La Doctrine Secrète est écrite pour l’instruction des étudiants de l’Occultisme. – The Secret Doctrine, I. 23 [pm. les numéros de pagination de La Doctrine secrète correspondent à l’édition originale en anglais de 1888. Les traductions des passages de La Doctrine Secrète, sont celles de l’édition d’Adyar ].

« Aussi faut-il s’attendre, et se soumettre d’avance, à ce que ces doctrines soient rejetées. Aucun de ceux qui s’intitulent « savants » dans quelques départements que ce soit de la Science exacte, ne se permettra de les prendre au sérieux. Elles seront tournées en dérision et rejetées à priori dans le siècle actuel, mais dans ce siècle seulement. Car, au XX^e siècle de notre ère, les savants commenceront à reconnaître que la Doctrine Secrète n’a été ni inventé, ni exagérée, mais au contraire, qu’elle a été à peine esquissée ; et enfin que ses enseignements sont antérieurs aux Védas. Ce n’est pas prétendre au don de prophétie ; c’est une simple affirmation basée sur la connaissance des faits. En chaque siècle, on essaye de montrer au monde que l’Occultisme n’est pas une vaine superstition. Dès qu’on aura pu entrouvrir la porte, elle s’ouvrira de plus en plus, à chaque nouveau siècle. Les temps sont mûrs pour l’avènement d’une connaissance, encore très limitée, mais plus sérieuse que celle qu’il a été permis de donner jusqu’à présent. » – The Secret Doctrine, I. xxxvii-xxxviii.

« Telle est, peut-être, la véritable raison pour laquelle il est permis que l’esquisse de quelques-unes des vérités fondamentales de la Doctrine Secrète des Âges Archaïques apparaisse aujourd’hui à la lumière, après de longs millénaires du silence et du secret les plus profonds. Je dis à dessein « quelques-unes des vérités », car ce qui doit rester caché ne pourrait être transmis à la génération présente de Sadducéens. Mais même si le peu qui est maintenant donné vaut mieux qu’un silence complet sur ces vérités vitales. » – The Secret Doctrine, I, xxii.

La Doctrine Secrète de Mme Blavatsky a été à juste titre appelée le livre du XX^e siècle.  Pour certains cela apparaîtra comme une affirmation gratuite méritant d’être directement rejetée. Pour d’autres il s’agira d’une déclaration énigmatique. Une juste familiarité avec les deux volumes, tels qu’ils ont été publiés à l’origine en 1888, seule, apportera la vérité de la déclaration au sein du mental réfléchi et studieux. Celui qui, sans passion examinera le contenu des deux volumes pourra évaluer combien sont profonds les enseignements de La Doctrine Secrète, reconnaîtra le caractère unique de sa méthode de transmission de la connaissance à notre civilisation, et trouvera son canevas étonnement large. L’illustration au sujet du passé de cette terre ainsi que l’évolution de l’homme sur cette dernière est aussi riche sur le fond que sur la forme. La Doctrine Secrète présente des arguments qui détruisent ce qui est erroné dans l’enseignement et dans la civilisation moderne ; sa vision du futur qui attend l’humanité sur terre est fascinante, aussi bien que logique et inspirante. Depuis plus de 60 ans, les deux volumes ont embarrassé, provoqué, attiré du dédain pour certains, et de l’admiration pour d’autres, mais ont continuellement influencé le Zeigtgeist du 19^e siècle.

W.Q. Judge disait qu’il se servirait de La Doctrine Secrète et de la Bhagavad-Gîta pour éduquer les jeunes. Ces deux textes – le premier est prodigieux, le dernier est concis – pourraient bien être appelés des livres archétypaux ; seulement très peu de livres de cette nature sont en circulation de nos jours. L’enseignement de la Bhagavad-Gîta semble entièrement dévolu au Kali Yuga [l’Âge sombre, noir, actuel]; il traite uniquement des principes fondamentaux de la Science cosmologique et psychologique et de leurs mises en pratique, nécessaires aux progrès de l’âme des hommes de cet Âge Sombre. La Doctrine Secrète ne fait pas seulement l’esquisse de ces principes, mais les illustre et les enrichis avec d’innombrables démonstrations et détails. Pour éveiller le mental de ce siècle aux fausses prétentions de la Science moderne, La Doctrine Secrète offre divers arguments qui attirent continuellement le mental vers la vérité, que les anciens, avec leurs glorieuses civilisations, connaissaient dans beaucoup de domaines mieux que les modernes. Elle attaque aussi les faux enseignements de la théologie basés sur la séparativité et les credo belliqueux, et dévoile la plus inspirante vérité selon laquelle, la véritable Religion est éternellement une et indivisible, et que la pratique de cette Religion Universelle mène à la réalisation de la Fraternité Universelle, qui est le but de l’évolution humaine.

« Car seule la philosophie ésotérique est capable de supporter les attaques répétées, à notre âge de matérialisme grossier et illogique, contre tout ce que l’homme estime de plus cher et de plus sacré, dans sa vie spirituelle intérieure. Le vrai philosophe, l’étudiant de la Sagesse ésotérique, perd entièrement de vue les personnalités, les croyances dogmatiques et les religions particulières. En outre, la philosophie Ésotérique concilie toutes les religions, dépouille chacune de ses vêtements extérieurs, humains, et montre qu’elle a la même racine que toutes les autres grandes religions » (The Secret Doctrine I. xx).

Les enseignements consignés dans les deux volumes de La Doctrine Secrète ne sont pas nouveaux – et cependant, dans plusieurs cas ils demeurent nouveaux pour le mental moderne. Cette nouveauté inclut les arguments et les points de vue présentés, qui rendent l’étudiant capables de percevoir les imperfections de l’enseignement moderne, et comment ses imperfections peuvent être corrigées et dans quelle direction s’engager vers l’étape suivante en vue d’une solution correcte des problèmes auxquels la Science moderne est confrontée, de l’Astronomie à la Zoologie. En plus, ce qui est nouveau offre l’évidence positive que, les religions querelleuses, chacune avec sa prétention à être unique, sont en fait les ennemis de la vérité, en ce sens qu’elles génèrent toutes, une croyance aveugle dans des dogmes et ferment ainsi le mental à la perception des vérités universelles. En mettant en évidence ce qui est nouveau dans le livre, H.P. Blavatsky indique la Source Véritable de la Connaissance. Elle donne la preuve de l’existence d’un Corps de Connaissance testé et vérifié, qui a influencé le mental de l’humanité non seulement pour les siècles, mais pour les millénaires.

« La Doctrine Secrète était la religion universellement répandue dans le monde antique et préhistorique. Les preuves de sa diffusion, les annales authentiques de son histoire, une chaîne complète de documents montrant son caractère et sa présence en tous pays, ainsi que l’enseignement de ses grands Adeptes, existent encore maintenant dans les cryptes secrètes et bibliothèques appartenant à la Fraternité Occultes. » – (The Secret Doctrine, I. xxxiv).

« La Science Occulte a ses traditions invariables depuis les temps préhistoriques. Elle peut se tromper dans les détails ; elle ne peut jamais se rendre coupable d’une erreur dans les questions de la Loi Universelle, pour la raison bien simple que cette Science, que la Philosophie qualifie avec raison de « Divine », est née sur des plans supérieurs et a été apportée à la Terre par des Êtres plus éclairés que ne le sera l’homme, même durant la Septième Race de la Septième Ronde. » – (The Secret Doctrine, I. 516).

La Science moderne indique une évolution du mental humain à partir d’un état sauvage. Incapable de nos jours de dire définitivement où et comment la civilisation humaine débuta, ou même à partir de quelle espèce particulière du règne animal la forme humaine fut évoluée, elle se retrouve par sa propre faute enchaînée dans d’innombrables contradictions. Ce qui est enseigné par les spécialistes d’une branche de la science, est contredit par les collègues d’une autre branche. La connaissance moderne est analytique ; la science s’oppose à la religion ; la philosophie oscille entre ces deux camps.

Le principe unificateur qui sous-tend la véritable connaissance est perdu dans la tour de Babel des langues sur chaque plan de la vie moderne. La Sagesse unifie – elle synthétise non seulement les branches de la science, les écoles de philosophie, les crédos des religions ; mais elle synthétise aussi entre-elles, science, philosophie et religion, comme champs de la pensée humaine. Ces trois forment les côtés d’un triangle équilatéral – qui est la figure qui symbolise parfaitement la Sagesse. Cette Sagesse unificatrice est le fondement du grand livre nommé La Doctrine Secrète. C’est parce que cet aspect unificateur offert par ces deux volumes, fait défaut à la science moderne, que cette dernière est une menace pour le mental humain et qu’elle précipite la civilisation moderne.

Pour tout scientifique hésitant, tout autant que pour tout philosophe et théologien qui tâtonnent, La Doctrine Secrète indique la prochaine étape à suivre, et révèle à chacun son erreur d’observation, de déduction ou de jugement. Reconnaissant entièrement la place de la pensée humaine dans les domaines variés des sciences, des philosophies et des religions, La Doctrine Secrète met chaque discipline à la place qui lui revient, assigne à chacune sa véritable valeur, lui permet de rejeter ce qui est faux, et de progresser sur son propre sentier, en acceptant ce qui est vrai. Ce sont là dira-t-on des affirmations formidables, mais ceux qui ont examinés sérieusement les deux volumes ont relevés des allusions, et des suggestions utiles pour chaque chercheur sincère. Ils ont également perçu la synthèse unificatrice qui transforme la connaissance en Sagesse, et sont prêts à admettre les affirmations qui ont été suggérées ici.

Le lecteur ne doit pas négliger ce qui nous pousse à appeler La Doctrine Secrète le manuel du XX^e siècle. Le manuel a fait son œuvre indirectement depuis plusieurs années. Le nombre de copie publiés et vendues nous permet de déterminer approximativement combien il y en a en circulation. C’est une mesure de son influence sur le mental des hommes modernes. Ce n’est pas un livre que celui qui courre peut lire et comprendre. Il est, tout au plus pour lui un livre couteux. Ceux qui l’achètent ne peuvent être que des penseurs instruits, et chacun sans aucun doute, tire profit du livre qu’il a entre les mains. Par ailleurs, les Théosophes qui gardent un contact avec les livres, les périodiques, les journaux – l’énorme production de la connaissance moderne – avec aussi les sermons, les débats et les conférences en provenance du million de tribunes et de plateformes, sont conscients de la profonde influence que La Doctrine Secrète a exercée depuis sa première parution en 1888. Le mental analytique a toujours exploité les deux volumes à son avantage, en vue d’acquérir ce qui peut servir ses objectifs personnels. Jusqu’ici tout va bien ; mais le temps est mûr semble-t-il pour que les fidèles de cette grande œuvre incitent à une étude plus large du contenu qu’elle offre à l’humanité. La roue des cycles apporte une opportunité que les Associés de la Loge Unie des Théosophes devraient saisir, pour s’efforcer de populariser le livre par la vision synthétique qu’il offre. Certains qui se croient Théosophes ont été trompés par leurs dirigeants qui ont pris La Doctrine Secrète comme un livre de référence – une sorte d’encyclopédie. La Doctrine Secrète est une encyclopédique dans ses possibilités, mais il n’est pas simplement un livre de référence. Sa Sagesse est Une et indivisible – sa philosophie est une religion scientifique et une science religieuse.

Pour percevoir la Sagesse synthétique contenue dans les deux volumes, le lecteur a besoin d’un mental concentré, mais il lui faut bien plus que le mental analytique du scientifique, plus que le mental logique qui raisonne et fonctionne par rapport à des principes et des catégories ; si la raison est nécessaire pour évaluer correctement les données enregistrées par des perceptions sensorielles, l’intuition est nécessaire pour évaluer le travail du savant moderne, du philosophe et du théologien. Une observation sensorielle a besoin de la lumière du mental et de la raison pour atteindre à la vérité, de la même façon, la raison a besoin de l’illumination de l’intuition.

Maintenant, La Doctrine Secrète est le livre par excellence pour développer de nos jours l’intuition dans le mental instruit. C’est une des raisons pour laquelle nous l’appelons le manuel du XX^e siècle. Il est souvent reproché à H.P. Blavatsky de n’avoir pas rédigée La Doctrine Secrète dans un style direct, donnant de l’information, communiquant la connaissance, apportant des preuves à ses propositions à l’image de l’érudit ou du savant moderne. Cela est vrai si le livre est perçu sous l’angle de l’homme au mental rationnel ; ce n’est pas vrai du tout si La Doctrine Secrète est perçue du point de vue de l’homme à l’intuition développée. Pour un tel lecteur, presque chaque page révèle la connaissance de l’âme. Les aspects de la connaissance assument pour lui, une forme cohérente – vitale et vibrante. Cette faculté ne s’obtient pas d’un seul coup, même pas après un ou deux ans d’étude, mais le livre libère graduellement la faculté d’intuition chez son étudiant dévoué.

Parce que La Doctrine Secrète n’est pas écrite pour l’homme au mental rationnel, ou même pour l’homme intuitif (comme le sont par exemple, la Bhagavad-Gîtâ, le Tao Teh King, la Voix du Silence, ou la Lumière sur le Sentier) mais pour le mental en voie de développement de l’intuition, son style de présentation irrite parfois aussi, le penseur qui se sert de sa raison et le mystique qui dépend de son intuition. Mais à l’étudiant sérieux il fournit la clef – la clef sûre, pour développer l’intuition, particulièrement, par l’utilisation correcte de la loi de Correspondance et d’Analogie. Cette façon d’atteindre la connaissance quel que soit le sujet ou l’objet fait appel à une synthèse universelle, à la relation liant chaque sujet et objet avec tous les autres éléments du macrocosme.

L’homme vit et fonctionne dans un Univers triple – Moral, Mental, et sensible. Ce ne sont pas trois univers séparés et distincts, mais d’un Univers avec trois aspects – Un triangle à trois côtés et trois angles. On peut-dire que la pierre aussi possède son mental et son âme, bien que différents par rapport à ceux qui se manifestent dans le corps humain. De plus, le corps n’est pas seulement la concrétisation du mental et de l’âme, mais il est uni à d’autres corps, intelligences, et âmes. L’homme est le Microcosme ; l’Univers est le Macrocosme.

« Tout dans l’Univers suit l’analogie. “En bas, comme en haut” ; l’Homme est le microcosme de l’Univers. Ce qui a lieu sur le plan spirituel se répète sur le plan Cosmique. La concrétion suit les lignes d’abstraction ; il faut que le plus inférieur corresponde au plus élevé, le matériel au spirituel. » – (The Secret Doctrine, I. 177).

« Des Dieux aux hommes, des Mondes aux atomes, d’une Étoile à une chandelle, du Soleil à la chaleur vitale de l’être organique le plus minuscule – le monde de la Forme et de l’Existence constitue une immense chaîne dont les anneaux sont tous reliés entre eux. La Loi d’Analogie est la clef maîtresse du problème du monde et les divers anneaux de cette chaîne doivent être étudiés, en les coordonnant, avec ordre dans leurs relations Occultes entre eux. » – (The Secret Doctrine I. 604).

Leur interrelation ne peut être comprise par la perception sensorielle, ou par la perception mentale ; c’est uniquement par la vision intuitive de l’âme que les parties constituantes de l’Un peuvent être comprises en tant que telles. Et cela, comme précédemment indiqué, nécessite l’utilisation correcte de la clef de Correspondance et d’Analogie.

« L’Analogie est, dans la Nature, la loi dirigeante, le seul véritable fils d’Ariane qui puisse nous guider à travers les inextricables sentiers de son domaine, jusqu’à ses mystères primordiaux et finaux » (The Secret Doctrine II. 153).

L’intuition se développe lentement dans les intelligences les plus élevées de notre race ; ce développement peut être consciemment accéléré par ceux qui aspirent à aller au-delà de ce que peut enseigner la connaissance moderne. Plus grand que l’œil du mental est l’Œil du Cœur ; le premier fournit une connaissance partielle ; le dernier instruit le mental dans la Sagesse, étant lui-même immortel, et plus ancien que l’âme humaine. Cette sagesse immortelle peut être connue uniquement par l’aspect immortel dans l’homme. La logique et la philosophie, exercent le mental à la réflexion profonde, et dans son apprentissage de l’utilisation de la Loi de Correspondance et d’Analogie, il reçoit des éclairs d’intuition. Par ce processus donc, tous ce qui est symboles, glyphes, emblèmes, allégories, mythes etc., deviennent des aides précieuses pour la raison ; c’est pour cela que certaines parties de La Doctrine Secrète sont dévoués à ceci :

« Les infatigables recherches des symbolistes occidentaux, surtout des Allemands, pendant le dernier siècle et le siècle actuel, ont amené les étudiants les plus exempts de préjugés et, cela va sans dire, tous les Occultistes, à voir que sans l’aide du symbolisme – avec ses sept départements dont les modernes ne savent rien – aucune Écriture Sacrée ancienne ne peut être correctement comprise. Il faut que le symbolisme soit étudié sous chacun de ses aspects, car chaque nation avait ses modes spéciaux d’expression. En un mot, aucun papyrus égyptien, aucune olla indienne, aucune terre cuite assyrienne, aucun rouleau hébreu ne devrait être lu et interprété littéralement. »

« Cela est maintenant connu de tout lettré. Les savantes conférences de M. Gerald Massey suffisent à elles seules pour convaincre tout chrétien à l’esprit ouvert, que le fait d’accepter la lettre morte de la Bible équivaut à tomber dans une erreur et une superstition des plus grossières que n’en a jamais produit le cerveau d’un sauvage des îles des mers du Sud. Mais le fait en présence duquel les Orientalistes, même ceux qui aiment et recherchent le plus la vérité – qu’ils soient Aryanistes ou Égyptologues – paraissent rester aveugles, est que chaque symbole trouvé dans un papyrus ou dans une olla est un diamant à facettes multiples et que chacune de celles-ci, non seulement comporte diverses interprétations, mais se rattache à diverses sciences. » (The Secret Doctrine I. 305).

C’est précisément parce que le livre concerne et éveille la faculté d’intuition actuellement latente, ou partiellement active que La Doctrine Secrète a été appelé le manuel du XX^e siècle. Les hommes intuitifs ou mystiques deviendront les vrais leaders et guides du cycle à venir – non les hommes de raison, mais les hommes d’intuition. Une nouvelle ère a été ouverte dans les affaires de l’humanité ; le Soleil de l’intuition suivra l’aurore qui a commencé en 1877, l’année au cours de laquelle Isis Dévoilé, le précurseur de La Doctrine Secrète fût publié.

La Doctrine Secrète dénonce ce qui est erroné et confirme ce qui est vrai dans la connaissance moderne. La montée et la chute des civilisations sont intimement liées à cette connaissance. Lorsque les parties l’emportent sur la tout, lorsque les spécialisations restreignent la compréhension du Tout, cela développe la méthode analytique et sensorielle d’apprentissage, et la vision synthétique devient d’abord confuse et puis se perd.

« Nous sommes au point le plus bas d’un cycle et évidemment dans un état transitoire. Platon partage les progrès intellectuels de l’Univers, durant chaque Cycle, en période fertile et période stérile. Dans les régions sublunaires, les sphères des divers éléments restent éternellement en parfaite harmonie avec la Nature Divine, dit Platon, « mais leurs parties », en raison de leur trop grande proximité de la Terre et de leur union avec ce qui est terrestre (c'est-à-dire avec la Matière et, par suite, le royaume du mal), sont parfois contraires à la Notion (Divine). Lorsque ces courants – qu’Eliphas Lévi appelle des « courants de la Lumière Astrale » – qui circulent dans l’Ether universel, lequel renferme en lui tous les éléments, ont lieu en harmonie avec l’Esprit Divin, notre Terre, avec tout ce qu’elle contient, jouit d’une période fertile. Les pouvoirs Occultes des plantes, des animaux et des minéraux sympathisent d’une façon magique avec les « natures supérieures », et l’Âme Divine de l’homme est en parfaite intelligence avec ces « inférieurs ». Au contraire, durant les périodes stériles, ces derniers perdent leur sympathie magique, et la vue spirituelle de la majeure partie de l’humanité est tellement frappée de cécité qu’elle perd toute notion des pouvoirs supérieurs de son propre Esprit Divin. Nous traversons une période stérile ; le dix-huitième siècle, durant lequel la fièvre maligne du scepticisme a éclaté d’une façon si irréprimable, a légué au dix-neuvième, comme un mal héréditaire, l’incrédulité. L’intellect divin est voilé dans l’homme ; seul, son cerveau animal s’occupe à « philosopher ». Or, s’il reste seul à philosopher, comment peut-il comprendre la « Doctrine de l’Âme » ? » (The Secret Doctrine, II. 74).

Afin de sauver globalement la civilisation moderne, une tentative avait été faite par les Amants Immortels de la Sagesse, et, Ils ont donné tout ce qui était nécessaire pour les 100 années du cycle qui débuta dans le dernier quart du siècle dernier.

« La Doctrine Secrète n’est ni un traité, ni une série de théories vagues, mais un exposé de tout ce qui peut être donné au monde en ce siècle. » – (The Secret Doctrine I. xxxviii).

« Une fois que l’étudiant a pu saisir le fil d’Ariane, il peut découvrir lui-même ces preuves ? Nous fournissons des faits et nous indiquons des points de repère ; les voyageurs n’ont qu’à s’en servir. Ce qui est cité ici est amplement suffisant pour ce siècle. » – (The Secret Doctrine, II. 742).

La Sagesse dans sa totalité ne peut être trouvée dans ces deux volumes monumentaux, mais suffisamment pour les hommes de notre civilisation – qu’ils soient des scientifiques matérialistes, des philosophes sophistes ou des religieux dogmatiques – pour pousser en avant leur recherche et pour soutenir et spiritualiser la vie de l’humanité. Également, comme il a été souligné plus haut, ces deux volumes offrent un véritable raccourcit pour le mystique qui attend que sa faculté intuitive opère. Il a été donné assez, pour accélérer l’éveil de cette faculté par les liens de correspondances qui unissent l’Homme au Cosmos, et qui agissent comme un aimant pour que l’intuition, transmette en un éclair son message à la raison.

Une dernière pensée ; La Doctrine Secrète contient des idées semences et montrent leurs lignes de croissance. Elle montre comment les idées devraient et pourraient se déployer dans la sphère entière de la connaissance moderne. Pour l’esthète et l’artiste, le ritualiste et le religieux, le métaphysicien et le mathématicien, le scientifique et le sociologue, le mystique et l’occultiste – pour tous, La Doctrine Secrète révèle l’étape suivante du parcours et la distance qui y conduit. Ceci, parmi d’autres raisons justifie notre affirmation que La Doctrine Secrète est le manuel du XX^e siècle.

Une lecture attentive de ce qui suit aidera l’étudiant à apprécier le point de vue présenté en amont de cet article : –

• “A Word on The Secret Doctrine”, par W.Q. Judge.
• “Mistaken Notions on the Secret Doctrine” par H.P. Blavatsky.
• « Suggestions cachées dans La Doctrine Secrète», par W.Q. Judge (Cahier Théosophique n°120).
• « Application universelle de la doctrine », par W.Q. Judge (Cahier Théosophique n°75).
• « La synthèse de la Science occulte », par W.Q. Judge (Cahier Théosophique n°98).
• “Authorship of The Secret Doctrine”, par W.Q. Judge.
• “The Secret Doctrine and its Study” par P.G. Bowen

Il est important de souligner ici qu’il y a de nombreuses éditions de La Doctrine Secrète. L’édition originale a été publiée en deux volumes en 1888 ; elle est disponible en anglais auprès de Theosophy Company – Los Angeles, USA.