« Les problèmes de la vraie Théosophie et de sa grande mission sont : 1° d’élaborer sur les idées et les devoirs éthiques les conceptions claires et précises susceptibles de donner satisfaction le mieux et le plus complètement possible aux sentiments droits et altruistes des hommes ; 2° de modeler ces conceptions pour les adapter à des formes de la vie quotidienne qui puissent ouvrir un champ d’action où elles seront applicables avec le maximum d’équité. »
« Le degré de succès ou de faillite sont les points de repère que les Maîtres doivent suivre, car ils constitueront les barrières élevées par vos propres mains entre vous-mêmes et ceux à qui vous avez demandez d’être vos instructeurs. Plus vous vous approchez du but envisagé, - et plus la distance entre l’étudiant et le Maître diminuera. » Un Maître de Sagesse. »
La mission théosophique d’H.P. Blavatsky avait, parmi ses objectifs d’éveiller quelques individualités – si peu nombreuses soient-elles et de les décider à libérer leur mental de l’hypocrisie sociale, de la religiosité, du collectivisme – de l’esprit sectaire sous toutes ses formes. Ses enseignements rendent le mental libéral et permettent à l’étudiant, s’il le désire, de pratiquer un code éthique noble et élevé, fondé sur la métaphysique logique de la Philosophie Ésotérique des Âges. Elle nous a appris à détruire en nous-mêmes, non seulement la servilité aveugle envers les personnes, mais aussi la servilité à l’égard des notions et opinions acceptées – à mettre tous les exposés de principes à l’épreuve de la raison pure et à ne pas les accepter aveuglement ; qu’ils émanent des Papes des religions ou des Présidents des Académies. Plus encore, elle a prié les étudiants théosophiques, d’examiner ses propres enseignements et de ne pas les accepter sans discernement. C’est seulement à ce que le mental comprend que le cœur peut vraiment donner son adhésion ; un examen calme et raisonné des doctrines de la Théosophie constitue donc le premier pas nécessaire sur le Sentier de la Pratique.
W.Q. Judge, qui poursuivit la Mission d’H.P. Blavatsky avec une foi éclairée dans le Message et une confiance éclairée dans le Messager, a insisté sur l’importance qu’il y a à marcher sur le Sentier de la Pratique. Ayant réussi à pratiquer lui-même la vraie Théosophie, il devint le guide et l’ami de tous ceux qui voulaient suivre la Voie étroite. Ses écrits sont, plus encore que ceux d’H.P. Blavatsky, destinés à l’aspirant convaincu.
Les vicissitudes et les nombreux échecs des aspirants, après la mort d’H.P. Blavatsky et, plus tard, de W.Q. Judge, permirent de dégager, avec un relief plus accentué, les obstacles et les difficultés du Sentier de la Pratique. Robert Crosbie eut la clairvoyance de les percevoir, et posséda l’humilité et le discernement nécessaires pour s’en servir. En 1909 il fonda la Loge Unie des Théosophes sur la base de sa Déclaration. Cette Déclaration a derrière elle une connaissance intime de l’histoire du Mouvement pendant trente-quatre ans. L’étudiant en apprendra davantage au sujet du Sentier de la Pratique dans la Déclaration de la Loge ainsi que dans les écrits de Robert Crosbie, réunis maintenant dans The Friendly philosopher.
Dans toute son œuvre, la Loge Unie des Théosophes insiste particulièrement sur l’application de la Théosophie. La beauté et la force de l’étude théosophique ne peuvent être perçues que lorsqu’on en emploie les enseignements pour résoudre les problèmes de la vie quotidienne, pour purifier la nature inférieure et en faire un instrument parfait au service de la nature supérieure. De même, le service théosophique dépend de l’exacte application des principes ; la prédication sans la pratique est pire encore que le néant. L’étude et le service théosophique ont besoin tous deux d’une ligne fondamentale qui complète le triangle, et c’est la pratique qui donne cette ligne. C’est pourquoi cette revue insiste sur l’application éthique de l’enseignement théosophique. Les ennemis de la Théosophie et d’H.P.B. – les deux ne font qu’un et ne peuvent être séparés – sont nombreux ; et les pires d’entre eux sont ceux qui font partie de la famille Théosophique, mais qui semblent inconscients de leur ignorance sur ce qu’elle représente et ce qu’elle enseigne.
The Theosophical Movement, de même que Theosophy (Los Angeles), Théosophie (Paris), De Theosoof (Amsterdam) et the Aryan Path (Bombay) servent la cause de la Pure Théosophie représentée par la Loge Unie des Théosophes. Cette revue a, comme les autres, de nombreux devoirs à remplir, mais elle se spécialise – et le fera encore davantage dans l’avenir – dans l’aspect application de la Théosophie, afin d’offrir de l’aide à l’aspirant qui veut apprendre l’art de l’Alchimie Spirituelle, la façon de transmuer le fer d’un cœur dur et l’étain d’un mental plein de détours en l’or de la Vie réelle. Ceux qui souhaitent se réformer trouverons dans ces pages des suggestions, des conseils et des instructions utiles pour progresser sur le Sentier de la Pratique.
Cet article est traduit de la revue Theosophical Movement (Vol. VIII, novembre1937). Il fut publié en français dans la revue Théosophie, vol. XIV, n°6.