Au sujet du végétarisme

Au sujet du végétarisme

28 Jui, 2020

Il y a plusieurs arguments avancés en faveur d’un régime non carné : sur les plans éthiques et moraux des milliers de gens ont renoncé à se nourrir d’animaux ; l’hygiène et l’assainissement sont certainement en faveur d’une cuisine et d’une salle à manger débarrassées de l’atmosphère polluante et révoltante due à la présence de la volaille, du poisson, et de mauvais hareng saur. La science médicale est maintenant amenée à admettre que le régime végétarien est nécessaire pour certaines maladies du corps ; en athlétisme on reconnaît la valeur du végétarisme et les champions, comme les prétendus champions, se soutiennent efficacement à l’entraînement par un régime végétarien ; les esprits supérieurs qui s’adonnent à un travail subtil trouvent que le végétarisme conduit à de meilleurs résultats, et ainsi de suite. Toute société ou revue dévouée à cette cause fournira au chercheur les faits et les démonstrations à l’appui du végétarisme, et s’il arrive que le chercheur soit impartial, il ne peut s’empêcher d’être convaincu de leur vérité.

« La Théosophie est aussi en faveur du végétarisme, et elle donne son appui à ses partisans en vue de lui permettre une brillante expérience. Parmi les étudiants de la Théosophie, il y en a un grand nombre, particulièrement en Occident, qui ne sont pas végétariens ; cependant beaucoup parmi ceux-ci sont pleins d’ardeur. Il en est ainsi parce que la Théosophie n’impose pas de loi à ses étudiants. Elle ne dit pas « Tu feras », ni « Tu ne feras pas ». La Théosophie laisse chacun libre de choisir le cours de sa vie en toute chose – y compris le végétarisme. Mais la Philosophie Esotérique de la Théosophie, les principes de la Religion-Sagesse, montrent que manger de la viande ne conduit pas à la santé psychique et spirituelle, alors pourquoi tant d’étudiants et d’autres personnes intéressées à la Théosophie ont-elles un régime carné ?

Tout d’abord, il y a ceux dont le corps physique par atavisme et hérédité, par leur formation et leur éducation, etc, est tel que la santé physique souffre d’un régime non carné. Dans cette classe, il y a ceux qui, d’une façon maladroite, substituent à la viande, au poisson et à la volaille, un régime de menus végétariens mal équilibré. S’ils voulaient essayer, après une étude de la science des régimes, ils concluraient bientôt que le corps peut prospérer grâce à un régime non carné. Ces amis sont vis-à-vis du végétarisme, à peu près dans la même position que de nouveaux venus à la Théosophie, qui s’attaquent à des livres et à des doctrines qui leur sont impropres en tant que débutants, et ils s’abandonnent ainsi à la Théosophie, comme étant quelque chose d’abracadabrant qui n’est pas fait pour eux !

La seconde classe de Théosophes non végétariens est plus ou moins obsédée par la superstition qu’il est très difficile ou très incommode, ou même qu’il n’est pas nécessaire d’être végétarien. Beaucoup parmi eux s’abstiennent de boissons alcooliques, bien qu’ils aient entendu d’autres personnes prôner ces boissons en s’appuyant sur les mêmes motifs. Combien de fois n’avons-nous pas entendu dire qu’il était très difficile pour un membre d’un club de s’abstenir, ou bien que nous ne devions pas être impolis envers notre hôtesse en refusant un cocktail ou une liqueur, ou bien que pris modérément non seulement l’alcool est bon, mais encore nécessaire au corps ? C’est de la superstition. Mais ceux qui avancent de tels arguments à l’encontre du végétarisme sont aussi obsédés par la superstition. Leur corps ne dépérirait pas et leur niveau social ne serait pas abaissé en pratiquant la meilleure façon de vivre. Ils ne perdraient rien et ne mourraient pas de faire un essai sincère du végétarisme en surmontant leur faiblesse, car pour beaucoup d’entre eux cette superstition et cette faiblesse morale sont même beaucoup plus nuisibles que le fait de manger leurs cadavres.

Il nous semble que pour un motif, et un seul, un véritable étudiant Théosophe qui soit à même de prescrire son propre régime, puisse être justifié en mangeant de la viande : c'est-à-dire dans le cas où le végétarisme est tout à fait inacceptable pour la santé physique. Car, naturellement, c’est le devoir de tout étudiant de veiller à son corps et de le maintenir dans une condition de santé aussi splendide que possible, le corps étant le Temple de l’âme ; aussi un corps malade et en mauvaise santé trouble l’âme, tout comme le fait une mort prématurée. Mais, nous ne devons jamais négliger l’importance des entraves qu’apportent les viandes sur le corps et le cerveau. Les émanations de la viande ne sont pas aussi mortelles pour l’organisme subtil du cerveau que celles de l’alcool, mais la viande affecte la structure intérieure et la qualité des tissus ainsi que les cellules et le sang. Nous ne sommes pas des fanatiques qui prônent le végétarisme, et nous ne pouvons pas dire que tous les étudiants de la Théosophie doivent être végétariens ; et nous ne sommes pas superstitieux en ce qui concerne la « magie » d’un régime non carné ! Si nous écrivons ceci c’est à cause de plusieurs lettres venant d’amis co-étudiants et co-travailleurs, auxquels nous recommandons les mots suivants de H.P. Blavatsky dans la Clef de la Théosophie pour une méditation tranquille, après une lecture attentive de toute la section du livre intitulé, « Théosophie et Ascétisme » (p. 273) :

Nous allons plus loin en démontrant que la chair des animaux assimilée par l’homme sous forme de nourriture lui communique, physiologiquement parlant, quelques-unes des caractéristiques de l’animal dont elle provient. De plus la science occulte donne des preuves oculaires de ce phénomène à ses étudiants, et démontre que l’effet « abrutissant » et « animal » produit sur l’homme par l’absorption de la viande est plus grand quand il s’agit de celle des grands animaux, moins marqué quand il s’agit de celle des oiseaux, et encore moins quand il s’agit de celle des poissons et des animaux à sang froid ; tandis que celui qui se nourrit exclusivement de végétaux ne subit aucun de ces effets. »

Cet article paru dans la revue Théosophie de janvier 1935,
est traduit du Theosophical Movement de novembre 1934.

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