Définition de l’hypnose
« L'hypnotisme est le nouveau nom scientifique que l'on donne à l'ancienne et ignorante « superstition » appelée de noms variés tels que “fascination” ou “enchantement”. » – Extrait de l’article d’H.P. Blavatsky, « L’hypnotisme et ses rapports avec les autres méthodes de fascination » (Cahier Théosophique n°60).
[Du grec hypnos, sommeil]. « Nom donné par le Dr Braid au processus par lequel un homme doué d'un fort pouvoir de volonté en plonge un autre dont le mental est plus faible dans une sorte de transe : une fois dans cet état, le sujet fera n'importe quoi en obéissant à la suggestion de l'hypnotiseur. À moins de viser des applications bénéfiques, cette pratique serait, pour un Occultiste, à ranger dans la magie noire ou la sorcellerie : c'est la plus dangereuse, moralement et physiquement […]. » – Extrait du Glossaire Théosophique.
« La télépathie, la faculté de lire les pensées et l'hypnotisme, connus depuis longtemps par la Théosophie, démontrent l'existence, dans l'homme, de plans de conscience, de fonctions et de facultés insoupçonnés jusqu'ici. La faculté de lire les pensées et celle d'influencer à distance le mental du sujet hypnotisé prouvent l'existence d'un mental qui ne dépend pas entièrement d'un cerveau, ainsi que celle d'un intermédiaire [le plan astral] pour transmettre la pensée qui exerce l'influence. C'est par l'action de cette loi que les Initiés peuvent communiquer entre eux quelle que soit la distance. Voici l'explication rationnelle de cette faculté qui n'est pas encore admise par les écoles d'hypnotisme : si le mental de chacun vibre à l'unisson de l'autre ou se met dans un même état, ils penseront d'une manière identique ; en d'autres termes, celui qui doit entendre à distance reçoit l'impression envoyée par l'autre. Il en est ainsi pour tous les autres pouvoirs quelque extraordinaires qu'ils soient. Tous sont naturels, bien que, de nos jours, insolites, de même qu'un grand talent musical est naturel quoique rare et peu commun. » – W.Q. Judge, L’Océan de Théosophie, pp. 12/3.
« C'est Manas [le Mental] qui voit les objets qui lui sont présentés au moyen des organes corporels et des organes intérieurs réels. Quand l'œil ouvert reçoit une image sur la rétine, toute la scène est transformée dans les nerfs optiques en vibrations qui disparaissent dans le cerveau où Manas peut les percevoir en tant qu'idée. Il en est de même pour tout autre organe ou sens. Si le lien entre Manas et le cerveau est rompu, l'intelligence ne se manifeste plus, à moins que Manas n'ait appris, par un entraînement spécial, à projeter le corps astral hors du physique et ainsi communiquer avec ses semblables. L'hypnotisme, le mesmérisme et le spiritisme ont maintenant prouvé que les organes et les sens n'ont pas conscience des objets car, dans les expériences mesmériques et hypnotiques, l'objet vu ou senti qui nous donne toutes les sensations des objets solides n'est souvent qu'une idée dans le cerveau de l'opérateur. […] De nombreuses expériences hypnotiques démontrent que la présumée matière n'est pas solide ou dense per se, que la vue ne dépend pas toujours de l'œil et des rayons de lumière provenant d'un objet, que ce qui est intangible pour un cerveau normal et des organes normaux, peut être parfaitement tangible pour d'autres et que, dans le corps, des effets physiques peuvent être produits uniquement par une idée. Produire une phlyctène [une ampoule ou cloque] au moyen d'une simple feuille de papier, ou empêcher un emplâtre vésicatoire réel d'en provoquer une par la force de l'idée suggérée au sujet, qu'il y aura, ou qu'il n'y aura pas de phlyctène, sont des expériences courantes qui prouvent d'une manière concluante la faculté de pouvoir donner une impulsion à la matière en se servant de ce qui est appelé Manas. Mais tous ces phénomènes sont la manifestation des pouvoirs du Manas inférieur qui agit dans le corps astral et dans le quatrième principe - le désir - en utilisant le corps physique comme champ de manifestation de ces forces. » – W.Q. Judge, L’Océan de Théosophie, pp. 58/9.
Deux moyens d’hypnotiser
L’hypnose et le mesmérisme ou magnétisme animal : « Certains croient que l'hypnotisme est le résultat d'une irritation artificielle produite sur la périphérie des nerfs ; que cette irritation réagit sur les cellules de la substance cérébrale qu'elle traverse, en y créant, par épuisement, une condition qui n'est autre chose qu'une sorte de sommeil (hypnosis ou hypnos), d'autres n'y voient simplement qu'une sorte de stupeur qui se produit de soi-même, surtout au moyen de l'imagination, etc., etc. La condition hypnotique diffère du magnétisme animal, lorsqu'elle est causée par la méthode de Braid, qui est purement mécanique, c'est-à-dire, en fixant les yeux sur un point brillant, un métal ou un cristal. Cette condition devient « magnétisme animal » (ou mesmérisme) lorsqu'elle est produite par des passes mesmériques faites sur le malade ; et pour les raisons suivantes : lorsque l'on se sert de la première méthode, il n'y a aucune action de courants électro-psychiques ou même électro-physiques ; seules entrent en jeu les vibrations moléculaires et mécaniques du métal ou du cristal regardé par le sujet. C'est l'œil, — le plus occulte de tous les organes placés à la surface de notre corps, — qui, en servant d'intermédiaire entre ce morceau de métal ou de cristal et le cerveau, met à l'unisson les vibrations moléculaires des centres nerveux de ce dernier avec les vibrations de l'objet brillant (c'est-à-dire les conduit à égaliser le nombre de leurs oscillations respectives). Et cet unisson produit l'état hypnotique. Mais, lorsque l'on emploie la seconde méthode, le vrai nom de l'hypnotisme devrait certainement être le « magnétisme animal » , ou bien encore « le mesmérisme » […]. En effet, dans l'hypnose produite au moyen de passes préliminaires, c'est la volonté humaine, consciente ou inconsciente, de l'opérateur même qui agit sur le système nerveux du sujet. Et c'est encore par les vibrations, atomiques seulement et non moléculaires, produites dans l'éther de l'espace (sur un tout autre plan, par conséquent), par cet acte d'énergie appelé LA VOLONTÉ que l'état super-hypnotique (c'est-à-dire la « suggestion », etc.) est induit. […]. »
Y a-t-il « quelque chose » de transmis entre l’opérateur et le patient au moyens des deux méthodes ? « Les langues européennes ne possèdent pas de mot pour désigner ce qui est transmis de cette manière et, si nous nous contentons de l'appeler volonté, nous en enlevons toute la signification. Les anciens termes, mis à l'index, tels que « enchantement », « fascination », « magie », « charme », et surtout le verbe « ensorceler » , exprimaient infiniment mieux le véritable mode d'action qui avait lieu durant le processus d'une transmission de ce genre que ne le font les termes modernes « d'influence psychologique » et « biologique » . La force transmise est appelée en Occultisme « fluide aurique » pour la distinguer de la « lumière aurique », le « fluide » étant une corrélation d'atomes sur un plan supérieur et une descente de ces atomes sur notre plan inférieur, sous la forme de substances plastiques invisibles et impalpables, produites et dirigées par la Volonté pleine d'énergie potentielle. […]. » – Extraits de l’article d’H.P. Blavatsky, « L’hypnotisme et ses rapports avec les autres méthodes de fascination » (Cahier Théosophique n°60).
L’emploi de l’hypnotisme et ses dangers
« L'hypnotisme, aujourd'hui si répandu et devenu l'objet de recherches scientifiques sérieuses […]. Le pouvoir hypnotique a été découvert presque par accident, une fois que le mesmérisme lui eût préparé la voie. Maintenant un habile hypnotiseur peut l'employer presque à n'importe quelle fin, en obligeant un homme à un comportement inconscient pour lui-même, depuis la simple suggestion d'une conduite ridicule jusqu'à celle de l'accomplissement d'un crime — souvent à la place de l'hypnotiseur et à l'avantage de celui-ci. Un tel pouvoir n'est-il pas terrible si on le laisse entre les mains de personnes sans scrupules ? Et cependant, souvenez-vous que l'hypnotisme n'est qu'une des branches mineures de l'Occultisme. […] L’Occultiste pratique la Théosophie scientifique, basée sur la connaissance exacte des opérations secrètes de la Nature ; tandis qu'un théosophe qui se sert des pouvoirs dits anormaux, sans disposer de la lumière de l'Occultisme, tendra simplement vers une forme dangereuse de médiumnité, puisque, tout en s'en tenant à la Théosophie, et à son éthique qui est la plus sublime qu'on puisse concevoir, il la pratique à l'aveuglette, soutenu par une foi sincère mais aveugle. Quiconque, théosophe ou spirite, tente de cultiver l'une des branches de la Science occulte — comme l'hypnotisme, le mesmérisme, ou même l'art des moyens secrets de produire les phénomènes physiques, etc. — sans posséder la connaissance de l'explication raisonnée de ces pouvoirs, est semblable à une barque sans gouvernail lancée sur un océan tumultueux. » – H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, pp. 39/40.
« L’emploi de l’hypnotisme dans une bonne intention, comme dans le cas d’une opération chirurgicale, est-il considéré défavorablement par les Théosophes ? Quel rapport la recherche et la pratique de l’hypnotisme, dans un but uniquement bienfaisant, ont-elles avec le troisième objet de la Société Théosophique ? Pour ne répondre que partiellement à la question, on ne peut donner qu’une opinion personnelle, et, pour ma part, je considère que l’hypnotisme devrait être défendu par la loi. Personne, sinon quelques rares docteurs d’une haute mentalité et érudition, ne devrait être autorisé à le pratiquer. Je voudrais voir défendre l’usage de l’hypnotisme aussi bien à la masse générale des médecins qu’à l’ensemble du public, car je le considère comme un pouvoir dangereux et funeste. Le grand Charcot, qui l’a popularisé, disait qu’il voudrait voir les médecins compétents seuls s’en servir. Dans notre âge actuel de noir égoïsme, je préconiserais une abstention complète de son usage, pour le moment. » – W.Q. Judge., The Theosophical Forum, Déc. 1890.
« La méthode des écoles scientifiques est également impropre car, ne s'occupant nullement de la nature réelle de l'homme, elle se livre à des expériences hypnotiques qui endommagent les sujets à vie, leur font prendre des attitudes honteuses, et accomplir pour la satisfaction des chercheurs des choses que les hommes et les femmes refuseraient de faire dans leur état normal. La Loge des Maîtres ne s'intéresse pas à la science, à moins que celle-ci ne vise à l'amélioration morale aussi bien que physique de l'homme, et aucune aide ne lui sera donnée aussi longtemps qu'elle ne considérera pas l'homme et la vie du point de vue moral et spirituel. C'est pourquoi ceux qui possèdent toute la connaissance sur le monde psychique, ses habitants et ses lois, sont engagés dans la réalisation d'une réforme dans le domaine de la morale et de la philosophie, avant qu'une quelconque attention sérieuse soit accordée aux phénomènes étranges et séduisants que les pouvoirs intérieurs de l'homme rendent possibles. » – W.Q. Judge, L’Océan de Théosophie, pp. 162/3.
« C'est un fait bien établi qu'un hypnotiseur peut influencer le cerveau de son sujet au point de faire reproduire, par l'intermédiaire de l'organisme de celui-ci, l'expression de ses propres pensées et même ses propres paroles. Même si les phénomènes qui sont à rattacher à cette méthode de transmission de pensée sont encore peu nombreux, nul ne s'avisera, je suppose, de dire jusqu'où leurs efforts pourront aller dans le futur, une fois que les lois qui les régissent auront été établies plus scientifiquement. » – H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, p. 304.
La « magie noire » est tout simplement l'abus des pouvoirs psychiques ou de n'importe quel secret de la Nature ; c’est le fait d'employer à des fins égoïstes et coupables les pouvoirs de l'Occultisme. Un hypnotiseur qui, en profitant de ses pouvoirs de « suggestion », forcerait l'un de ses sujets à commettre un vol ou un meurtre, serait un magicien noir à nos yeux. […] Il est impossible de croire à l'efficacité et à la réalité des pouvoirs de suggestion employés par les médecins, aussi bien que les mesmériseurs (ou hypnotiseurs), et de refuser en même temps de croire à ces mêmes pouvoirs dès qu'on les utilise dans de mauvaises intentions. » – H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, pp. 306/7.
L’hypnose ne permet pas d’accéder à des états de conscience spirituelle
« Les anciens théosophes affirmaient, comme le font les modernes, que l'infini ne peut être connu par le fini, c'est-à-dire perçu par le Soi fini, mais que l'essence divine peut être communiquée au Soi Spirituel supérieur dans un état d'extase. Cet état ne peut guère être atteint, à la différence de l'hypnose, par des « moyens physiques et chimiques » [drogues, ou technique particulière...]. Selon la définition de Plotin, la véritable extase est « l'état dans lequel le mental est libéré de sa conscience finie, et communie avec l'infini en s'identifiant à lui ». C'est, dit le professeur Wilder, la plus haute condition que l'homme puisse atteindre, mais elle ne dure pas d'une façon permanente, et seuls peuvent y parvenir un très, très petit nombre d'individus. En effet, cet état est identique à celui que l'on connaît dans l'Inde sous le nom de samâdhi [la méditation spirituelle profonde]. Ce dernier est pratiqué par les yogis, qui le favorisent physiquement par la plus grande abstinence possible de nourriture et de boisson, et mentalement par un effort incessant de purification et d'élévation de la pensée. La méditation est la prière silencieuse non exprimée, définie par Platon comme « l'aspiration ardente de l'âme vers le divin ; non pour demander un bien particulier (selon la signification communément attribuée à la prière), mais pour le bien lui-même — le Bien Suprême universel dont nous sommes tous un fragment sur terre, et dont l'essence est la source d'où nous sommes tous issus ». C'est pourquoi, ajoute Platon : « reste silencieux en présence des êtres divins, jusqu'à ce qu'ils dissipent les nuages de tes yeux et te rendent capable de voir, à la faveur de la lumière qui émane d'eux-mêmes, non pas ce qui te semble bon à toi, mais ce qui est intrinsèquement bon » […] « La vraie Théosophie est, pour les mystiques, cet état que décrit Apollonius de Tyane en ces termes : « Je peux voir le présent et l'avenir comme en un clair miroir. Le sage n'a pas à attendre les vapeurs de la terre ni la corruption de l'air pour prévoir les événements (...). Les théoi, ou dieux, voient l'avenir ; les hommes ordinaires, le présent ; les sages, ce qui est sur le point de se produire ». « La Théosophie des Sages » dont il parle est très bien traduite par l'expression ; « Le Royaume de Dieu est au-dedans de nous ». – H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, pp. 24/5.
L’autohypnose
« [Certains] prétendent guérir toutes les maladies, pourvu que le malade ait la foi que ce qu'il nie ne peut exister. C'est là une nouvelle forme d'autohypnose. […] Il n’est pas douteux […] que l'hypnotisme, la suggestion, la psychologie, et même la médiumnité, produisent des résultats […]. Mais que dites-vous des cas d'insuccès, qui sont dix fois plus nombreux ? » – H.P. Blavatsky, La Clef de la Théosophie, p. 88/9.
L’hypnose et la mémoire
« Les organes réels des organes extérieurs des sens sont dans le corps astral. En lui se trouvent la vue, l'ouïe, la faculté de l'odorat et le sens du toucher. Il a un système complet de nerfs et d'artères qui lui est propre et qui sert à conduire le fluide astral qui est, pour ce corps, ce que le sang est pour le corps physique. C'est le corps astral qui est le véritable homme personnel. Là sont situées la perception subconsciente et la mémoire latente que les hypnotiseurs modernes mettent en œuvre et qui les déconcertent. […] Les merveilleuses expériences modernes de l'hypnotisme montrent que la plus légère impression — si reculée qu'elle puisse être dans l'histoire de la personne — peut être réveillée, ce qui prouve qu'elle n'était pas perdue mais seulement latente. » – W.Q. Judge, L’Océan de Théosophie, pp. 44 et 96.
« Homme connais-toi toi-même » : accéder à la connaissance complète de notre constitution et en particulier de notre quatrième principe
« Les Maîtres, qui ont dévoilé quelques-unes des anciennes vérités, et ont qualifié l'époque actuelle de "période de transition". […] Ayant foi en son instructeur, le théosophe voit partout autour de lui les signes évidents que le mental [humain] est en train de changer en s'élargissant, que les temps anciens du dogmatisme sont révolus, que "l'âge de la recherche" est arrivé, que les questions se feront d'année en année plus pressantes et que les réponses devront satisfaire le mental au fur et à mesure de son développement. Il en sera ainsi jusqu'au jour où tout dogmatisme ayant enfin disparu la race [c.-à-d., toute l’humanité] sera prête à faire face à tous les problèmes, chaque homme pour lui-même, et chacun travaillant pour le bien de l'ensemble, et ceci se terminera par la réussite complète de ceux qui luttent pour dominer la brute. Voilà pourquoi les anciennes doctrines sont répandues à nouveau ; la Théosophie demande à chacun de réfléchir s'il doit céder à sa nature animale inférieure, ou bien lever les yeux vers le Dieu intérieur et être guidé par lui. Une étude plus complète du quatrième principe de notre constitution [le principe des désirs et des passions, le moi personnel] nous forcerait à considérer toutes les questions que soulèvent les faiseurs de miracles de l'Orient, les phénomènes spirites, l'hypnotisme, les apparitions, l'aliénation mentale etc..., mais ces questions doivent être laissées de côté car elles demandent à être traitées séparément. » – W.Q. Judge, L’Océan de Théosophie, p. 54.
« C'est ce Manas [le mental] inférieur qui conserve toutes les impressions d'une vie entière et qui parfois les révèle d'une manière étrange dans des transes, des rêves, dans le délire, dans des états provoqués, parfois aussi dans des conditions normales, et très souvent au moment de la mort physique. Mais Manas inférieur est si occupé par le cerveau, la mémoire et la sensation, qu'il ne présente habituellement qu'un nombre restreint de souvenirs tirés de la masse des événements que les années lui ont apportés. Il entrave l'action du Manas supérieur, car, au point actuel de l'évolution, le désir et tous les pouvoirs, facultés et sens qui y correspondent, sont hautement développés et de ce fait obscurcissent, pour ainsi dire, la lumière blanche de la partie spirituelle de Manas. Il est coloré par tout objet qui lui est présenté, mental ou matériel. C'est-à-dire que Manas inférieur, agissant par le cerveau, prend immédiatement la forme et les autres caractéristiques de n'importe quel objet, mental, ou d'autre nature. […] Si Manas supérieur peut agir, il devient ce qu'on appelle parfois le génie ; s'il domine complètement, l'homme peut alors devenir un dieu. Mais comme la mémoire présente continuellement des images au Manas inférieur, le supérieur en est obscurci. Cependant, nous rencontrons parfois, sur le chemin de la vie, des hommes qui sont des génies ou des grands voyants et des prophètes. Ce sont les pouvoirs supérieurs de Manas qui sont actifs en eux, et la personne en est illuminée. Tels furent les grands Sages du passé […]. Dans la Trinité supérieure, le Dieu réside au-dessus de chacun de nous ; ce Dieu est Atma [l’Esprit], et peut être appelé le Soi supérieur. Ensuite vient la partie spirituelle de l'âme, appelée Buddhi, et si Buddhi est complètement uni à Manas cette union peut être appelée l'Ego divin. » – W.Q. Judge, L’Océan de Théosophie, pp. 59-61.
L’urgence d’un éveil spirituel collectif
Les notions d'une fraternité universelle, de solidarité et de conscience collective sont essentielles. Voici quelques réflexions de la Théosophie à ce sujet :
« Tous, nous devons travailler à la libération de la pensée humaine, à l'élimination des superstitions égoïstes et sectaires et à la découverte de toutes les vérités qui sont à la portée de l'esprit humain. Ce but ne peut être atteint plus sûrement que par la culture de la solidarité dans le travail mental. […] Nous voici en face de toutes les glorieuses possibilités de l'avenir. Voici encore une fois l'heure du grand retour périodique de la marée montante de la pensée mystique en Europe. […] Préparons-nous, et étudions la vérité sous toutes ses faces, tâchons de n'en ignorer aucune, si nous ne tenons pas, lorsque l'heure sera venue, à tomber dans le gouffre de l'inconnu. Il est inutile de s'en remettre au hasard et d'attendre le moment de la crise intellectuelle et psychique qui se prépare, avec indifférence, sinon avec une pleine incrédulité, en se disant qu'au pis-aller la marée nous poussera tout naturellement vers le rivage ; car il y a de grandes chances pour que cette marée ne rejette qu'un cadavre. La lutte sera terrible, en tout cas, entre le matérialisme brutal et le fanatisme aveugle d'un côté, et de l'autre la philosophie et le mysticisme, ce voile plus ou moins épais de la vérité éternelle. […] Pourquoi hésiter à se frayer un passage vers cet idéal, les obstacles, toutes les entraves, toutes les considérations journalières de la vie sociale, et à marcher résolument jusqu'à ce qu'on l'atteigne ? Ah ! ceux qui feraient cet effort trouveraient bientôt que la « porte étroite » et « le chemin plein de ronces » mènent à des vallées spacieuses aux horizons sans limites, à un état où on ne meurt plus, car on s'y sent redevenir dieu ! Il est vrai que les premières conditions requises pour en arriver là sont un désintéressement absolu, un dévouement sans bornes pour autrui, et une parfaite indifférence pour le monde et son opinion. Pour faire le premier pas dans cette voie idéale, il faut un motif parfaitement pur ; aucune pensée frivole ne doit nous faire détourner les yeux du but, aucune hésitation, aucun doute ne doit entraver nos pas. Cependant il existe des hommes et des femmes parfaitement capables de tout cela et dont le seul désir est de vivre sous l'égide de leur Nature Divine. Que ceux-là, au moins, aient le courage de vivre cette vie et de ne pas la cacher aux yeux des autres ! Aucune opinion d'autrui ne saurait être au-dessus de l'opinion de notre propre conscience. Que ce soit donc cette conscience, parvenue à son développement suprême, qui nous guide dans tous les actes de l'existence ordinaire. Quant à la conduite de notre vie intérieure, concentrons toute notre attention sur l’idéal proposé, et regardons au-delà, sans jamais jeter un regard sur la boue à nos pieds... » – H.P. Blavatsky, extraits de l’article « Le cycle nouveau » (Cahier Théosophique n°116).
Pour se libérer de l’hypnose collective lire aussi de H.P. Blavatsky, l’article « Le Phare de l’inconnu » (Cahiers Théosophiques n°25 & 26) et La Voix du Silence.