Clairvoyance, intuitions, Adeptes

Clairvoyance, intuitions, Adeptes

05 Juil, 2019

L'Étudiant — Qu'arrive-t-il si une personne essaie de développer le pouvoir de vision dans la lumière astrale avant d'être initiée ?

Le Sage — La vision dans la lumière astrale ne s'effectue pas par le Manas (intelligence, le penseur) mais par les sens et, de ce fait, elle se rattache entièrement à une perception sensorielle s'exerçant sur un plan différent du nôtre mais encore plus illusoire. Ce qui perçoit réellement, ou juge la perception, réside dans le Manas, dans le Soi. Le jugement final peut donc être faussé par la perception astrale si la personne n'est pas entraînée ou initiée au point de connaître la différence et de pouvoir discerner à coup sûr le vrai du faux. Une autre conséquence sera une tendance à s'installer dans ce genre de perception sensorielle subtile qui finira par s'accompagner d'une atrophie du Manas. Ceci augmente la confusion et retarde d'autant plus toute initiation possible ou l'interdit définitivement. En outre, une telle vision ressort du domaine des phénomènes et ne peut qu'ajouter à la confusion du Soi qui commence seulement à comprendre la vie actuelle. En faisant une investigation dans l'astral, on ajoute un nouvel élément de désordre par un apport de phénomènes venant d'un plan différent et en mélangeant ainsi les deux sortes. L'Ego doit trouver son point d'équilibre et ne pas être ballotté de ci, de là. Le renversement constant des images et des idées dans la lumière astrale, ainsi que les tours joués par les élémentaux [entités, forces de la nature] de cette sphère que nous ne connaissons pas comme tels, mais percevons seulement dans leurs effets, sont encore de nature à ajouter à la confusion. Bref, le danger réel, à l'origine directe ou indirecte de tous les autres, vient de la confusion de l'Ego auquel, avant que les temps soient mûrs, on présente des choses étranges.

L'Étudiant — Comment peut-on savoir à quel moment on obtient une information occulte authentique provenant du Soi intérieur ?

Le Sage — II faut développer l'intuition et juger l'information reçue d'après le véritable critère philosophique, car si elle se révèle contraire aux règles générales et vraies, elle est nécessairement incorrecte. Il faut l'étudier par une analyse minutieuse et profonde qui permette de découvrir ce qui ressort de l'égotisme seul et ce qui n'en découle pas. Si elle résulte de l'égotisme, elle ne peut provenir de l'Esprit et elle est fausse. Le pouvoir de connaître ne résulte pas de l'étude livresque ou d'une simple philosophie, mais essentiellement de la pratique véritable de l'altruisme en action, en parole et en pensée, car cette pratique purifie les enveloppes de l'âme et permet à cette lumière de briller dans les profondeurs du mental cérébral. Celui-ci étant le récepteur à l'état de veille, il est nécessaire de le purifier d'abord des influences de la perception sensorielle et le moyen le plus sûr de le faire est de combiner la philosophie avec la vertu la plus haute, tant extérieure qu'intérieure.

L'Étudiant — Indiquez-moi quelques moyens pour développer l'intuition.

Le Sage — D'abord en l'entraînant par l'exercice et deuxièmement en ne s'en servant pas pour des fins personnelles. L'exercice consiste à la suivre à travers erreurs et souffrances jusqu'à ce que, à force d'essayer sincèrement de l'utiliser, elle s'exprime de sa force propre. Ceci ne signifie pas que nous puissions mal faire sans nous occuper des résultats, mais qu'après avoir établi la conscience sur une base juste en suivant la règle d'or, nous laissions libre cours à l'intuition et la renforcions. Inévitablement dans cette démarche, au début, nous ferons des erreurs, mais rapidement, si nous sommes sincères, l'intuition deviendra plus brillante et s'exprimera sans erreur. De plus, nous devrions étudier les œuvres de ceux qui, dans le passé, ont parcouru ce sentier et découvert ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Ils disent que le Soi est la seule réalité. Le cerveau doit recevoir des vues plus larges de la vie, comme par exemple par l'étude de la doctrine de la réincarnation du fait qu'elle fournit un champ illimité aux possibilités en réserve. Nous ne devons pas seulement être non-égoïstes, mais nous devons accomplir tous les devoirs que Karma nous a confiés et ainsi l'intuition nous montrera la route du devoir et le vrai sentier de la vie.

L'Étudiant — Y a-t-il des Adeptes en Amérique ou en Europe ?

Le Sage — Oui, il y en a, et il y en a toujours eu. Mais jusqu'à présent, ils se sont tenus cachés aux regards du public. Les vrais Adeptes ont une tâche immense à accomplir dans de nombreux départements de la vie et ils doivent préparer certaines personnes pour un travail futur à exécuter. Bien que leur influence soit vaste, on ne soupçonne pas leur existence et c'est justement la façon dont ils veulent travailler actuellement. Il y en a qui sont à l'œuvre avec des individus des tribus aborigènes d'Amérique, car parmi eux se trouvent des Ego destinés à faire un travail encore plus grand dans une autre incarnation, et ils doivent y être préparés dès maintenant. Rien n'est négligé par ces Adeptes. En Europe, c'est la même chose, chaque sphère de travail étant déterminée par le temps et le lieu.

L'Étudiant — Quelle est la signification de l'étoile à cinq ?

Le Sage — C'est le symbole de l'être humain qui n'est pas un Adepte et qui se trouve actuellement sur le plan de la nature animale en ce qui concerne les pensées de sa vie et son développement intérieur. C'est donc le symbole de la race. Renversée, elle signifie la mort ou la symbolise. Elle signifie aussi, lorsqu'elle est renversée, le côté obscur ou l'envers. C'est en même temps la croix douée du pouvoir d'intelligence, autrement dit : l'homme.

L'Étudiant — Le symbole d'une étoile à quatre branches existe-t-il ?

Le Sage — Oui. C'est le symbole du règne immédiatement au-dessous du règne humain, celui des animaux. Les clairvoyants authentiques peuvent voir l'étoile à cinq et à quatre branches. Tout cela est le résultat de l'intersection de lignes ou de courants de la lumière astrale émanant d'une personne ou d'une créature. L'étoile à quatre branches signifie que l'être qui n'a que cette étoile n'a pas encore développé le Manas.

L'Étudiant — La simple figure d'une étoile à cinq branches a-t-elle quelque pouvoir par elle-même ?

Le Sage — Elle en a, mais très peu. Vous savez qu'elle est employée par toutes sortes de gens comme emblème commercial, etc... et aux fins de certaines organisations, cependant aucun résultat ne s'ensuit. Il faut qu'elle soit employée par le mental pour présenter quelque force ou quelque valeur. Ainsi utilisée, elle porte avec elle tout le pouvoir de la personne à qui elle peut appartenir.

L'Étudiant — Pourquoi certains auteurs parlent-ils tant de l'épée en occultisme pratique ?

Le Sage — En fait nombre de ces auteurs ne font que répéter ce qu'ils ont lu. Mais il y a une raison, exactement comme à la guerre l'épée a une plus grande utilité pour la destruction qu'une massue. La lumière astrale correspond à l'eau. Si vous essayez de frapper dans l'eau ou sous l'eau avec une massue vous remarquerez que cela donne peu de résultat, mais un couteau bien affûté coupera presque aussi bien sous l'eau qu'au dehors. La friction est moindre. De même, dans la lumière astrale, une épée employée sur ce plan a plus de pouvoir de couper qu'une massue et à cause de cela un élémental sera plus aisément mis à mal par une épée que par une massue ou une pierre. Mais tout ceci a trait à des choses qui n'ont pas de réelle valeur pour le véritable étudiant et auxquelles ne s'adonnent que ceux qui œuvrent dans la magie noire ou qui, sans la moindre réflexion, ne savent pas vraiment ce qu'ils font. Il est certain que celui qui se sert de l'épée, ou de la massue, sera finalement blessé par elle. La leçon à tirer sera que nous devons rechercher le vrai Soi qui connaît tout Occultisme et toute vérité et possède en lui-même le bouclier protecteur contre tous les dangers. C'est là ce que les anciens Sages ont recherché et trouvé et ce vers quoi tous nos efforts devraient tendre.

W.Q. Judge

Cet article fut publié en anglais pour la première fois par W.Q. Judge dans la revue américaine The Path de novembre 1894. Traduction © Textes Théosophiques – Cahier Théosophique n°80.

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