Métaphysique et Nature (citations d'H.P. Blavatsky et W.Q. Judge)
L'Unité fondamentale de la vie
« L'unité radicale de l'essence ultime de chaque constituant qui forme les composés dans la Nature – de l'Étoile à l'Atome minéral, du plus haut Dhyan Chohan [entité céleste] au plus petit microbe, et dans la plus grande acceptation du terme, que ce soit dans les mondes spirituel, intellectuel, ou physique – est la loi fondamentale de la Science Occulte » (La Doctrine Secrète, I, p. 120 [*])
« L'unité de Type, commun, dans un sens, aux règnes animal et humain, est, [...] un témoignage de l'unité essentielle du « plan-de-base » que la Nature a suivi en façonnant ses créatures ». (La Doctrine Secrète, II, p. 737 [*])
La Trinité primordiale et éternelle
« [Pour les Anciens] l'éther et le chaos, ou dans le langage platonicien, le mental et la matière, étaient les deux principes premiers et éternels de l'univers, totalement indépendants de quoi que ce soit d'autre. Le premier était le principe intellectuel vivifian tout ; le chaos était, un principe liquide informe, sans "forme ni sens", et de l'union des deux l'univers jaillissait à l'existence, ou plutôt le monde universel, la première déité androgyne – la matière chaotique devenant son corps, et l'éther son âme. [...] Ceci constitue la trinité universelle. (La Doctrine Secrète, I, p. 343 [*])
Pas de création par un Dieu personnel, ni « Dessein intelligent »
« Il n'y a ici ni "création spéciale", ni "Dessein" quelconque, mais seulement le "plan-de-base" général élaboré par la loi universelle. Mais il y a certainement des "architectes", bien que ceux-ci ne soient ni omnipotents ni omniscients au sens absolu du terme. Ils sont simplement les Constructeurs, les Maçons, travaillant sous l'impulsion qui leur est donnée par le Maître Maçon, à jamais inconnaissable (sur notre plan) – la VIE UNE et la Loi. » (La Doctrine Secrète, II, p 732 [*])
Le Grand Cycle de la Vie dans l'Univers
Dans l'ouvrage Isis Dévoilée (Vol., I, pp 348/9 [*]), il est dit que dans un temple souterrain situé à proximité d'une grande pagode bouddhiste, se trouve une fresque représentant les cycles entrelacés qui forment le Grand Cycle cosmique de la Vie universelle :
« Imaginez un point dans l'espace primordial. Puis tracez avec un compas un cercle autour de ce point ; là où se rejoignent le début et la fin de la ligne de circonférence, l'émanation de l'univers débute et sa réabsorption prend fin. Le long de la circonférence sont dessinés, comme des anneaux d'un bracelet, d'innombrables cercles plus petits. Chaque anneau représente la ceinture d'une déesse qui symbolise un globe. À mesure que l'on parcourt l'arc descendant du grand cercle jusqu'au point le plus bas — le nadir, où l'artiste mystique a placé notre planète — le visage des déesses s'assombrit et s'enlaidit au-delà de ce que notre imagination d'Européens peut concevoir. Sur la ceinture de chacune des déesses sont dessinés des plantes, des animaux et des êtres humains qui représentent la flore, la faune et l'humanité vivant sur ce globe. Les globes sont espacés les uns des autres, pour montrer qu'après une série de transmigrations sur un globe l'âme jouit d'un nirvâna temporaire, qui efface en elle tout souvenir des souffrances passées. L'espace étherique entre les globes est habité par des êtres étranges. Les créatures qui occupent l'espace entre l'éther céleste et la terre, sont celles de la nature intermédiaire, les esprits de la nature ou les élémentaux des cabalistes. » (Extrait du Cahier Théosophique n°10 – « La Loi des Cycles »).
La Loi des Cycles dans la Nature et dans l'Homme
La Loi des Cycle peut être résumée ainsi :
« 1°) Nous sommes les créateurs de certains cycles : par l'opération du karma individuel, nous traçons le cercle de nos réincarnations individuelles ; par nos actions collectives, nous traçons les cycles de contraction ou d'expansion de ce qui sera la croissance ou le déclin de la communauté ou de la nation ; par le karma spirituel, nous progressons lentement mais sûrement, vers le bord du "Cercle primordial" — qui est le Nirvâna (1) lorsqu'on y entre soi-consciemment et le Pralaya (2) lorsqu'on y entre inconsciemment.
(1) Nirvâna : l'état d'existence absolue et de conscience absolue dans lequel l'Ego d'un homme qui a atteint le plus haut degré de perfection et de sainteté au cours de la vie entre, après la mort du corps, ou exceptionnellement pendant la vie, comme ce fut le cas de Gautama le Bouddha et d'autres Sages, (d'après le Theosophical Glossary)
(2) Pralaya : Une période d'obscuration ou de repos entre deux périodes de manifestation.
« 2°) Chaque être humain vit en étroite communion avec la Nature, évolue au milieu de la Nature et doit réaliser que son Être est la Nature. De roue en roue, de cycle en cycle, la Vie Une en manifestation trace le Cercle du Temps dans l'Espace Abstrait, qui est la Durée. » (Citation extraite de l'article « La Loi des Cycles », Cahier Théosophique n°10).
Les Hiérarchies célestes
« [Les hiérarchies célestes] (AH-HI ou Dhyan-Chohans) sont les armées collectives d'êtres spirituels – les Armées d'Anges de la Chrétienté, les Elohim et "Messagers" des Juifs – qui sont le véhicule pour la manifestation, de la pensée et de la volonté divines ou universelles. Ils sont les Forces intelligentes qui donnent et impriment dans la Nature ses "lois", alors qu'eux-mêmes agissent en accord avec des lois qui leurs sont imposées, de manière similaire, par des Pouvoirs encore plus élevés ; mais ils ne sont pas les "personnifications" des pouvoirs de la Nature, comme on le pense par erreur. Cette hiérarchie d'Êtres spirituels, à travers laquelle le Mental Universel entre en action, est comme une armée – une "Légion" vraiment – au moyen de laquelle l'esprit combatif d'une nation se manifeste, et qui est composée de corps d'armée, divisions, brigades, régiments, et ainsi de suite, chacun avec son individualité ou sa vie propre, et son degré limité de liberté d'action et ses responsabilités limitées ; chacun contenu dans une individualité plus large, à laquelle ses propres intérêts sont subordonnés, et chacun contenant en lui-même des individualités inférieures ». (La Doctrine Secrète, I, p. 38)
La Loi d'Analogie
« L'analogie est la loi qui guide dans la Nature, le seul véritable fil d'Ariane qui peut nous conduire, à travers les sentiers inextricables de son domaine, vers ses premiers et derniers mystères. La Nature, en tant que puissance créative, est infinie, et aucune génération de scientifiques du physique ne pourra jamais se vanter d'avoir épuisé la liste de ses voies et méthodes, malgré l'uniformité des lois par lesquelles elle procède. (La Doctrine Secrète, II, p. 153).
La Nature symbolisée par le féminin et la matière
« La Nature est féminine, et d'une certaine manière, objective et tangible, et le Principe esprit qui la fructifie est caché. » (La Doctrine Secrète, I, p. 5).
La Nature géométrise
« La Nature géométrise universellement dans toutes ses manifestations. Il y a une loi inhérente – non seulement dans le [monde] primordial, mais aussi dans la matière manifestée de notre plan phénoménal – par laquelle la Nature corrèle ses formes géométriques, et par la suite, également, ses éléments composés ; et dans laquelle il n'y a pas de place pour le hasard ou la chance. C'est une loi fondamentale en Occultisme, qu'il n'y a pas de repos ni de cessation du mouvement dans la Nature. Ce qui semble repos est seulement le changement d'une forme à une autre ; le changement de substance allant de pair avec celui de la forme – comme nous l'enseigne la physique Occulte, qui semble bien avoir anticipé la découverte de la « Conservation de la matière » depuis un temps considérable. » (La Doctrine Secrète, I, p. 97).
Qu'est-ce que le Chaos? – « La Nature a horreur du vide »
« Les Eaux de Vie, ou Chaos – le principe féminin du symbolisme – sont le vide (à notre perception mentale) dans lequel résident, latents, l'Esprit et la Matière. » (La Doctrine Secrète, I, p. 64)
« "La Nature a horreur du vide" disaient les Péripatéticiens... [Et] Démocrite enseignait que les premiers principes de toutes choses contenues dans l'Univers étaient les atomes et un vide. Ce dernier signifiant simplement la Déité ou force latente, qui, avant sa première manifestation quand elle devint VOLONTÉ (communiquant la première impulsion à ces atomes), était le grand Rien, Ain-Soph, ou NON-CHOSE ; et était, donc, pour tous les sens, un Vide – ou CHAOS. (La Doctrine Secrète, I, p. 343 [*])
Pas de Matière morte – Toute la Nature évolue
« L'erreur principale et la plus fatale faite par la Science dans on égarement, au regard des Occultistes, réside dans l'idée de la possibilité d'une chose telle que de la matière morte ou inorganique, dans la nature. Est-ce que ce qui est mort ou inorganique est capable de transformation ou de changement ? demande l'Occultisme. Et, y a-t-il quoi que ce soit sous le soleil qui demeure immuable et sans changement ? » (La Doctrine Secrète, I, p. 507 [*])
« La Nature est l'"Éternel-devenir". » (La Doctrine Secrète, I, p. 250 [*])
« Hermès, le triple grand Trismégiste, disait "Oh, mon fils, la matière devient ; auparavant elle était ; car la matière est le véhicule du devenir. Le devenir est le mode d'activité de la déité incréée. Ayant été dotée des germes du devenir, la matière (objective) est amenée à naître, car la force créative la façonne d'après les formes idéales. La matière non encore engendrée n'a pas de forme ; elle devient quand elle est mise en action." » (La Doctrine Secrète, I, p. 281 [*])
«Tout dans l'Univers progresse régulièrement dans le Grand Cycle, bien que sans cesse montant et descendant durant les cycles mineurs. La Nature n'est jamais stationnaire pendant un manvantara [cycle d'un univers], car elle est toujours en devenir (**), et n'est pas simplement étant. (La Doctrine Secrète, I, p. 257 [*])
(**) Le grand métaphysicien Hegel pensait de même. Pour ce dernier, la Nature était un perpétuel devenir. Un concept purement ésotérique. Une Création ou Origine, au sens chrétien du terme, est absolument impensable. Comme disait ce penseur : "Dieu (l'Esprit Universel) s'objective lui-même à travers la Nature, et émerge à nouveau de celle-ci" ».
Ésotérisme de la Nature
« De nos jours, la science est, indéniablement, ultra-matérialiste, mais elle trouve, en un sens, sa justification. Le Nature se comportant dans son action d'une manière toujours ésotérique, et étant, comme les Kabbalistes le disent, in abscondito [dans le secret], peut seulement être jugée par le profane d'après son apparence, et cette apparence est toujours trompeuse sur le plan physique. D'un autre côté, les naturalistes refusent de mélanger le physique avec le métaphysique, le corps avec son âme qui l'habite et son esprit, qu'ils préfèrent ignorer. ». (La Doctrine Secrète, I, p. 257 [*]).
La Nature est un lieu consacré
« Chaque corps céleste est le temple d'un dieu, et ces dieux eux-mêmes sont les temples de DIEU, le "Non-Esprit" Inconnu. Il n'y a rien de profane dans l'Univers. Toute la Nature est un lieu consacré, comme le dit Young : "chacune de ces Étoiles est une demeure religieuse" ». (La Doctrine Secrète, I, p. 578 [*])
La Nature n'est pas inconsciente
« L'ordre de la nature témoigne d'une marche progressive vers une vie supérieure. Il y a un dessein dans l'action des forces qui semblent complètement aveugles. Tout le processus de l'évolution avec ses adaptations sans fin en est une preuve. Les lois immuables, qui éliminent les espèces faibles et inadaptées, pour laisser la place au plus fort, et qui permettent la "survivance du plus apte", quoique cruelles dans leur action immédiate – œuvrent toutes à l'avènement du grand but. Le simple fait que de telles adaptations se produisent, que le plus apte survive dans le combat pour l'existence, montre que ce qui est appelé "la Nature inconsciente" (*) est en réalité un agrégat de forces manipulées par des entités semi-intelligentes (les Elémentaux) guidées par de Hauts Esprits Planétaires (Dhyan Chohan), dont l'agrégat collectif forme le Verbe manifesté du LOGOS non-manifesté, et constitue tout en même temps le MENTAL de l'Univers et sa LOI immuable. (La Doctrine Secrète, I, pp. 277/8 [*])
« (*) La Nature considérée dans son sens abstrait, ne peut pas être « inconsciente », cas elle est l'émanation, et ainsi un aspect (sur le plan de la manifestation) de la conscience ABSOLUE. Où est cet homme audacieux qui voudrait priver le végétal et même les minéraux d'une conscience qui leur propre. Tout ce qu'il peut dire est que cette conscience est au-delà de sa capacité de compréhension. »
Au sujet des animaux
« Inconsciemment, les bêtes sauvages sont averties de l'opposition humaine générale qu'elles perçoivent focalisée dans chaque être humain. » (W.Q.Judge, Les Lettres qui m'ont aidé, p. 124.)
« Nous faisons donc appel à tous ceux qui désirent s'élever et élever leurs compagnons — hommes et bêtes — au-dessus de la routine irréfléchie de la vie quotidienne égoïste. Il n'est pas question que cette Utopie puisse être réalisée en un jour ; mais, à force de répandre l'idée de la Fraternité Universelle, la vérité en toute chose pourra être découverte. Ce qu'il faudrait c'est une connaissance réelle de la condition spirituelle de l'homme, de son but et de sa destinée. Une telle étude nous conduit à accepter le précepte [...] : "Soyez maîtres de vous-mêmes, soyez libéraux, soyez miséricordieux : c'est là la mort de l'égoïsme". » (W.Q. Judge, Les Lettres qui m'ont aidé, p. 151.)
[*] Nota : les numéros des pages correspondent à l'édition anglaise publiée par Theosophy Compagny, Los Angeles.