LETTRE N°7 - LE SYMBOLISME DE L'ARBRE DE VIE
Septembre - Octobre 2012 : La Lettre n°8 sera diffusée le 1er novembre. Elle aura pour thème : La non-violence.
Conférence audio-vidéo : L'arbre de vie. Vidéo Fondation GoodPlanet
Programme des conférences et des activités
PENSÉE DU MOMENT
L'Arbre sacré : « Depuis la plus haute antiquité les arbres étaient associés aux dieux et aux forces mystiques dans la nature. Chaque nation avait son arbre sacré, avec ses caractéristiques et attributs particuliers basés sur les propriétés naturelles, et aussi occasionnellement occultes, comme il est exposé dans les enseignements ésotériques. » - (Theosophical Glossary).
CŒUR DE LA THÉOSOPHIE
Le symbolisme de l'Arbre de Vie et l'Univers
Arbre sacré éternel
« Les hommes disent que l'Ashvattha, l'arbre sacré éternel, croît avec sa racine vers le haut et ses branches vers le bas, et que ses feuilles sont les Veda ; celui qui connaît cette vérité connaît les Veda ». Dans ce verset de la Bhagavad Gîtâ (XV, v. 1), Krishna évoque un symbole employé par les hommes pour représenter l'Univers comme un courant éternel d'évolution, émanant d'une Source immuable. Bien qu'immuable en elle-même, cette Source produit le changement en des différenciations qui ne cessent de croître tout au long de la grande période de manifestation. La limite de différenciation une fois atteinte, la même impulsion absorbe graduellement toutes les différenciations pour retourner à l'homogène. La Doctrine Secrète symbolise ce processus évolutif d'une manière poétique par le « Grand Souffle », avec ses expirations et inspirations périodiques. Cependant, ni l'« expiration », ni l'« inspiration », ni les deux ensemble ne décrivent ni ne constituent le Grand Souffle, car ce sont des actions dues à Cela qui a le pouvoir d'agir ainsi. Comme le dit Krishna dans ce chapitre : « C'est l'Esprit Primordial d'où s'écoule le flot ininterrompu de l'existence conditionnée ».
« Ce n'est pas ainsi que sa forme est comprise par les hommes ; cet arbre n'a pas de commencement, son état actuel ne peut être compris, et il n'a pas de fin » (B.G., XV, v. 3). Cette phrase peut être mieux comprise en tenant compte de ce que dit le second paragraphe du chapitre (v. 7) : « C'est seulement une fraction de moi-même qui, ayant assumé la vie dans ce monde d'expérience conditionnée, rassemble les cinq sens et le mental afin d'obtenir un corps et de pouvoir le quitter ». Ce pouvoir de rassembler et de disperser est celui de l'Esprit Suprême ; c'est le Soi, l'Homme Réel, « une fraction de moi-même » dans chaque forme humaine, comme dans toutes les formes. »
Notes sur la Bhagavad Gîtâ (chapitre XV)
Unité Absolue
« Si tu veux croire au Pouvoir qui agit au sein de la racine de la plante ou que tu imagines la racine enfouie sous terre, tu dois penser à sa tige ou son tronc, et à ses feuilles et ses fleurs. Tu ne peux imaginer ce Pouvoir indépendamment de ces objets. La vie ne peut être connue que par l'Arbre de Vie ... » (Préceptes du Yoga). L'idée de l'Unité Absolue serait totalement rompue dans notre conception, si nous n'avions pas quelque chose de concret devant nos yeux pour contenir cette Unité. Et le divin étant absolu, doit être omniprésent ; ainsi tout atome ne peut que LE contenir en lui-même. Les racines, le tronc et ses nombreuses branches constituent trois objets distincts, cependant ils sont un seul arbre. »
La Doctrine Secrète (The Secret Doctrine, I, pp. 58-9)
Arbre inversé
« Ainsi, au début de leur existence conjointe en tant que symbole de l'Être Immortel, l'Arbre et le Serpent étaient en fait des représentations de l'imagerie divine. L'arbre était inversé, et les racines prenaient naissance au Ciel et se développaient à partir de la Racine sans Racine du tout-être. Le tronc crût et se développa en traversant les plans du Plérome, il projeta latéralement ses branches luxuriantes, tout d'abord sur le plan de la matière à peine différenciée, puis vers le bas jusqu'à ce qu'elles touchent le plan terrestre. Ainsi, l'Ashvattha, l'arbre de Vie et de l'Être, dont la destruction seule conduit à l'immortalité, est dit dans la Bhagavad Gîtâ (chapitre XV, v. 1) croître avec ses racines en haut et ses branches en bas. Les racines représentent l'Être Suprême, ou la Cause Première, le LOGOS ; mais il faut aller au-delà de ces racines pour s'unir à Krishna qui est, comme le dit Arjuna (chapitre XI, v. 37) « supérieur à Brahman, et la Cause Première... l'indestructible, ce qui est, qui n'est pas, et qui est au-delà d'eux ». Ses branches sont Hiranyagharba (Brahmâ) ou Brahman dans ses manifestations les plus élevés...), les Dhyan Chohans ou les Devas les plus élevés. Les Veda en sont les feuilles. Seul celui qui va au-delà des racines ne reviendra jamais, c.à.d. qu'il ne se réincarnera plus durant cet « âge » de Brahmâ. »
« C'est seulement lorsque ses purs branchages touchèrent la boue terrestre du jardin d'Éden, de notre race Adamique, que cet Arbre fût souillé par le contact et qu'il perdit sa pureté primitive ; et que le Serpent de l'Eternité – le LOGOS né-au-Ciel – a finalement été dégradé. Jadis − à l'époque des Dynasties divines sur Terre – le Reptile qui suscite aujourd'hui l'horreur était considéré comme le premier rayon de lumière qui irradiait des abysses du Mystère divin (...) Jusqu'alors l'Arbre resta toujours vert, car il était arrosé par les eaux de la vie ; le grand Dragon, toujours divin, tant qu'il était retenu dans l'enceinte des champs sidéraux. Mais l'arbre grandit et ses branches inférieures touchèrent finalement les régions infernales – notre Terre. Alors le grand serpent Nidhögg – celui qui dévore les cadavres des pécheurs dans la « Salle de Misère » (la vie humaine) (...) aussitôt qu'ils sont plongés dans le chaudron des passions humaines – rongea l'Arbre du Monde. Les vers de la matérialité recouvrirent les racines auparavant saines et puissantes et, remontent maintenant de plus en plus haut le long du tronc... »
La Doctrine Secrète (The Secret Doctrine, I, pp.406-7)
CHRONIQUE
Le symbolisme de l'Arbre de Vie et l'Homme
Arbre du bien et du mal : éveil du Manas (Mental)
« Outre la matière qui sera nécessaire pour sa future forme humaine, la Monade a besoin a) d'un modèle spirituel, ou prototype, sur lequel cette matière pourra se modeler ; et b) d'une conscience intelligente pour guider son évolution et son progrès, ce dont ni la Monade homogène ni la matière non-sensible mais vivante ne sont pourvus. L'Adam de poussière requiert qu'on lui insuffle l'Âme de Vie, qui sont les deux principes médians : la vie sensible de l'animal irrationnel et l'Âme (♦) Humaine, car la première est irrationnelle sans la dernière. C'est seulement lorsque, de l'état d'homme potentiellement androgyne, il fut séparé en mâle et femelle, qu'il fut doté de cette Âme individuelle, consciente et rationnelle (Manas), « le principe, ou l'intelligence des Élohim ». Pour la recevoir, il dut manger du fruit de la Connaissance de l'Arbre du Bien et du Mal. »
La Doctrine Secrète (The Secret Doctrine, I, p. 247)
Arbre de la Connaissance
« Cependant, la Science occulte – ayant survécue même au plus grand Déluge qui submergea les géants antédiluviens et avec eux leur mémoire, sauf dans la Doctrine Secrète, la Bible et les autres Écritures – contient la Clé de tous les problèmes de l'humanité.
« Appliquons cette Clé aux rares fragments des cosmogonies oubliées depuis longtemps et essayons à partir de ces morceaux éparpillés de reconstituer la Cosmogonie autrefois Universelle de la Doctrine Secrète... Personne ne peut étudier sérieusement les anciennes philosophies sans être frappé par la similitude de conception entre celles-ci – très souvent dans leur forme exotérique, invariablement dans leur sens caché – et percevoir que ceci n'est aucunement le résultat d'une simple coïncidence, mais d'un dessein convergent ; et il y avait, durant la jeunesse de l'humanité, un seul langage, une seule connaissance, une seule religion universelle, lorsqu'il n'y avait pas différentes églises, croyances ou sectes, mais lorsque chaque homme était son propre prêtre. Et, s'il est démontré que déjà à ces époques qui sont cachées à nos yeux par le développement exubérant de la tradition, la pensée religieuse humaine se développait harmonieusement et uniformément dans chaque partie du globe, alors, il devient évident que, quelle que soit la latitude sous laquelle elle est née (...) cette pensée a été inspirée par les mêmes révélations, et que l'homme a été nourri sous l'ombre protectrice du même ARBRE DE LA CONNAISSANCE. »
La Doctrine Secrète (The Secret Doctrine, I, p. 341)
Arbre de Vie
« L'Arbre Séphirotique est l'Univers, et Adam Kadmon le représente en Occident comme Brahmâ le représente en Inde. »
La Doctrine Secrète (The Secret Doctrine, I, p. 352)
« En tant que symbole, le Serpent avait autant d'aspects et de significations occultes que l'Arbre lui-même ; « l'Arbre de Vie » avec lequel il était emblématiquement et presque indissolublement lié. Qu'ils soient considérés comme un symbole métaphysique ou physique, l'Arbre et le Serpent, conjointement ou séparément, n'ont jamais été aussi dégradés dans l'antiquité que maintenant, en cet âge de destruction des idoles qui est le nôtre, non pour la vérité, mais pour la glorification de la simple matière grossière. »
La Doctrine Secrète (The Secret Doctrine, I, p. 405)
L'origine du mal
« La théologie chrétienne prétend que le mal fit son apparition dans le monde lorsque le premier homme commit le péché de manger du fruit de l'arbre défendu. Tous les hommes ont péché par l'entremise d'Adam ; à cause de son péché, tous les autres êtres ont été et sont encore des pécheurs.
« N'oublions pas que l'arbre mentionné dans la Bible était celui de la Connaissance du bien et du mal. Bien et mal ne doivent pas être considérés séparément, mais ensemble. On ne peut parler du bien sans évoquer son opposé, le mal. Le bien cesserait bien vite d'exister en l'absence de son contraire. »
Cahier Théosophique n°181 : « L'origine du mal », pp. 1et 4.
Vie Universelle
« Une autre version de l'Edda fait jaillir notre univers visible de dessous les branches luxuriantes de l'arbre du monde – l'Yggdrasill, l'arbre aux trois racines. Sous la première racine coule la fontaine de vie, Urdar ; sous la seconde, se trouve le fameux puits de Mimer, dans lequel sont profondément enfouis l'Esprit et la Sagesse. Odin, l'Alfadir, demande une gorgée de cette eau ; il l'obtient, mais en contrepartie doit laisser un de ses yeux en gage ; l'œil étant dans ce cas le symbole du Divin se révélant dans la sagesse de sa propre création ; car Odin le laisse au fond du profond puits. L'arbre est laissé aux soins de trois vierges (les Nornes or Parques), Urdhr, Verdandi et Skuld – ou le Présent, le Passé et le Futur. Chaque matin, alors qu'elles fixent la durée de la vie humaine, elles puisent l'eau de la fontaine Urdar, et en aspergent avec les racines de l'arbre du monde afin qu'il vive. Les émanations du hêtre, Yggdrasill, se condensent et en tombant sur notre terre, amènent à la vie et à changer de forme chaque partie de la matière inanimée. Cet arbre est le symbole de la Vie universelle, tant organique qu'inorganique. Ses émanations représentent l'esprit qui vivifie chaque forme de la création ; et de ses trois racines, l'une s'étend vers les Cieux, la deuxième vers la demeure des magiciens – les géants, les habitants des hautes montagnes – et la troisième, sous laquelle se trouve la source Hvergelmir, grignote le monstre Nidhögg, qui conduit constamment l'humanité vers mal...
« La science moderne insiste sur la doctrine de l'évolution ; tout comme le font la raison humaine et la « doctrine secrète ». Et l'idée est corroborée par les légendes anciennes et les mythes... Nous voyons une fleur se développer lentement à partir d'un bouton, et le bouton à partir d'une graine. Mais d'où vient cette dernière, avec tout son programme prédéterminé de transformation physique, et ses forces, invisibles, donc spirituelles qui développent graduellement sa forme, sa couleur et son odeur ? Le mot évolution parle de lui-même. »
Isis Dévoilée (Isis Unveiled, I, chap V, pp. 151-152)
Arbre du monde
« La Pyramide Égyptienne représente symboliquement cette idée de l'arbre du monde. Son sommet est le lien mystique entre le ciel et la terre (...) tandis que la base représente les branches s'étendant vers les quatre points cardinaux de l'univers de matière. »
Isis Dévoilée (Isis Unveiled, I, chap V, p. 154)
DOSSIER ET ARTICLES
Le symbolisme de l'Arbre de Vie et l'ésotérisme universel
Ecritures sacrées
« Les hommes disent que l'Ashvattha, l'arbre sacré éternel, croît avec sa racine vers le haut et ses branches vers le bas, et que ses feuilles sont les Veda ; celui qui connaît cette vérité connaît les Veda » (B.G., XV, v.1). « Les feuilles en sont les Veda » : cette phrase se rapporte spécifiquement aux Écritures sacrées de l'époque ; mais elle peut également s'appliquer à celles de tous les temps, du fait qu'elles ne sont que des formulations humaines de fragments des vérités éternelles – formulations qui présentent, sous une forme concrète, les idéaux spirituels, philosophiques et éthiques des hommes existant à l'époque où elles sont produites. Elles sont ici parfaitement symbolisées par le mot « feuilles », car elles poussent sur des branches (les trois qualités), ont leur période de manifestation et sont ensuite remplacées par d'autres « feuilles ».
Notes sur la Bhagavad Gîtâ, Chapitre XV, pp. 207-208
Connaissance sacrée et secrète
« Du degré le plus élevé une seule chose est enseignée : les Lipika sont reliés au Karma – étant ses Enregistreurs (1) directs ». (2)
(1) [« Recorders » en anglais.]
(2) « Le symbole de la Connaissance Sacrée et Secrète était universellement représentée dans l'antiquité par un Arbre, qui signifiait également un Enregistrement (3) (une Archive). Ainsi le mot Lipika, les « écrivains » ou les scribes ; les « Dragons, » symboles de Sagesse, qui surveillent les Arbres de la Connaissance ; la pomme « dorée » de l'Arbre des Hespérides ; les « Arbres Luxuriants » et la végétation du Mont Méru gardé par un Serpent. Le récit de Junon qui donne à Jupiter, lors de leur mariage, un Arbre avec un fruit doré n'est qu'une autre version de la légende d'Ève offrant à Adam la pomme de l'Arbre de la Connaissance. »
(3) [« Record » en anglais.]
La Doctrine Secrète (The Secret Doctrine, I, pp. 128-129)
Arbre de sagesse et de connaissance
« On peut se pencher sur l'allégorie des Purûravas et du Gandharva (1) céleste qui avait fourni aux premiers un récipient rempli de feu céleste. Le premier moyen d'obtenir le feu par friction est expliqué scientifiquement dans les Veda, et il est riche de sens pour celui qui lit entre les lignes. Le Tretagni (la triade des feux sacrés) obtenu par le frottement de bâtons en bois provenant de l'Arbre Aswattha (l'arbre Bo, l'Arbre de Sagesse et de Connaissance) – des bâtons « aussi longs que les syllabes dans la gayâtri » doit avoir une signification secrète, sinon les auteurs des Veda et des Purânas ne furent pas des écrivains sacrés mais des « mystificateurs ». Qu'il y ait une telle signification, les Occultistes Hindous en sont une preuve, et eux seuls sont capables d'éclairer la Science sur pourquoi et comment, « le feu », l'un primordial, était fait « triple » (tridhā) dans le Manvantara actuel, par le Fils d'Ila (Vâch), la femme primordiale (2) après le Déluge, la femme et la fille de Vaivasvata Manu. L'allégorie est suggestive, quelque soit le Purana dans lequel on peut le lire et l'étudier.
(1) « Le Gandharva du Veda est la déité qui connaît et qui révèle aux mortels les secrets célestes et les vérités divines. Sur le plan cosmique – les Gandharvas sont l'agrégat des pouvoirs (forces) du feu solaire, et constituent ses Forces ; sur le plan psychique – ils sont l'intelligence résidant dans le Sushumna, le rayon Solaire, le plus élevé des sept rayons ; du point de vue mystique – ils sont la force occulte dans le Soma (la lune ou la plante lunaire) et la boisson qui en est extraite ; ils sont, sur le plan physique – le phénomène, et spirituellement – le noumène, des causes du Son et de la « Voix de la Nature ». Ainsi, ils sont appelés les 6.333 « Chanteurs célestes » et les musiciens du monde (loka) d'Indra qui personnifie (même en chiffres) les sons nombreux et variés dans la Nature, en haut comme en bas. Dans les dernières allégories, on leur attribue un pouvoir mystique sur les femmes, envers lesquelles ils auraient une affection. Le sens ésotérique en est clair. Ils sont une des formes, sinon les prototypes, des anges d'Énoch, les Fils de Dieu, qui virent que les filles des hommes étaient belles (Genèse, VI), qui les épousèrent et qui enseignèrent aux filles de la Terre les secrets des Cieux. »
(2) [« Primeval » en anglais.]
La Doctrine Secrète (The Secret Doctrine, I, p. 523)
Pour en savoir plus
Voici quelques lectures complémentaires en anglais :
Le symbolisme de l'Arbre de Vie dans l'ésotérisme universel : Note complémentaire.
Les degrés d'initiations (The Secret Doctrine, Volume I, pages 206 à 208) : "There are four grades of initiation... of students and scholars..."
L'arbre divin (The Secret Doctrine, Volume I, page 211) : "It was called into being... who have understood the problem correctly..."
Le Tétragramme (Article de H.P. Blavatsky) : « The Tetragrammaton ».
Définition Théosophique de l'expression les « Arbres de Vie » : Theosophical Glossary, "Trees of Life".
MÉDIATHÈQUE
Deux vidéos vous sont proposées :
Fondation GoodPlanet IFY 2011 Video « Of Forests and Men » : http://www.offorestsandmen.org/en/film-en
Conférence audio avec images vidéo : « L'Arbre de Vie ».