La véritable éducation dans l'optique Théosophique (citations de Blavatsky, Judge et Crosbie)
Sommaire
L'apport de la mère dans la prime enfance
Humaniser l'enfant
Conscience et éducation
Quelques réflexions complémentaires
Karma est le grand instructeur
L'éducation morale
L'instructeur
L'apport de la mère dans la prime enfance
« C'est une évidence, trop ancienne, et une connaissance confirmée par toutes les nations civilisées depuis l'antiquité, que la prospérité d'un état quelconque est basée sur le bon fondement des principes familiaux. Personne ne peut nier que l'éthique sociale dépende largement de la première éducation reçue par les nouvelles générations. À qui est dévolue le devoir de guider cette éducation de la prime enfance ? Qui, mieux qu'une tendre mère peut le faire, dès que sa valeur morale est reconnue de tous, et qu'aucun rapport négatif ne vient souiller sa bonne réputation ? Sa jeunesse et son éducation intellectuelle ultérieure peuvent bien être confiées à la main ferme du père ; mais le soin de son enfance appartient par tous les décrets divins et humains, à la mère seule ; le parent qui a donné à son enfant non seulement une partie de sa chair et de son sang, mais aussi une partie de son esprit immortel — ce qui créera plus tard l'homme réel, l'EGO véritable. C'est l'A B C de tous les devoirs de la vie humaine ; et c'est le premier devoir de ceux qui au pouvoir sont en charge de protéger les droits maternels sacrés contre toute violation brutale » — H.P. Blavatsky, traduction d'un passage de l'article « Our Christian XIX Century Ethics », revue Lucifer, août 1888, pp. 482-3. [retour sommaire]
Humaniser l'enfant
« C'est un grand bien pour un petit enfant élevé dans des quartiers sordides, qui n'a pour jouer que le ruisseau, qui est condamné à grandir dans un milieu où il n'entendra que des jurons et ne verra que des scènes écœurantes, de se trouver tous les jours dans une salle d'école propre, bien éclairée, ornée de tableaux, et souvent égayée par des fleurs. Là, on lui enseigne la propreté, les manières douces et l'ordre ; il apprend à chanter et à jouer ; là, on lui donne des jouets qui servent à éveiller son intelligence, et il apprend à faire habilement usage de ses doigts ; on lui parle, non plus d'un air renfrogné, mais avec un sourire ; on le reprend avec douceur et on l'encourage gentiment au lieu de lui hurler des injures. Tout cela humanise les enfants, stimule leur cerveau et les rend sensibles aux influences intellectuelles et morales. Sans doute, les écoles ne sont pas tout ce qu'elles pourraient et devraient être. Mais comparées aux foyers de ces enfants, ce sont des paradis, et elles réagissent peu à peu sur la vie de famille. » (H.P. Blavatsky – La Clef de la Théosophie, p. 277-8) [retour sommaire]
Conscience et éducation
« La conscience dépend-t-elle un sujet d'éducation ? La conscience semble être une faculté qui peut être inhibée ou stimulée. Mon opinion est que sa source est dans le Soi Supérieur, et quand elle descend de plan en plan elle perd de sa force ou retient son pouvoir selon la condition de vie et d'éducation de l'être sur terre. La conscience d'un sauvage est limitée par son éducation comme le sont les consciences des bigots de la Nouvelle Angleterre et d'Europe qui ont massacré des hommes au nom de Dieu et du Christ. Nous ne pouvons pas justifier que les hommes qui se sont adonnés à des persécutions religieuses n'agissaient pas en accord avec ce qu'ils considéraient être leur conscience. Par cela je ne veux pas dire que la conscience soit une affaire d'éducation, mais que le pouvoir qui permet son expression sera limitée par notre éducation. Il en découle que si nous avons une religion bigote ou un système non-philosophique, nous risquons de nous empêcher d'entendre notre propre conscience. Et dans les cas où les hommes agissent mal en accord avec ce qu'ils appellent leur conscience, il est certain que c'est parce qu'ils ont tant étouffé leur intuition qu'ils ne peuvent plus comprendre la voix du moniteur intérieur. »
« Comment pouvons-nous discerner si c'est la conscience divine qui nous anime et nous guide dans une certaine direction, ou si c'est l'âme animale qui cherche à se libérer d'environnements qui semblent défavorables ? La conscience divine agit, à travers toutes les épreuves, pour une amélioration, mais elle est plus ou moins voilée en chacun par l'éducation et l'habitude de penser ; ainsi sa clarté varie. Il n'est pas possible d'établir une règle fixe pour déterminer la nature du motif qui a animé. Si nous essayons d'atteindre un meilleur état, c'est à nous de décider si c'est simplement et entièrement par égoïste. Toutes les actions sont entourées par le désir comme la rouille autour du métal poli ou la fumée autour du feu, mais nous devons essayer. Ainsi si nous nous fixons la règle d'essayer de faire du mieux pour les autres, nous serons généralement bien guidés. Si nous comptons sur le soi supérieur et que nous aspirons à être guidés par lui, nous serons conduits vers le bien même si la route passe par la douleur, car la peine et la douleur sont nécessaires pour la purification de l'âme. Mais si nous désirons fuir une situation parce qu'elle nous déplait, sans essayer d'y vivre sans en faire partie, nous ne nous changerons pas mais ne modifierons que les circonstances, et nous n'en tirions aucun bénéfice. – W.Q. Judge – Theosophical Forum, pp. 88/9, 94. [retour sommaire]
Quelques réflexions complémentaires
• « Le défaut marqué de ce siècle, est l'inattention. [L'autre] vous écoute, mais n'entend qu'une partie et ensuite, quand il répète ce qu'il dit vous avoir entendu dire, il en donne une version entièrement différente de la vôtre. On bien, s'il écoute un débat ou une discussion, il ne prête l'oreille qu'aux arguments qui, pour lui être familiers, le frappent favorablement [...] Tous ces défauts, ne serait-ce que faiblement, [...] sont tous le résultat de la prédominance du soi inférieur, car ils traduisent tous une disposition à mettre le Moi personnel en avant. Ils représentent le triomphe actuel du soi inférieur sur les efforts du soi supérieur. » – W.Q. Judge, « Le Soi est l'ami du soi mais aussi son ennemi ». pp. 3/4.
• « II n'est pas d'observateurs plus impartiaux que les enfants lorsqu'ils pensent à autre chose qu'à eux-mêmes. » – Les Lettres qui m'ont aidé, p. 30.
• « Hommes et femmes sont complémentaires en caractère et donc adaptés les uns aux autres. Il est naturel que chaque sexe prenne plaisir à la compagnie de l'autre, et ce qui est naturel ne peut être mauvais. De plus, il est parfaitement légitime [...] [qu'ils] fondent un foyer, en élevant une famille avec de bons principes et de nobles motifs. Celui qui donne naissance à des enfants qui prendront sa place après sa mort, et poursuivront sa vie de droiture et d'altruisme, contribue à servir l'humanité. »
• « [Le] système [d'éducation] pernicieux fait de la production sur commande, sans tenir aucun compte des penchants naturels ou des talents de la jeunesse. [...] En fait d'Histoire, par exemple, il n'acquerra qu'une connaissance suffisante de son pays particulier pour se retrouver enfermé dans une armure d'acier faite de préjugés contre tous les autres peuples, et plongé dans l'écœurant cloaque des annales historiques où dominent haines nationales et soif de sang. » – (La Clef de la Théosophie, pp. 277-282.) [retour sommaire]
Karma est le grand instructeur
« Aucune des idées que nous recevons n'est autre chose qu'une extension d'idées antérieures. En d'autres termes, elles sont causes et effets dans une succession sans fin : chacune engendre la suivante et y demeure de façon inhérente. Ainsi, nous sommes tous différents, et certains ont des similitudes entre eux. Mes idées d'aujourd'hui, et les vôtres, sont teintées par celles de notre jeunesse, et ainsi nous poursuivrons sans cesse la ligne inévitable que nous avons tracée dès le début. Bien sûr nous changeons toujours un peu, mais jamais avant que nos vieilles idées aient reçu une extension à d'autres idées. Les fausses idées que l'on écarte de temps en temps ne doivent pas entrer en ligne de compte ; elles jettent pourtant une ombre çà et là. Mais, par l'effet de la Fraternité, nous recevons la connaissance des autres et nous l'examinons jusqu'au point où (si elle nous agrée) elle devient nôtre. Pour ce qui est de vos conclusions personnelles, faites toujours usage de votre discernement. N'adoptez aucun point de vue définitif simplement pour l'entendre énoncé par une personne en qui vous avez confiance : retenez seulement les conclusions qui s'accordent avec votre intuition. Être illusionné, même inconsciemment, par l'influence d'un autre c'est avoir une foi manquant d'authenticité. La connaissance spirituelle embrasse toutes les actions.
« [Les épreuves] vous saviez qu'elles devaient se présenter : ainsi on apprend, et le but de la vie est d'apprendre. Elle consiste tout entière à apprendre. » — Les Lettres qui m'ont aidé, pp. 31 et 180. [retour sommaire]
L'éducation morale
Mme Blavatsky présentait dans la revue The Theosophist de décembre 1883, l'excellent ouvrage du Professeur Buchanan, L'éducation morale. Voici un extrait de quelques passages de cet article :
« Il a perçu la source du danger réel qui d'une manière obscure couve au dessus du monde Occidental et qui le menace d'une ruine morale et spirituelle. Il s'agit de la culture de l'intellect seul, pour assurer le progrès matériel, en laissant la partie supérieure de l'homme se faner, sans soin et en la négligeant. L'éducation est une tentative pour réaliser l'harmonisation entre l'homme et la nature. C'est de trouver le but réel et le sens de la vie, et quand on les a trouvé de leur rendre, toute la vie, une dévotion inébranlable. L'éducation a pour but d'acquérir la capacité d'aimer de la vie dans toute sa plénitude, son manque est un suicide, partiel ou complet. L'idéal du Professeur Buchanan va dans le même sens que le notre. » [retour sommaire]
L'instructeur
« Un instructeur [...] doit non seulement être d'un abord avenant à l'extérieur, mais aussi, à l'intérieur, nourrir des sentiments purement aimables et plein de douceur, car si l'intérieur ne coïncide pas, effectivement, avec l'extérieur, des difficultés ne manquent pas de surgir. Lorsque l'extérieur est agréable mais l'intérieur faux, c'est un peu comme une coquille creuse, et tout le bon magnétisme est coupé. Lorsque l'extérieur est rugueux tandis que l'intérieur souhaite être dans le vrai, il y a sincérité : dans ce cas, il est vrai, le magnétisme n'est pas coupé, mais il arrive souvent que naisse un courant d'opposition qui engendre erreur et fausses conceptions, et élève un obstacle. [...] Il faut rendre l'attitude intérieure entièrement douce et affable : l'extérieur se trouvera vite amené à lui correspondre ». –Les Lettres qui m'ont aidé, p. 214. [retour sommaire]