et que l’Esprit dans l’homme s’éveillera à sa divine soi-conscience, alors s’élèvera dans l’homme un nouvel ensemble de facultés intérieures, une nouvelle série de perceptions et de pouvoirs spirituels, et la mémoire qui appartient à l’Ego intérieur réincarnant sera accessible au mental terrestre tourné vers extérieur. Ces enseignements, qui sont incompréhensibles pour beaucoup, parce que hors de portée de leur expérience, sont de la plus haute importance et encouragent le petit nombre qui désire suivre le sentier parcouru par cette âme qui fut incarné dans le corps d’H.P. Blavatsky. Par conséquent ‒ au lieu de perdre notre temps à investiguer sur de telles futilités qui appartiennent à sa personnalité (par exemple l’oubli de préciser les références [de ses citations]) ‒ nous devrions essayer d’étudier sa vie intérieure et suivre l’élévation de son âme vers le trône de la Sagesse Divine. » (retour Sommaire)
Extraits de l’article de F. Hartmann, "H.P. Blavatsky and her mission", paru dans le revue Lucifer, de juin 1891.